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2.4 Perspective disciplinaire et cadre de référence

2.4.2 Concepts centraux selon la philosophie humaniste de Watson (2008b,

Cette vision renvoie à la nature de l’environnement qui correspond aux réalités qui s’influencent mutuellement et représente autant toutes les forces de l’univers que

l’environnement immédiat de la personne, tout en préservant la dignité, l’intégralité et l’intégrité humaines. L’environnement réfère à la perception, la subjectivité, la spiritualité et fait appel à la politique, à l’éducation, au milieu de vie et à l’univers de la personne (CGIPN). Le contexte est en interrelation continue et mutuelle avec la personne. Les personnes doivent s’ajuster aux différentes forces politiques, sociales, économiques et technologiques qui influencent constamment leur environnement externe, en plus de vivre plusieurs changements organisationnels susceptibles d’altérer les modes de pratique en gestion, ce qui peut engendrer une dissonance entre leurs valeurs personnelles et professionnelles ainsi qu’une pression énorme provenant des décisions bureaucratiques du gouvernement.

2.4.2.2 Vision de la personne

Pour Watson (2008a, 2008b), la personne correspond à un « être-dans-le-monde ». Ainsi, la personne humaine (le CGIPN) s’avère un être unique qui perçoit, vit des expériences et est en continuité dans le temps et l’espace. Il s’agit d’un tout, d’un ensemble indivisible, unique et en devenir, agissant avec ses choix, ses valeurs et ses croyances, ce qui lui procure un potentiel illimité. L’« être-dans-le-monde » se définit comme ayant un corps-âme-esprit indissociable. Pour Watson (1988, 2008a, 2008b), l’âme est reliée à un degré de conscience plus élevé, à une force intérieure et au pouvoir qui permet à la personne d’accéder pleinement aux expériences intuitives en transcendant le moment présent afin de s’actualiser. L’esprit correspond aux dimensions cognitives (émotions, pensée intellectuelle, sentiments) et le corps aux dimensions s physique et physiologique de la personne (Watson, 1988). Ainsi, le cadre supérieur adoptant cette vision de la personne est appelé à reconnaître l’unicité du CGIPN, la réalité subjective de celui-ci et de faire en sorte qu’il puisse se réaliser au sein de l’équipe de gestion. Par conséquent, le CGIPN se place en relation de réciprocité avec les pairs tout en étant en interaction avec son environnement de travail, ce qui lui permet ainsi de promouvoir sa QVT.

2.4.2.3 Vision de la santé

La santé réfère à une démarche dynamique continue et à une expérience subjective (Watson, 2008b), en ce sens que la santé des CGIPN dans le réseau sociosanitaire représente

une valeur intrinsèque à leur QVT. Elle est associée au degré de cohérence entre le soi perçu et le soi vécu. Du même coup, cette harmonie engendre un respect de soi, une connaissance de soi et sa propre autoguérison (Watson, 2008b). Ainsi, la santé correspond aussi à un processus dynamique et continu dans lequel la personne (CGIPN) aspire à un haut niveau d’harmonie corps-âme-esprit qui favorise un bien-être et une QVT et ce, afin de prévenir toute souffrance ou détresse émotionnelle des personnes au sein des organisations sociosanitaires.

2.4.2.4 Vision du soin

Considérant l’absence de processus de «caritas administratif», l’utilisation des facteurs caratifs (FC) issus du Human caring de Watson (2008b, 2012) fut privilégiée dans la présente étude par rapport au processus de caritas clinique (Sitzman & Watson, 2014). Pour cette raison, l’investigateur juge que les FC appraissent plus appropriés pour étudier le phénomène de la QVT car ils peuvent être appliqués en administration des services infirmiers. Pour Watson (2008a, 2012), la nature du soin survient à l’intérieur d’une relation de caring. C’est en portant assistance à ses collègues, au patient, à son personnel que le CGIPN est en mesure d’atteindre une harmonie plus grande de l’esprit, du corps et de l’âme, de façon à promouvoir sa perception de soi, son estime de soi et sa guérison (Watson, 2008b). Le soin se réalise à travers un processus de facteurs caratifs (voir Figure 1, page 36) et une transaction intersubjective de caring (humain-à-humain) (Cara, 2003a, 2003b; Watson, 2005, 2008b, 2012), ce qui permet d’accompagner la personne (CGIPN) à trouver une signification à son existence, à sa dysharmonie et à sa souffrance afin qu’elle puisse améliorer sa QVT. L’expression du caring ne se fait qu’à l’intérieur d’une relation transpersonnelle (Cara, 1997, 2003a, 2003b; Duquette & Cara, 2000; Watson, 1988, 2008b, 2012). En s’inspirant des travaux de Watson, le cadre de niveau supérieur favorise la participation des CGIPN aux décisions, reconnaît le travail bien fait et encourage la créativité tout en favorisant l’esprit d’équipe (Cara, 1997, 1999; Cara et al., 2011; Nyberg, 1998; Sherwood, 2003; Turkel, 2003). Finalement, il nous semble que ceci pourrait éventuellement favoriser le développement et le maintien d’une QVT des CGIPN en plus de les encourager à engendrer un meilleur encadrement clinico-administratif à l’égard du personnel et ainsi assurer une prestation de soins sécuritaires et de qualité à la clientèle.

En outre, cette approche altruiste, humaniste et phénoménologique-existentielle s’inspire principalement de l’ontologie de l’expérience vécue (Cara, 1997, 1999, 2004; Watson, 1999). Elle favorise l’exploration de la compréhension de l’expérience telle que vécue par la personne, l’incitant à exprimer sa propre signification et l’amenant à lui donner un sens (Watson, 2008a, 2008b). En d’autres mots, il s’agit d’un processus humain relationnel qui vise la compréhension d’un phénomène auprès des personnes pour ainsi offrir des solutions à partir de la cocréation de leur signification telle que perçue et vécue par celles-ci (Cara, 1997, 2003a, 2008a, 2008b). Pour plusieurs auteures (Cara, 1997, 1999, 2003a, 2003b; Cara & O’Reilly, 2008; Finfgeld-Connet, 2008; Nyberg, 1998; Watson, 2008a, 2008b, 2009a), la perspective du caring est toujours, à divers degrés, associée à un phénomène relationnel que plusieurs de ces mêmes auteures considèrent comme étant l’essence même de la discipline infirmière. À l’instar de Cara (1997) et de Minnar (2002), les facteurs caratifs (FC) peuvent être appliqués et servir de toile de fond en administration des services infirmiers. En les transposant dans le contexte de l’administration des services infrmiers, ils représentent un idéal moral qui constitue la base d’une relation de caring d’humain-humain entre le CGIPN, son personnel soignant et ses collègues de travail. Pour le CGIPN, il s’agit d’un engagement ancré dans des valeurs humanistes qui implique de sa part, un savoir, un savoir-être et un savoir-faire inhérents à sa fonction (Cara, 2008b). En accord avec Minnar (2002, p. 36), « les attitudes et comportements de caring ne se transmettent pas de génération en génération par les gênes, mais plutôt à travers la mise en place d’une culture administrative empreinte de la philosophie du Human caring au sein de l’équipe de gestion. »

De plus, l’applicabilité des FC (voir Figure 1, p. 36) repose sur le fait que ceux-ci deviennent des points d’ancrage pour guider la pratique en admininistration des services infirmiers de même que pour la prise de décisions au sein de l’organisation. Toutefois, en accord avec Cara (1997), l’investigateur demeure convaincu que les dix FC doivent évoluer vers l’élaboration de « Caritas administratifs », ceux-ci devant servir d’éléments de référence philosophique, théorique et pratique en gestion, tout en tenant compte des postulats du caring, en harmonie avec les fondements de l’administration des services infirmiers.

Figure (2003b) Le caring approch 1 Facteurs ). es trois prem alors que le he pour défi caratifs de miers facteu es sept autre nir et guide la philosop urs caratifs s es constitue r la pratique phie human servent de t nt la base s e infirmière niste de Wa toile de fond scientifique et l’ASI (C atson et tra d philosoph sur laquelle Cara, 2003b, aduits par C ique au Hum e s’appuie c , 2004; Wat Cara man cette tson,

2006b, 2008b). Ainsi, ces facteurs caratifs demeurent une assise solide et très appropriée pour comprendre et explorer le phénomène de la QVT. Watson (1988, 2008b, 2012) et Cara (1997, 1999) privilégient la méthode phénoménologique pour la recherche touchant les différentes sphères de la discipline infirmière dans la mesure où elle aide à décrire et à comprendre la signification en vue d’atteindre l’essence du phénomène à l’étude.