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DISCUSSION GENERALE, CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

6.2. Conclusion générale et perspectives

Face à des enjeux environnementaux renforcés (changement climatique, dégradation de sol et de la qualité de l’eau) un contexte politique et réglementaire contraignant, à une très forte volatilité des prix et une augmentation des coûts de production, il convient de sélectionner les variétés à haut rendement et résilientes aux stress hydriques pour une production durable. Le changement climatique a fait ressortir l’importance de développer des nouvelles variétés capables de s’adapter aux conditions extrêmes d’environnement induisant par temps normal à une perte totale de la production.

Cette thèse a proposé comment améliorer la productivité de variétés de maïs cultivés en RDC en prévision des perturbations climatiques menaçantes. L’évaluation et le phénotypage des variétés tolérantes aux stress hydriques a pu déterminer l’usage des variétés de maïs cultivées en RDC pendant des périodes affectées par des perturbations sévères.

Il existe trois groupes de maïs cultivés en savane du sud ouest de la RDC. Le premier groupe et le deuxième groupe comprennent des variétés prometteuses, avec des rendements de plus de 5 t / ha pour une période de d’intervalle de floraison plus courte (0 à 3 jours). Le troisième groupe comprend les variétés de QPM autres que Mudishi1 et Mudishi3. Celle-ci étaient vulnérables à la sécheresse, avec des rendements inférieur à 5t / ha pour une plus longue période d’intervalle de floraison (> 3 jours). Les résultats sur le rendement en grains sont très dépendants du paramètre d'intervalle de floraison parce que l’environnement sec augmente le temps entre la floraison mâle et femelle.

L’intervalle entre la floraison mâle et femelle a permis l'identification des variétés de maïs sensibles et non sensibles à la sécheresse. Dans des conditions de sécheresse, les cultivars sensibles ont une longue période d’intervalle de floraison (IFM) avec des effets néfastes sur le rendement en grains, tandis qu'une courte période d’IFM est corrélée avec la tolérance à la sécheresse.

L’analyse et l’interprétation des données des réponses variétales vis-à-vis de variation des régimes hydriques indiquent aussi des différents mécanismes d'adaptation. Le déficit hydrique accentué au début de la floraison influence la croissance des plantes ainsi que le développement des organes de reproduction. La variété Mus1 semblait être plus adaptée à la variation de la disponibilité de l'eau dans le sol. Les variétés performantes apparentées à Mus1 pourront soutenir leur croissance et leur productivité dans les régions où les précipitations sont faibles ou irrégulières. Contrairement aux autres variétés riches en acides aminés testées au cours de notre étude, les variétés QPM (Mudishi1 et Mudishi3) cultivées dans la savane du sud-ouest de la RDC ont semblé être moins vulnérables aux effets du stress hydrique modéré qui se produit au cours du cycle de croissance des plantes.

Nos résultats ont révélé que les génotypes ayant les hautes valeurs de STI, MP et MGP et les faibles valeurs de SSI et TOL sont les meilleurs sous toutes les conditions hydriques. L’indice MGP sera recommandé pour les généticiens intéressés par la performance relative, puisque l'intensité du stress hydrique peut varier en gravité dans le domaine selon les années, tandis que le PM sera utilisé comme un test de résistance pour les cultivars dans des conditions de stress modérés. La SSI sera préconisée comme indicateur très efficace pour les céréales lorsque le stress est sévère, tandis que le MP, GMP et STI seront proposées lorsque le stress est moins sévère.

Dans ce présent travail, la croissance et le développement de la plante de maïs ont varié d'une saison à l'autre. La variété Mudishi1a tendance à simuler un plus grand indice de surface foliaire par rapport à la variété Mudishi3 qui semble stabiliser son développement et sa production en toute saison. Les différences de paramètres tels que l'indice de surface foliaire maximal (k), le taux de croissance (b) et le taux de sénescence (a) s'expliquent par la diversité variétale, basée sur la tolérance à la sécheresse. Les différences significatives entre l'indice de surface foliaire simulé et observé peuvent être attribuées aux facteurs de stress qui n'a pas été pris en considération dans les équations.

Sur base des résultats de la présente étude et d'autres rapports, les producteurs de maïs devraient utiliser des variétés de maïs à qualité protéique tolérant la sécheresse et adaptées aux conditions de croissance locales.

Les résultats de ces quatre études ont ainsi démontré la faisabilité d’utilisation des phénotypes comme moyen efficient pour évaluer la vulnérabilité des cultivars de maïs face aux stress hydriques dans la savane du sud ouest de la RDC. De plus, le fait que dans ce lot des génotypes, certains d’entre eux, à adaptation spécifique, aient été observés ainsi que la possibilité d’adaptation générale pour d’autres, rassure sur les capacités de ces génotypes à valoriser les différentes saisons culturales. L’aptitude de ces génotypes à conserver et/ou améliorer leur performance tant pour le rendement, la résistance ou tolérance aux stress hydriques et la qualité de grains par rapport aux meilleures techniques culturales de gestion intégrée de la fertilité et aux meilleurs moments de semis (semis moyen et tardif) est un des principaux facteurs de la réussite de l’agriculture de précision et résiliente.

Néanmoins, certaines recherches devraient soit continuer ou soit être initiées pour compléter les résultats actuels et de ce fait développer d’autres techniques d’évaluation comme le potentiel hydrique, teneur en solutés et hormonale à mettre à la disposition tant des chercheurs qui devront anticiper et élucider les phénomènes anciens ou nouveaux qui peuvent survenir. C’est ainsi que compte tenu des effets imprévisibles dus au changement climatique, certains phénomènes qui ne sont pas importants aujourd’hui peuvent remettre en cause les performances de ces génotypes au fil de temps.

En outre, les études ultérieures devraient évaluer la possibilité d’évaluer ces génotypes sous d’autres systèmes de production comme l’effet de la rotation et des engrais verts, l’irrigation et les autres aspects de fertilisation (dose, méthode et moment d’application, les engrais foliaires). On devrait notamment évaluer le comportement de ces génotypes sur des sols variés comme les sols acides, hydro-morphes et salins des marais. Egalement, les études sur l’influence de la sécheresse devraient être entreprises pour évaluer le niveau de tolérance sur la sécheresse.

Cependant, nous estimons qu’en pratique, l’utilisation des techniques modèles mathématiques d’agriculture de précision vis-à-vis des stress hydriques, convient bien aux chercheurs et améliorateurs avisés, tandis que, pour les producteurs ils peuvent se heurter à un problème de calcul et prédiction. Dans cette optique, nous avons estimé qu’il était important d’étudier la

faisabilité d’utiliser les mesures directes (paramètres observables) pour les producteurs dans des zones où se pose réellement le problème de sécheresse de pleine saison de culture.

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