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Condensation dans les pores fermés et dans les pores ouverts

5.5 Comparaison au calcul analytique

5.5.3 Condensation dans les pores fermés et dans les pores ouverts

On peut également calculer la forme de la branche de condensation dans les pores fermés si l’on

suppose que la condensation spinodale n’est pas possible. Le problème est alors symétrique à celui du

pore non ouvert, la probabilitépqu’un pore soit plein et la fraction de liquideΦdevenant respectivement

la probabilité1−pqu’un pore soit vide et la fraction de gaz1−Φ. Par substitution dans (5.4), on obtient

immédiatement

Φ(p) =p 1−pN

N(1−p) . (5.8)

La distribution de diamètres correspondante est tracée en noir sur la figure 5.7 pour N = 20. Par

construction, elle est symétrique, par rapport au diamètre moyen des rugosités en hDi= 40 nm, de celle

calculée à l’évaporation dans les pores fermés. La distribution obtenue par simulation directe ( ), est

proche de celle calculée analytiquement, mais est légèrement décalée vers les faibles diamètres, ce qui

correspond à une condensation un peu plus favorable que dans le calcul. Cette différence résulte du fait

que, pour la distribution gaussienne considérée, certains segments se remplissent à leur pression spinodale

5.5. COMPARAISON AU CALCUL ANALYTIQUE 105

40 45 50 55 60 65 70 75 80

0

0.05

0.1

0.15

0.2

Diamètre de Saam & Cole [nm]

/

d

D

[

nm

1]

hDi= 60 nm

Condensation Évaporation

Figure5.8 – Comparaison entre les distributions de diamètres mesurées par simulation et celles calculées

analytiquement ( ) pour un pore peu rugueux, ouvert (•) ou fermé (•). La condensation dans les pores

ouverts est analysée à la spinodale ( ) et à l’équilibre ( ). L’évaporation est uniquement analysée à

l’équilibre ( ), de même que la condensation et l’évaporation dans les pores fermés ( , ). ( )

est la gaussienne centrée sur 60 nmd’écart type5 nmutilisée pour tirer le diamètre des 20 segments du

pore.

avant que le germe à l’équilibre provenant de l’extrémité fermée du pore n’arrive à leur niveau. Ceci montre

que, pour certaines réalisations de la distribution choisie, on a des configurations oùPeq(D+)> Pspi(D).

Cette propriété explique également que la distribution de diamètres spinodaux déduite de l’étude de

la branche de condensation dans les pores ouverts ( ), ne coïncide pas avec la distribution du diamètre

le plus étroit pour un tirage de 20 segments (courbe continue noire). Si le pore se remplissait en une étape

à la pression spinodale de la plus étroite des constrictions, les deux distributions seraient superposées.

Comme ce n’est pas le cas, c’est qu’il existe des situations où la spinodale dans les constrictions les plus

étroites ne permet pas le remplissage complet du pore. Ceci impose quePeq(D+)> Pspi(D), ce qui est

bien en accord avec la conclusion tirée de la condensation dans les pores fermés.

Pour conforter cette analyse, j’ai simulé, pour des rugosités identiques, les cas de pores respectivement

plus large et plus étroit. Pour un pore de 60 nm de diamètre, la figure 5.8 montre que les distributions

déduites de l’automate sont en parfait accord avec le modèle analytique pour l’évaporation dans les pores

ouvert et fermé et la condensation dans le pore fermé. La distribution de diamètre spinodal pour la

condensation dans le pore ouvert coïncide également avec la distribution du diamètre de la plus petite

constriction pour 20 tirages. Cet accord montre que pour ce degré de rugosité relatif au diamètre, on

n’a jamaisPeq(D+)> Pspi(D). La condensation dans le pore fermé a lieu uniquement par déplacement

du ménisque, sans contribution de l’instabilité spinodale, tandis que celle dans le pore ouvert se fait

entièrement à la pression spinodale du segment le plus étroit.

106 CHAPITRE 5. SIMULATIONS NUMÉRIQUES D’ISOTHERMES

0 5 10 15 20 25 30 35 40

0

0.05

0.1

0.15

0.2

Diamètre de Saam & Cole [nm]

/

d

D

[

nm

1]

hDi= 20 nm

Condensation Évaporation

Figure5.9 – Comparaison entre les distributions de diamètres mesurées par simulation et celles calculées

analytiquement ( ) pour un pore très rugueux, ouvert (•) ou fermé (•). La condensation dans les pores

ouverts est analysée à la spinodale ( ) et à l’équilibre ( ). L’évaporation est uniquement analysée

à l’équilibre ( ), de même que condensation et l’évaporation dans les pores fermés ( , ). ( )

est la gaussienne centrée sur 20 nmd’écart type5 nmutilisée pour tirer le diamètre des 20 segments du

pore.

déduites de l’automate ne coïncident avec celles du modèle analytique que pour l’évaporation (dans les

pores ouvert ou fermé). La distribution de diamètres spinodaux pour la condensation du pore ouvert est

décalée vers les grands diamètres par rapport à la distribution de diamètres de la plus petite constriction

pour 20 tirages, ce qui indique que la condensation y est moins favorable (il existe des segments trop

larges pour être remplis à la pression spinodale du segment le plus étroit). Symétriquement, la distribution

de diamètres à l’équilibre pour le pore fermé est décalée vers les faibles diamètres. Le mécanisme de

condensation spinodale permet de remplir plus vite le pore considéré qu’en son absence. En fait, la

distribution de diamètre d’équilibre pour la condensation dans le pore ouvert comme fermé est identique.

L’isotherme de condensation ne dépend donc pas de l’état ouvert ou fermé du pore lorsque les rugosités

relatives au diamètre sont assez importantes. Pour un écart type sur l’amplitude des rugosités de 5 nm,

c’est le cas pour le pore de diamètre moyen20 nm, mais pas pour celui de40 nm. Dans ce dernier cas, la

distribution d’équilibre (donc l’isotherme) pour la condensation dans le pore ouvert reste décalée vers les

forts diamètres par rapport au cas du pore fermé (figure 5.7).

L’effet des rugosités permet d’expliquer l’ensemble des résultats exposés au chapitre 2 sur les diamètres

déduits des isothermes de Bruschi et coll. Spécifiquement :

— les diamètres déduits de l’isotherme de condensation dans les pores ouverts sont inférieurs au

dia-mètre moyen des pores, mesuré en surface par MEB (fig. 2.7c) ;

— les diamètres déduits de l’isotherme d’évaporation dans les pores ouverts sont inférieurs au diamètre

moyen des pores (fig. 2.7d) ;