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Chapitre 2 : Approche théorique et méthodologique de la Télédétection et du SIG pour

2.2. Analyse des dynamiques de l’occupation du sol

2.2.1. Etat de l’occupation des sols du bassin versant de l’Ain

La figure 2.11 présente la répartition de l’occupation du sol du bassin versant de l’Ain de

2010. Elle montre que le bassin versant est un territoire boisé. Les terres forestières couvrent

66,72% du territoire, soit 2513 km2 et englobent les forêts de feuillus (26.68%), les conifères

(16.19%) et les forêts mixtes (23.86%). Les forêts de feuillus sont relativement très présentes

principalement dans les bassins versants de la Valouse, du Suran et de l’Albarine. A l’inverse,

les forêts de conifères se concentrent dans le Parc naturel régional du Haut-Jura (l’Est du

territoire) tandis que les forêts mixtes occupent plutôt le secteur intermédiaire entre les deux

précédemment cités.

Les terres agricoles représentent 8,20% des surfaces et sont principalement utilisées pour la

culture du maïs. Elles se concentrent essentiellement dans la partie aval du bassin avec

cependant quelques amas sur le plateau de Champagnole et à l’aval du lac de Chalain.

Le territoire est partiellement recouvert par des prairies agricoles, qui couvrent environ 596

km2, soit 15,83% de la surface. Lesquelles se concentrent sur le plateau de Champagnole, les

bassins de l’Angillon et de la Valouse, ainsi que dans le secteur situé entre Champagnole et

Vouglans. Elles sont majoritairement pâturées pour les bovins.

Les zones urbanisées et bâties couvrent 3.79% du territoire et se concentrent autour de 5 pôles

principaux (Champagnole, Morez, Saint-Claude, Oyonnax et Ambérieu-en-Bugey) et un

certain nombre de bourgs secondaires (Saint-Laurent- Grandvaux, Clairvaux-les-Lacs,

Pont-de-Poitte, Bois d’Amont, Dortan, Orgelet, Meximieu …). Les 5 pôles principaux sont

marqués par une activité industrielle traditionnelle et plus récente : métallurgie à

Champagnole, lunetterie à Morez et industrie des métaux et plastiques à Saint-Claude

[Conseil Général du Jura, 2008].

Source : V-T Nghiem, 2011

Figure 2. 11 : Répartition de l’occupation du sol du bassin versant de l’Ain de 2010

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l’évolution de l’occupation du sol

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La figure 2.11 montre également que les zones humides affichent globalement une

distribution éparse dans les vallées (par exemple la vallée du Hérisson), les plateaux et autour

des différents lacs du bassin versant de l’Ain. Elles ne représentent qu'une petite fraction de la

superficie totale du territoire (2.25%), mais elles ont un rôle très important pour le maintien

de la qualité des ressources en eau.

Les lacs couvrent environ 30,7 km2, soit 0.82% du territoire. Parmi les unités les plus

importantes du bassin, le lac de Vouglans est le plus important en terme de surface (16 km2).

C’est un lac artificiel destiné à la production d’électricité. Les petits lacs se concentrent dans

le département du Jura. Ainsi, nous retrouvons les lacs d’Ilay, de Maclu, lac de Chalain, etc.

Enfin, les zones couvertes d’arbustes occupent une petite superficie (environ 2.39%) et se

concentrent essentiellement à l’Est de Morez.

2.2.2. Evolution de l’occupation des sols du bassin versant de l’Ain

La connaissance des dynamiques récentes est essentielle pour appréhender l’évolution future

et sa modélisation. Dans cette partie, l’analyse diachronique de l’occupation des sols est

utilisée pour l’évaluation quantitative de cette dynamique de 1975 à 2010 (Figure 2.12). Afin

de montrer l’évolution de chaque catégorie de l’occupation du sol au cours du temps, nous

avons utilisé une série de transformations ensemblistes ; la relation entre la même catégorie à

deux dates nous permet de différencier les zones stables, les zones de régression et les zones

de progression de cette catégorie.

Après l’analyse des changements à l’aide de quatre cartes de l’occupation des sols, nous

avons calculé les taux de changement des surfaces des différentes catégories pour les périodes

1975-1992, 1992-2000 et 2000-2010. Les valeurs positives représentent une progression de la

surface de la catégorie pendant la période analysée et les valeurs négatives indiquent la perte

de surface d’une catégorie entre les deux dates. Les valeurs proches de zéro nous indiquent

que la catégorie reste relativement stable entre les deux dates (tableaux 2.19, 2.20 et 2.21).

a. Analyse diachronique de l’évolution de l’occupation des sols sur les trente dernières

années

Evolution de l’occupation du sol sur la période 1975-1992

Sur la figure 2.12, nous pouvons observer que les classes dont la surface reste relativement

stable dans le temps, sont les zones humides et les plans d’eau. Les autres classes affichent

des variations notables. Les terres forestières et les zones urbanisées ont sensiblement

progressé pendant cette période. A l’inverse, nous pouvons constater une forte diminution des

surfaces des terres agricoles et des zones recouvertes d’arbustes. La classe qui s’est

relativement bien développée reste les zones urbanisées qui sont concentrées principalement

autour des grandes villes. Une telle évolution de ces zones est liée à une forte croissance

actuelle de la population de la région et une étendue des zones industrielles. En revanche, la

classe d’arbustes accuse une nette diminution. La cause principale de cette diminution est le

regain de forêts de conifères.

Les résultats des calculs des pourcentages de changement entre 1975 et 1992 (Tab 2.19)

montrent que les classes des zones urbanisées et des terres forestières présentent une

importante progression avec la totalité de changement respectif de 62.67% et 47.43%, soit

plus de 28 km2 et 261 km2. Le tableau 2.19 montre également que les autres changements

sont relativement importants tels que la diminution des surfaces des terres agricoles (-11%),

des prairies (-6.12%) et des zones d’arbustes (-48.80%).

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l’évolution de l’occupation du sol

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Tableau 2. 19. Changement de l’occupation du sol entre 1975 et 1992

Catégories Occupation du sol

de 1975 (km

2

)

Occupation du sol

de 1992 (km

2

)

1975-1992

Superficie %

Forêt feuille 807.84 915.29 107.45 13.30

Forêt conifère 389.68 501.07 111.40 28.59

Forêt mixte 768.55 811.12 42.57 5.54

Agriculture 413.36 367.86 -45.50 -11.01

Prairies 818.50 768.38 -50.12 -6.12

Zones humides 94.55 94.91 0.36 0.38

Zones urbanisées 45.17 73.48 28.31 62.67

Plan d'eau 31.50 31.06 -0.43 -1.37

Arbustes 397.61 203.56 -194.05 -48.80

Source : V-T Nghiem, 2011

Evolution de l’occupation du sol sur la période 1992 - 2000

Pendant cette période, les zones humides et les plans d’eau présentent une grande stabilité

entre les deux dates (figure 2.11), mais nous pouvons aussi observer une relative stabilité pour

les zones de prairies. Sur la figure 2.12 nous observons que les changements durant cette

période ne sont pas aussi importants que durant la période précédente. Cependant, le tableau

2.20 montre que les terres forestières et les zones urbanisées présentent de légères

progressions, avec la totalité de changements respectifs de 22.12% et de 43.83%. Ce tableau

montre également que l’occupation du sol pendant la période de 1992 à 2000 enregistre une

stabilité globale, en particulier de la forêt de feuillus, la forêt mixte et des prairies (6.42%,

6.35% et -4.26%). Comme la période précédente, les terres agricoles, les zones de prairies et

d’arbustes ont sensiblement régressé pendant cette période.

Tableau 2. 20. Changement de l’occupation du sol entre 1992 et 2000

Catégories Occupation du sol

de 1992 (km

2

)

Occupation du sol

de 2000 (km

2

)

1992-2000

Superficie %

Forêt feuille 915.29 974.02 58.73 6.42

Forêt conifère 501.07 547.95 46.88 9.35

Forêt mixte 811.12 862.64 51.52 6.35

Agriculture 367.86 345.14 -22.74 -6.18

Prairies 768.38 735.66 -32.72 -4.26

Zones humides 94.91 85.85 -9.06 -9.55

Zones urbanisées 73.48 105.68 32.20 43.83

Plan d'eau 31.06 31.51 0.45 1.42

Arbustes 203.56 178.29 -25.27 -12.41

Source : V-T Nghiem, 2011

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Evolution de l’occupation du sol sur la période 2000 - 2010

Le tableau 2.21 représente le changement de l’occupation du sol entre 2000 et 2010. Les

pourcentages et les surfaces indiquent que :

- le bassin versant de l’Ain a subi des changements importants qui se manifestent par

une progression du couvert forestier de l’ordre de 18.64%. L’extension de la forêt de

feuillus de l’ordre de 3.18% se fait au détriment des terres agricoles et des prairies

tandis que les extensions de la forêt mixte et de la forêt de conifères se font surtout sur

des espaces occupés par des arbustes.

- les superficies des cultures sont passées de 345.14 km2 à 308.69 km2 du total, soit une

baisse de -10.56%.

- la surface des prairies a très fortement diminuée ; cette baisse est estimée à environ

-19%, soit 139km2;

les zones humides et les plans d’eau affichent une grande stabilité, avec des

changements nets de 1% et de 2% respectivement ;

- enfin, une nette dégradation des espaces arbustifs, avec une diminution de l’ordre de

-49.58%. Cette diminution s’explique par le regain sur ces espaces de conifères.

Tableau 2. 21. Changement de l’occupation du sol entre 2000 et 2010

Catégories Occupation du sol

de 1992 (km

2

)

Occupation du sol

de 2000 (km

2

)

2000-2010

Superficie %

Forêt feuille 974.02 1004.96 30.94 3.18

Forêt conifère 547.95 609.66 61.71 11.26

Forêt mixte 862.64 898.88 36.24 4.20

Agriculture 345.14 308.69 -36.45 -10.56

Prairies 735.66 596.20 -139.46 -18.96

Zones humides 85.85 84.92 -0.93 -1.08

Zones urbanisées 105.68 142.76 37.08 35.09

Plan d'eau 31.51 30.76 -0.75 -2.36

Arbustes 178.29 89.90 -88.39 -49.58

Source : V-T Nghiem, 2011

b. Bilan de l’évolution de l’occupation du sol dans le bassin versant de l’Ain sur la période

1975-2010

Le tableau 2.22 résume les calculs du taux de changements pour les trois périodes précédentes :

1975 - 1992 (17 ans) ; 1992 - 2000 (08 ans) ; 2000-2010 (10 ans). Nous pouvons constater que les

changements les plus spectaculaires ont eu lieu entre les années 1992 et 2000, tandis que le reste

était plus modéré.

Cependant, nous pouvons observer également que dans les trois périodes considérées, la surface

des terres agricoles présente une diminution d’environ de -0.65 à -1.06% pour chaque année,

indiquant une régression constante pendant les trois périodes de temps. Durant ces trois périodes,

la catégorie qui a progressé le plus est celle du bâti. Ces zones ont connu les augmentations les

plus fortes entre 1992 et 2000 (majoration estimée à 5.48% par an).

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Tableau 2. 22:Changement de l’occupation du sol de 1975 à 2010

Catégories Taux de changement (km