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Chapitre 1 : Problèmes, conséquences et défis pour l’eau dans le monde et en France

1.4. Contexte géographique et géologique du site d’étude

1.4.4. Contexte climatique : une disparité amont-aval

En général, le climat jurassien est de type continental à caractère montagnard, avec un

gradient altitudinal marqué. Les précipitations se situant entre 1500 et 2500 mm d’eau par an,

le massif peut être considéré comme étant trop arrosé [Rodriguez,. 2002]. A l’intérieur du

bassin versant, des différences de climat apparaissent du fait de l’élévation de l’altitude des

masses d’airs durant leur progression vers l’intérieur du massif jurassien. En plaine, les étés

sont chauds et l’automne est particulièrement doux. La neige est peu présente dans ce secteur

du bassin en hiver avec d’environ 65cm/an de neige cumulée (valeur moyenne calculée à

partir de données dans les périodes hivenales de 1984 à 2010) [Cuaz et Bonnetant, 2010]. La

zone intermédiaire constituée du premier plateau et de la Petite Montagne connaît des hivers

plus marqués et plus longs. Dans l’espace le plus au Sud-Est du bassin, les conditions

climatiques s’approchent du climat montagnard. L’été est plus humide avec de nombreux

orages, l’hiver est long avec les neiges et les saisons intermédiaires sont courtes. En mars

2008, la hauteur maximale de neige atteint près de 2 mètres dans la Forêt du Massacre qui

borde Lamoura (1370 m) [CESE Franche-Comté, 2010 ; Auffray et al, 2011].

a. Les précipitations : une recharge assurée par le Haut Jura

Les précipitations sont plutôt généreuses, jusqu’à 2500 mm de moyenne annuelle sur la Haute

Chaîne. Il en résulte une hydrologie très soutenue, de type pluvio-nival, caractérisée par des

hautes eaux de la fin d’automne au printemps et un étiage estival. La Haute-Chaîne constitue

une importante barrière vis-à-vis des masses d’air océanique. Les précipitations sont

proportionnelles à l’altitude, mais peuvent descendre jusqu’à 900 mm sur le vignoble français

et 700 mm sur le versant suisse, beaucoup plus sec. Pour le bassin versant de l’Ain, la figure

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1.5 montre que les précipitations minimales ont été observées à la partie aval du bassin, où

elles ont descendu autour de 1000mm/an (Rapport à la moyenne mensuelle de référence 1981

- 2010) [Auffray et al,. 2011, DREAL Franche-Comté, 2013]. Une partie plus ou moins

importante de ces précipitations tombe sous forme de neige. Il neige en moyenne 10 jours par

an à basse altitude et plus de 50 jours sur les crêtes, où le manteau neigeux peut atteindre une

épaisseur importante et se maintenir de novembre à avril [DRAAF Franche-Comté, 2011].

(Après Auffray et al,. 2011, DREAL Franche-Comté, 2013 ; Réalisation par : V-T Nghiem, 2013)

Figure 1. 5 : Cumul annuel des précipitations du bassin versant de l’Ain

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Les vents : confirmation d’une origine océanique des masses d’air

On reconnaît deux vents dominants sur le massif : - le vent venant du sud/sud-ouest ; il

apporte l’air doux et humide de l’océan atlantique, c’est le principal vecteur de précipitations ;

- les vents du nord/nord-est, appelés « bise » sont froids et secs venant du nord de l’Europe.

Les années de bise sont synonymes de sécheresse et se caractérisent en hiver par de grandes

périodes de froid. Le vent du sud affecte le bassin versant de l’Ain et il est moins important et

synonyme de redoux soudain en hiver. A l’inverse, les vents du nord-ouest apportent la neige

et contribuent par conséquent et pour une large part à l’alimentation du bassin versant [Jonac,

1974 ; Auffray et al,. 2011 ; DREAL Franche-Comté, 2013].

Les températures : un autre facteur de distinction amont-aval

Les températures dans le bassin sont contrastées, à la fois selon l’altitude et la saison. En

effet, si les moyennes annuelles restent supérieures à 10°C en plaine, elles chutent à 2°C par

exemple au Grand Crêt, situé à 1275 m sur la Haute Chaîne. Les relevés montrent aussi qu’au

cours d’un même mois, on peut trouver des écarts de température allant jusqu’à 25°C sur la

même station [CESE Franche-Comté, 2010].

Selon l’altitude, un phénomène qui caractérise un climat montagnard est la baisse de

température en fonction de l’altitude. En effet le thermomètre s’abaisse approximativement de

0.65 °C/100 mètres. On prévoit donc une première opposition entre le Jura occidental moins

élevé et plus chaud et le Jura oriental plus élevé et moins chaud. Mais les études des

températures montrent qu’une deuxième opposition peut être due à la position aérologique

entre le nord et le sud du Jura [Trautsolt, 1969]. Par exemple, pour la plupart des types de

temps étudiés précédemment les températures enregistrées à Ambérieu sont plus fortes que

celles de Besançon pourtant située à la même altitude. Il est évident que les secteurs chauds

des cyclones d’ouest s’ouvrent plus largement vers le sud [Trautsolt, 1969].

Le phénomène du climat montagnard a des impacts importants sur la répartition des

végétations du bassin versant. A titre d’exemple, les peuplements de conifères sont

principalement dans le nord-est du bassin versant où son altitude est de plus de 750m et sa

température varie de -10 à 20°C. A l’inverse, les forêts de feuillus sont distribuées dans les

zones de basse altitude.

Selon les saisons de l’année, les températures varient nettement, particulier les températures

entre l’hiver et l’été.

L’Hiver (de janvier à mars) est très froid, les températures minimales pouvant être

excessivement basses malgré l’altitude modeste. L’importance de l’enneigement et la

faiblesse des vents sont des critères favorables à un refroidissement intense de l’air des basses

couches, alors que les monts environnants peuvent apparaître plus « tempérés ». En été, la

température maximale ne dépasse pas 20°C tandis que la température minimale peut atteindre

-10°C.

L’été, la température maximale varie de 16 à 33°C et la température minimale varie de 7 à 22

°C, comme enregistré à la station météorologique de Frasnois. Ces températures sont

considérées comme représentatives de la température pour la partie supérieure du bassin de

l’Ain. Dans le plateau inférieur de l’Ain, la température maximale varie de 12 à 35°C.

Exceptionnellement, la température de 39°C a été enregistrée à la station météorologique Pont

d’Ain du 19/08/2009. A cette station, la température minimale varie de -10 à 20°C [Valero,.

2009].

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