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L’île de La Réunion possède un passé agricole proche. Les modes de vie ont changé rapidement à partir des années 60 pour s’aligner sur ceux de la métropole. Beaucoup de réunionnais ont perdu le lien à la terre à laquelle ils étaient attachés. De plus, à l’heure où les inégalités sociales et les écarts de richesse sont de plus en plus importants, les jardins collectifs apparaissent comme un bon remède pour retrouver un peu de douceur et de partage entre citoyens. Les jardins permettent de renouer avec les traditions d’antan, d’échanger sur les savoir-faire et de produire ses propres fruits et légumes dans le respect de l’environnement.

L’objectif de cette étude est d’analyser les jardins collectifs de l’île de La Réunion et d’impulser la création d’un réseau d’acteurs. Un recensement non exhaustif a été établi afin de mutualiser les retours d’expériences de jardins collectifs. Différents acteurs ont été interrogés (association, bailleurs sociaux, collectivités) à travers des entretiens semi-directifs. Cette méthodologie est détaillée dans la partie suivante.

III. Méthodologie

Dans cette partie, il est exposé la méthodologie employée pour mener à bien cette étude à travers la mise en place d’entretiens semi directifs, la production de fiches thématiques et d’un site internet interactif.

1. Méthode de l’étude

Une convention de partenariat sur la question des jardins collectifs entre la DEAL et le CAUE établie en 2019 est à l’origine de cette étude. La convention présente les deux principales missions : “Mise à jour et enrichissement de l’étude de 2015” et “Conception et animation de deux journées d’information des acteurs des jardins collectifs”. La première étape fut de rassembler des retours d’expériences notamment en visitant des jardins existants afin d’interroger les gestionnaires, bailleurs sociaux etc. L’objectif était d’identifier un maximum de jardins collectifs sur l’île et d’avoir un minimum de vingt jardins bien identifiés avec des informations sur leur création, fonctionnement, gestion etc. Cette étape fut réalisée en grande partie avant mon arrivée. Cependant, afin d’avoir davantage de retours d’expériences j’ai tout de même visité 10 autres jardins, soit parce que leur fonctionnement semblait intéressant ou bien parce qu’ils se démarquaient des autres jardins recensés. Afin de mettre en forme ces retours d’expériences, il avait été décidé de créer des fiches thématiques ainsi qu’un site internet. Cette étape de création de support pédagogique fut la mission principale de ce stage de fin d’études. La création de ces différents supports a été réalisée grâce à différents échanges, soit avec des membres des associations gestionnaires, des chefs de projets etc.

directement sur le terrain afin de rassembler les retours d’expériences mais aussi en interne

entre le CAUE, la DEAL et AgroParisTech. Afin d’avoir plus de retours d’expériences, nous avons interrogé des acteurs de métropoles : William Mhadjou, directeur de la FNJFC, Jean-Noël Consales, urbaniste et chercheur en agriculture urbaine. Un diagramme de Gantt (Annexe 1) a été réalisé afin d’avoir un aperçu des différentes missions et de leur durée.

2. Entretiens semi-directifs

Le guide d’entretien conçu par le CAUE sous la direction de la DEAL (service connaissance, évaluation et transition écologique), (Annexe 2) était composé de 7 thèmes eux même divisés en plusieurs questions (i) les informations générales sur le jardin (nom, adresse, superficie, date de création etc), (ii)la conception et le financement du jardin (la genèse du projet, le coût d’opération, les financements etc), (iii) le fonctionnement du jardin (l’animation, l’organisation du jardin, les employés, règle d’attribution et de pertes de lots etc), (iii) les équipements ( individuel, partagé, délimitation entre les lots etc), (iiii) les pratiques culturales (l'accès aux plants, la gestion des déchets, pratiques agronomiques, consommation en eau etc) (iv)l’accès au jardin(horaires, accueil du public etc) et enfin (v) les résultats (production obtenue, satisfaction des jardiniers, ce qui marche/ne marche pas).

L’idée était d’avoir un aperçu global du jardin depuis l’idée de départ jusqu'à son fonctionnement actuel.

Ce sont généralement les membres des associations gestionnaires et les bailleurs sociaux qui ont été interrogés.

Le but de l’étude n’était pas d’obtenir des informations précises sur le suivi au cours du temps d’un jardin en termes de production par exemple, mais de proposer une méthodologie aux futurs porteurs de projets,pour voir quelles sont les clés de la réussite et surtout les erreurs à éviter.

La crise sanitaire liée au coronavirus a freiné la phase de terrain. Des entretiens ont tout de même pu avoir lieu par téléphone pendant le confinement et quelques jardins ont pu ensuite être visités post confinement.

Les entretiens se sont déroulés en suivant le guide d’entretien mais ont été plutôt effectués comme un dialogue avec les questions importantes à poser. Les réponses ont ensuite été écrites dans une fiche synthèse (Annexe 3) et dans un tableau comparatif (Annexe 4) afin de pouvoir comparer et analyser les résultats.

J’ai ainsi pu réaliser 6 entretiens téléphoniques (complétés ou non par des visites de jardins) et visiter 10 jardins (Annexe 9 à 18). 20 jardins avaient déjà été visités avant mon arrivée avec la grille d’enquête plus ou moins complète suivant les jardins. Des compléments d’informations ont été récupérés auprès des personnes concernées (coûts, surface etc). Cela a aussi permis d’approfondir certains points discutés lors de la première visite. Par exemple, un jardin souhaitait mettre en place un poulailler, un autre souhaitait faire de la vente etc. Les appels ont permis d’en savoir plus sur ces projets. Les nouveaux jardins visités avaient, pour certains, déjà été identifiés avant mon arrivée, des rendez vous n’avaient pas pu avoir lieu j’ai donc pris le relais. Pour d’autres, comme un jardin situé sur un lieu de travail (jardin de la région), un jardin “solidaire” (du site de la maison Valliamée) ou encore la micro ferme du Port ont été visités pour avoir plus d’information sur leur fonctionnement qui diffère de la majorité des autres jardins.

3. La création d’un guide pratique

Afin de permettre aux futurs porteurs de projets ou toutes autres institutions intéressées par la création de jardins collectifs, le CAUE a réalisé un guide pratique (Mener à bien un jardin collectif à La Réunion) constitué de fiches thématiques et synthétiques sur les jardins collectifs de la Réunion. Ces fiches permettent d’avoir une idée des thèmes à aborder pour créer un jardin dans les meilleures conditions possibles. Elles donnent une méthodologie de projet de création de jardins collectifs.

Les fiches ont été écrites par Clément Aquilina (paysagiste), Emmanuelle Bernat Payet (architecte) et moi même (agronome). Nous nous sommes appuyés sur les retours d’expériences des jardins existants à la Réunion, nos propres connaissances ainsi que de la bibliographie.

Les différentes réunions avec d’une part la DEAL mais aussi mes enseignantes référentes (Christine Aubry et Ségolène Darly) ont permis d’arriver à une bonne organisation des fiches et à un support pertinent pour les futurs porteurs de projets, et notamment les communes qui souhaiteraient favoriser la création de jardins sur leur territoire et/ou des collectifs d’habitants qui souhaiteraient construire un projet.

4. La création d’un site internet interactif

Afin de rendre plus de visibilité à l’étude, il a été décidé de publier un site internet sur la

plateforme S-Pass Territoire :

https://s-pass.org/fr/portail/426/jardins-collectifs-de-la-reunion.html, gérée par le CAUE du Nord, déjà utilisée par le CAUE de La Réunion dans d’autres projets, les différents supports et informations récoltées sur les jardins. Cette plateforme a pour ambition de favoriser la mise en réseau des acteurs et des publics. Actuellement, la plateforme n’est toujours pas visible au public. Il est prévu de la rendre visible à la suite du séminaire normalement prévu en octobre. Pour le moment, seuls les membres du groupe de travail (DEAL et CAUE) ont accès à son contenu et peuvent l’actualiser. La localisation des jardins a été rentrée sur la carte de la Réunion (Annexe 6). Pour chaque jardin, des champs minimums ont été entrés afin d’avoir les informations de base sur le jardin concerné. Nous avons aussi ajouté 3 photos afin de rendre compte de l’organisation du jardin et de son environnement.

Les champs minimums retenus sont les suivants : Le nom du jardin

La date de mise en service Le type de jardin

La présence de lots pour les personnes à mobilité réduite

A cette description, il a été ajouté des vidéos, des coupures de journaux ainsi que la charte et/ou le règlement du jardin quand cela était possible.

Les différents acteurs ont également été présentés brièvement (associations, bailleurs, organismes de formation et communes) ayant participé aux différents projets de jardins.

Le but de créer ce site internet est l'évolutivité de l'outil qui peut être modifié en fonction de l'évolution des jardins, et de proposer un endroit où tous les acteurs peuvent se retrouver.

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