Londres, aurait fait 2,330 victimes. D'après Johnston, lacoque¬
luche enlèverait auxEtats-Unis plus de 100,000 enfants tous
les
dix ans. C'est donc, on le voit, une affection sérieuse.
CHAPITRE II
PROPHYLAXIE DE CES QUELQUES AFFECTIONS
Nousvenonsde voir parl'étude succincte qui vient d'être faite,
que les affections dont nous parlons sontcaractérisées par deux
faits principaux : la contagion facile et la mortalité élevée.
Tombant sur un organisme affaibli, elles l'enlèvent rapide¬
ment, ou bien, créent cliez lui des tares qui rendront leur vie pénible et difficile.
Nos efforts pour les éviter sont donc légitimés, et, cela d'au¬
tantplus que, si l'enfant est atteint par la maladie, il possède
aussi des ressources considérables pour la conjurer. La phago¬
cytose est chez lui très active, les échanges sont incessants;
les organes d'excrétion ne se trouvent point, comme chez l'adulte, gênés dans leur fonctionnement par suite de maladies antérieures, le foie arrête aisément les poisons, le cœur est solide, la circulation rapide, la vie franche.
Ces connaissances ne doivent-elles pas nous encourager?
Nous avons considéré deux sortes de maladies infantiles bien
distinctes : d'une part, les gastro-entérites des nourrissons;
d autre part, quelques fièvres éruptives; nous devons donc diviser en deux grosses classes, les moyens prophylactiques
indiqués
par l'étiologie de ces affections.Maisavantd'entrerdans ledétail, il nous paraitindispensable
de parlerdel'hygièneinfantileengénéral. Ces données se trou¬
vent, en effet, applicables à tout enfant, aussi bien à celui que
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l'on veut préserverd'une gastro-entérite,
qu'à
celuiqui doit
être prémuni contre la rougeole.« La manière dont on élève les enfants, dans leurs premières
années, dit Hufeland, influe beaucoupsur la durée de leurvie».
Si malgré la diffusion des notions d'hygiène, la mortalité du premierâge demeureaussi élevée, c'estque le
médecin
nepréside
pas assez à la croissance de Venfant. C'est
cependant
uneopéra¬
tion grave, source de bien des maux.
Le jeune enfant sera placé dans une chambre spacieuse,
bien
aérée, bien exposée et dans laquelle le soleil entre
le plus
possible. Il sera utile de la ventiler souvent etsi l'enfant s'y
trouve, de disposersa couche de façon que l'airne le frappe pas
directement.
Une température moyenne sera préférable à la
grande cha¬
leur : on évitera ainsi, durant l'hiver, les coups de froid si pré¬
judiciables aux tout petits.
Aussi peu de tentures que possible autour de la
couche de
l'enfant; les tapis épais, les rideaux qui entourent
le berceau,
emprisonnent les germes, les poussières et procurent unair
infecté.
La meilleurecouche nousparait, pourle nourrisson,le
berceau
monté sur un pied, en osier ou en métal. La petite
couchette,
dite Moïse, fort usitée dans les campagnes et utile parce
quelle
permet de transporter facilement le baby, a
l'inconvénient, du
moins si elle est posée à terre, de mettrel'enfant en contactavec
la couche d'air incessamment renouvelée, qui passe sous
portes
et fenêtres et dans les cheminées.
Le nourrisson doit être couché toujours sur un côté,jamais
sur le dos, car il régurgite souvent, peut vomir dans sa
trachee
et s'étouffer sans que l'on s'en aperçoive. Sous aucun
prétexte,
l'enfantne partagera le lit du père et de la mère encore
moins
celui des domestiques, cesdernières n'étant pas, en
général, très
soigneuses et pouvant l'étouffer dans leursommeil.
Autant que possible, il ne faudra pas endormir
le baby,
nous croyons que c'est une habitude funeste,
susceptible de
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devenirbientôt tyrannique; il y a certainement des mères de famille qui partageraient ce modeste avis. On laissera, d'abord,
dormir l'enfant comme il lui plaira, en l'habituant, à mesure
qu'il avance en âge, à sommeiller de moins en moins lejour.
Autant que possible aussi, pas de lumière dans sa chambre : les lampes, bougies et veilleuses ont besoin, pour brûler, d'une
certaine quantité d'oxygène; elles procurent, en retour, du gaz
carbonique; l'air est donc vicié.
11 suffit, pour s'en convaincre, de sentir, le matin, l'odeur
d'une chambre dans laquelleune lumièrealluméeauraséjourné
la nuit.
L'enfant, au début, fera bien opposition, car il aime le plus
souvent agir à sa guise ; cependant, avec une douce persévé¬
rance, on en viendra facilement à bout; il ne faut, dureste, pas oublier que l'éducation commence au berceau.
La question des vêtements est fort importante, surtout dans
nos climats, habituellement froids et humides; mais, que l'on
se serve du maillot ou d'habillements dits « à l'anglaise », une loi doit présider à leur mise et à leur confection : il ne faut
jamais serrer l'enfant.
Jean-Jacques
Rousseau a fait, en termes saisissants, laguerreau maillot : il est sûr que, parfois, les malheureux enfants ont
un triste aspect au milieu de ces langes; affreusement ficelé,
pouvant à peine respirer, incapable de remuer lesjambes, le bébé est loin d'être à son aise. Si les soins de propreté ne sont
pas très minutieux, ce qui arrive trop souvent, l'enfant dort au milieu de ses déjections, sa peau si délicate s'entame, il y a de
1érythème, etc. Beaucoup de praticiens et nos maîtres nous ont recommandé cette méthode : emmailloter l'enfant pendant
lanuit; le jour, au contraire, il est habillé avec des culottes en
toile ou en flanelle suivant la saison. Si on peut se dispenser de coillure, cela vaut mieux, on supprime ainsi les cordons qui
rûclent la peau et on permet aux glandes du cuir chevelu de fonctionner tout à leur aise.
Lès que l'enfant devient plus grand, on peut enlever son
maillot, et le mettre, durant la nuit, dans une grande chemise
senouantsous les pieds.
— SS¬