2.2 Injection électrique de spin : vannes de spin latérales et dispositifs à 3
2.2.2 Les dispositifs à 3 terminaux
2.2.2.3 Débat sur l’origine de l’amplification du signal de spin . 29
Plusieurs hypothèses concernant l’origine de l’amplification du signal de spin (i.e
différence entre le signal expérimental par rapport au signal théorique attendu) ont été
proposées au cours des dernières années sans trouver de consensus au sein de la
commu-nauté. Dans ce chapitre, nous allons présenter succinctement les principales propositions
pour expliquer cet écart à la théorie. Ces propositions sont celles qui récoltent le plus
d’attention de la part de la communauté.
Il faut mentionner une autre source d’amplification nécessairement présente : la mauvaise
détermination de l’aire d’injection. En effet, les jonctions tunnel sont connues pour
présenter des points où le courant passe préférentiellement car la résistance est plus
faible à ces endroits. Aussi appelés points chauds, ils peuvent entraîner une erreur dans
l’évaluation de l’aire d’injection et donc diminuer les RA expérimentaux. Même si elle
est difficile à évaluer, elle ne peut pas expliquer une si grande différence entre les RA
expérimentaux et théoriques. Dans l’exemple simulé d’une jonction tunnel magnétique
de Zhang et al. la présence de points chauds sur 50% de l’aire totale de la jonction
magnétique mène à une diminution duRAuniquement d’un ordre de grandeur [81].
Figure 2.12 – Simulation de la dépendance du produit RA et des courants : tunnel
clas-sique (I
T) et conduit via les points chauds (I
hot) suivant la proportion de surface couvert
par les points chauds. Extrait de la référence [81].
a) Modèle diffusif non-applicable ?
L’une des propositions concerne l’application même du modèle diffusif pour l’injection
de spin au système FM/I/SC. Elle a été réfléchie par Jansen et al. [82] pour expliquer
l’écart de plusieurs ordres de grandeur avec l’expérience notamment dans le silicium et le
germanium.
Pour Jansenet al., la dépendance du signal de spin ne doit pas être exprimée en fonction
de la densité de courantJ mais plutôt en fonction de la tension de bias sur la jonction. A
l’inverse, le modèle diffusif s’appuie sur une dépendance du signal linéaire en fonction
du courant.
Leurs travaux sont basés sur la dépendance suivant l’épaisseur de la barrière tunnel du
signal de spin mesuré par effet Hanle. La figure 2.13 montre l’ensemble des données
recueillies par le groupe avec une variation de l’épaisseur d’oxyde et la mesure à un bias
fixe de l’effet Hanle et Hanle inverse associé. L’article passe en revue la dépendance prédit
par les différentes théories mais dans ce manuscrit de thèse nous nous limiterons à décrire
l’exemple de la théorie standard basée sur l’effet tunnel direct. Dans ce cadre et pour une
résistance de la jonctionR
tunsupérieure à la résistance de spin du SCr
sc, le signal de spin
issu de l’effet Hanle est donné par :
∆V
HanleJ =SpinRA=P
2r
s(2.17)
Directement, on remarque que dans ce cas le signal de spin est indépendant de la
résis-tance de la jonction tunnel (ou tunnel RA product). Expérimentalement comme le montre
les figures 2.13(b) et (c) le signal varie de manière exponentielle avec la résistance de la
jonction tunnel. Cela pourrait être expliqué par le modèle standard siR
tun<r
scet dans
ce cas
∆VHanleJ=SpinRA=
1−P2P2