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Le fonctionnement et les actions menées par le Centre Jeunesse de Montréal – Institut Universitaire sont régis par trois lois : la Loi sur les Services de Santé et les Services Sociaux (LSSSS), la Loi sur la Protection de la Jeunesse (LPJ), et la Loi sur le Système de Justice Pénale pour les Adolescents (LSJPA). Toute l’organisation et le processus clinique

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sont encadrés par ces trois Lois, tout comme l’intervention clinique des professionnels qui exercent leurs fonctions dans un cadre légal bien défini.

Le Centre Jeunesse de Montréal s’est doté de règles internes de fonctionnement et d’un processus clinique, présenté plus haut. Cette procédure de cheminement du signalement est encadrée par la Loi sur la Protection de la Jeunesse (Québec, 2013), qui en fixe les bornes et les échéances. Dans la pratique, il est observé une certaine souplesse dans l’application, ce qui permet aux intervenants d’organiser leurs suivis psychosociaux et de faire face aux urgences. Le chef de service veille au bon fonctionnement de son équipe et au respect des délais et du processus clinique en conformité avec la Loi sur la Protection de la Jeunesse.

Toutes les procédures et les restrictions de liberté sont dictées par la Loi sur la Protection de la Jeunesse (Québec, 2013). Un Comité des Usagers sert de recours à toute personne qui estime ne pas avoir reçu un bon service. Il est possible pour un parent de porter plainte et de faire connaître ses doléances au comité. Il ne faut pas oublier que la Loi sur la Protection de la Jeunesse est une loi d’exception qui donne beaucoup de pouvoir aux intervenants. Par conséquent, il est normal de fournir à ces personnes la possibilité de se plaindre si elles s’estiment bafouées dans leurs droits.

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MÉTHODOLOGIE

Pour notre projet de stage, il a été choisi de réaliser des études de cas, qui font partie de la recherche qualitative ou de la « recherche interprétative », notion apportée par Erickson (Lessard-Hébert et coll., 1997). La recherche qualitative fait référence à un ensemble de courants théoriques variés tels que la sociologie, la philosophie pragmatique, ou encore la phénoménologie. Elle renvoie à différentes manières de faire de la recherche et à une diversité de techniques de recueil et d’analyse de données comme l’entretien, l’observation, l’analyse documentaire, pour n’en citer que quelques-unes (Anadón, 2006). En recherche qualitative, on s’intéresse à la signification que les individus donnent à ce qu’ils vivent (Anadón, 2006), ce qui implique forcément une part d’interprétation de la réalité de la part de la personne interrogée (Lessard-Hébert et coll., 1997).

Le choix des méthodes qualitatives se justifie par le nombre très restreint, même s’il est en augmentation, du nombre d’enfants suivis par le Centre Jeunesse de Montréal pour de mauvais traitements psychologiques. Il se justifie aussi par l’objet d’étude en lui-même qui est de comprendre la dynamique qu’il y a entre l’attachement des enfants et la présence d’aliénation parentale dans la famille. Ceci nous a conduits à nous orienter vers des méthodes qualitatives, qui loin d’être une simple alternative aux méthodes quantitatives, permettent surtout d’avoir accès à d’autres données (Lessard-Hébert et coll., 1997).

L’étude de cas permet de faire une description détaillée d’un phénomène, suivie d’une analyse, dans le but de mettre en relation l’individu et le social (Anadón, 2006). Merriam (1988, cité par Anadón, 2006) parle de l’étude de cas comme d’une démarche interprétative sensible à la complexité des phénomènes humains. Elle distingue quatre caractéristiques essentielles à l’étude de cas. Tout d’abord, cette méthode est particulariste c’est-à-dire qu’elle s’intéresse au cas particulier. Elle est descriptive et heuristique, puisqu’elle implique une description précise et une compréhension fine du cas. Enfin, elle est inductive, car en partant de l’observation le chercheur peut établir des liens, élaborer des catégories, et faire des hypothèses interprétatives (Anadón, 2006). Traditionnellement, l’étude de cas se fait grâce à des entrevues qualitatives, de l’observation directe et participante, des questionnaires et des documents (Anadón, 2006).

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Afin de réaliser nos études de cas, nous avons d’une part utilisé l’analyse documentaire des différents documents présents dans les dossiers des enfants suivis par le Centre Jeunesse et d’autre part utilisé une entrevue dirigée associée à la Grille d’observation des indices de sécurité affective des enfants d’âge préscolaire et scolaire.

À propos de l’analyse documentaire, Tremblay (1968) parle d’une technique qui permet de voir l’évolution des individus, des groupes, des concepts, et des comportements, de leur début à aujourd’hui. Cet aspect de l’analyse documentaire est précieux, car à partir des « documents officiels »), il est possible d’avoir un aperçu de l’évolution du phénomène étudié (Tremblay, 1968). Dans le cas présent, les divers documents qui composent le dossier des enfants pris en charge par le Centre Jeunesse permettent d’appréhender les comportements de l’enfant vis-à-vis de ses parents en particulier, et ceux à travers le temps de la prise en charge.

L’autre technique qualitative utilisée est celle de l’entrevue. Il s’agit d’une observation qui implique l’utilisation de questions, plus ou moins directes, qui sont posées à une personne considérée comme un informateur. Elle est choisie au hasard ou suivant des critères préalablement établis (Tremblay, 1968). L’entrevue permet de recueillir les perceptions, les attitudes, les aspirations et les conceptions d’un individu sur un sujet donné (Tremblay, 1968). La personne rencontrée en entrevue raconte la manière dont elle a vécu un évènement et c’est son point de vue particulier qui est recherché. Cette technique s’adapte facilement à l’utilisation d’outils pratiques, tels que des questionnaires, des outils projectifs, ou des grilles d’entrevue plus ou moins structurées.