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4. Discussion

4.3. Propositions

4.3.1. Création de l'outil d'aide diagnostique et thérapeutique

Comme nous l'avons vu la création de SADM doit au mieux être intégré aux dossiers patients et aux systèmes de prescription, et être déclenché automatiquement, sans perturbation du travail du médecin (34, 39). Cela améliore la performance de l'outil. De plus l'architecture fonctionnelle recommandée est de type « orienté service » fondée sur l’utilisation de services indépendants (web services) qui servent d’intermédiaires entre les applications du système d’information clinique et qui communiquent avec celles-ci par messages, simplifie la conception et le déploiement des systèmes, ainsi que la gestion. (45-47).

Cependant la création de SADM respectant ces règles est long et coûteux et fait le plus souvent appel à des entreprises spécialisées. De plus la fonction de SADM ne concerne que la partie d’aide diagnostique de notre outil et les pathologies cutanées ne représentent en moyenne que 6 % des motifs de consultation, ce qui ne concerne pas le plus grand nombre de consultations.

L'outil d'aide diagnostique et à la prise en charge des pathologies cutanées que nous allons proposer sera actuellement autonome et disponible sur internet gratuitement. Cela facilitera la rapidité d’accès et la disponibilité de notre outil.

 L’accès :

Nous n'avons pas pour le moment décidé de mode d'accès.

Cependant il semble important de constituer une « toile informative » dédiée aux médecins. Les informations n’ont pas vocation à être secretes, mais elles peuvent souvent requérir une formation professionnelle initiale pour pouvoir être convenablement interprétées.

Si nous choisissons un accès libre cela justifierait alors qu’un bandeau d’annonce informe le lecteur « profane », avant lecture des données publiées, que les informations lues ne peuvent être valablement interprétées qu’avec un prérequis de formation médicale ou scientifique.

Si l’accès est réservé cela demandera une authentification professionnelle certaine. Soit par la vérification automatique auprès du service national du tableau lors de l’inscription sur le site, à partir du nom et d’un numéro identifiant ; soit l’authentification forte par la carte d’identité professionnelle.

Dans tous les cas, les documents inscrits doivent avoir une source identifiée (93).  L'accueil :

Comme nous l'avons vu, les médecins généralistes ont besoin d'outils disponibles et pratiques. Le but de notre travail étant une aide au diagnostic et à la prise en charge

des pathologies les plus fréquentes pour les pathologies cutanées, il nous semble nécessaire de proposer deux entrées.

Une entrée pour l'aide diagnostique faisant place à la description des lésions élémentaires à sélectionner puis par « clic » successifs sur les différentes branches de l'arbre décisionnel de mener au diagnostic. Lors de la sélection du diagnostic cela permettra l’accès à une « fiche thérapeutique » succincte avec une photographie associée.

Puis une seconde entrée permettant l’accès directement aux fiches thérapeutiques soit par l'entrée libre du nom de la pathologie dans un moteur de recherche, soit en sélectionnant la pathologie dans la liste pré remplie des pathologies.

 La syntaxe et la terminologie :

Comme nous l'avons vu, il faut mettre en place une approche méthodique pour formuler les connaissances et aboutir à une représentation structurée. Il faudra réaliser une harmonisation des termes choisis avec synonymes possibles. Ce travail est déjà débuté dans l'appellation des pathologies en effectuant une recherche de synonymes dans la banque de donnée terminologique MeSH.

La création d'un arbre décisionnel n'implique pas de problème syntaxique majeur, il n'y aura pas de balisage de documents de référence. Ce ne sera pas non plus le cas dans les fiches thérapeutiques qui sont de courts rappels épidémiologiques et thérapeutiques et n'ont pas pour but d'être exhaustives. Cependant il sera important de sélectionner les termes à saisir comme éléments de connaissance dans l'arbre décisionnel (50).

 Les messages d'alarmes :

Les pathologies choisies sont les pathologies cutanées les plus fréquentes en médecine de soins primaires. Les pathologies les plus graves sont évoquées dans l'arbre décisionnel mais ne donne pas lieu à des fiches thérapeutiques. Il nous semble important d'introduire des « messages alarmes » devant nécessiter l'hospitalisation du patient. Ceux-ci seront intégrés à l'arbre décisionnel et s'ouvriront automatiquement. Par exemple chez l'enfant lors de la sélection d'un exanthème cutané s'ouvrira une page comportant les éléments suivants : un exantheme qui s'associe à d'autres manifestations viscérales et à une altération de l'état général évoquant un syndrome grave (Kawasaki, syndrome du choc toxique...) et implique l'hospitalisation. Il en est de même pour l'exantheme fébrile non spécifique, isolé, ou s'associant à quelques autres manifestations, (arthralgies, myalgies, chéilite...), sans caractere de gravité si la fievre persiste ou que l'état générale s'aggrave.

 La certification :

La certification contribue à mettre en œuvre les criteres de qualité applicables aux sites Web consacrés à la santé. Elle est un gage de qualité et le Conseil National de l’Ordre des Médecins (CNOM) conseillait encore en 2009 aux médecins de se référer aux huit principes de HON Code, pour la création de sites Internet et de demander la certification HON-Haute autorité de santé. La fondation HON assurait pour le compte de la HAS de 2007 à 2013 la mission de certification des sites internet santé français.

Le HONcode est un code de déontologie guidant les responsables de sites Web dans la mise en place de mécanismes fondamentaux permettant de mettre à disposition une information médicale de qualité, objective et transparente adaptée à la mission et à l'audience du site. La transparence d'un site améliore l'utilité et l'objectivité de l'information et la publication de données correctes.

Les sites demandant la certification et les sites certifiés s’engagent à respecter les bonnes pratiques éditoriales édictées dans le HONcode et les exigences pour la certification HONcode.

Les huit critères devant être respectés et présents sur le site sont :  Autorité : Indiquer la qualification des rédacteurs

Complémentarité : Complémenter et non remplacer la relation patient-

médecin

Confidentialité : Préserver la confidentialité des informations personnelles

soumises par les visiteurs du site

Attribution : Citer la/les source(s) des informations publiées et dater les

pages de santé

Justification : Justifier toute affirmation sur les bienfaits ou les inconvénients

de produits ou traitements de façon balancée et objective

Professionnalisme : Rendre l’information la plus accessible possible,

identifier le webmestre, et fournir une adresse de contact

Transparence du financement : Présenter les sources de financement.

Honnêteté dans la publicité et la politique éditoriale : Séparer la politique

publicitaire de la politique éditoriale

Une étude menée en 2008 évaluant les sites demandant la certification pour la première fois et 6 mois après l’obtention de la certification concluaient en l'amélioration de la qualité des sites médicaux après certification HONcode. Seulement 44% des sites qui se présentent à la certification étaient conformes au HONcode ; cependant 6 mois après la certification, 92% des sites sont conformes au HONcode (94).

Même si la certification HON/HAS est impossible depuis 2013 elle a permis une amélioration en termes de transparence et de bonnes pratiques éditoriales des sites qui se sont engagés dans la démarche de certification, elle s'est cependant révélée peu utile pour les internautes. C'est vers un dispositif qui privilégie l'esprit critique des internautes que la HAS souhaite réorienter sa mission.