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“The only possible conclusion the social sciences can draw is: some do, some don't”

Ernest Rutherford

The link between mood and motivation represents one of the most promising areas for understanding the processes underlying individual differences and, ultimately cast some light on the relationship between cognition, motivation, and affective states. Thus, it is pertinent to disentangle and clarify the links between these two concepts. The present research illustrates that moods per se are not motivational states, given that motivation is associated with goals whereas mood states are not.

However, although moods are not motivational states themselves, they have a systematic impact on resource mobilization – through either an informational or a directive mood impact, or even both. The present studies support and lend further evidence for the informational mood impact on effort mobilization and behavior as posited by the MBM. In particular, we have demonstrated that: 1) moods by themselves are not stable motivational states; 2) resource mobilization only occurs in contexts that explicitly demand effort; 3) mood will only be used as information for demand appraisals and effort mobilization if people remain unaware of their affective state, otherwise, they will discount mood as information and thereby reduce mood’s informational weight; 4) mood’s effect on resource mobilization is context-dependent.

This last aspect congregates all the other premises: Mood effects will only occur in contexts that demand for effort as long as people are not aware of their affective state. Under these conditions, mood effects depend on both the type of judgment for which they are used as input as well as the context in which these judgments are made. Therefore, moods do not always have the same impact on resource mobilization, allowing to state that they do not have stable and determined motivational implications.

Knowing that someone is in a good or bad mood will not be enough to immediately predict how many resources he or she will invest in a certain task. Accordingly, moods per se do not involve effort-related autonomic adjustments, but they can impact effort-related autonomic reactivity during task performance and self-regulation.

FRENCH SUMMARY

L’humeur et la mobilisation de l’effort mental:

L’impact informationnel de l’humeur sur la réactivité cardiovasculaire et la dépendance du contexte des humeurs

La présence constante des humeurs, leur lien avec la régulation du soi et d’autres domaines (par ex., la santé et le bien-être) démontrent les diverses possibilités que le thème « L’humeur et la mobilisation de l’effort mental » a à nous offrir. Il y a beaucoup de questions ouvertes sur les variables impliquées dans la régulation du soi, laquelle consomme des ressources cognitives (Muraven & Baumeister, 2000), et sur leurs influences lors de la mobilisation de ces ressources. Le Mood-Behavior-Model (MBM, Gendolla, 2000) est un modèle intégratif qui fait le lien entre l’humeur, le comportement et la mobilisation des ressources (effort). La plupart des études réalisées dans le contexte du MBM ont évalué le contenu de l’impact informationnel de l'humeur sur les jugements liés au comportement (voir Gendolla & Brinkmann, 2005, pour une revue). Cependant bien que le contenu de l’impact informationnel de l'humeur ait été évalué, il n’a pas encore été manipulé de façon indépendante. Cette thèse propose donc de travailler sur ce thème qui n’a pas encore été abordé : manipuler le contexte du jugement lui-même pour tester son influence sur les impacts informationnels de l'humeur. L’hypothèse générale qui ressort c’est que les humeurs n’ont pas d’implications motivationnelles stables et que leurs effets sont dépendants du contexte. Notre recherche vise donc a investiguer les effets de l’humeur sur une des dimensions de la motivation, c’est-à-dire sur l’intensité de la motivation. En se basant sur les prémisses fondamentaux du MBM, cette thèse a pour but de mener des expériences qui vont tester les implications motivationnelles de l’humeur (étude 1), manipuler la valeur informationnelle, en fournissant des indications sur la manipulation de l'humeur (étude 2), et finalement, manipuler le jugement lui-même (par ex., « Est-ce que mon niveau d'effort est encore agréable ? » ou « Est-ce que j'ai déjà investi suffisamment d'effort pour réaliser cette tâche ? ») (études 3 et 4).

Pour cela, nous nous basons principalement sur deux théories : la théorie de l’intensité de la motivation (Brehm & Self, 1989) et le mood-behavior-model (MBM; Gendolla, 2000). En plus, nous nous basons sur les travaux de R. A. Wright (1996), qui, à partir de la théorie de l’intensité de la motivation, a introduit l’opérationnalisation de la mobilisation de l’effort par la réponse cardiovasculaire d’une personne.

Donc, la mobilisation de l’effort est mesurée par la réactivité de la pression artérielle systolique (la variable dépendante) dans le contexte de l'exécution d’une tâche.

PARTIE THEORIQUE

D’abord, il faut introduire quelques définitions, des relations entre concepts et des théories de base, pour mieux comprendre le présent programme de recherche.

La motivation est une notion psychologique, c'est-à-dire, un concept latent pour expliquer le comportement. Par conséquent, nous ne pouvons pas observer directement la motivation, elle peut être déduite grâce à des indices comportementaux. Selon Chamorro-Premuzic (2007), la motivation est un état intérieur : (a) que suscite les personnes à l'action, et (b) dont implique l'établissement d'objectifs; (c) que stimule, dirige et perpétue les comportements dans le sens (d) de la satisfaction de besoins, (e) que peut produire l'excitation, ou (f) une force psychologique générale, et finalement (g) la motivation est dynamique, plutôt un processus qu'un trait. Le concept de la motivation humaine peut être décrite par un processus complexe qui est axé par quatre dimensions fondamentales: l'initiation, la direction, l'intensité et la persistance du comportement (Geen, 1995; Vallerand & Thill, 1993). Cela signifie que la motivation de l'homme peut varier sur ces dimensions entre les individus, mais aussi dans toutes les situations. La partie empirique de notre programme de recherche se concentre sur l'aspect de l’intensité de la motivation, comme énoncé dans la théorie de l'intensité de la motivation (Brehm & Self, 1989).

L'affect, l'émotion et l'humeur sont des concepts qui ont été utilisés de façon interchangeable dans la littérature, en raison de l'absence de définitions claires pour chacun (Forgas, 1991, 1999; Frijda, 1986).

Affect est largement utilisé comme terme d'ordre supérieur pour les expériences subjectives, qui peuvent avoir une valence positive ou négative. Ainsi, ce concept plus large est souvent appliqué pour désigner les émotions et les humeurs (Bower & Forgas, 2000; Schwarz & Clore, 1996; Scott & Ingram, 1998).

Cependant, la distinction entre humeur et émotion semble poser plus de problèmes, car leur relation n'est pas claire (par exemple, Barret & Russel, 1998).

Les émotions sont normalement déclenchées en réponse à un objet spécifique important ou une situation qui est facilement identifiable, et sont également suffisamment intenses pour perturber les processus cognitifs (par exemple, Frijda, 1993, Simon, 1982; pour une revue voir Zajonc, 1998). Elles sont définies comme un bref état affectif, lié à un objet connu et à des buts motivationnels relativement stables et clairs (Arnold, 1969; Duffy, 1941; Izard, 1977; Leeper, 1948; Oatley & Johnson-Laird, 1996), visant à ajuster le système nerveux autonome de façon à préparer le corps à l’action lors d’un événement spécifique (Cacioppo et al., 1993; Frijda, 1986; Levenson et al., 1990 ; Plutchik, 1980).

Bien qu'il existe des opinions divergentes sur la définition de l'humeur, en particulier concernant ses relations avec l'émotion (Morris, 1999), ce concept contient des aspects uniques. Comme Fridja (1993) l’affirme, «les humeurs sont généralement distinguées des émotions par l'un des trois critères suivants:

plus longue durée, d'intensité plus faible, et diffuses ou globales» (p. 381). Ainsi, contrairement à des émotions, les humeurs ne sont généralement pas identifiées par un stimulus particulier. Les humeurs

semblent aussi avoir une fonction d'information: il a été démontré que les humeurs peuvent activer les informations en mémoire (voir Bower, 1981; Blaney, 1986; Forgas, 1995a) et aussi servir d'information de diagnostic pour les jugements d'évaluation (voir Clore et al. 1994; Schwarz, 1990; Gendolla, 2000).

L'humeur en soi n'a pas d’implications motivationnelles spécifiques et stables, ce qui découle de l'idée que les humeurs ne sont pas liés aux objets (par exemple, de Burgo & Gendolla, sous presse, 2009). Par conséquent, contrairement aux émotions, nous considérons aussi que les humeurs ne comportent pas d'activation neurovégétative (par exemple, de Burgo et Gendolla, sous presse, 2009; de Burgo, Gendolla

& Richter, 2009; Gendolla & Küsken, 2002; Silvestrini & Gendolla, 2007). Les humeurs sont généralement décrites sur la base de modèles bidimensionnels (Russel, 1978; Russel & Bullock, 1986, Wundt, 1897) dont les dimensions les plus fréquentes sont la valence, représentant l'aspect agréable (positif) ou désagréable (négatif) de l'humeur, et l'intensité, représentant la force de l'humeur.

Selon l’exposé théorique, le rôle des humeurs sur la motivation n'est pas clair. Les différentes perspectives théoriques semblent diverger sur un aspect: la plupart d'entre elles considèrent que l’humeur à des implications stables sur la motivation (par exemple, Forgas, 1995a; Isen, 1984; Schwarz, 1990), tandis que d'autres soulignent que les effets de l’humeur sur le comportement sont dépendants du contexte (par exemple, Abele et al, 1998; Abele & Gendolla, 1999; Abele & Petzold, 1994; Martin, Achee, et al, 1993; Martin, Ward, et al, 1993). La plupart des recherches sur les effets motivationnels des humeurs se sont concentré sur le rôle des humeurs comme un déterminant du type de traitement cognitif dans lequel les personnes s’engagent (pour une revue voir, Sinclair & Mark, 1992). Par exemple, bien que les effets ont souvent été déduits indirectement de la nature des jugements, les recherches indiquent des résultats suivants pour l’humeur positive : effet dans le traitement cognitive superficielle ou périphérique (Bless, Bohner, Schwarz, & Strack, 1990; Fiedler, 1988), le recours à des heuristiques (Mackie & Worth , 1989; Worth et Mackie, 1987; Schwarz, 1990), moins de précision (Sinclair & Mark, 1992), catégorisation large (Isen & Daubman, 1984;. Isen et al, 1985), automaticité (Hänze & Hesse, 1993; Hänze & Meyer, 1998), flexibilité cognitive (N. Murray et al, 1990), recours à des stéréotypes (Bodenhausen, 1993), et des évaluations plus favorables (Mayer, Gaschke, Braverman, & Evans, 1992;

Mayer, McCormick, & Strong , 1995; Sedikides, 1992). En revanche, la recherche suggère qu’être dans une humeur négative a comme conséquence : un traitement cognitive profonde, le recours à une évaluation systématique, des catégorisations restreintes, des stratégies contrôlés, moins de dépendance sur des stéréotypes, et en plus l’humeur négative stimule des stratégies de réparation de l'humeur (Blaney, 1986; MS Clark & Isen, 1982; Erber, Wegner, & Therriault, 1996). Il y a aussi des arguments qui défendent que l'humeur positive facilite un comportement pro-social (voir Carlson & Miller, 1987 pour une revue).

Toutefois, avec le modèle « mood-as-input » (l'humeur-comme-entrée), une nouvelle perspective a été introduite sur les effets des humeurs sur la motivation: les humeurs ne sont pas informatives en soi – par exemple, une humeur positive ne correspond pas toujours à l’arrêt précoce du traitement cognitive.

Plutôt, l’influence de l'humeur est déterminée par le contexte. La perspective de « mood and information integration » (intégration de l’humeur et de l’information) est basée sur cette idée que les humeurs sont utilisées comme information diagnostique pour des jugements liés au comportement mais qu'elles n'ont pas d'implications motivationnelles stables. Donc, l’influence des humeurs sur les évaluations de la demande est explicable comme un produit d'un processus d'intégration des informations, dans lequel l'humeur est utilisée comme information diagnostique qui fournit une impression générale de la tâche.

C’est cette dernière approche qui pose les bases pour le « mood-behavior model » (MBM). Le MBM est le modèle à partir duquel les hypothèses du présent programme de recherche ont été établies.

L'intensité de l'effort ou la mobilisation des ressources est la principale variable dépendante de notre programme de recherche, puisque la régulation du soi exige un effort. En particulier nous nous référerons à l'effort mental, donc dans notre travail le terme «effort» se réfère à «l’effort mental» et pas à

«l'effort physique». Ci-dessous cette variable et les mesures physiologiques qui lui sont liés vont être introduites.

L'effort peut être défini comme la mobilisation des ressources énergétiques à un certain point dans le temps afin de réaliser un comportement (Gendolla & Wright, sous presse) et il concerne l'intensité et la persistance des comportements. A partir de cette définition, nous pouvons extraire que l’effort mental correspond à la mobilisation de l'énergie au service d'objectifs cognitifs, pour mener à bien une tâche mentale. Selon Hockey (1997), l'effort est volontaire, car c'est quelque chose qui est vécu comme aversif.

Donc les personnes peuvent déterminer et ajuster leur niveau d'effort.

La mobilisation de ressources peut être objectivement évaluée par des mesures physiologiques telles que la réactivité cardiovasculaire et même l’activité électrodermale.

La réactivité cardiovasculaire se réfère aux changements dans le système cardiovasculaire pendant la transition d'une phase d'inactivité vers une phase d'activité. La pertinence de mesures de la réactivité cardiovasculaire pour évaluer l’effort réside dans les caractéristiques spécifiques du système cardiovasculaire. Cette relation entre l'effort et l'activité cardiovasculaire n'est pas seulement vrai pour le domaine de l'activité physique, mais aussi pour des exigences cognitives. Selon la théorie d’active coping (Obrist, 1976, 1981), l'activité du système cardiovasculaire est proportionnelle à la demande qui est faite à l'organisme, soit une demande physique, soit une demande mentale / cognitif (bien que dans ce dernier cas, la demande métabolique est habituellement moins importante). Ce phénomène de proportionnalité entre demande et réactivité cardiovasculaire est expliqué en se basant sur l'idée que le corps assure ainsi l'apport sanguin nécessaire aux organes sollicités.

La liste des paramètres cardiaques et vasculaires ci-dessous présente seulement les paramètres qui sont théoriquement et empiriquement importants pour le présent travail (Levick, 2003; Papillo & Shapiro, 1990):

- la pression artérielle systolique (PAS) est la pression maximale dans l'aorte présente pendant l'éjection ventriculaire, mesurée en millimètres de Mercure (mmHg; normalement autour de 120 mmHg au repos) ;

- la pression artérielle diastolique (PAD) est la pression minimale dans l'aorte pendant la phase de diastole, mesurée en mmHg (normalement autour de 80 mmHg au repos);

- la fréquence cardiaque (FC), mesurée en nombre de battements par minute (bpm; normalement autour de 60-80 bpm au repos).

Les situations d'active coping, qui correspondent à des contextes de mobilisation de l'effort, activent plus fortement les voies sympathiques β-adrénergiques qui ont une influence sur des paramètres cardiaques comme la pression artérielle systolique ou le rythme cardiaque.

Concernant le système électrodermal, celui-ci est directement influencé par le système sympathique, mais il y a moins d’évidences consistantes pour lier les réponses électrodermales à la mobilisation de ressources. Il semble parfois répondre durant la mobilisation des ressources (p.ex., Dawson, Schell, &

Filion, 2000; Greene, Kille, & Hogan, 1979; Pecchinenda & Smith, 1996; Stennett, 1957), mais ces réponses électrodermales sont en général faiblement corrélées avec l'activité cardiovasculaire (pour des exceptions voir Gendolla & Richter, 2005).

À partir de la discussion présentée ci-dessus, nous pouvons conclure que la réactivité cardiovasculaire médié par le systhéme sympathique – en particulier la PAS – démontre notre mobilisation de ressources pour faire face aux demandes d’une façon active. Ainsi, le programme de recherche de cette thèse repose sur des mesures physiologiques – à savoir la PAS – comme une méthode objective d'évaluation de l'effort et donc de l'intensité du comportement.

L’évaluation de l'effort par le biais de paramètres physiologiques a des avantages par rapport à l'auto-rapport. Avec les indices physiologiques il n'y a pas de distorsion due à un comportement d'auto-protection ou de «désirabilité sociale». Réponses d'une manière socialement désirable ou d'auto-défense se produisent principalement dans les tâches difficiles et qui sont personnellement importantes. Ces réponses expriment la façon dont les individus envisagent les obstacles liés à la tâche ou à une stratégie pour faire face à l'échec attendu (Pyszczynski & Greenberg, 1983; Rhodewalt & Fairfield, 1991 ). Donc, l’utilisation d’un questionnaire pour mesurer l'humeur peut être difficile et pas fiable, et le même peut advenir si les méthodes d'enquête sont utilisées pour mesurer l'effort.

En se basant sur la loi motivationnelle de la difficulté de Ach (1935) qui stipule que, dans un but de conservation de l'énergie, l'organisme mobilise ses ressources proportionnellement à la demande d'une situation, Brehm (p.ex., Brehm & Self, 1989) a proposé la Théorie de l’intensité de la motivation: une théorie distinguant l'intensité de la motivation à un instant précis (c'est-à-dire l'effort mobilisé à ce moment) de ce qu'il a appelé la motivation potentielle représentant l'effort maximal justifié par la situation.

La magnitude de la motivation potentielle peut être influencée par les besoins, la valeur des conséquences et la probabilité perçue d’obtenir ce que l’on souhaite à travers une action. Ainsi les

auteurs proposent que l’effort investi à un moment donné dans une action va être proportionnel à la difficulté de cette action jusqu’au point où l’effort maximal justifié est atteint, soit parce que l’action est beaucoup trop difficile, autrement dit impossible, soit parce que les besoins de l’individu et/ou les conséquences de l’action ne justifient plus un effort aussi important - selon un principe d'économie des ressources.

En se basant sur l’approche d’Obrist (1981), à savoir l’utilisation de mesures cardiovasculaires comme mesure de l’effort investi, un grand nombre d’études initiées et principalement menées par R.A.

Wright et ses collaborateurs ont apporté un support empirique solide à la théorie de l’intensité de la motivation (pour des revues voir Wright, 1996 ; Wright & Kirby, 2001). Il a ainsi été démontré que l’intensité de l’effort telle que postulée par Brehm (p.ex., Brehm & Self, 1989) était reflétée par l’activité cardiovasculaire, principalement par la pression artérielle systolique et plus rarement par la pression artérielle diastolique et le rythme cardiaque. Dans des tâches à difficulté fixée, la réactivité cardiovasculaire est basse quand la tâche est facile, sensiblement plus forte lorsque la tâche est difficile et à nouveau basse lorsque la tâche est très difficile voire impossible, montrant un désengagement des participants (p.ex., Wright, 1984 ; Wright, Brehm, Crutcher, Evans, & Jones, 1990).

Le « Mood-Behavior Model » (MBM) est un cadre complet qui intègre harmonieusement les recherches antérieures.

En intégrant l'approche de l'active coping (Obrist, 1981) et la théorie de l'intensité de la motivation (Brehm & Self, 1989), Wright (1996) a démontré que l'intensité de l'effort peut être mesurée par la réactivité cardiovasculaire, ce qui confère à ce modèle un aspect très objectif et pratique pour mesurer la motivation du comportement: la mobilisation de l’effort.

Le MBM suggère que l’humeur en soi (par opposition à une émotion) n’a pas d’implications motivationnelles spécifiques et stables, mais qu’elle peut influencer le comportement via deux processus – l’impact informationnel et l’impact directif de l’humeur – qui peuvent agir indépendamment l’un de l’autre ou simultanément (Gendolla, 2000).

L'impact directif de l'humeur se réfère la poursuite de motivation hédonique, via l’initiation et la direction du comportement. Cet impact est censé avoir un effet sur les préférences comportementales et les intérêts dans des situations de choix. La force de l’impact directif est déterminée conjointement par la force du motif hédonique d’une personne et par l’instrumentalité d’un comportement pour satisfaire ce motif. Le MBM suggère ainsi que la force de l’impact directif dépend plutôt des variables contextuelles que de la valence de l’humeur elle-même, dans la mesure où le motif hédonique est censé être déterminé par l’intensité de l’humeur, par la saillance de l’humeur ainsi que par le contexte situationnel.

Autrement dit, le modèle suggère qu’une humeur positive peut entraîner l’individu à avoir un comportement visant à maintenir l’affect actuel positif et aussi qu’une humeur négative peut déclencher un comportement visant à réguler l’affect actuel négatif.

L’impact informationnel de l’humeur concerne les effets de congruence de l'humeur sur les jugements et évaluations liés au comportement et postule que l’humeur est une forme d’information qui est intégrée à d’autres informations au moment de faire un jugement par rapport à un comportement.

Ainsi, le modèle prédit qu’une évaluation sera plus positive (voire plus optimiste) dans le cas d’une humeur positive et plus négative (voire plus pessimiste) dans le cas d’une humeur négative. La force de l'impact informationnel de l'humeur dépend de la pondération effective de l'humeur et de l'étendue des associations amorcées par l'humeur. En général, les humeurs ont une valeur diagnostique plus importante dans des jugements évaluatifs (p.ex., "Dans quelle mesure suis-je capable de réaliser cette tâche? ") plutôt que dans des jugements non-évaluatifs (p.ex., "Combien d'items dois-je mémoriser? "), et les associations amorcées par l'humeur sont spécialement susceptibles d'être activées dans des états d'humeur spécifiques, lorsque les humeurs sont des résidus d'émotions spécifiques. De plus, l'influence de l'humeur sur le jugement dépend des autres informations disponibles, déterminant le poids relatif de l'humeur. L’impact informationnel de l’humeur est censé d’avoir un effet  sur l’intensité et la persistance du comportement, car il est prédit que l’humeur peut influencer la mobilisation de l’effort pour atteindre un but via des évaluations et des jugements congruents à l’humeur. C’est sur ce dernier type d’influence que

Ainsi, le modèle prédit qu’une évaluation sera plus positive (voire plus optimiste) dans le cas d’une humeur positive et plus négative (voire plus pessimiste) dans le cas d’une humeur négative. La force de l'impact informationnel de l'humeur dépend de la pondération effective de l'humeur et de l'étendue des associations amorcées par l'humeur. En général, les humeurs ont une valeur diagnostique plus importante dans des jugements évaluatifs (p.ex., "Dans quelle mesure suis-je capable de réaliser cette tâche? ") plutôt que dans des jugements non-évaluatifs (p.ex., "Combien d'items dois-je mémoriser? "), et les associations amorcées par l'humeur sont spécialement susceptibles d'être activées dans des états d'humeur spécifiques, lorsque les humeurs sont des résidus d'émotions spécifiques. De plus, l'influence de l'humeur sur le jugement dépend des autres informations disponibles, déterminant le poids relatif de l'humeur. L’impact informationnel de l’humeur est censé d’avoir un effet  sur l’intensité et la persistance du comportement, car il est prédit que l’humeur peut influencer la mobilisation de l’effort pour atteindre un but via des évaluations et des jugements congruents à l’humeur. C’est sur ce dernier type d’influence que