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Suor Maria Arcangela Biondini, cherchant à convaincre ses consœurs d’agir en fonction des visions que Dieu lui a envoyées concernant les réformes à mettre en place dans son monastère d’origine à Burano, raconte dans son Autobiografia tous les doutes que ces révélations ont soulevés. Un jour, la mère abbesse fait venir au couvent le Père Priuli.

Quando le fui dinanzi, cominciò egli a strapazarmi e maledirmi, dicendomi che erro indiavolata, anzi un diavolo stesso e che erro in stato di danacione, che erro il precipicio di quel monastero […].Vene et entrato nel capitolo con due o tre altri preti che haveva seco, si pose egli a sedere nella sedia della madre abbadessa che erra già ben preparata, le monache gli stavano da latti et io come l'adultera nel mezo, cominciò egli a riprendermi e minaciarmi di volermi far castigare dalla sacra Inquisizione. Allora le monache con voce alta cominciorno ad esagerare ed esclamare contre di me, avisandomi essere superbissima, anbiciosa e che vantavo santità per farmi honorare e stimare e che con le mie lettere e dolci parole tiravo li secolari a credermi e stimarmi, ma che in verità io ero lo scandalo e precipicio del monastero, e vi fu una che giurò per quel sacramento, che in quel giorno ella haveva riceuto, che io erro la causa di tutte le disunioni e che se io non erro castigata e segregata da l'altre, al certo in convento sarebe andato in malora.470

En somme, une scène où les moniales du couvent où vit et œuvre Suor Maria Arcangela Biondini décident de la dénoncer à l’Inquisition pour prétention de sainteté. Elle est accusée d’être ambitieuse et vaniteuse, et de feindre les caractéristiques de la sainteté dans le simple but d’obtenir des reconnaissances terrestres. Les religieuses demandent qu’elle soit punie et séparée des autres, qu’elle soit enfermée et que l’infamie publique soit jetée sur elle.

Ce n’est pas la première fois que Suor Maria Arcangela Biondini est menacée d’être jeté à la justice inquisitoriale, comme nous l’avons vu au chapitre 1. D’ailleurs, la plupart de nos protagonistes des deux parties précédentes ont connu des démêlées avec la justice ecclésiastique. La communauté de Murano des Dimesse, ordre tertiaire qu’a choisi Suor Maria Alberghetti, se retrouve sous enquête inquisitoriale pour abus de sacrements durant l’Interdit de 1606. Suor Lucia Ferrari subit un procès pour prétention de sainteté à Guastalla, mené par l’Inquisiteur de Mantova, au milieu du XVIIe siècle. L’issue reste inconnue, mais même si elle avait été reconnue

coupable de feindre la sainteté, cela ne l’a pas empêché de persévérer dans ses projets de fondations de couvents. Aussi chez les religieuses écrivaines le danger de se retrouver devant l’Inquisition – davantage pour hérésie que pour prétention de sainteté toutefois – est grand. Suor Arcangela Tarabotti fait circuler clandestinement son ouvrage le plus potentiellement controversé afin d’éviter d’être repéré par l’Index. D’ailleurs, son imprimeur, un certain Valvasense, se retrouve deux fois devant les tribunaux inquisitoriaux dans les années qui suivent immédiatement

470 Maria Arcangela Biondini, Autobiografia, vol. 1, édition critique de Rosa Casapullo, Margherita Cerniglia,

la mort de la bénédictine. Les institutions judiciaires de l’Église se retrouvent donc tout près des moniales, et spécialement de celles-ci, qui ont pris la parole et décidé d’agir pour se créer une place au sein de l’Église, ou en opposition à celle-ci.

L’Inquisition qui apparaît dans les récits des religieuses fondatrices ou écrivaines que j’ai abordés dans les deux premières parties de cette thèse s’occupe des problématiques liées à la foi et aux croyances religieuses. Les moniales qui décident de construire quelque chose de nouveau au sein de l’Église – surtout si elles appuient leur action sur la prétention d’avoir reçu des révélations divines – ou encore celles qui décident de coucher sur le papier leur vécu à l’intérieur des couvents et leur vie intérieure sont de bonnes candidates au tribunal inquisitorial. Elles sont rapidement accusées d’imposture, alors qu’elles auraient prétendu faussement posséder les caractéristiques spirituelles et corporelles de la sainteté. Ou encore, elles sont accusées d’hérésies, par exemple pour avoir (mal) interprété un passage de la Bible.

La Congrégation du Saint Office est donc une institution judiciaire de l’Église dont le travail de normalisation des comportements et des croyances est complémentaire au travail d’autres congrégations romaines, dont par exemple la Congrégation des Évêques et Réguliers. Cette seconde congrégation romaine s’occupe de juger les cas de désobéissances aux Règles et aux Constitutions en vigueur pour trois groupes de gens d’Église : les moines, les moniales et les Évêques chargés de les surveiller. L’action de la Congrégation des Évêques et Réguliers est beaucoup plus diffuse et présente dans la vie des moniales que celle de l’Inquisition. Elle supervise ainsi le travail de l’Évêque et du tribunal épiscopal, et prend les décisions que les Évêques locaux ne peuvent prendre, que ce soit à cause des limites de leur juridiction ou encore par la complexité de certains cas. Les cas traités par la Congrégation des Évêques et Réguliers regardent tous un aspect ou un autre de la gestion quotidienne du corps des religieuses. Dans la plupart des cas, il s’agit de demandes de dérogations aux Constitutions propres à chaque couvent concernant le nombre de religieuses et le statut – choriste ou converse – de chacune. Il s’agit de décisions simples, mais que l’Évêque n’a pas le droit de prendre sans se référer à Rome et obtenir l’approbation de la Congrégation des Évêques et Réguliers. Le processus n’est toutefois qu’une simple formalité. Par exemple, Costanza Galiera, en éducation au monastère de San Bernardo, « passa l’età di 25 anni, humilmente la supplica à degnarsi di concerderle licentia di potervi stare

s’intanto, che delibera di maritarsi, ò farsi monaca.471 » Le 6 juin 1601, la Congrégation répond

par une lettre à l’Évêque, dans laquelle les cardinaux acquiescent, mais fixent des limites. Ils « si contentano che per un anno ancora vi sia tolerata, ma senza speranza di doverne ottenere altra dilatione essendo tempo di pigliar risolutione intorno lo stato suo.472 »

Certains cas livrent des informations uniques sur le quotidien des couvents. Par exemple, le 10 mars 1601, l’Évêque de Ferrare réfère un cas à Rome dans lequel la bêtise autant de la moniale responsable des clés du couvent que d’un chauffeur égaré a permis à l’homme d’entrer dans la clôture, ce qui s’en est résulté par son excommunication.

Ho ritrovato che un carrozzero, aperta la porta del Monastero delle Monache di S.to Bernardo dalla Portinara, è intrato nel Monastero con la carrozza; ma vota, et per pura semplicità, tanto dalla parte sua, quanto dalla Portinara; sopra di che havendone io fatto quel risentimento con l'Abbadessa, e con i superiori loro Regolari, che sono li Padri Zoccolanti, che richiedeva il caso, non ho anco potuto fare di non supplicare V.S. Ill.ma della facolta di poter assolvere l'uno e l'altro dalla scomunica, per beneficio spirituali delle anime loro; poche effettivamente ho chiarito non esserci stata malitia alcuna.473

L’Évêque Giovanni Fontana s’était bien rendu compte qu’il ne s’agissait que d’une erreur d’inattention et de « pura semplicità. » Il n’a toutefois pas eu le choix d’ouvrir une enquête puisqu’elle avait été requise par les Pères Zoccolanti, frères mineurs franciscains. Une volonté d’investigation pour un événement bénin de la part des supérieurs ecclésiastiques et secondés par l’Évêque, pour finalement être traité par Rome, qui répond à un contexte bien précis, comme nous le verrons au chapitre 8. Le chauffeur et la moniale sont rapidement absous par la Congrégation des Évêques et Réguliers, qui répond à l’Évêque de Ferrare dix jours plus tard, le 20 mars 1601.474 Un système de contrôle sur les aspects physiques, matériels et corporels des

couvents de femmes qui se montre très efficace. En peu de temps, les supérieurs ecclésiastiques directs du monastère de San Bernardo ont pris connaissance du fait, l’ont communiqué à l’Évêque, qui a enquêté et s’est ensuite référé à Rome, qui rend son jugement en dix jours.

Les archives de ces congrégations romaines nous montrent le corps des religieuses lorsque les choses tournent mal. Il est possible de lire leur discours sur le corps et leur utilisation rhétorique et performative du corps à travers les accusations qui pèsent sur elles, leurs témoignages et leurs attitudes devant les tribunaux de l’Église. De la même manière, il est

471 ASV, CVR, POS, 1601, Lett. C-G. Ferrara. Monastère de San Bernardo. 472 ASV, CVR, RR, 3, fol. 106r, 6 juin 1601.

473 ASV, CVR, POS, 1601, Lett. C-G. Ferrara. 10 mars 1601. Monastère de San Bernardo. 474 ASV, CVR, RR, 3, fol. 88r, 20 mars 1601.

possible d’y voir les représentations qu’ont les hommes d’Église du corps des moniales à travers les procédures judiciaires qu’ils mènent contre ces femmes, ainsi que l’effectivité réelle des normes qu’ils tentent de mettre en place. Cette troisième partie de la thèse portera donc sur les activités et procès menés par ces deux congrégations romaines, l’Inquisition et la Congrégation des Évêques et Réguliers. L’investigation des procès permettra de montrer un corps de religieuse et des discours l’entourant qui apparaît à première vue comme étant bien différent de celui lu dans la littérature de couvent : en théorie, il ne s’agit plus de discours que les moniales ont préparés, longuement réfléchis, mis sur le papier et adressés à un public précis. Il devrait plutôt s’agir de stratégies de défense et d’interrogatoires à chaud, s’inscrivant dans des contextes spécifiques. Qu’est-il possible de savoir du corps des moniales grâce aux archives des institutions judiciaires de l’Église ? Quelles représentations du corps, autant de la part des religieuses que de la hiérarchie ecclésiastique, y lit-on ? Comment le corps des moniales est-il traité et jugé par la justice ecclésiastique ? Est-il possible, à partir de ces procès ciblés et inscrits dans des contextes précis, de tirer quelques conclusions sur les principaux discours sur le corps et attitudes face aux religieuses dont les comportements corporels les ont portées à être jugés par les tribunaux de l’Église ?

Je m’intéresserai à trois institutions judiciaires de l’Église indépendantes l’une de l’autre. Dans un premier temps, j’explorerai les archives de l’Inquisition romaine afin d’y lire des procès de moniales et de femmes de Dieu poursuivies pour avoir prétendu faussement être saintes. Le cas principal que j’investiguerai s’est déroulé à Naples entre 1659 et 1680, mais j’aborderai d’autres cas qui ont eu lieu ailleurs en Italie : toujours dans les années 1660, des cas de fausse sainteté ont été traités à Pavie et à Venise, puis s’étirant comme le cas de Naples jusqu’aux années 1680, un cas de Pise. En somme quatre cas relativement contemporains, mais ayant eu lieu dans quatre villes différentes. Dans un second temps, je m’intéresserai aux archives de l’Inquisition vénitienne, où j’ai fait une analyse systématique de tous les procès concernant les moniales pour la période qui s’étend entre la fin du Concile de Trente (1563) et les premières années du XVIIIe siècle. Il s’agit donc ici de l’analyse de tous les cas traités par l’institution dans

un territoire limité, mais sur une longue période, afin d’y lire l’évolution dans le temps autant des attitudes de l’Inquisition que de celle des moniales. Dans un troisième temps, j’aborderai finalement le travail de la Congrégation des Évêques et Réguliers auprès des moniales, en prenant en examen un échantillon très réduit : le diocèse de Ferrare pour l’unique année 1600-1601. Trois

échelles autant temporelles que géographiques, qui permettront de questionner les disparités régionales et les particularités locales, tout en traçant les changements dans les attitudes et les représentations du corps, autant de la part des moniales que des institutions judiciaires de l’Église, à travers la période qui m’intéresse. Finalement, dans un quatrième temps, je questionnerai les différents procès présentés dans les trois premiers chapitres de cette partie 3 sur discours qu’il est possible d’y lire sur les cinq aspects du corps posés en introduction : clôture, relations sociales, monde matériel, corps souffrant et sexualité. Cette mise en dialogue permettra de faire ressortir les discours et opinions sur le corps que tiennent les ecclésiastiques d’un côté, et les moniales de l’autre, ainsi que leurs points de contacts ou d’oppositions dans la réalité.

Michele Mancino et Giovanni Romeo475 ont établi une chronologie permettant de

comprendre les moments d’activités intenses et les moments plus tranquilles des tribunaux de l’Église. C’est au lendemain immédiat du Concile de Trente que la machine judiciaire de l’Église se met en branle le plus intensément : les tribunaux déjà existants commencent à juger et à condamner un nombre toujours croissant de cas, alors que nombre d’autres instances de justice ecclésiastique sont créées partout sur le territoire italien. Poussé par les idées tridentines et l’énergie réformatrice de ceux qui y ont participé, l’effort de discipline du clergé commence d’abord et avant tout par la répression de leur excès et par un désir savoir ce que chacun fait. Cette hyperactivité des tribunaux ecclésiastiques s’inscrit en clair contraste par rapport à la période précédant le Concile de Trente et dominée par les tribunaux séculiers. Ainsi, dans la seconde moitié du XVIe siècle, l’Église récupère de nombreuses juridictions qui appartenaient

quelques décennies plus tôt à des instances de pouvoir laïques. Si les prêtres et les moines se retrouvent scrutés à la loupe par les pouvoirs coercitifs de l’Église, les religieuses sont aussi nécessairement au centre des investigations. Selon les décrets tridentins, les efforts de discipline s’adressent aussi aux cloîtres, et les liens qu’elles entretiennent avec les hommes d’Église – qu’elles rencontrent en les membres de l’ordre masculin qui agit comme supérieurs, confesseurs, visiteurs apostoliques, etc. – les mettent en position d’être elles-aussi sujettes à une enquête. Aux lendemains du Concile de Trente et de façon constante durant toute la seconde moitié du XVIe

siècle, les religieuses sont donc au cœur des efforts disciplinaires de l’Église romaine qui vise non seulement à rétablir strictement la clôture, avec tous les inconvénients que cela occasionne,

475 Michele Mancino et Giovanni Romeo, Clero criminale: l'onore della chiesa e i delitti degli ecclesiastici

mais aussi à discipliner la vie quotidienne grâce à l’intervention des tribunaux ecclésiastiques. Michele Mancino et Giovanni Romeo ont montré que les objectifs de l’Église tridentine étaient d’abord et avant tout ceux de la conservation de l’honneur du clergé et la démonstration publique de leur privilège d’être jugé seulement par des tribunaux ecclésiastiques et ainsi d’échapper à la justice séculière.476 Des institutions judiciaires de l’Église qui opère dans la plus grande

discrétion pour la majorité des cas, ce qui se vérifie encore plus souvent pour les cas impliquant des religieuses ou des couvents de femmes. La sauvegarde de l’honneur du couvent, qui doit rester une réserve de pureté aux yeux de la ville avec laquelle les religieuses interagissent, est primordiale.

Sources

J’ai déjà présenté le fonctionnement et la courte histoire des institutions productrices des sources que j’utiliserai dans cette partie en introduction générale. Je m’attarderai ici à décrire brièvement la forme des archives ainsi que les méthodes que j’ai utilisées pour aborder une telle quantité documentaire, tout en présentant les protagonistes principaux de ces affaires.

Inquisition romaine : les procès pour prétention de sainteté

Comme je l’expliquais plus haut, j’ai choisi de rechercher les cas de prétention de sainteté traités par l’Inquisition romaine dans la seconde moitié du XVIIe siècle. En explorant les archives

de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à Rome, j’ai découvert le procès de Suor Giovanna Cesarea, procès qui jamais auparavant n’avait fait l’objet d’une étude systématique et approfondie. J’ai donc choisi de lire dans le détail le procès pour affettata santità contre Suor Giovanna Cesarea et de le mettre en relation avec les autres cas de prétention de sainteté que nous connaissons, qui ont été traités par l’Inquisition romaine au XVIIe siècle.

Suor Giovanna Cesarea477 est née en 1613 de parents napolitains, Agostino Cesareo et

Tiberia Manso. Ses parents sont encore en vie lorsqu’à l’âge de 12 ans, elle est appelée par Dieu et prend l’habit du troisième ordre de San Domenico. À la mort de son père, elle continue de vivre seule avec sa mère, puis se retire dans une petite maison qui appartenait à son frère. Une fois son frère disparu, elle va vivre avec les fils de ce dernier. L’un deux devient frère régulier

476 Mancino et Romeo, Clero criminale…, premessa.

477 Les informations biographiques sur Suor Giovanna Cesarea proviennent de sa comparution spontanée, ACDF,

chez les Padri Ministri delli Infermi. Lorsque le second se marie, elle part vivre seule. Elle reçoit alors, héritage de ses parents, une petite pension d’une vingtaine de carlini par mois, et se maintient principalement grâce au travail de la laine et de la soie. Lorsqu’elle apparaît pour la première fois dans les archives, en 1659, elle vit depuis plusieurs mois dans une maison voisine de l’Église dominicaine Gesù Maria.

L’histoire de Suor Giovanna Cesarea peut se lire dans son propre procès, intitulé Processo

per affettata santità contro Suor Giovanna Cesarea di Napoli, terziaria domenicana, qui se

trouve aux Archives de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, au Vatican. Ce procès fait partie de la série de documents en lien avec la chasse aux religieuses ayant feint la sainteté et aux démonstrations de dévotion envers les personnes qui n’ont pas encore été béatifiées ou canonisées. Les procès voisins à celui de Suor Giovanna Cesarea dans l’Index de la Stanza

Storica des Archives de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ont déjà fait l’objet d’études

approfondies aboutissant à des retranscriptions, traductions et publications de textes, autant pour les visions extatiques de Suor Maria Domitilla Galluzzi (1595-1671),478 que pour les instructions

dictées par la Vierge Marie à Cecilia Ferrazzi (1609-1684). 479 Ces deux procès sont

contemporains de celui de Suor Giovanna Cesarea : Cecilia Ferrazzi est reconnue coupable d’avoir simulé la sainteté par l’Inquisition locale vénitienne en 1665, et Suor Maria Domitilla Galluzzi intéresse les Inquisiteurs de Pavie et de Gênes dans les années 1660-1661. Ces deux cas – sur lesquels je reviendrai dans un second temps – sont semblables à celui de Suor Giovanna Cesarea autant par leur chronologie et leur issue que par l’attitude des Inquisiteurs à leur égard. Toutefois, Suor Giovanna Cesarea représente une voie de traverse entre la capucine Galluzzi et la laïque Ferrazzi : elle est dominicaine tertiaire, travailleuse manuelle, vivant seule au sein d’une communauté urbaine au cœur de Naples, alors sous l’autorité de la couronne d’Espagne.

478 La section du procès contre Suor Maria Domitilla Galluzzi conservé à l’ACDF comprend un manuscrit (ACDF,

St.St. C5 – b) qui a été transcrit et édité par Paolo Fontana. Il s’agit d’un compte-rendu des expériences mystiques de la capucine de Pavie qui lui serait advenues lors du Carême de 1622, prenant la forme d’une longue paraphrase de la Passion du Christ tel que racontée dans l’Évangile de Jean. Domitilla Galluzzi et Paolo Fontana (éd.), Santità Femminile e Inquisizione. La « passione di Suor Domitilla Galluzzi (1595-1671), Rome, Libreria Editrice Vaticana,

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