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L’enseignement d’une langue étrangère a pour but d’apprendre aux apprenants à communiquer efficacement dans cette langue en développant ses diverses compétences. En effet, la compréhension de l’oral est l’une des activités qui permettent d’apprendre la langue. Elle est située au début de l’apprentissage, c’est la première compétence communicative qui doit être développée chez les apprenants parce que pour apprendre à parler, il faut d’abord écouter parler. Cela s’explique à partir des recherches menées sur la compréhension orale qui montrent que les apprenants de langue étrangère passent beaucoup de temps à écouter, à observer la langue, à s’imprégner des sonorités, du rythme des phrases avant de se lancer à parler, leur besoin est de saisir, de dégager des sons, de se familiariser aux sons, à la mélodie de la langue avant de tenter s’exprimer dans cette langue.1 Donc, pour faire apprendre une langue étrangère, il faut suivre

1 CICHON, M. « La chanson en cours de FLE ». 2006 [En ligne]. URL : ˂http://www.ceco-

fipf.eu/.../PARTENAIRES_DE_PROF-EUROPE_LUBLIN_24-05-2009_.PDF˃, consulté le 04/02/2010. p 1

l’ordre naturel dans l’apprentissage des compétences communicatives orales : l’écoute précède le parler.

L’importance accordée à cette compétence réceptive nous oblige à préciser ce que l’on entend par compréhension de l’oral. D’abord, le dictionnaire de didactique du français la définit comme étant l’aptitude résultant de la mise en œuvre de processus cognitifs, qui permet à l’apprenant d’accéder au sens d’un texte qu’il écoute1

. Cela veut dire que l’acte de comprendre est une opération mentale permettant de construire les significations que recouvrent les signifiants sonores. Elle met à l’épreuve la capacité de l’apprenant à saisir d’abord les indices sonores afin d’accéder au sens.

Quant à Danielle BAILLY, il affirme que cette compétence oblige l’auditeur à anticiper, à s’adapter d’avance à la teneur d’un message qu’il doit accueillir, en s’aidant des indices à sa disposition (éléments tonals, fragments perceptivement saillant, signifiants connus. Ces indices sont sonores, donc fugitifs et continus)2. Autrement dit, l’accès au sens à travers un message sonore conduit l’apprenant à mettre en œuvre différentes capacités à savoir l’anticipation du contenu, le repérage des informations à travers la prosodie et l’accentuation, la compensation des éléments inconnus en se basant sur ce qui est connu, la mémorisation de détails et l’émission d’hypothèses. Elle exige encore que l’apprenant ait un minimum d’informations sur le thème traité par le document sonore.

Donc, la compréhension de l’oral suppose que l’apprenant-auditeur sache le système phonologique, les règles socioculturelles de la communauté dans laquelle s’effectue la communication ainsi que les facteurs extralinguistiques qui interviennent à l’oral comme les gestes, les mimiques, etc. L’acte d’écouter place l’auditeur dans un endroit où il se trouve obligé de suivre le raisonnement de l’interlocuteur, de saisir sa pensée à travers l’enchaînement des mots qu’il écoute et les éléments non linguistiques qui accompagnent la parole.

1 CUQ, J-P. Op.cit. p49

2 BAILLY, D, (2001). Didactique de l’anglais : la mise en œuvre pédagogique. Tome 2. Paris : Editions

En outre, la compréhension de l’oral est un savoir-faire difficile à maîtriser. Il nécessite aussi la mise en place de certains objectifs pour permettre aux apprenants de construire le sens du message émis.

Cette compétence vise à acquérir à l’apprenant de langue étrangère à la fois des stratégies d’écoute et de compréhension du message à l’oral. Selon Jean-Michel DUCROT, il n’est pas question de faire comprendre tout le document sonore à l’apprenant qui a tendance à s’arrêter à chaque mot incompris. L’objectif principal est de développer l’autonomie de l’apprenant, c’est-à-dire former un auditeur sûr de lui- même, capable de construire le sens du message mis à sa disposition. Cet auditeur est appelé à mobiliser de nouvelles connaissances se rapportant au document sonore et à réinvestir toutes les connaissances acquises en classe et à l’extérieur pour faire des hypothèses sur ce qu’il a compris, comme dans sa langue maternelle. Il a dans son propre système linguistique des stratégies qu’il va tester en français. Il va se rendre compte que ses stratégies ne fonctionnent pas tout à fait et les activités de compréhension orale vont l’aider. Il sera progressivement capable de repérer des informations, de les hiérarchiser, de prendre des notes.1

Un autre objectif de compréhension orale consiste en l’acquisition progressive des méthodes qui permettent aux apprenants de s’adapter et de progresser dans des situations authentiques de compréhension. Elle a pour but de former des apprenants à comprendre des natifs dans des situations similaires à celles où ils auront à les comprendre en dehors de la classe2. Autrement dit, le développement de cette compétence vise la compréhension de messages oraux dans des situations de communication réelle.

1 DUCROT, J-M. « L’enseignement de la compréhension orale : objectifs, supports et démarches », in Edu

FLE. Net/ Didactique de l’oral, du discours en FLE. 15 août 2005. [En ligne]. URL :

˂http ://www.edufle.net/L-Enseignement-de-la-compréhension˃, consulté le 05 mars 2009.

2

PUREN, C ; BERTOCCHINI, P et COSTANZO, E, (2004). Se former en didactique des langues. Paris : Ellipses. P 97

Ainsi, les objectifs d’apprentissage en compréhension de l’oral sont d’ordre phonétique, lexical, morphosyntaxique, socioculturel, discursif. L’apprenant cherche à reconnaître les différents accents et les registres de langue employés par le locuteur. C’est le moment où il rend compte de ses capacités à découvrir le lexique employé à l’oral, et à identifier les sons ainsi que les valeurs de l’intonation dans le discours. C’est une activité qui lui permet de découvrir les faits civilisationnels et culturels car chaque langue véhicule une culture.