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Tout d’abord, du côté des contributions pratiques de l’étude, nous suggérons aux dirigeants de PME voulant s’améliorer dans leurs pratiques d’affaires de veille et d’intelligence compétitive de commencer par regarder le modèle de la figure 02 (Modèle complet de l’intelligence compétitive) proposé au chapitre 2 ainsi que le questionnaire de recherche en annexe pour tenter de se positionner et de faire une auto-évaluation de leurs procédures au sein de leur entreprise. De plus, tout au long de notre recherche et à la suite de l’analyse des entrevues effectuées auprès des dirigeants, nous avons noté plusieurs points clefs importants à considérer ainsi que les meilleures pratiques lorsque l’on veut bien performer en intelligence compétitive. Nous allons donc en discuter d’abord pour ce qui est du processus de l’IC et ensuite pour ce qui est des facteurs clefs de succès en IC.

Pour ce qui est des points clefs par rapport au processus, nous avons noté sept meilleures pratiques :

103 1. Dans la phase de la définition des besoins, il est important de bien déterminer comment l’intelligence voulue sera utile et comment elle sera employée. De cette façon, on se crée des objectifs et des buts à atteindre, ce qui rend concret l’effort et les résultats à atteindre.

2. Pour la phase de la planification, il est important de bien planifier les différentes étapes de l’intelligence compétitive. En effet, peu d’entreprises faisaient cette planification. Il faut penser à l’avance aux sources de données, à la façon de les stocker, aux techniques d’analyse qui seront utilisées, à la façon de communiquer les informations et aux méthodes d’évaluations qui seront employées.

3. À l’étape de la collecte des données, dans le but d’aller chercher l’information qui va rapporter le plus de dividendes possible, il est préférable de tenter de puiser dans des sources de données qui sont moins faciles d’accès. En effet, les principales sources de données des PME interrogées sont le Web, les fournisseurs et les clients. Bien que ces sources soient de bon choix et qu’il est nécessaire de s’y informer, il semble évident que tous les compétiteurs de l’entreprise y ont aussi accès, ce qui rend les informations qui y sont disponibles de moins grande valeur dans le but de se créer un avantage concurrentiel. Il faut alors tenter de puiser de l’information dans des sources plus difficiles d’accès comme des bases de données académiques, des rapports professionnels ou encore des conférences en lien avec le secteur d’activité.

4. Encore à la phase de la collecte des données, il est important d’utiliser des outils technologiques pour permettre aux acteurs en intelligence compétitive de stocker et d’archiver les informations récoltées. Nous avons constaté que, dans quelques PME, on utilise certains de ces outils, on peut penser à des intranets, à des wiki d’entreprise ou d’autres logiciels de ce genre. En plus de permettre l’archivage des données, ceux-ci facilitent le partage et la communication des informations stockées. Nous pensons que de tels outils sont indispensables pour une PME qui tente d’atteindre un niveau d’excellence dans le domaine de l’intelligence compétitive.

5. À la phase de l’analyse de l’information, nous pensons qu’il est essentiel de faire des analyses plus poussées que ce que la majorité des PME interrogées nous ont répondu faire. En effet, beaucoup d’entre elles ne faisaient que des analyses de base, alors que celles qui performaient et réussissaient à tirer beaucoup d’avantages de l’intelligence compétitive faisaient des analyses de coûts, des analyses SWOT ou encore des business case.

104 6. Au stade de la communication du savoir, pour des entreprises ayant besoin de transmettre de l’information entre des analystes, des gestionnaires et des dirigeants, il est important d’avoir des méthodes de communication formelle comme des rapports sur les activités de la veille et de l’intelligence ou sur les résultats des analyses. En effet, à un certain stade, c’est- à-dire au-delà d’une certaine quantité d’information à communiquer, il est préférable de le faire de façon plus formelle, les rencontres ou les réunions ne suffiront plus à transmettre et à assimiler tous les renseignements.

7. Finalement, à la phase de la décision et de l’évaluation, nous pensons qu’il est important de prendre le temps d’évaluer les résultats des décisions prises. Effectivement, il semble évident que si une décision s’est avérée mauvaise, alors il ne faut pas refaire la même erreur dans le futur. L’évaluation des décisions permettra alors d’éviter ces deuxièmes erreurs et de confirmer les bons résultats pour tenter de les répéter dans l’avenir.

Maintenant, passons aux points importants qui concernent les facteurs clefs de succès de l’intelligence compétitive, nous avons noté sept bonnes pratiques :

1. Pour le facteur clef du feedback, nous avons noté que peu de PME faisaient effectivement de la rétroaction pour leurs processus d’intelligence compétitive. Nous pensons qu’il est important de s’assurer qu’après chaque phase du processus, aucun oubli n’a été fait dans les étapes précédentes et c’est ce que l’on a défini comme étant la rétroaction dans notre modèle de l’IC.

2. Au niveau du facteur clef de la structure et des procédés, nous croyons qu’il est important de faire de la veille et de l’intelligence de façon continue. C’est-à-dire de constamment être à l’écoute de son environnement d’affaires externe pour ne pas être pris au dépourvu et pour être en mesure de se créer un avantage concurrentiel.

3. Encore du côté de la structure et des procédés, nous pensons que de transmettre les sujets clefs d’intelligence au plus d’employés possible est utile, car de cette façon, il y a plus de chance de dénicher des informations pertinentes. En effet, si l’on isole nos procédés d’intelligence compétitive dans l’entreprise, il est plus difficile de s’assurer de capter toute l’information disponible.

105 4. Pour ce qui est du facteur clef de la culture de l’organisation, la majorité des PME interrogées ont répondu favoriser le développement et le partage du savoir, avoir un sentiment d’appartenance de la part de leurs employés et une culture de compétitivité envers les concurrents externes. Nous pensons que cela est une bonne chose et que cela facilite l’exécution des différentes phases du processus, car les employés se sentent concernés et engagés dans les procédures de l’intelligence compétitive.

5. Encore au niveau de la culture de l’organisation, nous croyons qu’il est favorable d’implanter un système d’incitatifs pour les contributions à l’intelligence compétitive comme des bonis, des augmentations ou des récompenses. Ce faisant, les employés seront plus portés à participer aux différentes phases de l’IC.

6. En ce qui concerne le facteur clef des outils et de la technologie, comme mentionné pour la phase de la collecte des données, nous pensons qu’il est important d’utiliser des outils de stockage, d’archivage et de communication des informations. De plus, on peut aussi utiliser certains outils lors de l’analyse de l’information, comme Google Analytics ou encore des outils de web mining.

7. Pour ce qui est du facteur clef de l’attitude des dirigeants, nous croyons que c’est le plus important. En effet, le facteur déterminant dans l’atteinte de l’excellence en intelligence compétitive est sans contredit celui-ci. Il faut que les dirigeants aient une attitude positive envers l’IC et qu’il y accorde une grande importance dans l’entreprise. Pour ce faire, ils doivent s’informer sur les processus de veille et d’intelligence ainsi que sur les bénéfices que cela amène à une organisation. Les façons de s’informer sont nombreuses : ils peuvent suivre des formations, demander l’aide de consultants ou encore lire des publications et recherches académiques. En faisant cela, ils réaliseront les avantages de l’intelligence compétitive, auront une attitude positive face à celle-ci est investiront du temps et de l’argent dans son exécution.