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Jacqueline Assael, Euripide philosophe et poète tragique, Louvain – Namur – Paris, Sterling – Peeters – Société des études classiques (Collec-tion d’études classiques ; vol. 16), 2001, 267 p.

L’ouvrage de notre collègue, Professeur à l’Université de Nice, est issu d’une thèse de Doctorat soutenue sous le même titre à Aix-en-Provence il y a un certain nombre d’années. L’intervalle a été rempli par une bonne dizaine de publications tournant en général autour de ce sujet, où la réflexion de l’auteur s’est enrichie, précisée, affermie. Ce qui nous a valu en 2001 un livre d’une remarquable maîtrise sur des problèmes toujours en suspens mais où des progrès pouvaient sembler aléatoires. J. Assael nous prouve qu’il n’en est rien.

Dans une solide préface, André Tuilier souligne en effet l’importance de l’ouvrage dans l’étude des sources philosophiques d’Euripide. Il insiste sur la place qu’y tient Anaxagore, dont la souple doctrine servait certaines des vues du poète tragique.

L’introduction qui suit, claire et bien informée, propose un historique de ce pro-blème qui a longtemps divisé les partisans d’un Euripide philosophe et ceux d’un Euripide poète tragique. Un faux problème, en fait, de l’avis de l’auteur, la vraie question étant de se demander « comment les deux aspects de son personnage peuvent se compléter et s’enrichir réciproquement dans la création artistique » (p. 8).

Le plan d’ensemble est simple : trois parties s’enchaînant comme les grandes divi-sions de la philosophie, métaphysique, logique-épistémologie, et éthique, sous trois titres : Aspects d’une vision du monde; Connaître; Entre le bien et le mal.

La première partie est naturellement celle qui fait le plus appel aux doctrines des « présocratiques ». L’auteur se meut avec aisance dans cet univers, et ses inter-prétations sont à la fois fermes et mesurées. Qu’il s’agisse, successivement, des prin-cipes du devenir, des notions d’Éther et de Nous,du problème de l’immortalité de l’âme ou des incertitudes de la connaissance et de la fragilité de la vie humaine, l’auteur s’efforce de préciser dans chaque cas les emprunts du poète à l’un ou l’autre des présocratiques, d’Héraclite à Anaxagore, Parménide, Diogène d’Apollonie jus-qu’aux contemporains, Protagoras ou Gorgias. Mais elle marque les limites qui empêchent toujours Euripide d’adhérer pleinement à une doctrine particulière. On notera de belles pages sur l’incendie de Troie, qu’Euripide hausse dans les Troyennes au niveau d’un événement cosmique (p. 24-46), l’exégèse attentive des notions recouvertes par les termes d’ et de , en particulier la conclusion et les tableaux qui la suivent (p. 56-60), une remarquable analyse du personnage de Théo-noé dans Hélène (p.61-69), ou encore la manière dont le poète fait sentir la faiblesse de la condition humaine, particulièrement sensible chez les vieillards (73-86).

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La seconde partie s’ouvre sur l’exposé attendu concernant « le scepticisme d’Euripide ». Il se fonde sur l’incertitude des sens et l’ambiguïté de la parole humaine.

L’exposé, sans doute moins original, n’en est pas moins fort bien conduit, pour aboutir à la constatation du poète que le langage est à la fois maître de connais-sance et d’erreur. Sur le plan de la connaisconnais-sance, Euripide se range franchement parmi les rationalistes, comme Parménide ou Xénophane. Mais il ne nie pas l’exis-tence des dieux. Il est seulement arrêté par l’illogisme de leur conduite, qui les rend incompréhensibles. Ici encore, de très bonnes pages (reprises d’une étude anté-rieure) sur la fonction de la dans la pensée d’Euripide et une belle ana-lyse de la conduite de Thésée dans les Suppliantes. L’idéal de l’homme est la sophia, mais l’auteur introduit une distinction très éclairante entre ce qu’Euripide nomme , et qui est en général une fausse science et une fausse sagesse, et la véri-table Sophia. Cette distinction s’appuie en particulier sur une analyse très péné-trante des Bacchantes,qui met en valeur plusieurs facettes de cette pièce si riche.

Avec la troisième partie, nous sommes dans le domaine de la morale. L’auteur y développe une doctrine très ferme : Euripide est vraiment un moraliste. Il condamne tous les usages abusifs de la rhétorique. Il est convaincu du pouvoir de Dikè sur les hommes (dont les dieux, à ce qu’il paraît, sont beaucoup moins tributaires). Certes, nombre d’hommes cherchent à s’en affranchir, mais sans succès. Il approuve la recti-tude morale de Théonoé, du Laboureur dans Électre,d’Alceste, de Ménécée, d’Héra-clès (une fois sorti de sa folie), de son ami Thésée. Même si certains comportements peuvent sembler discutables, ils résultent d’une règle morale consciemment choisie, que le personnage s’applique à lui-même. Sur l’antithèse si en vogue à l’époque d’Euripide entre Nomos et Physis, la position d’Euripide est, pour l’auteur, plus cohé-rente et plus ferme qu’on ne l’a dit. En toutes choses s’affirme la supériorité du Nomos, loi universelle, et de ce fait quasiment naturelle, l’écart étant seulement dû à la perver-sité des hommes, dont une partie s’est tournée vers le mal. Sur les problèmes de l’héré-dité et de l’éducation, le poète est en définitive plus près de Protagoras que de Socrate.

À propos des contradictions inhérentes à l’âme humaine, le développement s’achève sur une belle étude du personnage de Médée, « si savante et si violente » : comme quoi, après tant de spéculations sur cette héroïne, on peut encore découvrir de valables nouveautés ! Cette partie se termine sur une heureuse formule définissant la réflexion d’Euripide : « Sa confiance en l’homme est immense, mais sans cesse attaquée. »

Une brève conclusion générale met l’accent sur l’originalité de la pensée d’Euri-pide, d’où il résulte que le chercheur peine à préciser sa démarche personnelle et à trouver la clé de ses contradictions. Mais le « désarroi » dont Jacqueline Assael fait état semble bien peu justifié, au terme d’une recherche à la fois perspicace et pru-dente, qui approche aussi près qu’il est possible d’une pensée qui, il faut bien l’avouer, est souvent insaisissable. Cet ouvrage bien composé, conduit et écrit, fort bien informé, s’accompagne d’une riche bibliographie et de plusieurs indices. Il est

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appelé à prendre une place de choix dans les ouvrages sur les sources philosophi-ques d’Euripide, qui à date récente n’ont pas été légion ! Une seule réserve, qui est celle du lecteur désireux de vérifier les sources : les références n’ont pas été suffi-samment contrôlées ou mises à jour. Il en résulte trop d’erreurs ou de renvois à des ouvrages périmés, ainsi pour les fragments euripidéens, si importants pour le sujet, on se trouve confronté à la numérotation du recueil de Nauck de 1885, anté-rieur même au TGF! C’est dommage.

François Jouan Université de Paris X

Claude Mossé, Alexandre. La destinée d’un mythe, Paris, Payot (Biogra-phie Payot), 2001, 293 pages + 5 cartes et 16 illustrations

Comme l’indique son sous-titre, ce livre n’est pas une simple biographie d’Ale-xandre, mais aussi une étude du mythe auquel le personnage historique a donné naissance. Sans doute Cl. Mossé ne manquait-elle pas de prédécesseurs en la matière : citons notamment l’Essai sur les origines du mythe d’Alexandre de P. Goukowsky (1978-1981) et L’École des princes ou Alexandre disgracié,volume collectif édité par Ch. Grell et Ch. Michel (1988) ; mais, alors que ces deux ouvrages limitaient leurs analyses à des périodes bien circonscrites (Grèce antique et France de l’époque classique), l’enquête de Cl. Mossé a l’originalité de s’intéresser au mythe d’Alexan-dre dans la longue durée, et d’en suivre l’évolution des origines jusqu’à nos jours – perspective ambitieuse, mais dont l’ampleur n’est pas sans inconvénient : de fait, l’auteur n’évite pas toujours l’écueil des développements rapides et superficiels ; peut-être d’ailleurs le cadre d’un ouvrage de vulgarisation n’était-il pas le mieux adapté à une aussi large investigation… L’étude s’ordonne en deux grands ensembles : les parties i, ii, iii sont consacrées au règne d’Alexandre (« Les grandes étapes… »), à l’homme politique (« Les différentes “figures” d’Alexandre »), à la personnalité même du Conquérant (« L’homme Alexandre ») ; les parties iv et v évoquent la postérité de son œuvre (« L’héritage d’Alexandre ») et de son personnage à travers les siècles (« Alexandre héros mythique »). Dans la première partie, qui offre au lecteur un aperçu chronologique du règne d’Alexandre, on notera l’intéressant chapitre i, consacré aux antécédents de l’expédition asiatique – mise au point qui permet de resituer dans son contexte historique l’entreprise d’Alexandre, prolon-gement de la politique de Philippe. La deuxième partie montre la coexistence en Alexandre de plusieurs figures de pouvoir : il fut simultanément, et non sans contra-dictions, « roi des Macédoniens », «hegemon des Grecs », successeur des Achémé-nides et « fils de Zeus » – revendication dont Cl. Mossé montre bien l’enracinement dans les généalogies mythiques et les cultes héroïques grecs. Plus superficielle et très

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psychologisante, la troisième partie, qui traite de l’« homme Alexandre » (éducation, vertus et vices), a le défaut de s’appuyer majoritairement sur le témoignage de Plu-tarque : en vérité, son contenu nous en dit moins sur la personnalité de l’Alexandre historique que sur un certain état du mythe dans la Grèce de l’époque impériale. La quatrième partie évoque l’héritage d’Alexandre dans les domaines administratif, politique, économique et culturel, et conclut à « la portée historique » des dix années de règne du Conquérant, à leur rôle décisif dans l’évolution du monde méditerranéen antique : l’historienne des idées politiques qu’est Cl. Mossé insiste notamment sur tout ce que la monarchie hellénistique doit à l’influence d’Alexandre, créateur d’une forme de royauté nouvelle, fondée sur l’idéologie de la victoire. La cinquième partie, consacrée à l’Alexandre mythique, est évidemment très sélective, et se contente de mettre en lumière quelques temps forts dans l’évolution du mythe : le chapitre dévolu à l’Antiquité fait la part belle à Clitarque et aux auteurs de l’époque romaine, volontiers fascinés par celui qui fut à l’origine de la transformation poli-tique dont leur propre monde était l’héritier. Dans le chapitre traitant du Moyen Âge, il est surtout question du Pseudo-Callisthène grec, des adaptations médiévales du Roman d’Alexandre en latin et en ancien français, et des traditions arabes et judaïques relatives au conquérant macédonien ; le texte du Pseudo-Callisthène grec est présenté, avec quelque arbitraire, à travers divers extraits de la recension 1, sans que soit donnée aucune indication relative aux autres versions existantes ; et l’on regrette que le déve-loppement « oriental » s’appuie exclusivement sur les travaux de F. de Polignac, qui auraient pu être complétés par d’autres études récentes, elles aussi de grande valeur (Van Bekkum, Doufikar-Aerts). Le chapitre consacré à l’image d’Alexandre dans la France des xviie et xviiie siècles souffre également d’un excès de concision, et laisse souvent le lecteur sur sa faim : on regrette par exemple que l’auteur ne se soit pas attardée davantage sur Louis xiv en nouvel Alexandre. Il est ensuite question de l’image du Conquérant chez les historiens des xixe et xxe siècles : les dérives de l’historiographie allemande exaltant en Alexandre la figure du chef et du surhomme montrent que les chercheurs modernes ont parfois, eux aussi, projeté sur le conqué-rant macédonien les idéaux de leur temps. Mais c’est assurément le dernier chapitre de l’ouvrage qui met le mieux en évidence la force de fascination dont la figure d’Alexandre est toujours porteuse, et la plasticité de son mythe : Cl. Mossé consacre en effet ses ultimes analyses à deux romans contemporains, dont l’un, Alexander : Roman der Utopie (1929), de Klaus Mann, fils du plus célèbre Thomas Mann, s’inspire du Pseudo-Callisthène, tandis que l’autre, composé par l’écrivain italien Valerio Man-fredi, et traduit en français sous le titre Alexandre le Grand (1999), est nourri des historiens antiques, et propose du Conquérant une image très « grand public ».

Corinne Jouanno Université de Caen Basse-Normandie

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La Mythologie et l’Odyssée. Hommage à Gabriel Germain (Actes du col-loque international de Grenoble, 20-22 mai 1999), F. Létoublon et A. Hurst (dir.), Genève, Droz, 2002

Par deux fois depuis sa création en 1991, le Centre d’études homériques de Grenoble, créé et dirigé par F. Létoublon, a voulu souligner à la fois la continuité et le renouvellement incessant des études homériques en plaçant sous le patronage de maîtres qui ont marqué le xxe siècle des rencontres internationales faisant le point sur l’actualité de la recherche homérique. Le colloque international de 1993 se réclamait de l’héritage illustre de Milman Parry (qui soutint ses thèses à Paris en 1928) et les échanges auxquels il donna lieu furent centrés sur le problème de l’oralité ; en revanche Gabriel Germain, homériste français du milieu du xxe siècle, à qui le colloque de 1999 a voulu rendre hommage, était un unitariste très réservé sur la composition orale des poèmes homériques, recensé comme tel par le Journal du Center for Studies in Oral Tradition fondé et dirigé par J.M. Foley. Pourtant ce n’est pas cet aboutissement – plutôt de l’ordre de la foi – qu’ont retenu les participants au colloque, mais le travail scientifique préalable et très novateur de G. Germain pour identifier toutes les sources possibles de la création homérique, par une ana-lyse structurale avant la lettre des mythes homériques, balayant une aire immense qui va des steppes altaïques à l’Irlande en passant par la Mésopotamie. Les homé-ristes d’aujourd’hui ont salué en G. Germain le précurseur de certaines recherches actuelles de poétique homérique et de mythologie comparée et les grandes rubriques de son livre principal, Genèse de l’Odyssée. Le fantastique et le sacré (Paris, PUF, 1954), ont ainsi pu fournir un guide et un cadre aux très diverses contributions rassem-blées dans l’ouvrage, qui permettent de mesurer le chemin parcouru.

Les multiples orientations de la recherche stylistique contemporaine y appa-raissent dans leur riche polyphonie. Nous ne pouvons prétendre présenter de façon exhaustive ce gros recueil (300 pages de texte) de 21 contributions (en français, anglais, italien ou allemand), précédées d’une introduction d’A. Hurst et F. Létou-blon et suivies de plusieurs index (passages homériques cités, auteurs anciens et modernes) et de résumés. Certains thèmes transversaux définissent plusieurs axes de recherche des participants au colloque, avec une confrontation permanente entre la recherche du substrat primitif et l’analyse de l’œuvre dans son aspect abouti :

– la structure narrative, avec l’analyse des niveaux distingués par la narratologie (D.N. Maronitis), l’étude plus classique du rôle de la Télémachie comme procédé de retardement de l’action principale (A. Rengakos), mais aussi la comparaison avec la tradition orale des épopées des Balkans (J.M. Foley) ;

– les mythes homériques ; – la poétique homérique ;

– le personnage entre tous énigmatique de Pénélope.

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Nous avons particulièrement apprécié l’étude de G. Danek ouvrant le recueil, qui fait apparaître, dans la présentation homérique fragmentée et recomposée du mythe de Charybde et Scylla, à la fois le présupposé d’un mythe connu de tous les auditeurs et la volonté d’en présenter une version novatrice. L’étude subtile qui est menée ici pourrait être transposée à beaucoup d’autres mythes homériques ; elle pourrait peut-être fournir une explication, autre que purement formelle, à la pré-sence de doublets dans l’épopée homérique. Une telle approche suppose aussi une certaine « rationalisation » du mythe tel qu’il apparaît et pourrait amener à se demander si les interprétations allégorisantes – attestées très tôt par la tradition et qui sont à l’origine des bribes de commentaires mythographiques de provenance littéraire diverse qui nous sont parvenues – n’ont pas déjà tout simplement leur point de départ dans le poème homérique lui-même. À cette recherche le matériel très important fourni par le Mythographus Homericus et les vestiges de Palaiphatos (contributions très riches de F. Montanari et de A. Santoni) rendront de considé-rables services.

D’autres contributions cherchent à retrouver, sous les mythes homériques, la substance de mythes archétypaux, prélittéraires, perspective de B. Sergent expliquant le monde des Phéaciens dans l’Odyssée, en raison de leur rôle traditionnellement admis de passeurs des morts, comme une euphémisation du monde d’Hadès et de Perséphone.

La définition de l’inspiration et du métier poétique à travers la présentation critique des aèdes dans l’Odyssée – et l’évolution sensible de point de vue par rap-port à la définition iliadique de l’inspiration comme divine – a donné lieu, de la part de D. Bouvier, à une très stimulante étude de textes pourtant bien connus, qui font apparaître en arrière-plan la condition socio-économique du poète.

La subversion subtile de l’héritage homérique mise en œuvre par les Alexan-drins a été étudiée par A. Hurst à propos de l’évocation de l’Odyssée, qui occupe une position centrale dans l’Alexandra de Lycophron, avec une mise en cause sans appel du personnage de Pénélope. Le contrepoint odysséen entre Pénélope et Cly-temnestre est étudié par J.M. Foley en relation avec un dédoublement comparable de la structure de l’épopée du retour dans la tradition orale épique des Balkans.

C’est encore Pénélope et la façon dont, en combinant plusieurs mythes concernant la communication entre le monde des hommes et l’autre monde, elle invente le mythe des deux portes des songes (d’ivoire ou de corne), qui inspire à J. Russo une pénétrante analyse, soulignant l’importance, à ce stade de l’action, pour Pénélope, de conserver son système d’autodéfense.

Le recueil contient aussi quelques échappées vers les prolongements modernes (littéraires ou cinématographiques) des mythes odysséens.

Nous ne pouvons quitter cette évocation de la recherche homérique sans annon-cer la parution, dans un avenir qu’il faut souhaiter proche, des Actes du dernier

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colloque international qui s’est tenu à Grenoble, en novembre 2002, Homère virtuel : pour un « Compagnon » électronique aux études homériques, résolument orienté vers l’emploi des outils les plus modernes comme auxiliaires de la recherche la plus pointue.

Michelle Lacore Université de Caen Basse-Normandie

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Jacquy Chemouni, Mythologie et psychologie. Le mythe ou l’impossible pathologie

Malgré les contenus extravagants, étrangers aux comportements généralement considérés comme « normaux », la mythologie ne correspond pas à un récit patho-logique à quoi la réduisent souvent psychologues et psychanalystes. Cette omnipré-sence de la démesure psychique fut par contre occultée par les mythologues dont les analyses ne tirent aucune conséquence des monstres, parricides, matricides, infanticides, incestes, etc. qui peuplent pourtant les mythes.

L’objectif de cet article est de démontrer que les contenus « pathologiques » des récits mythologiques doivent être pleinement considérés. Mais au contraire de ce qu’affirment les psychanalystes et les psychologues, la mythologie échappe à toute analyse nosographique. L’auteur tente d’expliquer pourquoi le récit des mythes abonde de conduites jugées aujourd’hui pathologiques sans qu’il faille pour autant les considérer comme reflétant un vécu pathologique. Ce paradoxe s’estompe dès lors qu’on comprend la mythologie comme la première psychologie dynamique que l’homme s’est donnée pour expliquer les tréfonds de l’âme.

Despite extravagant contents, which go far beyond so-called “normal” behaviours, mythology is not the pathological narrative to which psychologists or psychoanalysts are inclined to confine it. On the contrary, mythologists have neglected the omnipre-sence of psychic immoderateness. Their analyses draw no conclusions from the preomnipre-sence of the monsters, matricides, patricides, infanticides, incests, etc., which that are tremen-dously present in myths.

The present article aims to demonstrate that the “psychological” contents of mytho-logical narratives should be thoroughly considered. However, contrary to

The present article aims to demonstrate that the “psychological” contents of mytho-logical narratives should be thoroughly considered. However, contrary to