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Prendre en compte le sexe et le genre en analyse du discours

1.4 Constituer un corpus de discours sur les variations du sexe sexe

Constituer un corpus de discours sur les sexes non normés s’est révélé délicat et a posé un certain nombre de problèmes. La difficulté la plus évidente tient au fait que le sexe n’est pas a priori une question langagière : il n’y a donc pas de genre ou types de discours qui lui sont associés, encore moins des formes de langues à partir desquelles élaborer un corpus. A cela s’ajoute le fait que les variations du sexe sont un sujet méconnu, voire tabou : les discours qui concernent ces sexes ne sont pas forcément accessibles, visibles ou facilement identifiables. En constituant un corpus de discours sur les sexes atypiques, je me suis trouvée face à un paradoxe : les discours de l’intersexuation ne sont nulle part, puisqu’un tabou important est entretenu en ce qui concerne la non-binarité des sexes39 ; en même temps les discours sur les sexes non normés sont partout, puisque la taille et la forme du sexe sont finalement des sujets extrêmement courants et que, en principe, tout le monde a un sexe.

Nulle part : la question spécifique de l’intersexuation, définie comme le fait de naître avec des organes génitaux qui ne permettent pas d’assigner le sexe mâle ou le sexe femelle, est relativement méconnue : il suffit de consulter les commentaires des rares articles de presse qui paraissent sur le sujet (voir les articles eux-mêmes) pour se rendre compte qu’un très grand nombre de personnes en France ignorent parfaitement l’existence de personnes intersexuées40. En ce sens, à l’exception des personnes étroitement concernées par le sujet (médecins spécialistes, personnes intersexuées, etc.), rares sont ceulles qui tiennent des discours sur les sexes non normés.

Partout : à partir du moment où l’on considère, en s’appuyant sur les travaux de Guillot (2008) ou de Fausto-Sterling (2012) par exemple, que les sexes intersexes ne sont pas isolables face à des sexes qui seraient « normaux », et que les sexes ont de multiples réalisations le long d’un continuum ou d’un archipel, on observe que les discours sur la taille et la forme du sexe sont partout. Nombreux sont les hommes à trouver leur pénis trop petit, à avoir une cryptorchidie* ou de la poitrine, nombreuses sont les femmes qui trouvent que leur clitoris est hors-norme, sans même parler de la taille des petites lèvres, ce qui fait l’objet d’une intense production de discours. Exclure ces discours a priori reviendrait à nier que le sexe et son intelligibilité n’existent pas

39 Il ne semble pas que ce soit dû à un faible de nombre de naissances : des pathologies, aussi répandues que certaines variation du sexe, sont aussi bien mieux connues du grand public et ont une meilleure couverture médiatique ; que l’on pense à la mucoviscidose qui touche entre 1 à 10 personnes sur 100000 quand l’hyperplasie congénitale des surrénales atteint 1 à 5 personnes sur 10000 (source : orpha.net)

40 Lors de l’affaire Semenya, on a pu ainsi voir paraître des articles aux titres évocateurs : « Semenya, 8e athlète au genre sexuel suspect depuis 2005 » (Le Parisien, 10/09/2009) ; « Caster Semenya serait hermaphrodite » (Le Monde, 11/09/2009) ; « Une athlète se défend d'être un homme » (Le Figaro, 15/06/2012) ; « Ces athlètes féminines qui sont aussi... des hommes » (La Dépêche, 26/04/2013) [consultés le 10/08/2016].

indépendammentdes pratiques et des discours plus ou moins normatifs s’appuyant sur des configurations sexuées variées.

Il semble que l’on soit en fait ici exactement face à ce que Foucault appelle une formation discursive (1969) : des énoncés qui sont dispersés et hétérogènes, qui n’ont à première vue pas d’unité, mais qui cependant participent du même régime d’intelligibilité des objets et des pratiques ; mais surtout, des énoncés qui, selon un système de « dispersion », donnent une possibilité d’existence sociale au sexe. Pour paraphraser Foucault : le discours sur le sexe, au XXIe siècle, « se caractérise non point par des objets privilégiés mais par la manière dont il forme ses objets, au demeurant fort dispersés (1969 : 64) ». Cependant, comme le note Maingueneau (2011), aussi puissante que soit la théorie de Foucault, il est extrêmement difficile de constituer des corpus à partir de ses concepts d’énoncés et de formation discursive en essayant de définir un « système de dispersion ». Il m’a donc fallu trouver d’autres critères, plus linguistiques, de constitution du corpus, qui feront l’objet de cette sous-section. D’une manière générale, les discours qui constituent le corpus ont en commun d’avoir pour principal objet les sexes atypiques. Je considère que ces discours sur les sexes non normés constituent des nœuds discursifs permettant d’observer la production des normes du sexe et la possible déstabilisation de ces normes. Mais il faut garder à l’esprit que les discours sur les sexes et leurs normes émergent partout, et ne peuvent pas être circonscrits aux seuls discours sur les sexes non normés.

Il me faut ici ajouter un point terminologique, qui fournira en outre une première illustration de la dispersion des énoncés produits sur le sexe.

Les termes intersexuation et intersexe sont aujourd’hui utilisés quasi exclusivement dans les sphères militantes et universitaires (cela n’a pas toujours été le cas, j’y reviendrai dans le chapitre suivant). Plus précisément, intersexe et ses dérivés sont utilisés par le militantisme intersexe, proche des militantismes LGBT : il s’agit dans ce cadre de contester les normes du sexe qui leur sont imposées. Ces termes sont également employés par les chercheur·es en Sciences Humaines et Sociales, travaillant généralement sur les questions de genre et de sexualités. Mais, beaucoup d’individus ayant des sexes atypiques n’utilisent pas les termes intersexes, intersexuation ou

intersexualité ; les termes sont souvent méconnus ou sujet à controverses (voir chapitre 3). Dans ce cadre, j’utiliserai les termes intersexe ou intersexué·e pour désigner uniquement les personnes qui se revendiquent intersexes. J’utilise indifféremment sexes

non normés ou sexes atypiques pour parler des sexes qui n’obéissent pas aux critères normatifs de développement du sexe mâle ou du sexe femelle. Je parlerai plus généralement de personnes avec un sexe atypique ou de personnes ayant un sexe non normé. En ce qui concerne le phénomène de naître ou grandir avec un sexe atypique, j’utiliserai les termes de variations du développement du sexe ou VDS, sexe atypique ou sexe non normés. J’utiliserai également intersexuation qui a le mérite de la concision et qui est le plus

– des personnes qui rejettent explicitement d’être catégorisées par ce terme – des personnes et des sexes qui, s’ils s’écartent de la norme, ne sont pas considérés par le corps médical comme pathologiques.

Je rejette le terme d’intersexualité, qui fait concurrence à intersexuation, mais qui me semble — de la même manière que transsexualité — rapprocher de manière trop ambiguë la question du sexe de celle de la sexualité.

Toutes ces précautions s’inscrivent dans la volonté de ne pas catégoriser a priori les individus et les sexes, dans un contexte où les locuteur·es-scripteur·es étudié·es peuvent être très vulnérables et où le langage est fréquemment lieu de débat et d’affrontements. Il semble en effet qu’avoir des pratiques de nomination respectueuses des locuteur·es-scripteur·es est à la base d’une recherche éthique (Marignier 2015).

1.4.1 Principes de constitution du corpus

La constitution d’un corpus autour des discours sur les sexes atypiques a posé plusieurs problèmes que j’aimerais exposer ici.

1.4.1.1 Formations discursives, unités non topiques, idéologies

Comme évoqué plus haut, il est impossible de réunir un corpus de discours sur le sexe basé sur des genres ou types de discours, ce que Maingueneau (2011) appelle des « unités topiques domaniales » : il n’y a pas de genre de discours spécifique au sexe et ceux-ci se dispersent dans les discours scientifiques, discours des blogs ou des forums de discussion, discours militants, etc. De plus, cette recherche s’organisant notamment autour du concept d’idéologie, il semblait intéressant de constituer des corpus qui permettent de comprendre comment se matérialisaient discursivement ces idéologies : il s’agissait donc de faire réapparaître le concept de formation discursive et de constituer un corpus qui permette de travailler et définir ces formations discursives. Mais la formation discursive n’est pas un ensemble de discours concrets, palpables et donnés en soi, il s’agit d’une construction théorique ; ainsi on ne peut pas recueillir un corpus qui corresponde à une formation discursive. Maingueneau donne cependant des solutions pour construire des corpus en ayant pour cadre l’étude des formations discursives :

Les formations discursives, quant à elles, sont construites par les chercheurs indépendamment des frontières établies (ce qui les distingue des unités « domaniales ») et regroupent des énoncés profondément inscrits dans l’histoire (ce qui les distingue des unités « transverses »). Pour des unités telles que « le discours raciste », « le discours colonial », le « discours patronal », etc., les corpus correspondants peuvent convoquer un ensemble ouvert de textes relevant de types et de genres de discours, de champs et de positionnements variés. Ils peuvent aussi, selon la volonté du chercheur, mêler corpus d’archives et corpus suscités par lui (tests, entretiens directifs ou non, questionnaires…) (Maingueneau 2011 : 93)

Le corpus est donc constitué d’un ensemble de textes ouverts qui ont pour unité « les discours sur les sexes atypiques » : les formations discursives de sexe-genre-sexualité qui sous-tendent ces discours constituent alors ce qui va être exploré grâce à ce corpus. J’ai alors réuni des discours selon des positionnements (discours médical, discours militants intersexes et des associations de patients) selon des genres/types de discours (articles médicaux, sites publicitaires, discours pornographique), selon des registres communicationnels (discours scientifique, discours de vulgarisation, discours informels, discours désirants), etc.

1.4.1.2 « L’impossible clôture des corpus » des discours sur le sexe

La difficulté à clore les corpus est bien connue des chercheur·es en analyse du discours (Guilhaumou 2002 ; Mayaffre 2002, 2005 ; Moirand 2004). Elle prend une dimension toute particulière lors de recueil de données numériques : en effet le développement des média et des interactions sur le web permet de recueillir de très grands corpus ; il devient alors délicat de fixer un critère qui permette de limiter les données recueillies. Cette difficulté a été éprouvée lors de la constitution d’un corpus de discours sur le sexe : il était en effet délicat de décider quand et pourquoi arrêter le recueil des données, compte tenu de la quantité de ressources qui pouvaient encore être explorées. La question s’est particulièrement posée face au corpus de discours pornographiques : en effet, comme on le sait, la pornographie occupe une place très importante sur le web, qui se compte en milliards de pages web (voire de sites) disséminés. J’ai donc été confrontée à l’infinité des ressources disponibles, où chaque nouvelle recherche venait enrichir un corpus déjà très conséquent ; c’est ce que j’appellerai, en paraphrasant Moirand, l’« impossible clôture » des corpus de discours sur les sexes (atypiques). Face à cette collecte possiblement infinie, Moirand propose de clore le corpus lorsque le corpus de référence constitué permet d’expliquer tous les phénomènes du corpus exploratoire :

[…] partir d’un corpus exploratoire qu’on élargit au fur et à mesure des indices de contextualisation qui permettent de pister les discours transverses porte ensuite à s’interroger sur les limites que l’on fixe à cette recherche de corpus de travail complémentaires et de corpus de référence qui interviennent dans l’interprétation sémantique des données: tout discours transverse inscrit lui-même d’autres discours transverses et ainsi à l’infini, et aucun traitement informatique de corpus ne peut réellement venir à bout de cette épaisseur dialogique qui s’est déposée en couches sémantiques successives dans les mots, les énoncés et les discours, et qui peut même anticiper des discours ultérieurs. Il faut donc accepter cette impossible clôture du corpus (et donc sa non-exhaustivité constitutive). Lorsqu’on estime que les corpus de référence recueillis en boule de neige permettent d’expliquer les données des corpus de travail et de répondre aux objectifs fixés à la recherche, on arrête alors cette quête de la traçabilité des mots et des dires. (Moirand 2004 : 90)

Si l’article de Moirand présente une recherche qui n’a pas les mêmes enjeux, problématiques et corpus que celle-ci (il s’agit d’un travail sur la question de la mémoire discursive dans les discours médiatiques), il semble possible d’adapter certains de ces principes de constitution de corpus pour une recherche sur les discours du sexe.

Ainsi, mon corpus exploratoire était constitué des articles médicaux et des discussions sur les forums et groupes intersexes ; je cherchais à étudier la manière dont se construisaient dans ces discours différentes positions subjectives. Dans ce cadre, je partais d’une opposition idéologique fondamentale : l’assignation binaire des identités, la correspondance du sexe, du genre et de l’hétérosexualité vs la fluidité des identités, et la possibilité d’un intergenre. À partir de ce corpus exploratoire constitué autour de cette opposition idéologique binaire, j’ai cherché à élargir la collecte en faisant travailler l’idée de positions de sujets contradictoires : il s’agissait de recueillir des discours qui complexifiaient l’opposition position intersexe/position médicale, en présentant des idéologies, des manières diverses de construire les sexes et les sujets. C’est donc en faisant travailler ce principe d’opposition et de contradiction par rapport aux discours recueillis dans le corpus exploratoire que le corpus final a été établi. Lorsque les positions contradictoires des différents discours ont semblé être épuisées, j’ai alors considéré qu’il était possible de clore le corpus.

Il s’agissait tout d’abord d’examiner les contradictions du discours militant et associatif par rapport à lui-même : à un discours militant intersexe critiquant la pathologisation des sexes atypiques et le système binaire du sexe, j’ai donc opposé les discours de personnes ayant des variations du sexe et les considérant comme des syndromes ou maladies, et ne se questionnant pas sur le système de genre. Ensuite, face au discours médical qui considère impossible une sexualité épanouissante lorsqu’on a un sexe atypique, j’ai constitué un corpus de discours pornographiques. Enfin, ces discours pornographiques eux-mêmes se divisent en discours objectivant les corps et les individus et en discours agentifs. C’est donc en faisant varier les positions idéologiques par rapport au sexe que le corpus a été constitué.

1.4.1.3 Le sexe comme objet de la linguistique

Au-delà de cette approche du corpus à partir des seules matérialités discursives, il a fallu également prendre en compte un autre type de matérialité dans le recueil des données : celle du sexe. Les différents types de sexes ont ainsi également guidé le choix du corpus car j’ai considéré que ceux-ci entraient pleinement dans la production du sens. En cela, je m’appuie sur les travaux de Paveau (Paveau 2010b, 2012b) qui considère que le non-langagier doit avoir sa place dans les analyses discursives :

[…] la matérialité langagière et discursive est incarnée, non seulement dans les productions verbales, mais également dans les pratiques et les objets (naturels ou artificiels). Ma perspective n’est cependant pas celle de la sémiologie (qui travaille les objets comme dispositifs sémiotiques depuis longtemps) puisque je considère les objets comme des agents psychiques, cognitifs et langagiers, i.e.

de véritables contributeurs à la production du sens, et pas seulement comme des signes ou symboles. (2012b : 59)

Les corps, les sexes dans leur matérialité participent de l’émergence du sens ; il ne s’agit pas de faire du sexe une entité exclusivement langagière. Ce sont précisément les liens entre matérialité corporelle et matérialité discursive qui étaient intéressants à conceptualiser ici : la non-référentialité des désignations des sexes et la non-coïncidence des discours sur le sexe avec leur objet sont précisément ce qui a guidé mes analyses.

Il s’agissait donc de laisser une large place au référent sexe dans ce travail : ainsi, certains discours ont été recueillis moins pour leur richesse langagière que parce qu’ils référaient à des sexes spécifiques. Par exemple, la pornographie concernant les petits pénis est quantitativement bien moins importante que celle qui a pour objet les gros clitoris. Mais il me semblait important de faire varier ce critère et de recueillir ces deux types de données, choisis en fonction d’une matérialité corporelle, pour comprendre comment se construisait le sens du sexe. C’est donc un corpus incarné que j’ai souhaité construire afin de comprendre comment les sujets parlent de la matérialité de leurs sexes ou de ceux d’autrui et comment ils les vivent dans leur matérialité physique et discursive.

1.4.2 Présentation du corpus

Le corpus est divisé en trois sous-corpus chacun d’entre eux étant constitué de diverses ressources : le sous-corpus des discours produits par des locuteur·es-scripteur·es ayant un sexe non normé, le corpus des discours médicaux et le sous-corpus des « discours du désir ».

Tous les discours qui constituent le corpus ont été produits entre 2000 et 2014, à l’exception de quelques articles médicaux (14) qui ont été produits entre 1990 et 2000. Le choix de se limiter à une période relativement courte a été fait pour plusieurs raisons. Tout d’abord, parce que l’objectif de cette thèse est de comprendre comment le sexe est construit et rendu intelligible par les discours au début du XXIe siècle. Évidemment, se livrer au même type de travail sur une période plus longue, en essayant de voir comment les discours sur le sexe et les idéologies qui les sous-tendent ont évolué dans le temps serait un travail passionnant ; mais ce serait un projet différent, et d’une autre ampleur. Une autre raison est qu’un des enjeux de cette recherche est de travailler sur les discours d’opposition (les discours agentifs), qui déstabilisent les normes de la binarité des sexes : il s’agit donc de consacrer une partie de cette thèse aux discours militants intersexes, qui ont reconfiguré les représentations du sexe — celles des porteur·es de VDS, mais aussi, dans une moindre mesure, celles des soignant·es. Or ce militantisme intersexe n’existe dans les pays francophones que depuis 2005, date à partir de laquelle l’Organisation Internationale des Intersexué·e·s

militants sont aujourd’hui les plus accessibles à qui s’intéresse aux questions des sexes non normés ; ce sont également les plus riches en informations. Enfin, une dernière raison tient à ce que la pluralité des discours sur le sexe est particulièrement visible sur le web, qui constitue un bouleversement de l’ordre du discours en ce qu’il permet à n’importe quel internaute de prendre la parole. Or c’est à partir de 2000 que se développe le web dans sa dimension « sociale » avec la prolifération de blogs, de forums de discussions (qui constituent le support d’une grande partie des discours recueillis). Si les discours sur les sexes non normés existaient bien sûr avant internet, l’OII, le militantisme intersexe et les associations de patient·es n’ont pu émerger qu’à partir du moment où les interactions sur ce réseau se sont développées41.Toutes ces raisons me font donc choisir ces bornes chronologiques assez larges pour observer certaines évolutions dans les représentations, mais cependant assez restreintes pour assurer une cohérence et une unité dans les pratiques discursives.

En ce qui concerne les langues des discours recueillis, le choix a été fait de travailler presque exclusivement sur des discours en français. Je m’appuierai sur des discours anglophones uniquement lorsqu’ils permettent d’éclairer ou d’analyser des phénomènes langagiers francophones. Par ailleurs, les discours qui composent le corpus proviennent de différentes aires géographiques francophones, même s’il n’est pas toujours facile de les identifier. Par exemple, le militantisme intersexe francophone compte beaucoup de membres belges, québécois·es ou suisses ; mais il n’est pas forcément évident d’identifier le pays d’origine des scripteur·es sur un forum, à moins qu’illes ne l’expriment clairement. Si cette question de la francophonie se pose, c’est