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Auezkhan Kodar (1958-2016) était un poète, écrivain, traducteur, culturologue, philosophe, publiciste, dramaturge kazakh d'une nouvelle vague. L'une des œuvres philosophiques et turcologiques fondamentales d'Auezkhan Kodar est son livre Savoir des steppes, dans laquelle il effectue une analyse du culte de Tangra (Tengri) et de la philosophie de l'histoire du peuple kazakh [28].

Donnons la parole à la fille du penseur: [29]

«Dans le Savoir des steppes, Auezkhan Kodar a vraiment revu la philosophie de la steppe et comme G. Gachev a révélé le psycho-cosmo-logos des Kazakhs, basé sur leur mythologie, épopées, contes, légendes, traditions, proverbes et poésie.

Mais le sujet de la recherche est une chose, et la vision du monde du chercheur en est une autre. A quoi croyait Auezkhan Kodar lui-même? Il croyait en Tangra, chaque matin il se réveillait et la première chose qu'il disait: "Vive Tengri!". Mais lui, contrairement à beaucoup de disciples de Tangra, derrière ces mots avait vraiment la foi et la compréhension de cette religion. Il a construit sa compréhension sur le «dialogue avec la tradition», en analysant le patrimoine immatériel des nomades, l'interprétant, il a trouvé et déduit sa compréhension du tengrianisme.

Il croyait que la première étape dans la formation du Tengrisme dans la Grande Steppe était le passage de l'animisme au monothéisme, et ensuite il considérait le Tangrisme comme l'idéologie du «monothéisme nomade». Malgré le fait que beaucoup ne voient que des moments païens dans le Tangrisme, Auezkhan Kodar le considérait comme un monothéisme, puisque Tangra était révéré comme un seul dieu … » (p. 12)

Ayman Kodar souligne les idées suivantes de son père sur Tangra :

« Les Turcs acceptaient l'existence dans son ensemble, mais leur attention se concentrait davantage sur le monde réel et terrestre: «Dieu dans le mythe turc n'est pas une cause originelle, mais une donnée éternelle, humaine et terrestre. Il est une condition invisible du monde visible. Cependant, seul le monde visible intéresse les Turcs. Ce sont les premiers positivistes qui, bien avant Wittgenstein, se sont rendu compte que si quelque chose ne peut pas être dit à propos de quelque chose, alors il faut garder le silence.»» [28, p. 68].

« Le Dieu turc était autosuffisant et n'avait pas besoin d'un culte excessif: «Ainsi, l'indifférence au divin découlait de l’estime du Dieu, qui, en tant que pouvoir suprême, n'avait pas besoin de son culte et protégeait tous les êtres vivants en étant le garant de l'univers cosmique et terrestre. Avec cette perseption, Il est vraiment passé au-delà des parenthèses, et les Turcs, sans se

laisser distraire par la contemplation du Dieu, sont occupés à maîtriser le monde réel des hommes et des animaux.»» [28, p. 78].

« Il considérait que le tangrisme n’est pas une religion d’un livre, mais une religion qui plonge ses racines dans un état d'esprit particulier et la perception du monde qu'un peuple porte en soi d'un fait de l'existence d'une telle tradition : Tangra - contrairement à Yahvé sémitique est le dieu sans l'Écriture, et contrairement à Allah n'a pas son messager. Cela est dû au fait qu'il est dissous dans les Turcs, son peuple élu, et le peuple à son tour - en Lui. Chaque Turc est un livre vivant de Dieu.» [28, p. 89]. Et mon père était un livre, un livre vivant de Dieu, il a prescrit son existence en lui-même, dans sa conviction que Tangrisme est la vraie religion des Kazakhs, qui n'a jamais été imposée à eux, et reflète naturellement la mode de la vie turque et l'Univers nomade. » ([29], p. 16)

Auezkhan Kodar a publié un cycle poétique Le chemin vers le Savoir des steppes, où il a exposé ses reflexions sur le tangrisme dans une forme poétique et philosophique :

LA VOIX D’UN ANCIEN TURC

J'étais avec Tangra; où est mon Tangra, mon dieu sublime ? Vous n'êtes pas sublime, si vous ne parlez pas au nom du dieu.

J'avais un khan, je me le souviens, mais où est mon khan ? Sans un souverain et sans foi, un pays ne peut pas exister. Autrefois je composais un monde, où est passé mon grand monde?

J'étais avant adoré, maintenant je suis nu et seul.

Je ne fermais pas mes yeux la nuit, on voit que c’était inutile. Nord, Sud, Ouest et Est, où êtes-vous maintenant ?! Je faisais incliner beaucoup de têtes, peut-être, je suis maudit,

Je faisais souvent se mettre à genoux, semant la peur. Ou, peut-être, la grâce du ciel m'a abandonné en punition,

Car j’ai oublié Tangra, comme un esprit maléfique. Je jure par Dieu que je suis effrayé de mon état actuel !

J'en ai déjà assez! Hors de mon chemin !

Je suis un Turc, et je ne peux pas être détourné de cette foi ! Je suis un Turc, partis dans les steppes pour lécher mes blessures !

Je désir d’exister, pitié pour ceux qui ne sont plus en vie ! Mais il y a peu de sens dans la vie, si vous êtres faibles.

Dans cette vie, je suis maître, pas un esclave ! Je suis un Turc, qui secouait le monde dans ma rage,

J'ai réclamé le pouvoir, même avant ma naissance. Mes bannières se flottaient, où l'Euphrate et le Tigre,

Moi, j'ai été inventé tous les grands jeux de guerre ! Je savais dominer le temps et l'espace,

Dirigeant tout ce qui vit, toujours et partout !

Dites-moi où j'ai commis une faute, car je n’étais pas stupide Quand j’attachais vos paradis et enfer à ma selle ?!

L’ivresse du courage infini m’attirait loin Et les dieux se taisaient, où qu'ils se trouvassent … Oui, je suis vieux, mais mon âme est chaude et jeune,

J’ai raison, car j'ai vu tellement de chose ! Alors écoutez les prédictions d’un vieux chef :

«Mes chers, n'attendez pas que je partisse !

Je vais faire encore des randonnées, en lever les nuages de poussière, Comme tous ceux qui sont fort et audacieux!

J'ai faim mais pas avide, c’est vrai, mes amis !

LA HORDE D'OR

... Rien n'est parti. Steppe est un palais de plaques dissimulées, Il y a là-bas un trésor dont personne n'a jamais entendu parler.

Le Ciel Bleu Eternel est toujours au-dessus de nous, Au-dessus des églises et des mosquées bondées haut …

Une revue fondée par Auezkhan Kodar http://tamyr.org/