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La démarche de diagnostic qualitatif : une enquête par questionnaire

Dans le document CONTRAT LOCAL DE SANTE (Page 24-28)

Du 5 mars au 13 avril 2018, un questionnaire a été diffusé à 350 personnes via leur messagerie électronique.

Les destinataires étaient ciblés selon les catégories suivantes : Établissements et services sanitaires et médico-sociaux ; Médecins généralistes ; Pharmaciens ; Infirmiers ; Masseurs- Kinésithérapeutes ; Dentistes ; Orthophonistes ; Diététiciens ; Sages- femmes ; Structures sociales / associations ; Élus ; Institutions et administrations publiques.

Il s’agissait d’appréhender les « ressentis » des acteurs de santé du territoire et des institutions sur les problématiques de santé, d’identifier les enjeux de proximité sur l’accès aux soins et les inégalités en santé, de confronter ces appréciations de terrain aux données statistiques du diagnostic quantitatif, et de prendre en compte les aspects sociaux et humains. Les personnes étaient invitées à répondre aux items suivants :

▪ Profil des répondants

▪ Actions de santé menées

▪ Problématiques de santé identifiées et besoins de santé des personnes résidant sur le territoire du PETR Grand Quercy

▪ Leviers d’actions envisagés

▪ Partenariat existant entre les acteurs

Cette sollicitation des acteurs de terrain - professionnels de santé, associatifs, élus et institutionnels au travers de l’enquête a permis un premier niveau de mobilisation et d’implication dans les réflexions à suivre.

Le taux de participation obtenu était de 40%, soit 140 répondants répartis de la manière suivante :

Répartition de la participation des professionnels et secteurs d’activités audités :

– Accompagnement des personnes âgées : 33% (+ 12 % thématique de la Dépendance) – Services de Prévention (dépistage, vaccination, PMI) : 28%

– Prise en charge des souffrances psycho-sociales : 27%

– Nutrition / sédentarité : 25%

– « Qualité de vie » des enfants : 22%

– Pathologies chroniques : 22%

– Addictions / comportements à risques : 21 % – Santé environnementale : 2%

Thématiques prioritaires repérées par les enquêtés : - L’accès aux soins

- La qualité de vie (enfants et adolescents / personnes âgées) - Le Mal-être ; les souffrances psychosociales

- La santé Mentale - Le Handicap

Publics prioritaires à prendre en compte dans les actions de santé : - Les personnes âgées (+ 65 ans)

- Les personnes en situation de précarité - Les jeunes (13-26 ans)

- Les personnes vivant avec une maladie chronique

La synthèse des éléments recueillis permet de dégager les thématiques suivantes :

Une difficulté d’accès aux soins en médecine générale et chez les spécialistes

En termes d’accès aux soins, les principales difficultés rencontrées par la population sont (par ordre d’importance) : des délais d’attente trop importants pour obtenir un rendez-vous ; un manque de proximité des professionnels de santé de premier recours puis des spécialistes ; une absence de protection sociale.

On note donc un problème d’accessibilité géographique, organisationnelle et administrative.

D’autres freins à un accès aux soins de qualité ont été exprimés comme la problématique de la démographie médicale ; les conditions d’accueil des publics précaires par les professionnels de santé et les pratiques de discrimination ; le coût des soins ; un manque de coordination et de communication entre professionnels de santé ou encore l’orientation dans le parcours de soin jugée non satisfaisante.

Le soutien à la démographie médicale comme préoccupation centrale

Sur le territoire du Grand Quercy, près d’un tiers des médecins généralistes a 60 ans ou plus (Profil Santé Grand Quercy, 2018). On note donc un enjeu fort de remplacement des professionnels de santé, qui va de pair avec la nécessité de favoriser l’installation de nouveaux médecins à court terme.

Le thème du soutien de la démographie médicale apparaît donc comme une question centrale sur l’ensemble du territoire et plusieurs leviers d’actions ont été proposés par les enquêtés parmi lesquels : promouvoir l’attractivité du territoire ; mener une réflexion sur les conditions d’accueil, d’installation et d’exercice des nouveaux médecins ; développer des projets d’exercice médical regroupés et coordonnés ou encore développer une offre locale de formation sanitaire et sociale. A travers leurs propositions, on voit bien que cette problématique de la démographie médicale vient interroger de nouvelles pratiques et statuts professionnels (exercice médical regroupé, télémédecine, …).

Améliorer les conditions de prise en charge des personnes âgées

Les pistes d’amélioration proposées par les enquêtés concernent l’anticipation et le développement du repérage des fragilités ; le maintien à domicile – en autonomie – (amélioration des services de soins à domicile) ; le déplacement de spécialistes dans les EHPAD ou encore la prise en compte de l’isolement (notamment en secteur rural ainsi que sur les quartiers de Cahors).

Une coordination / communication entre acteurs du champ de la santé (soin, médico-social) à encourager pour soutenir un accès facilité pour les parcours de santé spécifiques

Renforcer les partenariats et / ou en initier avec de nouveaux acteurs issus de secteurs pluridisciplinaires ainsi que mutualiser les expériences et les expertises font partie des principales attentes des acteurs de la santé sur ce CLS. L’enjeu étant de garantir une continuité de la prise en charge tout au long du parcours de santé spécifique concerné. Notamment en assurant une coordination des interventions de l’ensemble des acteurs impliqués dans cette prise en charge spécifique (acteurs de la prévention, du sanitaire, du médico-social et du social, des collectivités ou autres services de l’Etat, des organismes de protection sociale, …) et une meilleure lisibilité, d’une part, par l’usager des différents services et dispositifs dont il peut bénéficier ; d’autre part, par les acteurs de santé des différents dispositifs qu’ils peuvent solliciter et mobiliser.

Des actions en matière de prévention et de promotion de la santé et de la santé environnementale à renforcer

L’enjeu est double : il s’agit de promouvoir des comportements favorables à la santé : à travers notamment la prévention des conduites à risques (addictions alcool, tabac, drogues, écrans, comportements sexuels) ; le dépistage des cancers (avec une attention particulière pour les cancers féminins) ; la vaccination ; la promotion de l’exercice physique et d’une alimentation équilibrée, ou encore la prévention des troubles des apprentissages chez les enfants. Également, de réunir les conditions pour maintenir et/ou encourager la création d’un environnement favorable à la santé (qualité de l’air, de l’eau et des sols ; conditions de logement ; urbanisme et aménagement des espaces de vie ; …) sur notre territoire.

En matière de santé environnementale, la thématique de la lutte contre l’habitat indigne ; de la gestion de la toxicité des produits phytosanitaires et le constat d’un déficit de données et d’informations locales ont émergé comme préoccupations principales.

Des actions spécifiques à destination des publics précaires / vulnérables à développer La notion de « vulnérabilité » désigne des réalités multiples, elle peut référer à un processus, un milieu, ou encore un état (âge de la vie ; condition sanitaire ; situation de précarité économique et sociale, etc.).

Une diversité de facteurs sociaux sont à l’origine de ce qu’il conviendrait d’appeler des « expériences de vulnérabilité ». La prise en compte des populations vulnérables dans les actions de prise en charge et de prévention nécessite donc une approche transversale entre différents secteurs d’intervention : sanitaire, habitat, insertion (sociale et professionnelle), mobilités, solidarités, éducation, …

Quatre catégories de populations vulnérables ont été identifiées, lesquelles nécessitent des besoins d’accompagnement et de prise en charge spécifiques :

Les personnes âgées (maintien à domicile et prévention de la dépendance, dépistage des fragilités, isolement, polypathologies, accueil des aidants, …) ;

Les personnes en situation de handicap (insertion professionnelle, inclusion dans la cité, mobilité, habitat, …) ;

Les personnes en situation de précarité (accès et droits aux soins, logement, insertion professionnelle, …) ;

Les jeunes (surcharge pondérale, problèmes bucco-dentaires, conduites addictives, troubles des apprentissages, …).

Les personnes en situation de précarité ont fait l’objet d’une attention particulière car il s’agit d’une catégorie qui cumule les difficultés en matière d’accès aux soins (problèmes de l’accès aux droits ; du renoncement aux soins ; de la discrimination ; de l’isolement ; des souffrances psycho-sociales, etc.).

La santé mentale : un champ entier à mieux prendre en compte

La question du mal-être et de la souffrance psycho-sociale a été identifiée comme une thématique prioritaire, en particulier chez les populations dites « vulnérables », et également dans le cadre spécifique de l’activité professionnelle (stress au travail, risque de burn-out, etc.). La nécessité de mener un travail de pédagogie et d’information sur la santé mentale auprès des élus et des professionnels de santé a également été évoqué. Un levier en termes de programmation et de gouvernance est attendu courant 2019 sur le territoire : le Projet Territorial de Santé Mentale (PTSM) et de nombreuses ressources mobilisables existent localement pour la prise en charge psychiatrique.

...

En conclusion, malgré les efforts faits, des secteurs ne sont cependant pas encore couverts aujourd’hui, le PETR devra donc réfléchir à un maillage équilibré du territoire, afin de garantir un maintien de service.

Et malgré la réalisation de ces équipements adaptés, la difficulté à attirer des médecins généralistes reste une préoccupation.

L’offre de soins constitue un enjeu important pour maintenir l’attractivité du territoire et répondre aux besoins de la population qui vont aller en s’accroissant du fait du vieillissement. Le territoire va devoir développer des services répondant aux besoins des populations, mettre un œuvre des dispositifs qui lui permettront d’être accueillant et attractif pour l’installation de professionnels de la santé. Il devra également soutenir les démarches innovantes, avec le développement de la télémédecine par exemple, dont des projets sont déjà à l’étude.

Dans le document CONTRAT LOCAL DE SANTE (Page 24-28)

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