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Chapitre I : La Kabylie, le village et la maison kabyle

3. Organisation sociale et politique

4.3. Composants et équipement d’Axxam

Dans la maison kabyle, on peut identifier : « l’kanoun », Aarich oubeloud, Ikufane, s’rir, adekwan, Tadekkant, tisirt, azetta, et taburt. (Figure I. 27).

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Figure I. 27 composants et équipement d’une maison de Bou- Mansour, (Source : auteur 2012)

4.3.1. L’kanoune (Le foyer) :

Dans l’un des coins opposés à « addaynine », est creusé le foyer, cavité circulaire d’environ 15cm de profondeur et de 20cm de diamètre. On l’appelle « l’kanoun ». Il se trouve parfois au milieu, mais plus généralement en grande Kabylie, son emplacement est n’ importe où prés du mur qui fait face à l’étable : tacraft. (Figure I. 28).

4.3.2. Aarich oubeloud :

Au dessus du kanoun, sur des poutrelles fixées au mur, on place la claie aux glands aarich oubelloud, sur laquelle ils vont sécher pendant l’hiver. Aarich oubelloud se trouve en général à hauteur d’homme, et pour l’atteindre, on monte sur le srir.

Figure I. 28 : le foyer (l’kanoune), Source : site internet http://www la-kabylie.com

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4.3.3. Srir :

C’est une banquette située contre le mur de façade, « tinebedatin », ou mur de l’obscurité. Dans certains cas, un espace vide sous le srir appelé « taggrurt », sert pour le mouton de l’Aïd. On y met aussi le petit veau, ou encore les provisions de bois sec, la cruche d’eau, et même les couvertures dont on se sert le soir. Parfois, à la place du s’rir, on installe une couche avec des planches ou encore un lit. (Figure I. 29).

Figure I. 29 : A gauche, s’rir en banc. A droite, s’rir avec Taggrourt - village de Bou-Mansour.

(Source : auteur 2012)

4.3.4. Lekdar ou (adekkwan)

Il occupe en général toute la longueur de tacraft (mur qui fait face à l’étable), et ne dépasse pas en largeur 50cm. Il est en général construit par les femmes tout comme aaric, alors que tadekwant, ouvrage plus compliqué, est bâti par le maçon.

Lekdar ou adekkwan, est creusé de plusieurs niches « tihnacin » dans lesquelles on place les ustensiles de cuisine.

4.3.5. Tadekwant.

Tadekwant sépare addaynine de taqaât. C’est un mur à claire-voie (l’mdhaoudh) sur lequel reposent les poutres du plancher en bois qui recouvre l’étable. Tadekwant est construite par le maçon avec les pierres qui restent après l’achèvement des murs. Du coté de la porte, elle se prolonge d’une marche « taseddart » servant aussi de siège et qui permet d’accéder à Taâricht.

Sous tadekwant, se trouvent les mangeoires des animaux, appelés « lemdawed (sing : lmedwed). Ils communiquent avec taqaât par un nombre variable de claires-voies qui est en général de trois ou quatre. (Figure I. 30).

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Figure I. 30 : A gauche : Lekdar ou (adekkwan), àdroite Tadekwant, cas du village de Bou-Mansour.

(Source : Auteur, 2012)

4.3.6. Ikufane (jarres carrées)

Sur Tadekwant, reposent les Ikufane (singulier : akoufi), grandes jarres dont la construction et la décoration sont réservées aux femmes. Ils sont de forme carrée ou ronde. Les Ikufane ont une ou deux ouvertures rondes, de 15cm de diamètre environ, sur la paroi extérieure, coté taqaât .Le contenue des Ikufane étant de l’orge, des fèves, des caroubes, etc, il suffit de déboucher l’une des ouvertures « tabruct » pour que les produits tombent d’eux même. Ces ouvertures servent d’indices pour la femme de la maison pour savoir la quantité des provisions dont elle dispose. (Figure I. 31).

Figure I. 31 : A gauche, Ikufan à Beni-Z’menzer. A droite, cas de Bou-Mansour, (Source : Auteur, 2012)

4.3.7. Tabburt (la porte):

Les animaux et les hommes entrent par la porte unique qu’on appelle dans certaines régions « taburt tacerqit » (porte du levant), ou encore « taburt bbuxxam » (porte de la maison). Une dépression semi-circulaire en pente, ayant pour rayon la largeur d’un des battants

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et se terminant par une rigole, « tazuliγt », sous la porte permettant aux eaux de vaisselle ou de toilette de s’écouler vers l’extérieur. Pendant la journée, les portes de la maison restent ouvertes, hiver comme été. Cela s’explique par le fait que, étant la seule ouverture de la maison, c’est par là qu’entre la lumière et sort la fumée. Pendant la nuit toutes les portes sont fermées. (Figure I. 32).

Figure I. 32 : La porte: Source : site internet http://www la-kabylie.com

4.3.8. S’qef (Le toit):

Le toit, « Sqef » se présente en Kabylie sous deux formes : le toit en terrasse et le toit en tuiles. Le premier très rare ne se trouve que sur les pentes du Djurdjura, notamment dans la région de Kouriet. Dans le reste de la Kabylie, c’est le toit en tuile romaine qui prévaut, celle-ci est remplacée aujourd’hui par des tuiles plates, « lqermud legliz »

Le toit en tuile est fait de la manière suivante :

Sur le mur pignon tacraft. , on place trois poutres, (Une poutre centrale « assalas alemmas » et deux poutres latérales « issulas iderfiyen »). Elles sont soutenues par trois piliers « tagwejdit » qui habituellement sépare addaynine de taqaât. Des pieux sont parfois ajoutés, tantôt du coté taqaât, tantôt du coté tacraft.

Sur les trois poutres, allant d’un mur de façade à la poutre faitière, on place des chevrons, carrés ou ronds. Ce sont des branches d’olivier écorcés ou des bois équarris. Les chevrons sont fixées poutres par des cordes dites « tizukwar », (sing : tizikert). La partie souvent fourchue qui donne sur le mur, est entourée de mortier. Les chevrons sont opposés deux à deux, et attachés à leur sommet. (Figure I. 33).

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Figure I. 33 : Le toit (s’qef) : village de Bou-Mansour, (Source : auteur 2012)