• Aucun résultat trouvé

Connaissance et perception de l’offre bancaire et financière et évaluation comparative

A. L ES SOURCES DE REVENUS DES JEUNES

2. Connaissance et perception de l’offre bancaire et financière et évaluation comparative

2.1. Connaissance et perception du marché bancaire

2.1.1. Une faible évaluation comparative avec les autres banques

Les enquêtés allemands interrogés ont souvent une connaissance plutôt partielle du marché bancaire allemand. Et comme ils ne font pas l’effort de se renseigner sur les offres proposées par les autres banques, ils se disent par conséquent souvent satisfaits de

24 Communication informelle d’un employé de la Hypovereinsbank.

leur banque et des services qu’elle propose. Les raisons qu’ils ont données sont souvent liées à leur statut social. En effet, comme la plupart d’entre eux ne gagnent pas beaucoup d’argent, ils ne voient pas l’intérêt de s’intéresser particulièrement à une autre banque :

« Je ne regarde pas les offres des autres banques. À mon avis, si quelqu’un a de bons revenus et qu’il les place bien, dans chaque banque il y a de bonnes choses à piocher par-ci par-là... alors on se remet un peu plus au travail et on essaye de faire un bon job pour avoir plus d’argent. Si on a l’argent on peut le placer, n’importe comment. Et c’est la raison pour laquelle, j’y fais pas attention en ce moment. Parce que pendant le service social, on ne gagne pas vraiment. » (Lucio, 21 ans, service civil, Mering).

Lucio se dit donc satisfait de sa Banque et ne pense pas à faire une évaluation comparative.

Le manque d’intérêts lié au marché bancaire peut aussi s’expliquer en fonction des étapes du cycle de vie. Ainsi, Suzanne compte s’intéresser aux diverses offres bancaires des autres banques, à partir d’un certain âge, soit à partir de 27 ans, ce qui correspond à une nouvelle étape de son cycle de vie, c'est-à-dire, la fin de ses études :

« Eh bien, comme je l’ai dit, parce que je devrais payer des frais de compte et je pense que, quand je termine mes études, soit quand je termine mes études, soit quand j’aurai 27 ans, donc à partir d’un certain âge, il y aurai des frais. Mais là, je prévois de faire un plan de comparaison complète. Cependant, il y aura aussi la question des coûts d’opportunité, si on veut vraiment s’occuper de tout ça ou si on garde simplement sa banque. » (Suzanne, femme, 22 ans, étudiante en sociologie, Mering)

Bien que les enquêtés ne connaissent pas les offres proposées par les différentes banques, certains sont au courant de la répartition du marché bancaire, c'est-à-dire qu’ils connaissent les réputations des banques essentiellement par le biais de campagnes publicitaires :

« Un jour j’ai vu une émission à la télévision et l’Hypovereinsbank était la seconde meilleure banque dans ce domaine. Et ça m’a... enfin, les médias disent beaucoup de choses. Mais pour moi, les assureurs et les banquiers sont tous des baratineurs, alors que je fasse confiance à l’un ou à l’autre... ça revient au même ». (Lucio, 21 ans, service civil, Mering).

Lucio introduit la notion de confiance dans son discours. Ainsi, pour lui, le démarchage d’une banque ne va pas nécessairement le convaincre parce que d’emblée il ne fait pas nécessairement confiance aux personnel bancaire et c’est pour lui plus important que la place objective d’une banque sur le marché.

Pour les jeunes allemands interrogés qui ne sont pas entièrement satisfaits des services proposés par leur banque, la mise en place pratique d’un changement leur semblerait trop compliquée même si ils ont une meilleure représentation concernant les offres proposées par les autres banques :

« Je voulais aller dans une autre banque pour mon épargne. Mais, c’était assez difficile au niveau de la demande, par courrier. Et comme c’était déjà assez compliqué comme ça, je suis restée... réservée d’une certaine façon. Et puis, pour peut-être 5 euros par an que je pourrais avoir en plus, je m’en fiche un peu. » (Mona, femme,24 ans, étudiante en médecine, München, cliente de la Kreissparkasse et de la Postbank).

Ainsi, bien qu’elle se doute qu’il y ait des banques qui proposent des services plus intéressants quant aux intérêts relatifs à un compte d’épargne, elle ne s’est pas renseignée sur les offres exactes proposées par les autres banques.

2.1.2. Connaissance du marché bancaire par l’intermédiaire de proches

Certains enquêtés ont plus tendance à être intéressés par d’autres banques, et de ce fait être intéressés par leurs offres par l’intermédiaire du bouche à oreilles. En effet, ils sont plus touchés lorsque ce sont des personnes de leur entourage qui leur parle de la banque et sont de ce fait davantage influencés :

« Dans ma situation de vie en ce moment, je prendrais la Stadtsparkasse München. Parce qu’elle me donne une bonne impression… Parce que je… Je ne sais pas bien l’expliquer.

Je me sentais bien avec ça. Je connais plusieurs personnes qui sont client chez cette banque et d’une certaine façon on transmet l’image des personnes à la banque…

Alors… » (Suzanne, femme, 22 ans, étudiante en sociologie, Mering)

Suzanne montre ici que elle ne juge pas nécessairement la qualité de la banque par des critères objectifs mais avant tout par des critères affectifs. Ainsi, la banque lui laisserait une « bonne impression ». Il est aussi intéressant de noter qu’il s’agit avant tout d’une banque à caractère local, ce qui a pour elle un aspect plus attirant car elle aurait une plus forte densité à Munich même.

2.2. Connaissance et perception des offres pour les jeunes

Les jeunes allemands interrogés connaissent généralement les possibilités de package gratuits dont ils bénéficient aussi pour la plupart. Ainsi, ils savent quel est le statut qui peut leur permettre d’avoir un compte courant gratuit en fonction de leur propre expérience. Certains savent donc que l’offre bancaire sera meilleure pour les étudiants ou pour ceux qui suivent une formation :

« Oui, quand tu es en train de faire une formation, ils te font toujours de bonnes offres.

Ou bien des offres pour ne pas tout payer. Ou pour les étudiants... Pendant ma formation je n’ai payé aucune gestion de compte. Et aussi, lorsque tu te les fais envoyer chez toi, tu n’as rien à payer, pour les relevés de compte » (Lucio, 21 ans, service civil, Mering).

Les comptes épargne ont aussi été cités comme plus favorables ou adaptés pour les jeunes.

Ainsi, les jeunes interrogés savent que les livrets d’épargne sont spécifiquement adaptés pour les étudiants ou les écoliers :

« Oui, déjà les livrets d’épargne pour écoliers et étudiants. Et je crois aussi que le livret épargne à échelle est aussi une sorte de livret pour les jeunes. » (Mona, femme,24 ans, étudiante en médecine, Munich).

Parmi les offres citées, on retrouve le plan épargne logement échelonné plus adapté pour les personnes qui reçoivent peu de revenus :

« Autrefois, quand j’ai ouvert mon plan épargne-logement, ça s’appelait 3 P. Et en ce qui concerne les sommes à verser et tout ça, c’était fait un peu pour les jeunes. Ç’était justement échelonné, au début un peu moins à cause de l’apprentissage, pendant laquelle les gens n’ont pas tellement d’argent et non plus tellement pour mettre de côté. ».(Peter, 20 ans, compagnon de menuisier, Kissing).

Un enquêté a aussi cité la carte Visa comme source d’avantages pour les étudiants :

« Oui, il y a certaines cartes Visa pour les étudiants (…) Ça m’a tenté quand je suis allé en voyage. Mais il s’est avéré qu’à part des situations comme ça, j’en ai pas besoin. Et elle aurait été payante un tout petit peu. Et là, il y avait pas de raison pour la prendre. » (Georg, 24 ans, étudiant en licence de sociologie, Munich).

Ainsi, bien que Georg ait connaissance de la carte Visa et des avantages qui y sont liés il ne profite pas nécessairement de cette offre.