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Question 28 Avez-vous des remarques ?

1.9. Le cadre de référence

1.9.2. Le concept d’inclusion sociale

L’inclusion consiste à « l’action d’inclure quelque chose dans un ensemble »(27).

En sociologie, la notion d’inclusion est différente de la notion d’intégration. Le terme d’intégration est utilisé lorsque qu’un « processus permet à une personne ou à un groupe de personne de se rapprocher et de devenir membre d’un autre groupe plus vaste, par l’adoption de ses valeurs et des normes de son système social ». Il est nécessaire que la personne s’adapte et intègre de nouvelles normes afin de s’ajuster au système ou à la société (28).

9 La mesure des habitudes de vie issu du PPH, qui permet de mesurer la réalisation des habitudes de vie et

d’identifier les situations de handicap rencontrées.

10 Évaluation permettant de déterminer les habitudes de vie prioritaire et la participation sociale. Elle se présente

Alors que l’inclusion est l’inverse. Elle consiste à un effort collectif pour que chacun puisse faire partie du groupe. (28),(29) . Ravaud et Stiker définissent l’inclusion comme une notion dynamique qui « laisse place à un travail d’ajustement, d’accessibilité, de participation sociale ». Contrairement à l’intégration qui prétend « une conformité ou une oppression du groupe qui définit les normes au nom du majoritaire sur le minoritaire » (21).

Le CNLE 11 et le sociologue Niklas Luham utilise la notion d’inclusion sociale afin de caractériser les rapports entre les individus et les systèmes sociaux. Cette notion concerne les secteurs économiques, sociaux, culturels et politique de la société.

D’après une définition de Bach issue de l’ouvrage « Développement humain et handicap et changement sociale » de la revue internationale sur les concepts, les définitions et les applications (21) , « L’inclusion sociale consiste à s’assurer à ce que toutes personnes sont en mesure de participer en tant que membre valorisé, respecté et contributeur de la société. Il s’agit d’un concept normatif (basé sur les valeurs), un moyen d’élever la barre et de comprendre où nous voulons être et comment y arriver ». En se basant sur cette définition, ce concept se compose de 5 dimensions : - La reconnaissance appréciée - Le développement humain - L’engagement et l’implication - La proximité - Et le bien-être matériel

L’inclusion sociale affecte le bien-être et la santé des individus et favorise l’engagement social. Cette dernière est améliorée par la participation sociale via l’occupation. (19)

Lors de l’analyse d’une situation que vit une personne ayant des incapacités (surtout dans leur rapport à la société), il est primordial de prendre en considération deux dimensions : le processus social et l’objectif à atteindre.

D’après Ravaud et Stikers, l’inclusion sociale à recours à un « véritable changement de la société, à une façon de faire, que ce soit dans l’éducation, le travail, … ».

Ce concept est étroitement lié au concept d’exclusion sociale.

Il existe différentes formes d’exclusion sociale auxquelles peuvent correspondre différentes formes d’inclusion (30):

- Exclusion par élimination : c’est la forme la plus sévère, car elle amène à la mort indirectement ou directement.

- Exclusion par abandon : elle se distingue de l’exclusion par élimination, car elle n’entraine pas forcement la mort. Dans cette forme, les termes de « mort sociale » et « d’abandon sociale » sont utilisés pour la décrire. Par exemple, la privation de soins peut être considérée comme une exclusion par abandon.

- Exclusion par la ségrégation : c’est la forme la plus répandue. Cette forme délimite clairement une frontière entre deux populations de la société ou entre des individus d’une même communauté. Elle peut être plus ou moins contraignante, car elle peut engendrer des privations et une réduction des libertés. Elle est en lien avec l’environnement et concerne des aspects limités de la vie sociale tels que l’éducation, le travail, etc. Cependant, elle peut se présenter comme une intégration. Dans ce cas-là, elle est définie comme « inclusion différé ». Par exemple, la création d’établissement spécialisé pour des personnes ayant des incapacités spécifiques (institut pour aveugle, maison d’accueil spécialisé etc).

- Exclusion par assistance : C’est une forme d’exclusion économique. Elle est une protection rapprochée et concerne des personnes qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins. Cette forme d’exclusion passe par l’absence de participation à des activités productives et par l’isolement relationnelle. Dans les situations impliquant ce type d’exclusion, il peut y avoir un rapport de dépendance entre la personne assistée et la personne qui assiste. Néanmoins, c’est aussi une forme de participation faible à la société. Les personnes concernées par l’assistance, font partie de la société puisqu’elle s’en préoccupe. Également, elle permet une relation sociale de base et assure la cohésion sociale. Dans cette perspective on parle d’inclusion conditionnelle (une forme faible d’inclusion).

- Exclusion par marginalisation : la marginalisation est un processus d’isolement par le refus ou l’impossibilité d’accepter les règles de fonctionnement. Les marginaux sont considérés comme des personnes qui transgressent et contestent, les valeurs et habitudes communes. Elle peut se faire par le rejet d’un groupe dominant ou par l’isolement d’un groupe. Généralement elle est générée par des conflits de droit, l’absence de règles et des conflits de valeurs. Elle peut être limitée par l’acceptation des règles et normes de la société. Dans ce cas on parle d’inclusion par normalisation. La réadaptation est un moyen d’inclusion par normalisation, car elle permet de réduire l’écart à la norme (par exemple l’utilisation d’aide technique pour compenser une incapacité).

- Exclusion par discrimination : Elle consiste à distinguer un groupe social ainsi que la restriction de leurs droits. La discrimination consiste à traiter inégalement deux individus égaux. Mais elle peut être limité par la mise en place de lois, de décrets et droits. Cette discrimination peut être positive par la mise en place d’aide sociale ou de mesures autoritaires afin de réduire les inégalités. Par exemple, la loi pour l’égalité des droits et des chances à la participation et la citoyenneté des personnes handicapées de 2005. On parle d’inclusion progressive. Elle se base sur des mesures de protection et de compensation. Mais aussi sur l’égalité des droits qui comprend un droit de traitement identique, un droit d’accès à d’égales opportunités et un droit à une qualité de vie identique(30).

Une personne est considérée comme incluse dans la société quand elle participe aux activités économiques et acquiert les valeurs de celle-ci. Un lien peut être fait avec tout ce qui a été décrit auparavant. La participation sociale elle impact donc l’inclusion sociale puisqu’elle implique que la personne puisse réaliser ses occupations à travers un échange réciproque entre l’individu et la collectivité. Ce qui permet à l’individu d’avoir un rôle sociale valorisé par lui-même et son contexte socioculturel.

L’auteur Sassaki, définit l’inclusion « comme un processus par lequel la société s'adapte afin d'inclure, dans ses systèmes généraux, les personnes ayant des besoins spéciaux et en même temps, elle se prépare à assumer leurs rôles dans la société. L'inclusion sociale constitue donc

un processus bilatéral dans lequel les personnes, toujours exclues et la société cherchent en partenariat à résoudre les problèmes, à décider des solutions et à assurer l'égalité des chances pour tous ».

Cela signifie qu’être inclus socialement prend du temps. C’est un processus où la société doit s’adapter en soumettant les conditions nécessaires pour que la personne ou population exclu puissent être inclus dans le contexte social (31).

Il est donc important et nécessaire d’appréhender l’inclusion et l’exclusion sociale de façon globale. Car ils sont multidimensionnels et multi-causale. Ils correspondent à différent aspects de la réalité sociale qui se compose de multiple circonstance interdépendante. Ce sont des concepts dynamiques. Et peuvent avoir différentes intensités et affecter la personne ou la population de manière changeante(32).