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2. DESCRIPTION DU PROJET

3.1. Description de l’environnement physique de la zone

3.1.3. Conditions climatiques

L’ensemble du territoire de la zone d’intervention du Projet Intégré de Transformation Numérique des Régions Rurales (PITN2R) est, sous l’influence de deux (02) types de climat. Il s’agit du climat soudano-guinéen et du climat de la zone de transition climatique. Le climat soudano-guinéen a la plus importante zone d’influence c’est-à-dire les départements de l’Atocara-Donga et de l’Alibori-Borgou. Dans ces départements, il est enregistré deux grandes saisons : une saison pluvieuse et une saison sèche qui rythment la vie et les activités humaines. La saison des pluies s'étend de mai à octobre et se caractérise par des pluies orageuses qui représentent environ 70 % des précipitations totales (Boko, 1988). Cette saison comporte deux périodes, la période d’installation et la période des grandes pluies. Le mois de mai marque souvent un début aléatoire de l'installation de la saison pluvieuse. Il est cependant capital sur le plan agricole, avec une concentration pluviométrique saisonnière égale à 10 % du total annuel (Vissin, 2007).

La saison des pluies commence par des bourrasques et des orages dus à la convection locale (Boko, 1992). Cette période voit en effet alterner l'alizé continental sec et la mousson, et apparaître des vents d'Est supérieurs humides (Afouda, 1990). En début de saison, la mousson est encore peu épaisse, mais son caractère instable est propice aux orages qui éclatent un peu partout (Boko, 1988). Selon Ouorou-Barrè (2014), en mai/juin, avant l’arrivée des fortes pluies, le temps est caractérisé par les grandes chaleurs (30 °C - 36 °C), un degré hygrométrique important (80-90 %), une nébulosité croissante et une insolation élevée (8 h/jr en mai, 7 h/jr en juin). De telles conditions météorologiques favorisent la thermoconvection avec des orages brutaux, de courte durée, accompagnés de vent violant (8 à 20 m/s) qui donnent les précipitations modestes (Houssou, 1998). Après les premières pluies, la fraîcheur s’installe ce qui annonce le début de la saison pluvieuse, d’où le démarrage des activités agricoles.

C’est la période où les précipitations sont bien établies et se caractérisent par une forte humidité (8595 %), des températures maximales modérées (28° C -30° C) et une faible insolation (4 à 7 h/jr). La chaîne de l’Atacora, catalyse le déclenchement des processus de condensation et de précipitation quand l’air saturé de vapeur et advection arrivent contre le relief. Les pluies diurnes constituent plus de la moitié du nombre total de jours de pluie et empêchent la bonne exécution des activités agricoles.

Dans le département des Collines, caractérisé par un climat de transition, les pluies commencent (le cumul mensuel atteint 40 mm) au mois de mars et s’achèvent en octobre. Le régime pluviométrique dans ce département est à cheval entre celui de la distribution bimodale du Sud et celui de la distribution unimodale du Nord (Bokonon-Ganta, 1987 ; Boko, 1988 ; Afouda, 1990 ; Houssou, 1998). Le régime unimodal avec son pic en juillet (environ 166,2 mm) est beaucoup plus observé au niveau des stations situées à l’ouest comme Savalou et Bantè. A l’est, le régime est bimodal avec un pic en juillet (en moyenne 171,9 mm) et un autre en septembre (en moyenne 162 mm). Ici, la grande saison des pluies débute globalement en mars avec une moyenne pluviométrique d’environ 65 mm et s’étale jusqu’en juillet. A partir d’avril jusqu’en septembre, les hauteurs de pluies sont abondantes. Ces dernières années, la tendance pluviométrique est unimodale à base large et les hauteurs pluviométriques annuelles oscillent

généralement entre 900 et 1200 mm (Ogouwalé, 2006 ; Médéou, 2011 ; Oloukoï, 2012).

Il convient de signaler la disparition progressive de l’inflexion pluviométrique du mois d’août (la plupart des stations connaissent désormais leur maximum pluviométrique dans ce mois), qui constitue une évolution par rapport au constat fait par Boko (1987) et Afouda (1990).

3.1.3.1. Précipitations

Du point de vue des hauteurs de pluies annuelles, on enregistre sous le climat soudano-guinéen entre 900 et 1500 mm d’eau de précipitation pour 40 à 75 jours effectifs de pluies (Boko, 1992). La moyenne annuelle de précipitations à la station Parakou au cours de la période 1965-2015 est de 1160,2 mm. Les mois de juillet, août et septembre sont les plus pluvieux. Par contre, dans la zone d’influence du climat subéquatorial, on enregistre entre 884 et 1637 mm d’eau de précipitation pour 51 à 80 jours effectifs de pluies. La moyenne annuelle de précipitations à la station Savè au cours de la période 1965-2015 est de 1266,8 mm. Les mois de juin, juillet et septembre sont les plus pluvieux. Les figures 3 et 4 présentent le régime pluviométrique moyen mensuel des deux (02) types de climat.

Figure 4 : Courbe ombrothermique de la station de Savè de 1965 à 2015

Figure 5 : Courbe ombrothermique de la station synoptique de Parakou de 1965 à 2015

Source: ASECNA, 2017

L’examen de la figure 4 montre que le régime pluviométrique a une allure bi-modale marqué par une pluviométrie relativement importante avec un pic en juillet au niveau de la station de Savè tandis que la figure 5 montre que le régime pluviométrique est uni-modal marqué par une pluviométrie relativement importante avec un pic en août au niveau de la station. Les deux (02) figures présentent également les différentes variations de l’ETP enregistrées au niveau de chaque station météorologique. Ces deux (02) types de climat sont favorables aux activités agricoles et offrent une période végétative de sept (07) mois, ce qui entraine une diversité de cultures et l’exploitation des terres à des fins agricoles.

Toutefois, il est à souligner que cette répartition n'est plus standard avec la réalité des changements climatiques.

3.1.3.2. Températures

La température moyenne dans la zone d’intervention du projet est d’environ 28°

C avec des variations de 24° C à 37° C. Les amplitudes thermiques sont fortes entre le jour et la nuit, surtout pendant la période de l’harmattan (vent froid et sec venant de l’Est entre novembre et février). Les températures les plus élevées

sont enregistrées en février et mars ; les plus basses en juillet et août. L’écart thermique annuel est très important et peut atteindre 16° C (figure 6 et 7).

Figure 6 : Variation inter-mensuelle des températures de la station de Savè de 1965 à 2015

Figure 7 : Variation inter-mensuelle des températures de la station de Parakou de 1965 à 2015

Source: ASECNA, 2017

L’amplitude thermique moyenne entre le mois le plus chaud (mars) et le mois le plus frais (août) est de 16°C. L’accroissement thermique, si faible soit-il contribue à l’augmentation du degré hygrométrique de l’air. Ces écarts sont réduits pendant la saison pluvieuse. De ce fait, elle influence le système pluviométrique.

3.1.3.3. Humidité relative et insolation

L'atmosphère au-dessus de la zone d’intervention du Projet Intégré de Transformation Numérique des Régions Rurales (PITN2R) , est en général caractérisée par une humidité relative moyenne qui varie comme la température au cours de l'année et au cours de la journée. Les valeurs minimales sont voisines de 20 % en janvier et 80 % en août, tandis que les maximales atteignent 44 % et 99 % pour les mêmes mois à Parakou et à Savè (Houssou, 1998). Cette caractéristique de l’humidité relative du milieu d’accueil du projet est un paramètre essentiel dont il faudra tenir compte au profit des actions de stockage et de la conservation des produits agricoles (figure 8).

Figure 8 : Variations mensuelles de l’humidité relative Savè et à Parakou de 1965 à 2015

HMI = humidité relative minimale ; HMA = humidité relative maximale ; Moy = humidité relative moyenne

Source : ASECNA, 2017

L’humidité relative moyenne mensuelle est comprise entre 54 et 81 % à Savè tandis qu’elle est entre 34 et 81 % à Parakou. La période la plus sèche se situe entre novembre et avril où les valeurs hygrométriques varient entre 30 et 40 %.

La période qui couvre les mois de mai jusqu’à octobre où l’humidité relative moyenne varie entre 70 à 82 % est la plus humide.

Quant à l’insolation, elle varie d’une période à une autre. Pendant la période de novembre à mai, l’insolation est élevée et varie entre 210 et 240 heures par mois, soit 7 à 8 heures par jour contre 60 à 180 heures par mois, soit 2 à 6 heures par jour pendant la période de juin à octobre. L’ensoleillement est plus long en saison sèche qu’en saison pluvieuse. En dehors des mois de juin à octobre, qui enregistrent chacun moins de 180 heures (92 à 174 heures), les autres mois de l’année enregistrent globalement plus de 200 heures (207 à 219 heures).

3.1.3.4. Vent et qualité de l’air

Dans le secteur d’intervention du projet, il existe plusieurs types de vents qui exercent leur influence. Il s’agit des flux régionaux liés aux champs de pression à l’échelle zonale et des vents locaux (Adam et Boko, 1993). Cependant, on distingue en fonction de leur fréquence, deux (02) principaux types de vents dominants dans le secteur :

 l’alizé continental ou harmattan est un vent sec et violent venant du Nord de directions Nord-Est et Sud-Ouest et soufflant pendant les mois de décembre, janvier et février.

 la mousson est un vent d’origine marine de directions Sud -Ouest et Nord-Est. Elle est humide à cause des particules d’eau qu’elle transporte depuis l’océan Atlantique.

Selon Adam et Boko (1993), c’est la rencontre de ces masses d’air qui crée le Front Inter- Tropical (FIT) et occasionne les précipitations dans cette zone. La vitesse moyenne des vents dans le secteur est estimée entre 2 et 3 m/s (ASECNA, 2017).

Ces vents participent intensément à la polinisation pour un bon rendement des exploitations de même pour les feux de végétation. De ce fait, la prise en compte de ces vents doit-elle être déterminante pour tout aménagement de périmètres d’exploitation d’anacarde dans la zone. Particulièrement dans le cadre du présent projet, les caractéristiques des vents dominants doivent être considérées dans l’accompagnement des acteurs de la filière.