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La France compte aujourd’hui 68 pôles de compétitivité. D’après les données issues de l’enquête annuelle 2014, ils rassemblaient environ 8 500 entreprises employant 1,7 million de salarié.e.s, dont une grande majorité de PME (87 %). Les établissements de PME membres des pôles de compétitivité employaient 216 000 salarié.e.s et ceux des ETI, 594  000, soit respectivement près de 13 % et 35 % de l’effectif salarié total des pôles.68 La souplesse du modèle des pôles de compétitivité se traduit dans leur diversité thématique, géographique, mais également en termes de missions et d’acteurs impliqués.

68 Calculs CESE d’après Direction générale des entreprises, Les pôles de compétitivité, qui rassemblent les acteurs de l’innovation dans les territoires, comportent une proportion importante de jeunes entreprises, 4 pages DGE, mars 2017.

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES

A. Un champ sectoriel à dominante industrielle

La vocation industrielle des pôles, clairement affirmée par le CIADT de 2004 (cf. supra), se vérifie à l’analyse du tissu des entreprises participantes. Les entreprises du secteur secondaire représentent ainsi 56 % des membres des pôles de compétitivité, contre 18 % dans l’ensemble du tissu économique français69. Deux tiers des salarié.e.s des PME et plus de la moitié des effectifs des ETI membres des pôles relèvent du secteur industriel70.

L’évaluation menée à l’issue de la deuxième phase avait ainsi conclu que « la politique des pôles de compétitivité a atteint son public cible  » et que les thématiques abordées recouvraient bien les 85 technologies «  à haut potentiel de développement industriel  » identifiées en 2010 comme clés à l’horizon 2015-202071. Les principaux secteurs d’activité industriels de la France disposent d’ailleurs de plusieurs pôles thématiques : l’aéronautique (Aerospace Valley, Astech, Pegase), les secteurs ferroviaire (iTrans) et automobile (iDForCar, Véhicule du Futur, LUTB, Moveo) ainsi que l’industrie pharmaceutique (Medicen, Lyon Biopôle, Eurobiomed…), l’agriculture, l’industrie agro-alimentaire et les TIC (Systematic, Images et Réseaux, Minalogic, Cap Digital…).

Tableau : Nombre de pôles de compétitivité par domaine d’activité

Domaine d’activité Nombre

Aéronautique 3

Agriculture/agroalimentaire 12

Biens de consommation 3

Biotechnologies / santé 6

Chimie/matériaux 2

Écotechnologies 1

Énergie 7

Environnement 3

Ingénierie/services 5

Matériaux 8

Mécanique 4

Optique 2

TIC 7

Transports 5

Source : classification indicative CESE, d’après competitivite.gouv.fr.

69 Erdyn, Technopolis, Étude portant sur l’évaluation des pôles de compétitivité, rapport global, juin 2012.

70 DGE, 2017, op. cit.

71 Erdyn, Technopolis, 2012, op. cit., p.32.

Rapport

Toutefois, les pôles de compétitivité couvrent un champ sectoriel plus large que l’industrie. Dès 2008, le CESE notait que « la notion d’industrie est entendue au sens large puisqu’existent des pôles de services, financiers, environnementaux.  »72. Les Pôles de compétitivité se sont ainsi ouverts au secteur des services, à l’exemple de la distribution (Picom), de la finance (Finances innovation) ou encore la logistique (Novalog). La part des services apparaît en progression, non seulement en termes de thématiques couvertes par les pôles, mais aussi au niveau des entreprises participantes : le secteur tertiaire ne représentait que 24,5 % des entreprises adhérentes en 2008, contre 39 % en 201273.

le secteur de l’agriculture et de l’agroalimentaire est particulièrement présent.

Le ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt assure le suivi de 12 pôles de compétitivité. Afin de favoriser les coopérations entre eux et de mieux faire valoir leur spécificité, 10 pôles de compétitivité relevant de ces filières ont décidé en mars 2016, de créer le « Club Sully », structure associative de concertation et de réflexion interpôles.

le thème de l’environnement et de la transition écologique est également prégnant parmi les thèmes traités par les pôles. Un appel à projets thématique consacré aux écotechnologies a conduit à labelliser six pôles de compétitivité supplémentaires en 201074. Le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM) assure aujourd’hui le suivi à titre principal de 11 pôles et est associé au suivi de 25 autres75. Un rapport du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) a identifié 30 pôles stratégiques pour les politiques portées par le MEEM, en particulier dans les domaines de l’énergie (10 pôles), de l’eau, de l’environnement et de l’économie circulaire (6 pôles), de la mer (3 pôles), ainsi que le pôle consacré à la « ville durable » (Advancity)76. Deux réseaux interpôles ont été initiés par le MEEM sur les thématiques « echotech » (14 pôles) et « bâtiment durable » (17 pôles). Des structurations interpôles et des coopérations ont également été initiées par les pôles eux-mêmes, dans les domaines de l’eau ou encore de la mer.

Au-delà de ces réseaux, ces thèmes sont présents de manière transversale dans les projets labellisés par les pôles, y compris pour ceux dont la thématique originelle en est éloignée. La moitié des pôles de compétitivité consacre plus de 50 % de projets à des thèmes relevant du MEEM et près du tiers des pôles, 90 % de son activité 77.

le thème du numérique a pris une importance croissante avec plusieurs pôles de premier plan comme Systematic et Cap Digital. Parmi les salarié.e.s de PME et d’ETI membres de pôles de compétitivité, la part des salarié.e.s du secteur de l’information et de la communication (14 %) est en progression78. De même, le nombre de jeunes entreprises

72 CESE, Les pôles de compétitivité  : faire converger performance et dynamique territoriale, rapporteur  : André MARCON, 2008.

73 Erdyn, Technopolis, 2012, op. cit., p.47.

74 CIADT du 11 mai 2010.

75 Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), Les pôles de compétitivité. Leur apport pour les politiques du MEEM, juillet 2016.

76 Ibid.

77 CGEDD, 2016, op. cit., page 26.

78 DGE, 2017, op. cit.

AVISDÉCLARATIONS/SCRUTINRAPPORTANNEXES membres des pôles bénéficiant du dispositif « Jeune entreprise innovante » (JEI), relevant en

majorité des secteurs du numérique et des activités scientifiques, est en croissance79. La spécialisation sectorielle des pôles n’est pas toujours univoque. Certains d’entre eux peuvent se positionner au croisement de plusieurs thématiques à l’image du pôle Mer Bretagne Atlantique, dont les activités concernent à la fois l’environnement, le transport, les TIC ou encore les ressources biologiques marines. En outre, des ponts peuvent se dessiner entre secteurs d’activité. A titre d’exemple :

– les projets de recherche dans le secteur de l’agriculture peuvent trouver des applications industrielles, comme dans le secteur de la cosmétique ;

– les thématiques environnementales et liées à la transition écologique peuvent concerner de manière transversale de nombreux pôles qui relèvent de secteurs tels que les transports, l’aéronautique, les matériaux ou encore l’énergie ;

– en matière de TIC, les activités de pôles tels qu’Aerospace Valley ou Systematic, concernent plusieurs filières industrielles et de services (transports, énergie, sécurité, santé, télécoms…).

B. Un maillage large, concentré