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Figure 16. Diagramme des acteurs de la surveillance des salmonelles en France présenté aux participants du groupe de travail Ondes pour révision et validation

2.5. Définition des changements nécessaires pour atteindre le système idéal

Lors du second atelier, les participants ont pu identifier une série de changements qui leur semblait nécessaire pour atteindre le système de surveillance idéal dans son objectif à court terme. Lors du troisième atelier, les discussions ont permis d’identifier les actions concrètes pour mettre en œuvre les changements jugés prioritaires par les participants de chacun des groupes. Ces changements, associés aux actions correspondantes, sont présentés dans le tableau 12.

Les discussions dans le groupe constitué des professionnels du secteur animal et alimentaire se sont concentrées sur le renforcement de la surveillance dans le secteur animal à travers une

amélioration des capacités en matière de gouvernance et d’analyse de laboratoire et sur l’extension

de la couverture de la surveillance à tout le territoire national et à d’autres espèces animales. Les participants de ce groupe ont également souligné la nécessité de rapprocher les activités de surveillance et de recherche et de confier officiellement l’appui scientifique et technique à l’institut national de recherche vétérinaire (NIVR). Ils ont également abordé la nécessité d’avoir une approche plus intégrée de la surveillance de la chaine alimentaire en coordonnant les activités du dispositif de

surveillance chez l’animal et celui des aliments.

Dans le groupe constitué des professionnels de la santé humaine, les discussions se sont essentiellement concentrées sur des problématiques de gouvernance du système de surveillance multi-sectoriel, et notamment sur la nécessité de renforcer le rôle et l’action du comité de pilotage national en charge de la mise en œuvre du plan d’action national et donc du système de surveillance

multisectoriel. Les participants ont également identifié la nécessité d’établir un dispositif de

surveillance dans la population générale, avec pour finalité de comparer les données générées avec celles issues de la surveillance des isolats cliniques dans les hôpitaux. Ceci impliquerait que

l’administration en charge de la médecine préventive (GDPM) au sein du ministère de la Santé soit

officiellement mandatée pour coordonner cette surveillance, avec l’appui scientifique et technique de l’institut national en charge de l’hygiène et de l’épidémiologie (NIHE). Ils ont également abordé la question de la qualité et de la quantité des données générées dans le secteur humain, certains considérant que les données étaient suffisantes pour informer des mesures de gestion appropriées et que la priorité était aux renforcements des capacités d’analyse de ces données, d’autres au contraire que les données étaient encore insuffisantes pour développer puis évaluer les mesures de gestion. Enfin, ils ont suggéré qu’un rapport rassemblant les données issues des différents dispositifs soit rédigé.

Dans les deux groupes, la surveillance de l’antibiorésistance dans les écosystèmes a été mentionnée et discutée. Tous deux ont considéré que ce n’était pas une priorité, arguant que les écosystèmes étaient contaminés par les autres compartiments, soit directement avec des bactéries résistantes, soit indirectement par des résidus d’antibiotiques qui exercent une pression de sélection de bactéries résistantes.

Tableau 12. Changements et actions identifiés comme nécessaires et prioritaires par les participants aux ateliers collectifs pour atteindre le système de

surveillance de l’antibiorésistance idéal au Vietnam.

Changement ou besoin identifié Action(s) nécessaires pour mettre en œuvre le changement ou remplir le

besoin Proposé par

1 Finaliser le programme de surveillance dans le secteur animal : sélection des indicateurs (bactéries et antibiotiques), des espèces à surveiller, etc.

(un premier programme a été soumis par le NCVHI1 au DAH mais celui-ci l’a jugé incomplet).

- Organisation d’un atelier avec des experts en épidémiologie, microbiologie

et surveillance de l’antibiorésistance pour établir la seconde campagne de

surveillance.

- Finalisation du programme sur la base des résultats de l’atelier par le DAH avec l’appui du NCVHI1, du NIVR et de la FAO.

- Approbation du programme par le MARD.

- Mise en œuvre de la seconde campagne de surveillance avec une nouvelle technique de laboratoire (concentration minimale d’inhibition) si des fonds

sont alloués.

- Partage des résultats de la seconde campagne avec les autres secteurs à

l’occasion d’un atelier et préparation de la troisième campagne de

surveillance sur la base des résultats de la surveillance.

Groupe santé animale

2 Harmonisation et standardisation dans le réseau de laboratoires de santé animale.

- Ateliers techniques et formation (au NIVR et NCVHI1) par des experts internationaux (proposés par la FAO) pour renforcer les capacités du NIVR, du NCVHI1, du NCVHI2 et du RAHO4.

- Formation des sept autres RAHO et des laboratoires des DAH provinciaux.

Groupe santé animale

3 Etablissement d’un sous-comité 9 (santé animale) fonctionnel.

- Promotion par OHP/DAH auprès du ministère de la nécessité de formaliser

l’adhésion, le rôle, les mandats et les mécanismes de fonctionnement.

- Rédaction de la décision par le bureau en charge des médicaments vétérinaires au DAH en collaboration avec le NIVR et le bureau en charge de

l’épidémiologie au DAH.

- Promotion de la décision par l’OHP pour favoriser son adoption par le

ministère.

- Soumission de la décision par le DAH au Vice-ministre. - Approbation de la décision par le MARD.

Groupe santé animale

Changement ou besoin identifié Action(s) nécessaires pour mettre en œuvre le changement ou remplir le

besoin Proposé par

4 Amélioration des mécanismes de gouvernance pour la collaboration intersectorielle :

- Etablissement d’un comité national de pilotage

fonctionnel se réunissant annuellement et fournissant une stratégie précise pour une mise en

œuvre du plan d’action national de lutte contre l’antibiorésistance dans tous les secteurs

(actuellement trop orientée vers le secteur de la santé humaine, et tout particulièrement dans les hôpitaux).

- Etablissement de sous-comités fonctionnels se réunissant régulièrement et avec un mandat technique et des termes de référence précis. - Etablissement d’un groupe de travail intersectoriel

qui peut informer les comités et sous-comités pour éclairer leurs décisions.

- Réactivation des sous-comités par leurs coordinateurs respectifs et révision

de l’adhésion aux sous-comités en incluant plus de membres techniques. - Réactivation par OUCRU et le NIHE de l’approbation du groupe de travail

intersectoriel par le MOH et organisation d’activités en attendant l’approbation officielle (en espérant que cela démontrera au MOH l’intérêt

d’une telle structure).

- Amendement des termes de références du groupe de travail par l’OHP.

- Préparation par l’OHP et le Cirad d’une brève note sur le fonctionnement actuel du comité de pilotage et des sous-comités via la réalisation d’appels téléphoniques par l’OHP et les partenaires et la compilation des réponses

par le Cirad.

- Sur la base des résultats obtenus, réactivation des partenaires internationaux de l’Aide-Mémoire pour qu’ils promeuvent auprès des ministères un plus grand respect des engagements pris.

- Promouvoir une présidence du comité de pilotage par le Premier Ministre ou une présidence tournante pour favoriser une approche plus intersectorielle –Seconde option à favoriser car, par expérience, difficile de faire accepter une présidence à un niveau Premier Ministre.

- Utilisation du future Fleming Funds pour le renforcement de la surveillance intersectorielle pour mettre en place ces différentes actions.

Groupe santé humaine (amendements apportés par le groupe santé animale)

DAH : département en charge de la santé animale ; FAO : Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation ; GDPM : département en charge de la médecine préventive ; MARD : Ministère de l’agriculture et du développement rural ; MOH : Ministère de la santé ; NIHE : institut national d’hygiène et d’épidémiologie ;

NCVHI1 : Centre national d’hygiène vétérinaire du secteur 1 ; NIN : institut national de la nutrition ; NIVR : institut national de recherche vétérinaire ; OHP : One Health Partnership ; RAHO : Bureau régional pour la santé animale ;OUCRU : Unité de recherche clinique de l’université d’OxfordVAMS : administration en charge du secteur médical.

Les changements proposés par les participants peuvent être catégorisés en trois groupes : - Changements en termes de couverture du système de surveillance sectoriel :

établissement d’un dispositif de surveillance dans la population d’une part et des isolats cliniques animaux d’autre part, extension de la surveillance des animaux à d’autres

espèces et à d’autres provinces ;

- Changements en termes de renforcement des capacités techniques et organisationnelles dans les dispositifs en place et pour l’établissement du dispositif de surveillance des isolats cliniques chez les animaux ;

- Changements en termes de gouvernance : comité national et sous-comités fonctionnels pour piloter et coordonner la collaboration, établissement d’un groupe de travail intersectoriel pour apporter un appui scientifique et techniques aux mécanismes de gouvernance, une plus grande implication des autorités locales dans les dispositifs de surveillance du secteur animal, renforcement de la coordination entre les autorités en charge de la surveillance chez l’animal et celles en charge de la surveillance des aliments, établissements de partenariats public-privé dans la surveillance des isolats cliniques.