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LA COTE NORD DU SAINT-LAURENT

Dans le document NATURALISTE CANADIEN (Page 52-55)

Québec, février-mars 1942•

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même des Sept-Iles, on possède actuellement, pour la congélation de poisson destiné à l'exportation, un entrepôt frigorifique, cons-truit et. entretenu par le gouvernement provincial

La chasse est surtout pratiquée par les Indiens cies réserves de Bersimis (fig. 6) et des Sept-lles (les Indiens de Moisie dépen-dent de cette dernière). La région côtière est un maigre terrain de chasse; le gibier, qui avait disparu à la suite de l'exploitation forestière, a fait sa réapparition il y a quelques années. J'ai rencontré, à proximité du littoral, des cabanes de castor habitées et j'ai souvent surpris des caribous dans leurs cachettes à la source de la rivière St-Nicolas et aux lacs Mignault. Les chasseurs de métier, cependant, ne fréquentent guère les régions côtières;

ils s'éloignent à des centaines de milles de la côte, font la chasse aux animaux à fourrure pendant tout l'hiver, pour ne revenir à la réserve indienne qu'au printemps.

II. Description détaillée de la Côte DE BERSEMS A MANICOUAGAN

Bersimis, a déjà été décrit précédemment (19326). L'appro-che par bateau en est difficile; la rivière Bersimis remanie cons-tamment les bancs de sable à son embouchure. De Bersimis à Manicouagan, le sable est l'élément principal de la côte: il bloque l'entrée des rivières; il forme des bancs qui obligent les bateaux à se tenir au large, mais il constitue aussi de magnifiques grèves qui, si elles étaient situées quelques degrés plus au sud, présen-teraient. un réel intérêt touristique. Bersimis est une réserve indienne, qui s'étend jusqu'à la rivière (les Rosiers, à 9 milles en aval (lu village. Puis commence une belle zone agricole, connue sous le nom des Iles ou de Ragueneau, qui va jusqu'à la rivière aux Outardes. On nomme presqu'île du "Manicouagan (inc vaste plaine de sable en forme d'éventail, comprise entre la rivière aux Outardes et la Manicouagan. Large (le 15 milles le long du fl euve, elle se rétrécit. à l'intérieur des terres par suite du rapprochement des deux rivières à deux milles en amont des chiites de la rivière LE NATI {AI.I Te, CANADIEN, vol. LX IX, Nos 2 et 3, février-mars 1942.

LA COTE NORD DU SAINT-LAURENT 53 aux Outardes. Deux villages se trouvent sur cette presqu'île, au bord du Saint-Laurent; ce sont. Pointe-aux-Outardes et Pointe Lebel, deux petits centres agricoles. Malgré la présence d'énor-mes bancs de sable, les petits bateaux peuvent remonter la rivière aux Outardes jusqu'aux premières chutes, en suivant un chenal étroit et capricieux. Au pied de ces chutes se trouve le village des Chutes-aux-Outardes, avec la centrale hydroélectrique de 40,000 chevaux de la Quebec North Shore Paper Company de Baie Comeau.

Au point de vue géologique, la côte est la plage exondée de la mer Champlain sur une distance de 4 milles, c'est-à-dire de Bersimis jusqu'à la rivière Papinachois. A cet endroit com-mencent les affleurements des contreforts laurentiens qui appa-raissent sous la terrasse et forment la rive rocheuse du Saint-Laurent sur une distance de 8 milles, c'est-à-dire jusqu'au hameau de Ragueneau. 1)e nombreuses petites îles sont échelonnées le long de cette côte. La grève de sable réapparaît à Ragueneau, contourne la presqu'île du Manicouagan, coupée seulement par les larges entailles qu'y ont pratiquées la rivière aux Outardes et la Manicouagan. A l'embouchure de la rivière Manicouagan, on voit, affleurer, en quelques endroits, sur la pointe qui fait face au poste de Manicouagan, des roches de la série de Grenville.

DE. MANICOUAGAN A LA POINTE DE MONTS

Dans ce secteur se trouve la ville de Baie Comeau, située dans un des fiords latéraux de la Baie des Anglais, à 6 milles de la rivière Manicouagan. C'est la métropole de la Côte Nord, en ce sens qu'elle en est k centre k plus peuplé, le plus industriel et le mieux organisé. Baie Comeau est une ville fermée, pro-priété de la Quebee North Shore Paper Company. Depuis 1935, celle-ci y fabrique du papier à journal, réservé à la Chicago Tri-bune. Le village de Franquelin, 12 milles plus loin, a été fondé en 1920 par l'Ontario Paper Company. dont la Quebee Nort h Shore Paper est une succursale; k bois (k Franquelin est expédié à l'usine principale de la compagnie, à Thorold, Ont.

St-Ni-LE NATURALISTE CANADIEN. VOL 'SIX, NOS 2 el 3, février-mars 1942.

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colas, situé à 6 milles en aval (le Franquelin, a connu vers 1900 une activité forestière intense, mais le village est abandonné depuis bon nombre d'années. Godbout était anciennement un centre bien connu des amateurs de la pêche au saumon, avant l'ouverture du chantier de la St. Régis Pulp and Paper Company en 1923. La côte est inhabitée de Godbout à la Pointe de Monts, soit sur une distance de 10 milles.

A la rivière Manicouagan commence une côte rocheuse, et pittoresque, qui va jusqu'à la pointe de Monts. C'est le rebord du plateau Laurentien qui arrive jusqu'au Saint-Laurent. On

Fmunz 7.—Baie St-Pancrace; surface glaciaire des roches.

n'y voit pas de grandes plaines, car la transgression de la mer Champlain n'a pas atteint le plateau. Seuls, quelques lambeaux de sédiments meubles dans certaines vallées témoignent que celles-ci, à l'époque Champlain, échancraient déjà le rebord lau-rentien. Il n'y a pas d'îles, car la région des contreforts se trouve à une grande distance de la rive et submergée par le Saint-Laurent.

Ce qui frappe surtout l'observateur, ce sont les multiples vestiges de l'époque glaciaire (fig. 7): roches polies et striées, fiords

nom-LE NATURALISTE CANADIEN, VOL LXIX, Nos 2 et 3, février-mars 1942.

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Dans le document NATURALISTE CANADIEN (Page 52-55)

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