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Chapitre VIII : Disposer le mort

I. Choisir les morts : le recrutement funéraire

I.3. Conclusion

Malgré le handicap que constituent les biais énoncés pour chaque site et qui doivent être cumulés avec les autres (taphonomie, pratiques...), une approche globale augmentée d’études de dé-tail mettent en évidence quelques constantes que nous pensons être signiicatives. La première d’entre elles, la plus manifeste aussi, se retrouve à l’échelle globale comme à celle de chaque site individuel-lement : il s’agit de l’absence presque totale de nouveau-nés et d’enfants âgés de moins d’un an, la classe 0 mentionnée tout au long du texte. Aucune cité, pas même Copan ou Altun Ha dont la qualité de fouille atténue grandement le biais archéologique, ne dépasse le seuil de 44 ‰ là où la borne infé-rieure de la fourchette attendue est de 188 ‰.

Rebecca Storey, qui a travaillé sur le corpus considérable de Copan, a fait un commentaire très intéressant dans le cadre de cette discussion au sujet du Groupe résidentiel 9N-8. Elle a remar-qué une mortalité relativement élevée des sujets de classe 1 – 4, mortalité qui diminue à mesure que l’on avance dans les classes d’âge (Storey 1992). En réalité, cette tendance est naturelle : la mortalité infantile atteint son seuil critique dans les quatre premières années de vie puis diminue constamment jusqu’à la classe 15 – 19, où elle reprend peu à peu. Or, nous pouvons afirmer que l’observation de Storey est également valable pour Altun Ha et plus encore Uaxactun, qui sont parmi les sites dont la mortalité est la plus proche des intervalles attendus. Ces sites sont aussi les mieux fouillés, en termes d’intensité comme de méthode : il se pourrait donc que la sélection des défunts dans les espaces rési-dentiels soit légèrement moins intense qu’il n’y paraît au premier abord, et qu’il s’agisse en fait d’un problème de distribution dans l’espace.

L’exclusion de la classe 0, en revanche, n’est pas issue des biais de fouille. Elle est le résultat d’un véritable critère de sélection, culturellement déini. Ce sont les motivations derrière cette ab-sence qui nous échappent, et ce constat débouche inévitablement sur la question suivante : quel est le statut du nouveau-né dans la société maya ? Les études sur le sujet sont loin d’être légion ; rares sont

rissons et jeunes enfants (Lally et Moore 2011). On peut sans doute voir là l’empreinte inconsciente de ces représentations iconographiques, marquantes pour l’œil moderne, montrant l’offrande de nou-veau-nés défunts à des puissances surnaturelles. Le rite particulier qu’est le sacrii ce humain n’est pourtant guère économique en termes de population, si l’on considère que les enfants sont les adultes de demain. De plus, rien sur ces représentations n’indique clairement que ces bébés aient été rituel-lement mis à mort : le sacrii ce n’y est pas plus démontrable que dans les contextes résidentiels de Teotihuacan. Le fait que l’enfant ait un statut particulier, capable d’infuser d’un pouvoir quelconque le lieu où il est déposé (Ardren 2011; Kamp 2001; Márquez Morfín 2010), ne signii e absolument pas qu’on ait activement cherché à les mettre à mort en-dehors de quelques circonstances particulières (cf. López Luján et al. 2010). En revanche, on a pu les inhumer en un lieu particulier, ce qui explique-rait pourquoi l’archéologie a tant de mal à les détecter.

Eni n, concernant le léger déséquilibre hommes / femmes qui se manifeste également sur tous les sites, il n’y a pas grand-chose à en dire. En effet, quel que soit le site, le taux d’indétermination est tel qu’on peut imaginer n’importe quelle combinaison : peut-être les hommes sont-ils largement majoritaires, peut-être que non. Il est assez remarquable que, mis à part Seibal et Tikal, l’écart entre les deux populations se joue en général à moins de 5 %. La stabilité des effectifs nous incite à penser qu’en réalité, les femmes ne sont pas aussi exclues du système funéraire qu’on peut parfois le penser.

Elles sont rares dans les contextes monumentaux, c’est un fait, mais dans les contextes résidentiels, un squelette non identii é a autant de chances d’être masculin que féminin. Il faut donc se garder d’associer l’organisation a priori androcentrée de la société maya et les pratiques funéraires, car des mécanismes plus subtils y sont sans nul doute à l’œuvre.

la nature du dispositif funéraire, dont nous discuterons plus loin, deux paramètres sont assez systé-matiquement enregistrés par les archéologues : la position et l’orientation des défunts. L’orientation du corps peut revêtir un sens particulier dans certaines cultures : elle peut reléter des croyances sur le devenir des morts et la structure de l’au-delà, à l’image de l’orientation face à l’est des défunts chrétiens ou vers la Mecque des musulmans, mais aussi les circonstances de la mort, ou d’autres pa-ramètres encore plus dificiles à appréhender (Binford 1971; Carr 1995). Pour étudier ce paramètre, nous disposons de 960 individus au total, soit environ 61 % de notre corpus. Au sein de cet échan-tillon, aucune constante globale ne semble se dessiner exceptée une dominante de l’axe nord-sud qui n’est jamais totalement absent, mais on observe en revanche une forme d’identité locale pour certains des sites considérés.

A. Comparaison inter-sites

Ces « identités » prennent la forme de tendances majoritaires dans les orientations, parfois accompagnées de tendances minoritaires plus ou moins afirmées. Tikal, Naachtun et Palenque af-ichent ainsi une très nette préférence pour l’orientation nord-sud. La variabilité est très faible sur ces deux derniers sites, mis à part quelques rares inversions dans l’orientation de certains sujets. A Altun Ha, deux tendances majoritaires (est-ouest et sud-nord) se dégagent clairement, mais aucune des autres orientations possibles n’est inexistante et certaines constituent très manifestement des ten-dances secondaires ou des variations sur un même thème (nord-sud et ouest-est).

La igure VIII.22 rassemble deux aspects : l’existence de normes dominantes, mais aussi la variabilité relativement à ces normes. On peut néanmoins se demander dans quelle mesure ces para-mètres sont liés : il existe une évidente similarité entre des sites comme Naachtun et Palenque, qui partagent une préférence certaine pour une orientation particulière, mais il ne semble pas possible de dégager une véritable cohérence de sites comme Copàn, Altun Ha ou Altar de Sacriicios. Le recours à une analyse factorielle des correspondances n’aide pas beaucoup plus : si le test du Khi-deux sug-gère bien un lien entre site et orientation, avec une p-value inférieure à 0,0001 pour un alpha de 0,01, le graphique issu de l’AFC n’est pas très lisible et ne souligne aucun phénomène clair. Toutefois, si l’on pousse les manipulations jusqu’à effectuer une classiication ascendante hiérarchique (destinée à

E-O N-S NE-SO NO-SE O-E S-N SE-NO SO-NE

Tableau VIII.2. Tableau de contingence des orientations en fonction du site étudié.

EO NS NESO NOSE OE SN SENO SONE

Fig.VIII.22. Représentation graphique des orientations en fonction du site, expression en pour-centages. La dimension des carrés est proportionnelle au nombre d’individus et indique la préva-lence d’une orientation par rapport à une autre. Le nombre de carrés par ligne donne une idée de la variabilité sur chaque site. Ainsi, Altun Ha est le site qui présente le plus d’orientations différentes (8) tandis que Palenque est le plus constant (2). Calakmul est inclus à titre indicatif, mais le nombre de sépultures ne permet pas de le considérer comme iable.

statistiquement très faible), et surtout le duo Altun Ha – Caracol pour l’est de l’aire maya. Toutefois, des anomalies persistent : Cancuen, Copàn et Palenque s’associent à la triade de Tikal tandis qu’Al-tar de Sacriicios et Seibal semblent plus proches des sites du nord. Selon nous, il existe plusieurs explications. Naturellement, la qualité et la façon dont les données sont traitées doivent être prises en compte. Il peut s’agir d’un résultat en partie issu de biais. Mais si l’on met temporairement de côté l’erreur humaine, une autre possibilité mérite d’être envisagée : celle du lien politique. On ne peut exclure que les afinités entre cités, partiellement résumées par Martin et Grube (2008, 21; cf.

Fig. VIII.24), aient en partie inlué sur la circulation des populations et, peut-être, des idées dans les Basses Terres. Une période de conlit ne favorise pas les relations lorissantes, tandis qu’une alliance facilite certainement le commerce par la même occasion, augmentant ainsi la perméabilité des dif-férentes cités. Hélas, le graphique n’établit pas de liens qui puissent nous aiguiller : les groupements de la igure VIII.23 ne correspondent pas au graphique VIII.24, à l’exception de la paire Tikal / Uaxactun, à laquelle on peut sans doute ajouter Naachtun, et très éventuellement la grande connexion Palenque / Copan. Cependant, le graphique en question ne comprend pas tous les sites, et ne concerne en aucun cas les gens du commun. La discussion demeure donc ouverte et, dans l’attente d’un appro-fondissement, nous passerons à une échelle plus locale.

La igure VIII.23 montre qu’Altun Ha et Caracol (groupe vert sur la carte) favorisent dans une égale proportion les alignements sur les axes cardinaux principaux. Il en résulte une assez forte variabilité, aucune de ces orientations ne prenant véritablement le pas sur les autres ; leur association au sein d’un même groupe vient de la présence importante de sujets orientés sud-nord, manifestement assez caractéristique de la côte est. Les sites du groupe bleu marquent tous une tendance vers l’orien-tation est-ouest. Elle est plus marquée à Rio Bec, qui constitue un sous-groupe à lui seul. Toutefois, le groupe bleu n’est pas fermement ancré à cette orientation dominante, et la variabilité demeure importante. Enin, les sites du groupe rouge favorisent l’orientation nord-sud. Le sous-groupe Tikal – Naachtun – Palenque représente la forme « pure et dure » de cette normalisation, tandis que Copàn, Cancuen et Uaxactun sont un peu plus lâches à cet égard.

On peut pousser le raisonnement à l’extrême en supposant que les groupements générés par la CAH ne représentent pas que des afinités en termes d’orientation, mais aussi le degré d’ingérence

Fig.VIII.23. A. Classiication as-cendante hiérarchique des différents sites constituant l’étude et distribu-tion géographique des résultats. L’ob-servation la plus signiicative est sans doute le regroupement des sites

béli-B. Détail des orientations dominantes / secondaires par site (expression en pourcentages). Si la dis-tribution en trois groupes demeure valide, certains sites présentent une variabilité nettement plus importante que d’autres. Ainsi, bien que la CAH intègre Copan au groupe rouge, l’orientation sud-nord caractéristique des sites de la côte est y représente une part non négligeable des cas : il sufirait de quelques inhumations supplémentaires pour le faire basculer dans le groupe vert. ATTENTION, les effectifs ayant servi de base pour établir ces pourcentages sont ceux du tableau V.1. Autrement dit, il est évident que les données issues d’Altun Ha sont nettement plus solides que celles de

Ca-effet quel degré de coercition les dirigeants de chaque cité exerçaient dans les unités résidentielles.

Etaient-ils capables d’imposer une norme funéraire ? C’est l’une des questions qui se posent au re-gard des résultats. Comment se fait-il que certains sites obéissent presque uniformément à une règle tandis que d’autres font preuve d’un libéralisme total ? Qui détermine la structure du rite funéraire ? Il est possible que les instances sociales aient détenu un pouvoir de coercition plus fort à Tikal ou à Palenque qu’à Altun Ha ou Seibal. Une autre possibilité réside dans les « effets de mode ». En effet, si l’on considère que les rites funéraires des élites supérieures étaient en partie publics, il peut avoir été de bon ton de se faire inhumer de la même manière dans les strates inférieures. Ne négligeons pas le besoin d’imitation : il peut, à lui seul, avoir sufi à imprimer des tendances parmi les masses plus sûrement que toute forme de contrainte.

L’origine des gens pourrait également être un facteur, et il mérite toute notre attention. Si l’on observe attentivement la igure VIII.23B, on remarque que les sites qui manifestent la plus grande variabilité sont ceux du sud : Altar de Sacriicios, Cancuen, Copan. Ces trois sites ont pour caracté-ristique commune de se situer à des points de passage importants. Altar de Sacriicios est une enclave

Fig.VIII.24. Graphique relationnel de quelques-unes des cités de l’aire maya. Ces relations se font évi-demment surtout d’élite à élite, excepté pour les conlits qui ont pu impliquer les populations. Les cercles pointillés indiquent des entités dont l’emplacement ou l’existence sont incertains. Tiré de Martin et Grube 2008, 21.

rite funéraire des gens du commun.

Un fait pourrait, en apparence, aller contre cette idée. Une étude approfondie menée à Copàn par Miller a permis de tester le caractère local ou non d’une partie de la collection osseuse du site grâce aux isotopes de strontium (Miller 2015). Le recoupement avec notre base de données montre que les sujets déterminés comme étant d’origine lointaine ne sont pas orientés différemment des autres, même en considérant la variabilité relativement importante sur le site. Toutefois, selon nous, cela ne sufit pas à écarter complètement l’hypothèse précédente. En effet, le strontium n’a rien d’une méthode miracle. S’il permet de détecter des mouvements au cours de la vie, il ne détermine pas exactement l’origine des individus. Qui plus est, les pratiques culturelles (funéraires comprises) peu-vent se perpétuer de génération en génération. Les enfants d’un migrant peupeu-vent reproduire le mode d’inhumation parental, par habitude ou par besoin identitaire, et livrer un signal local au strontium puisqu’ils seront nés et auront vécu sur place. Sur ce point également, le débat demeure donc en sus-pens.

B. Site par site

Il y a bien d’autres paramètres à prendre en compte, mais leur maniement se heurte à des dif-icultés supplémentaires. L’existence de traditions locales, suggérée par les chiffres et déjà évoquée dans une large mesure par Welsh (1988), nous interdit de combiner certains aspects à l’échelle des Basses Terres. Il est pourtant indispensable les croiser, au cas où des tendances discrètes, impercep-tibles à une résolution analytique moindre, se cacheraient parmi les données. Dans la section qui suit, nous avons testé le paramètre d’orientation avec les suivants :

• La localisation des sépultures par rapport aux axes principaux. Nous avons déjà évoqué l’im-portance relative de l’axe principal des structures dans la perception de l’espace par les anciens mayas. Au regard de cet aspect culturel particulier, une étude croisée entre orientation et localisa-tion semble justiiée.

• Le sexe et / ou l’âge des sujets. Pour les classes d’âge, les immatures ont été regroupés jusqu’à la catégorie des 10 – 14 ans pour permettre certains tests statistiques. A partir de 15 – 19 ans, nous

pide que les sociétés modernes (Kamp 2001), tout en permettant la manipulation d’effectifs plus pertinents. La déinition de l’enfance mériterait une thèse entière à elle seule, mais ce n’est pas notre propos ici.

• La chronologie. Des évolutions diachroniques peuvent exister, aussi le temps est-il un facteur important. Nous sommes toutefois largement limité par le faible nombre de sépultures antérieures au Classique Récent.

Comme précédemment, les tables de données et les éventuels graphiques n’ont pas été inclus dans le corps du texte mais rassemblés en in de section. La mise en page, déjà dense par ailleurs, souffri-rait par trop de l’accumulation de chiffres dont la lecture immédiate n’est pas forcément nécessaire.

Les sites aux effectifs trop réduits (Calakmul, Kohunlich, Rio Bec, cf. tableau VIII.1) ont été exclus d’ofice.

Altun Ha

Pour Altun Ha (tableau VIII.3), aucun lien ne se dégage entre orientation et localisation des individus, mais cette étude ne porte que sur 160 sujets, soit 34 % de l’effectif global du site. Les résul-tats livrés par le paramètre d’âge souffrent des mêmes problèmes. Mais indépendamment de ceux-ci, les résultats sont plus marqués : les pratiques locales d’Altun Ha n’établissent strictement aucun lien entre l’âge des sujets et une orientation particulière. Abstraction faite de l’absence de valeurs signii -catives, le risque de rejet de l’hypothèse nulle serait de 19,27 % sur un test du Khi-deux. D’ailleurs, la simple observation des données conirme sans l’ombre d’un doute l’absence de lien entre l’âge des sujets et leur orientation, qui varie en dépit du bon sens. Ce calcul concerne 296 sujets, soit 63 % de l’effectif total. On obtient des résultats similaires pour le sexe, avec un risque de rejet de H0 alors qu’elle est vraie égal à 9,98 %, voire plus étant donné le problème constant des effectifs théoriques.

Concernant le facteur temporel, aucune variation diachronique n’apparaît. On remarquera ce-pendant le poids considérable des sujets du Classique récent, qui représentent 209 des 280 retenus (et qui eux-mêmes forment 60 % de l’ensemble des sujets du site). Si les fouilles avaient révélé plus de sépultures pour les phases anciennes, une évolution se dessinerait peut-être. En l’état, la distribution des orientations selon la période a un proil remarquablement constant.

est-ouest (sites du groupe bleu de la igure VIII.23).

Les conclusions sont identiques pour l’association orientation / âge, avec cette fois 74 % du corpus local représentés dans le tableau. La dominante est-ouest se maintient, indépendamment de tout critère d’âge.

L’emploi du paramètre qu’est le sexe des individus fait chuter les effectifs à 58 sujets, soit 40 % du corpus d’origine. On constate une fois encore que l’orientation fait i des différences sexuelles : la dominante demeure est-ouest.

Le facteur chronologique est plus intéressant, quoique de manipulation délicate. Comme tou-jours en zone maya, les effectifs pour les phases d’occupation les plus anciennes sont très faibles : 17 sujets pour le Préclassique, 19 pour le Classique ancien. Au total, le tableau rassemble 74 % du corpus d’origine ; au sein de ce pourcentage, l’écrasante majorité des sujets appartient au Classique récent et dans une moindre mesure au Classique terminal. La quasi-absence de sujets orientés est-ouest durant les étapes anciennes d’Altar de Sacriicios est tout à fait remarquable, à condition d’admettre que les quelques sépultures mises au jour soient représentatives de quoi que ce soit (ce qui est discutable). En supposant que la tendance à l’inhumation est-ouest soit effectivement apparue au cours du Préclas-sique récent, pour être massivement adoptée au ClasPréclas-sique récent et maintenue jusqu’au PostclasPréclas-sique, on peut se demander une fois encore quel type d’autorité ou de mécanisme social aura été en mesure de formaliser les pratiques funéraires. La prédominance de l’axe est-ouest s’observe aussi bien en contexte résidentiel que dans les espaces monumentaux, pour toutes les composantes de la société, ce qui trahit une idéologie commune qui transcende à la fois les différences verticales (statutaires) et horizontales (biologiques, comme le montrent les observations précédentes).

Si l’origine de cette évolution ne saurait être extrapolée trop loin, il est important de signaler que les fouilles effectuées à Altar de Sacriicios ont montré des changements de population vers la in du Préclassique, avec l’arrivée de colons de langue supposée maya – les précédents occupants étaient, eux, de langue mixe-zoque (Sharer et Traxler 2005, 407). Ces nouveaux arrivants ont pu amener leurs propres coutumes avec eux, prenant peu à peu le pas sur les pratiques d’origine jusqu’à devenir la norme.

Il n’y a guère de commentaires à faire au sujet de l’orientation des individus à Cancuen (ta-bleau VIII.5). La dominante nord-sud, talonnée de près par l’est-ouest, ne semble remise en cause ni par la localisation, ni par l’âge, ni par le sexe. Tout comme à Altar de Sacriicios, la tendance concerne toutes les catégories de la population, des espaces résidentiels aux ensembles monumentaux. Nous ne

Il n’y a guère de commentaires à faire au sujet de l’orientation des individus à Cancuen (ta-bleau VIII.5). La dominante nord-sud, talonnée de près par l’est-ouest, ne semble remise en cause ni par la localisation, ni par l’âge, ni par le sexe. Tout comme à Altar de Sacriicios, la tendance concerne toutes les catégories de la population, des espaces résidentiels aux ensembles monumentaux. Nous ne