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La principale contribution de cette thèse est l'incorporation d'un cadre de dépendance spatiale à l'analyse des dynamiques territoriales au Mexique. Autrement dit, les unités territoriales ne sont pas considérées comme unités isolées sans contact les unes avec les autres. De plus, cette thèse participe à la recherche sur l'évolution des activités économiques au niveau régional, ce point n'ayant pas reçu assez d'attention malgré le fort lien existant avec les réformes d'ouverture. Cependant, cette thèse rencontre aussi des dif cultés, notamment la contrainte des données, qui limite l'analyse et rend par- fois les conclusions dif ciles. Cette section énumère les contributions et les dif cultés rencontrées dans chaque chapitre.

Dans le chapitre 1, les différences régionales dans la productivité du travail ma- nufacturier sont étudiées. Ce chapitre contribue à l'étude des inégalités régionales en termes de développement économique par l'utilisation de données concernant de plus petites unités territoriales que celles utilisées dans la littérature précédente (i.e. Esqui- vel (1999) ; Aroca et al. (2003, 2005) ; entre autres). En l'absence d'autres données disponibles permettant de mesurer le développement économique des municipalités, la variable d'étude est la productivité du travail manufacturier. En effet, des travaux empiriques [Esteban (1994) ; Goerlich (1999)] suggèrent que les différences dans la productivité du travail sont la principale cause des disparités régionales.

Les recensements économiques (censos económicos) effectués tous les 5 ans par l'INEGI, nous permettent d'obtenir des informations sur la production et les niveaux d'emploi dans l'industrie de la manufacture au niveau des municipalités. La producti- vité du travail manufacturier est donc mesurée comme le ratio de production par em- ployé. D'autres variables pourraient mieux expliquer la productivité du travail, comme la production par heure travaillée, mais ces données ne sont pas disponibles pour notre cas. Nous faisons donc la supposition que tous les employés travaillent, en moyenne, la même quantité de temps. Une autre option aurait pu être de considérer le ratio entre la production et les rémunérations du travail ; les résultats dans ce cas sont très similaires. La pertinence de l'utilisation de données plus désagrégées peut être observée en utilisant les propriétés de décomposition de l'indice de Theil. En effet, cette décompo- sition montre qu'une grande partie de l'évolution des disparités régionales est due aux inégalités qui existent au sein d'un même état.

Le chapitre 2 analyse les performances à l'exportation des états mexicains. Mal- gré une politique économique fondée sur la croissance par les exportations, il n'existe pas, à ma connaissance, de travaux sur les différences entre les régions mexicaines dans le développement de l'activité exportatrice.

La limite de ce chapitre est le fait que les données des exportations soient dispo- nibles seulement au niveau agrégée. Ceci ne permet pas de mener d'étude au niveau bilatéral et nous conduit à faire des hypothèses sur la destination des exportations. «

Heureusement » le poids des États-Unis comme destination des exportations mexi- caines est très important. En effet, entre 1994 et 2002, 87% des exportations mexi- caines ont comme destination les États-Unis. Je fais donc l'hypothèse que toutes les exportations mexicaines ont comme destination les États-Unis, et que leur potentiel marchand externe est déterminé par l'évolution du marché nord-américain. En effet, d'autres auteurs [Redding et Venables (2004a) ; Mayer (2008)] trouvent que le poten- tiel marchand du Mexique est principalement lié au marché des États-Unis.

Le troisième chapitre porte sur les déterminants de l'attraction de l'investisse- ment direct au Mexique. La plupart de la littérature concernant les ux de ces inves- tissements a centré son attention sur les effets de l'IDE dans l'économie mexicaine. Quelques exceptions sont les travaux de Love and Lage-Hidalgo (2000), Waldkirch (2003) et Mollick et al. (2006) qui étudient les déterminants de l'IDE au Mexique. Cependant, seuls Mollick et al. (2006) analysent les déterminants au niveau des états mexicains.

La principale contribution de ce chapitre est l'utilisation de données concernant les ux d'IDE par état et par pays d'origine pour étudier les déterminants de l'IDE au Mexique. Cependant, l'utilisation de ces données fait qu'un grand nombre d'obser- vations soient égale à zéro. En effet, la plupart des pays n'investissent pas dans tous les états mexicains. Des travaux récents essayent de plus en plus d'inclure ce type d'observations, et différentes méthodes d'estimation sont considérées pour produire

des résultats non biaisés. Parmi les différentes méthodes, la correction à la Heckman (1979) est de plus en plus utilisée (voir les travaux de Chaney (2008) ; Helpman et al. (2008) ; Razin et al. (2003) ; entre autres) car elle permet d'obtenir des informations relatives aux observations nulles. En effet, la prise en compte des observations nulles nous permet de différencier la marge extensive (la probabilité de qu'un investissement ait lieu) et la marge intensive (le montant de cet investissement). Cependant les pro- blèmes liés à l'endogénéité ont été ignorés par cette littérature. Ce chapitre introduit donc la méthode de Semykina and Wooldridge (2005) qui permet de corriger les biais générées par l'endogénéité.

Les limites de ce chapitre sont les mêmes que celles qui accompagnent la plupart des études sur l'IDE dans les pays en développement : l'absence de données micro. Cependant, come Helpman et al. (2008) l'indiquent, l'inclusion de la marge extensive dans l'analyse nous permet d'extraire, à partir des données agrégées, des informations qui nécessitent des données micro.

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