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Après avoir accusé une baisse importante pour s’établir à 2,3 % en 2009, le taux de croissance économique de la CEEAC a atteint 3,6 % en 2010 (graphique 2.3) soit moins que la moyenne de l’Afrique subsaharienne de 5,0 %. Cette performance, même si elle est en deçà du taux de 6,3 % initia-lement prévu dans Les économies de l’Afrique centrale 2010, confirme que la reprise au niveau sous-régional semble repartie.

Graphique 2.3 : Croissance économique dans la zone CEEAC de 2009 à 2010 (en %) Source : CEA/BSR-AC (2010) de sources officielles

Cette reprise est perceptible dans les deux groupes de pays que com-prend la sous-région, à savoir les pays exportateurs de pétrole1 et les États fragiles2qui ont, dans l’ensemble, enregistré une augmentation de leur production en 2010 par rapport à 2009. Le graphique ci-dessus La reprise au niveau

sous-régional semble repartie.

1. Angola, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad.

2. Burundi, RCA, RDC et São Tomé et Principe.

indique que quatre pays (Congo, Gabon, RDC et Tchad) ont enregis-tré un taux de croissance supérieur à 5 % en 2010.

L’ économie congolaise, dont on remarque en particulier l’expansion des secteurs pétrolier et non pétrolier, a été un des moteurs de la croissance sous-régionale, avec une progression du PIB de près de 10 % (graphique 2.3). Toutefois, la bonne performance de l’économie congo-laise est à relativiser. En regardant les contributions de chaque pays au PIB de la sousrégion en 2010 (graphique 2.4), on constate que l’éco -nomie congolaise occupe la sixième place. L’ Angola3apparaît comme la locomotive de la sous-région et représente la moitié du PIB de la CEEAC, soit trois fois plus que le second pays, le Cameroun. L’ Angola et le Cameroun représentent à eux deux près des deux tiers du PIB régio-nal. En outre, ce graphique montre clairement le clivage qui existe entre pays exportateurs et pays importateurs de pétrole. Les contributions res-pectives de la RCA, du Burundi et de São Tomé et Principe au PIB de la sous-région sont de 1,3 %, 0,9 % et 0,1 %.

Graphique 2.4 : Poids des économies des pays de la CEEAC en 2010 (en % du PIB de la CEEAC)

Source : CEA/BSR-AC (2010) de sources officielles

3. L’ Angola fait partie des cinq plus grandes économies d’Afrique subsaharienne avec l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Éthiopie et le Kenya. Ils contribuent à eux cinq aux deux tiers de la production de la région.

Dans la zone CEMAC, la progression du PIB est appréciable. Ce taux de croissance de 5,4 % est deux fois plus élevé qu’en 2009 (+2,0 %).

Cette croissance s’explique davantage par le dynamisme des activités non pétrolières (dont la croissance a été de plus de 10 %) que par la contribution du secteur pétrolier (-1,2 %). Ceci est particulièrement vrai dans le cas du Cameroun dont le secteur pétrolier s’est contracté de plus de 20 % alors que le secteur non pétrolier a progressé de près de 4 %, permettant ainsi au pays de terminer l’année 2010 avec une croissance de 2,4 %.

Le taux d’investissement global dans la zone CEMAC, après une forte progression en 2009 avec 38,7 % du PIB contre 28,1 % du PIB en 2008, a ralenti en 2010 avec 38 % du PIB. Cette situation est impu-table aux effets de la crise mondiale qui a conduit à une révision des programmes d’investissement, essentiellement dans le public en raison de la maturation ou d’un décalage des programmes de réhabilitation dans les pays en post conflit. Vu sous l’angle de la CEEAC, le taux d’investissement est presque stationnaire entre 2009 (25,2 % du PIB) et 2010 (25,1 % du PIB) en raison du poids de l’Angola dont les taux d’investissement sont restés en dessous des 16,0 % observés depuis 2008.

L’ évolution favorable de l’épargne nationale brute au niveau de la CEMAC, dont le taux est passé de 30,3 % du PIB en 2009 à 32,6 % en 2010, traduit un léger fléchissement de la consommation. Cette situa-tion résulte surtout des mesures de compression de la dépense publique en général pour mieux surmonter la crise. Le taux d’épargne des pays de la CEEAC a atteint 22,9 % du PIB en 2010 après le repli observé en 2009 avec 18,0 % du PIB contre 25,8 % du PIB en 2008. La consom -mation totale a été plus forte dans l’ensemble de la CEEAC avec une propension moyenne de 70,1 % en 2010.

Les perspectives pour la région sont assez prometteuses pour l’an-née 2011. Étant donné que l’expansion de la production mondiale devrait se poursuivre, il est attendu une croissance économique de la CEEAC de 7,2 %. Il est également prévu que la zone CEMAC enre -gistre une croissance de 6,6 % suite à une amélioration du taux d’inves-tissement avec 37,6 % du PIB grâce à une reprise de l’invesd’inves-tissement public. Par contre, la poursuite de la rigueur dans la gestion des finances publiques qui va être à l’origine de la compression de la consommation permettra de dégager un taux d’épargne de 36,4 % du PIB en 2011.

Cependant, pour la zone CEEAC, le taux d’investissement attendu en 2011 est de 21,8 % en raison du repli des investissements en Angola surtout, une situation qui va contribuer à accroître la part de la consommation dans le PIB régional.

Il est à noter que ces prévisions, même si elles se confirmaient, ne

per-mettraient pas à la croissance économique de la plupart des pays d’Afrique centrale de renouer avec les niveaux élevés enregistrés au milieu des années 2000, et qui n’ont pour autant ni réussi à créer davan-tage d’emplois ni à faire reculer significativement la pauvreté. Les impacts négatifs du ralentissement économique de 2009 sont encore perceptibles. Il ne fait aucun doute que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) a été retardée en raison de la baisse des revenus et de la hausse du chômage. De plus, compte tenu de l’insuffisance des filets de sécurité formels mis en place dans un contexte de crise pour venir en aide aux catégories vulnérables, les conditions de vie des populations se sont davantage dégradées.

2.2.1.2. Évolution au niveau national

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