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Compte-rendu des entretiens réalisés avec des allocataires du RMI : profil type des non-recourants à la CMUC et principales causes du non-

Analyse qualitative du non-recours à partir d’entretiens semi-directifs

4. Compte-rendu des entretiens réalisés avec des allocataires du RMI : profil type des non-recourants à la CMUC et principales causes du non-

recours

4.1. Profil type des non-recourants

Il est difficile de généraliser le profil des non-recourants en raison du nombre relativement restreint d’entretiens réalisés et des différents biais que présente ce centre. Toutefois, certaines caractéristiques communes semblent pouvoir être mises en exergue.

Ainsi, les personnes non-recourantes rencontrées étaient plus souvent masculines, isolées, sans enfant à charge et jeunes (mais rappelons qu’il n’y a pas de personnes âgées accueillies

Comprendre les causes du non-recours à la CMUC - LEGOS pour le Fonds CMU – septembre 2006 56

dans ce centre). Sauf cas isolés, nous n’avons interrogé que très peu de familles monoparentales et seulement un seul couple se trouvait en situation de non-recours vis-à-vis de la CMUC.53

4.2. Principales raisons évoquées du non-recours

Il est délicat de distinguer les causes du non-recours une par une. La plupart du temps, elles se cumulent et expliquent conjointement le phénomène54.

• Le manque d’information

Le non-recours à la CMUC semble, au vu des entretiens réalisés, s’expliquer principalement par un manque d’information : les individus ne connaissent pas le dispositif ou bien le connaissent mal. Au mieux, ils savent que la CMUC existe mais ne sont pas au courant des conditions d’éligibilité ni des avantages procurés par le dispositif. Cette situation concerne les individus qui se situent en marge des circuits d’aide sociale et qui n’ont donc pas été « filtrés » puis informés par les assistantes sociales.

On retrouve ainsi différents publics et en particulier :

- les jeunes qui sont depuis peu en situation précaire ;

Entretien avec un jeune homme de 27 ans, sans enfants, à l’écart du système

A.L. : Et là, vous ne vous faites pas aider par d’autres associations, des choses comme ça ? Mr K. : Non. Pourquoi, y’a des associations qui donnent des aides aux Rmistes ?

A.L. : Ah oui …qui aident les gens tout court, que ce soit une aide matérielle sous forme de tickets repas, de vêtements…

Mr K. : Je suis pas au courant.

- les jeunes dont les parents assurent une prise en charge financière, - les personnes sans enfants,

- les étrangers en raison de la barrière linguistique.

Une femme italienne de 40 ans, sans enfants, nous dit ainsi : « y’a beaucoup de lois en

France, c’est différent en Italie », « j’me sens paumée, perdue », « y’a 10.000 bureaux, 10.000 choses à demander », « je savais même pas ce que c’était la CMU ».

Enfin, chaque parcours est unique, il est donc difficile de généraliser les causes du non- recours. Ainsi, une femme célibataire de 38 ans, d’un niveau CAP, ne bénéficie pas de la CMUC en raison d’un manque flagrant d’information sur le dispositif alors qu’elle a une fille de 17 mois à charge : « il faudra que vous m’expliquiez car je ne connais pas du tout [la

53Il s’agissait d’un couple marié de 35 ans tous les deux, avec deux enfants de 4 et 2 ans, diplômés l’un et l’autre d’un doctorat. Ce couple ne s’est malheureusement pas présenté aux deux rendez-vous que nous avions successivement fixé ensemble.

54 Nous avons donc décidé de ne pas scinder certains entretiens afin de permettre au lecteur de se rendre compte de la complexité des situations et de l’enchevêtrement des causes du non-recours.

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CMUC]. […] Mais de toute façon, j’ai jamais eu aucun document et on m’en a jamais parlé.

Je connais parce que j’ai dû voir à la Sécurité sociale quelque chose comme ça mais j’en sais pas plus. Je sais pas quels sont mes droits ni quoi que ce soit. Je sais pas si j’ai des droits. […] Ben en fait, c’est quoi la CMU ? Ca donne droit à quoi ? »

• L’espoir d’un avenir meilleur et l’absence de besoin de santé

De nombreux individus tardent à effectuer les démarches, n’ayant pas besoin de se faire soigner à court terme (« je touche du bois », nous a-t-on dit de nombreuses fois) et pensant que leur situation n’est que provisoire et s’améliorera dans un futur proche.

Entretien avec Mme K, femme de 33 ans, bac+4, séparée, sans enfants, avec des difficultés financières.

Mme K. Je pensais que la situation allait être brève, donc je voyais pas l’intérêt de prendre la CMU. Je me suis dit qu’il y avait d’autres personnes qui en avaient besoin plus que moi, a priori, puisque ça allait se décanter vite fait. Puis finalement non, ça s’est pas décanté vite fait et ça se décante de moins en moins vite.[…] J’ai pas fait le truc de la CMU et là, je sens que je vais en avoir vraiment besoin. ». […]

Je me suis dit, il doit sûrement y avoir beaucoup de démarches à faire pour pas grand-chose… puis finalement en fait… en fait, je suis partie du principe qu’il y en avait d’autres qui en avaient plus besoin que moi…Voilà et finalement, ben là je commence à en avoir besoin […]

[…]

A. L. Donc vous, en fait, vous connaissiez la CMUC, c’est surtout que vous aviez une mutuelle.

Mme K. Ah oui, oui, je connaissais bien. Y’a pas de souci, c’est juste… c’est juste que j’en avais pas besoin quoi… Enfin je pars du principe que c’est pas parce que c’est gratuit que je vais le faire, voilà. Enfin je sais pas, aux Etats-Unis, ils vous donnent du Coca et puis ils vous disent « ben c’est gratuit allez-y » […] C’est pas parce que c’est gratuit qu’il faut consommer.

Deux comportements ressortent donc régulièrement dans les entretiens : d’une part, l’espoir que la situation ne s’éternise pas (« je me disais toujours que ça allait s’arranger », « j’espère

qu’à la rentrée, la situation va s’améliorer » nous confie-t-on par exemple), et d’autre part

l’idée que d’autres individus pourraient être plus nécessiteux (« je me disais dans ma tête

qu’il y avait d’autres gens qui en avaient plus besoin que moi »).

• L’effet stigmatisation

Mais en réalité, il s’agit souvent d’individus qui se sentent gênés de demander la CMUC. Les entretiens auprès d’individus non-recourants mettent ainsi en avant le fait que la stigmatisation, qu’elle soit explicite ou cachée, joue un rôle important dans le comportement de non-recours vis-à-vis de la CMUC, contrairement aux dires de certains membres du personnel de l’Espace insertion. Certains individus souhaitent en effet éviter à tout prix de recourir aux aides sociales et n’acceptent de bénéficier de la CMUC qu’en tant que dernier recours, une fois qu’ils ont « mangé [leurs] économies ». On retrouve donc ici le sentiment d’« ultime fierté » dont nous avait parlé le personnel de l’Espace insertion. Une femme, qui ne connaissait pas le dispositif mais semble particulièrement intéressée, nous annonce ainsi qu’elle « n’aime pas du tout être assistée », qu’elle « n’aime pas demander à droite et à

gauche », même si elle nous confie par la suite qu’elle a du demander de l’aide à la mairie

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Une autre femme se trouve en situation de non-recours par manque d’information mais surtout par gêne.

Entretien avec Mme P., célibataire, de niveau bac+5 et sans enfant à charge

Mme P. : Je ne suis pas forcément très informée sur la CMUC [elle le répète plusieurs fois].

Nous ressentons une forte gêne de sa part, Mme P. hésite, cherche ses mots puis nous livre finalement le fond de sa pensée : ce qui la freine dans la démarche, c’est « la perception que les gens peuvent en

avoir ».

AL. : Les gens ?

Mme P. : Oui, les médecins, les spécialistes… AL. : Mais des amis vous en ont parlé ?

Mme P. : Non, non, c’est mon propre sentiment.[…]

Mme P. : […] au début, je pensais que j’en avais pas forcément besoin… je pensais qu’il y avait des gens qui en avaient plus besoin que moi… ça c’était au début…c’était ma motivation première…et puis j’avoue qu’après, je me suis pas trop renseignée sur ce que c’était […] c’est aussi par manque d’information.

AL. : Mais donc maintenant, vous seriez intéressée par la CMUC ? Mme P. : Non, pas plus que ça.

[Mme P. ne sait pas si ce qu’elle dit nous intéresse, nous la rassurons donc en lui reprécisant le sujet de notre étude et son objectif : déterminer les freins à l’obtention de la CMUC]

AL. : En fait, vous vous dites que le RMI, ça suffit comme aide et que vous ne voulez pas en plus demander la CMUC ?

Mme P. : Oui, c’est exactement ça.

Enfin, certaines personnes, souvent les plus diplômées et pour lesquelles l’effet stigmatisation est encore plus marqué, ont accepté de témoigner mais sans être enregistrées. C’est ainsi le cas pour un homme français de 45 ans, ayant quitté les Etats-Unis où il avait un poste à très haute responsabilité après avoir « tout perdu » suite à la tempête Katrina d’août 2005. N’ayant plus d’économies, il a été obligé, malgré lui, de demander le RMI et estime que, « c’est déjà

dégradant d’avoir le RMI et d’être assisté », qu’il se « sentait déjà mal par rapport à l’Etat »,

et donc qu’il « ne voulait pas abuser de la situation [en demandant en plus la CMUC] ». A cela s’est ajouté un comportement dissuasif de son spécialiste, un urologue, qui lui a dit qu’il ne « prenait pas la CMUC ».

• Refus de soins des médecins et comportements dissuasifs

Le comportement des professionnels de santé vis-à-vis des bénéficiaires de la CMUC explique en effet une partie des non-recours à la CMUC, du moins pour les individus informés de l’existence du dispositif, qui sont en général plus diplômés que la moyenne et en situation précaire depuis moins longtemps.

Entretien avec Mme M-D, divorcée, 31 ans, niveau bac + 5, un enfant de 4 ans à charge.

Mme M : [Mme M nous explique qu’elle ne veut pas bénéficier de la CMUC à cause du] comportement des gens à l’hôpital.

Comprendre les causes du non-recours à la CMUC - LEGOS pour le Fonds CMU – septembre 2006 59 Mme M : Oui, des médecins ! Les gens sont considérés comme des patients de seconde zone, ils sont déconsidérés par le corps médical. [Ce qui pose problème, c’est] l’attitude, les réflexions, c’est regrettable.

[...]

Mme M : Je l’ai pas fait [les démarches d’obtention de la CMUC] après avoir assisté à des scènes pareilles…et pas qu’une fois…c’est arrivé plusieurs fois…les médecins sont vraiment méchants, c’est détestable…à chaque fois que j’y suis allée [à l’hôpital], c’est pareil…

[...]

AL : Et avez-vous une mutuelle ?

Mme M : Non, j’en ai pas, je vais en prendre une, la plus faible. AL : Et donc vous n’êtes vraiment pas intéressée par la CMUC ?

Mme M : Ah non ! Compte tenu du comportement des gens, non, j’en veux pas.

Entretien avec Mr M, 50 ans, niveau bac + 4, séparé, sans enfant à charge

[Cet homme commence par nous dire qu’il n’a pas la CMUC alors qu’on se rend compte, au cours de l’entretien, qu’il en bénéficie sans le savoir]

Comportements dissuasifs des médecins

Mr M. : [A propos de son médecin] C’est pas un médecin privé. Parce que je sais que les privés y’en a quand même qui posent des questions, y’en a qui n’acceptent pas la CMU, je sais parce que c’est…c’est comme ça. Je veux dire on va pas leur en vouloir, bon ben…

AL : Y’a des gens qui vous ont dit ça ?

Mr M. : Euuuh… y’en a qui… J’ai des amis qui ont des problèmes à aller chez des médecins privés à cause de ça.

AL : Ah oui ?

Mr M. : Ah oui, oui. C’est tout de suite au téléphone, la personne quand elle demande, « oui j’ai une carte machin truc », elle prend rendez-vous normalement mais à partir du moment quand on arrive et on dit « est-ce que vous acceptez la CMU ? », la personne dit « non, non ».

AL : Ils le disent clairement ?

Mr M. : Ils le disent oui, oui évidemment. AL : C’est fou...

Mr M. : Ah c’est dingue!

AL : Et du coup ils prennent quand même rendez-vous avec le médecin ou ils vont… Mr M. : Non, ils vont ailleurs… dans les hôpitaux publics ou dans…

AL : Ou un endroit…

Mr M. : Ou un endroit qui accepte.

Gêne

AL : Et vous, ça vous a pas empêché de faire la démarche quand même, enfin de… le fait que vous ayez des amis qui aient vécu ça ?

Comprendre les causes du non-recours à la CMUC - LEGOS pour le Fonds CMU – septembre 2006 60 Mr M. : Euh pour moi c’est… j’ai eu de la chance parce que c’est bon… Pour moi le médecin traitant que j’ai choisi moi, dès le début il a accepté la carte… la carte CMU donc pour lui c’était…

AL : […] et le médecin normalement il accepte

Mr M. : Voilà, voilà, donc il a accepté, pas de problème, moi… avec la pharmacie, c’est pareil. Par contre, à la pharmacie, on est toujours bien reçu… Parce que moi, ça m’est arrivé une fois euh… J’ai changé de pharmacie, j’ai changé, j’étais obligé parce que la pharmacie où j’habite était fermée pour une fête, une fête religieuse, et j’étais obligé de changer de pharmacie mais j’étais gêné, je dis « vous m’acceptez ou pas ? » et la personne me dit « ah non, non, vous inquiétez pas ». Je dis « c’est vrai mais chaque fois que j’achète mes médicaments, c’est pas chez vous hein ? ». Elle me dit « non, non, c’est pas un problème à partir du moment que vous avez votre carte vitale et vous avez l’attestation », c'est-à-dire…

AL : Oui, l’attestation CMU. Mr M. : Voilà.

AL : Mais vous, ça vous gênait quand même… Mr M.: Ca me gênait…

• Comportements négligents

Certains individus, plus souvent jeunes et masculins, sont particulièrement « négligents » vis- à-vis de la CMUC, ne sachant pas s’ils bénéficient de la CMUC, voire même s’ils bénéficient du RMI. Un jeune homme à qui nous demandions s’il avait la CMUC, hésite, bafouille, puis nous répond finalement : « faudrait demander à ma femme…chérie ? ».

• Rapport à la mutuelle

Enfin, le rapport entretenu par certains individus à leur ancienne complémentaire ne semble expliquer qu’à la marge le comportement de non-recours. Ainsi, même si une femme nous a confié qu’elle était attachée à sa mutuelle (« c’est embêtant de casser la relation avec la

mutuelle pendant un laps de temps assez court parce que, moi, je veux pas être dans cette situation pendant 10 ans donc euh… Je sais pas si ça vaut tellement le coup de supprimer ma mutuelle que j’ai depuis 10 ans pour avoir juste la gratuité quelques mois55… […] Ca fait plus de 15 ans que j’ai la même mutuelle…Pour moi c’est primordial d’avoir une mutuelle »),

cette situation ne semble s’appliquer qu’aux individus nouvellement précaires et qui ont encore suffisamment de ressources pour financer une mutuelle, ce qui ne correspond pas à la majorité des individus.

4.3. Entretiens téléphoniques avec des personnes dont la demande de CMUC a été instruite

Devant la difficulté rencontrée à identifier les non-recourants à la CMUC, un autre angle d’analyse a été choisi, celui de s’entretenir avec des personnes ayant effectué les démarches d’obtention de la CMUC. Il s’agissait ici d’identifier les recourants à la CMUC et de mettre en valeur leurs motivations. Onze entretiens téléphoniques ont donc été réalisés. Ils confirment tous le discours tenu par le personnel de l’Espace insertion et les impressions issues des entretiens avec les non-recourants.

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Les principales raisons évoquées pour justifier le recours à la CMUC sont : ƒ La prise en charge institutionnelle

Les individus semblent pour la plupart, informés de l’existence du dispositif via les professionnels des services sociaux. « C’est eux qui me l’ont proposé », nous a-t-on dit, ou encore « on m’a dit que c’est comme ça, quand on a le RMI, on a droit à la CMU ». Certains individus effectuent même les démarches pensant qu’ils en sont obligés. Ainsi, alors que nous demandions à une femme ce qui l’avait amenée à faire les démarches pour la CMU, celle-ci nous a répondu « Bah, parce que c’est obligatoire ! ».

ƒ La présence de problèmes de santé

Trois individus lient leur recours à la CMUC à leurs mauvais états de santé. Ils sont tous les trois sans enfant à charge, d’un niveau d’étude BTC ou bac, et plus âgés que la moyenne des individus rencontrés : un homme de 43 ans, une femme de 58 ans, un homme de 54 ans.

ƒ La particularité des familles monoparentales mieux informées que les autres des différents dispositifs existants

Deux femmes, de 37 et 45 ans, avec respectivement un enfant à charge de 10 ans et deux enfants de 11 et 13 ans, ont effectué les démarches d’obtention de la CMUC immédiatement après celles du RMI56.

ƒ Les « volontaires » et prévoyants

Il s’agit d’individus, majoritairement diplômés, qui effectuent naturellement les démarches dès qu’ils sont éligibles au dispositif et sans avoir de besoins de santé ni d’enfants à charge.

56 La première femme souligne le refus de soins de certains médecins : « une clinique n’a pas accepté la CMU et m’a fait payer en espèce l’intervention, et par chèque ou en espèce l’examen de sang… », puis en parlant des

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Conclusion

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Les résultats issus de l’exploitation de l’enquête 2004 « Santé et Protection Sociale » de l’IRDES montrent un taux très important de détention de complémentaires privées dans la population éligible qui révèle certainement une mauvaise observation57. Les entretiens conduits à l’Espace insertion tendent néanmoins à confirmer pour partie la réalité de ce phénomène : la plupart des individus accueillis au sein de l’Espace insertion du 11ème arrondissement de Paris ont une couverture maladie et pour un nombre important d’entre eux, il s’agit d’une complémentaire privée.

Certains individus semblent en effet être particulièrement attachés à leur mutuelle. Mais il semble surtout que les principales explications du nombre d’individus éligibles à la CMUC encore couverts par une complémentaire privée soient liées à la crainte d’un mauvais remboursement de la CMUC et d’une mauvaise articulation au moment du passage entre les deux complémentaires58, sans compter la réticence plus générale des démarches administratives. Or, la part consacrée au financement d’une complémentaire privée occupe une place conséquente dans le budget d’une individu bénéficiant de la CMUC, si bien que certains individus seraient prêts à quitter leur mutuelle s’ils étaient assurés de la simplicité des démarches à entreprendre et de la possibilité de souscrire de nouveau à la même mutuelle après être « sortis du RMI ».

Parmi les individus qui se trouvent sans couverture complémentaire, les raisons du non- recours à la CMUC semblent être aussi variées que les profils des individus. Trois profils ressortent cependant auxquels sont liés quelques grands facteurs explicatifs du non-recours à la CMUC.

De façon générale, les individus jeunes semblent avoir un comportement spécifique vis-à-vis du recours à la CMUC. Ces derniers sont encore couverts par une mutuelle étudiante ou celle de leurs parents, ou bien, ayant proportionnellement moins de problèmes de santé que les individus plus âgés, sont plus « négligents » vis-à-vis de leur couverture maladie.

Pour les personnes de nationalité étrangère, la barrière linguistique semble expliquer une