• Aucun résultat trouvé

la coqueluche; en 1893, cette affection, dans la seule ville de

Londres, aurait fait 2,330 victimes. D'après Johnston, lacoque¬

luche enlèverait auxEtats-Unis plus de 100,000 enfants tous

les

dix ans. C'est donc, on le voit, une affection sérieuse.

CHAPITRE II

PROPHYLAXIE DE CES QUELQUES AFFECTIONS

Nousvenonsde voir parl'étude succincte qui vient d'être faite,

que les affections dont nous parlons sontcaractérisées par deux

faits principaux : la contagion facile et la mortalité élevée.

Tombant sur un organisme affaibli, elles l'enlèvent rapide¬

ment, ou bien, créent cliez lui des tares qui rendront leur vie pénible et difficile.

Nos efforts pour les éviter sont donc légitimés, et, cela d'au¬

tantplus que, si l'enfant est atteint par la maladie, il possède

aussi des ressources considérables pour la conjurer. La phago¬

cytose est chez lui très active, les échanges sont incessants;

les organes d'excrétion ne se trouvent point, comme chez l'adulte, gênés dans leur fonctionnement par suite de maladies antérieures, le foie arrête aisément les poisons, le cœur est solide, la circulation rapide, la vie franche.

Ces connaissances ne doivent-elles pas nous encourager?

Nous avons considéré deux sortes de maladies infantiles bien

distinctes : d'une part, les gastro-entérites des nourrissons;

d autre part, quelques fièvres éruptives; nous devons donc diviser en deux grosses classes, les moyens prophylactiques

indiqués

par l'étiologie de ces affections.

Maisavantd'entrerdans ledétail, il nous paraitindispensable

de parlerdel'hygièneinfantileengénéral. Ces données se trou¬

vent, en effet, applicables à tout enfant, aussi bien à celui que

- 36

l'on veut préserverd'une gastro-entérite,

qu'à

celui

qui doit

être prémuni contre la rougeole.

« La manière dont on élève les enfants, dans leurs premières

années, dit Hufeland, influe beaucoupsur la durée de leurvie».

Si malgré la diffusion des notions d'hygiène, la mortalité du premierâge demeureaussi élevée, c'estque le

médecin

ne

préside

pas assez à la croissance de Venfant. C'est

cependant

une

opéra¬

tion grave, source de bien des maux.

Le jeune enfant sera placé dans une chambre spacieuse,

bien

aérée, bien exposée et dans laquelle le soleil entre

le plus

possible. Il sera utile de la ventiler souvent et

si l'enfant s'y

trouve, de disposersa couche de façon que l'airne le frappe pas

directement.

Une température moyenne sera préférable à la

grande cha¬

leur : on évitera ainsi, durant l'hiver, les coups de froid si pré¬

judiciables aux tout petits.

Aussi peu de tentures que possible autour de la

couche de

l'enfant; les tapis épais, les rideaux qui entourent

le berceau,

emprisonnent les germes, les poussières et procurent un

air

infecté.

La meilleurecouche nousparait, pourle nourrisson,le

berceau

monté sur un pied, en osier ou en métal. La petite

couchette,

dite Moïse, fort usitée dans les campagnes et utile parce

quelle

permet de transporter facilement le baby, a

l'inconvénient, du

moins si elle est posée à terre, de mettrel'enfant en contactavec

la couche d'air incessamment renouvelée, qui passe sous

portes

et fenêtres et dans les cheminées.

Le nourrisson doit être couché toujours sur un côté,jamais

sur le dos, car il régurgite souvent, peut vomir dans sa

trachee

et s'étouffer sans que l'on s'en aperçoive. Sous aucun

prétexte,

l'enfantne partagera le lit du père et de la mère encore

moins

celui des domestiques, cesdernières n'étant pas, en

général, très

soigneuses et pouvant l'étouffer dans leursommeil.

Autant que possible, il ne faudra pas endormir

le baby,

nous croyons que c'est une habitude funeste,

susceptible de

37

devenirbientôt tyrannique; il y a certainement des mères de famille qui partageraient ce modeste avis. On laissera, d'abord,

dormir l'enfant comme il lui plaira, en l'habituant, à mesure

qu'il avance en âge, à sommeiller de moins en moins lejour.

Autant que possible aussi, pas de lumière dans sa chambre : les lampes, bougies et veilleuses ont besoin, pour brûler, d'une

certaine quantité d'oxygène; elles procurent, en retour, du gaz

carbonique; l'air est donc vicié.

11 suffit, pour s'en convaincre, de sentir, le matin, l'odeur

d'une chambre dans laquelleune lumièrealluméeauraséjourné

la nuit.

L'enfant, au début, fera bien opposition, car il aime le plus

souvent agir à sa guise ; cependant, avec une douce persévé¬

rance, on en viendra facilement à bout; il ne faut, dureste, pas oublier que l'éducation commence au berceau.

La question des vêtements est fort importante, surtout dans

nos climats, habituellement froids et humides; mais, que l'on

se serve du maillot ou d'habillements dits « à l'anglaise », une loi doit présider à leur mise et à leur confection : il ne faut

jamais serrer l'enfant.

Jean-Jacques

Rousseau a fait, en termes saisissants, laguerre

au maillot : il est sûr que, parfois, les malheureux enfants ont

un triste aspect au milieu de ces langes; affreusement ficelé,

pouvant à peine respirer, incapable de remuer lesjambes, le bébé est loin d'être à son aise. Si les soins de propreté ne sont

pas très minutieux, ce qui arrive trop souvent, l'enfant dort au milieu de ses déjections, sa peau si délicate s'entame, il y a de

1érythème, etc. Beaucoup de praticiens et nos maîtres nous ont recommandé cette méthode : emmailloter l'enfant pendant

lanuit; le jour, au contraire, il est habillé avec des culottes en

toile ou en flanelle suivant la saison. Si on peut se dispenser de coillure, cela vaut mieux, on supprime ainsi les cordons qui

rûclent la peau et on permet aux glandes du cuir chevelu de fonctionner tout à leur aise.

Lès que l'enfant devient plus grand, on peut enlever son

maillot, et le mettre, durant la nuit, dans une grande chemise

senouantsous les pieds.

SS¬