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MATERIELS ET METHODES

Etape 3 : Après la pose

2. Complications mineures

Ces complications mineures sont fréquentes et ne gênent pas la poursuite de l'alimentation. Leur incidence est comprise entre 13 à 43% dans les différents essais retrouvés dans la littérature [55]. L’infection péristomale étant la plus fréquente [51,74] comme se fut le cas dans notre série.

Infection pariétale :

Complication mineure la plus fréquente, son incidence varie de 5 à 25% des procédures [75]. Cliniquement caractérisée par la présence d'érythème, d'exsudat purulent péristomal et peut être accompagnée d’un syndrome infectieux systémique. Dans la plupart des cas, l'infection répond à des soins locaux après prélèvement bactériologique et mycologique. Une antibiothèrapie systémique n’est recommandée qu’en présence de signes généraux ou en cas d’abcès. La décontamination nasopharyngée en plus de l’antibioprophylaxie permet de réduire considérablement l’incidence des infections de stomie [63,76].

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Une méta-analyse incluant 7 essais cliniques a montré que l’antibiothérapie administré en dose unique, une demi-heure avant le geste, réduit de façon significative le risque relatif et absolu d'infection péristomialede 73 et 17,5%, respectivement. (Sharma VK1, Howden CWMeta-analysis of randomized, controlled trials of antibioticprophylaxis before percutaneous endoscopic gastrostomy. Am J Gastroenterol. 2000 Nov; 95(11):3133-6).

Formation de granulome :

Le développement de tissus d'hyper-granulation autour du tube de gastrostomie est une complication fréquente chez les patients avec une sonde de GPE [78,79]. La présence granulome n’est pas une complication pouvant mettre la vie en danger, mais sa surface humide et hautement vascularisée rend les patients prédisposés aux infections des plaies et à la formation de bio films et saignements. Bien qu'une grande variété d'options de traitement de l'application d'agents antimicrobiens topiques et stéroïdes à faible dose à la cautérisation par le nitrate d’argent et ablation chirurgicale ont été décrits dans la littérature, aucun ne s'est avéré plus efficace que d'autres [78,80].

Fuites péristomiales :

La perte de tension de la stomie qui se produit dans les jours après l'achèvement de la gastrostomie est liée à une incision trop grande ou avec un retard dans la production du tissu de granulation dans la stomie. Il peut aussi être secondaire à l'administration trop rapide d'aliments ou dans des volumes excessivement élevés. Cependant, cette complication peut aussi survenir à long terme. Le traitement devrait commencer par l'optimisation de l'état des facteurs nutritionnels et médicaux [81]. Il faut également serrer de façon adaptée, la collerette externe et prescrire des IPP pour diminuer les secrétions acides gastriques [82].

49 Sortie de la sonde :

La sortie de la sonde est une cause fréquente de consultation, décrits chez plus de 12,8% des patients [77]. Elle peut être causée par une déflation du ballon interne ou par extraction accidentelle, en particulier chez les patients avec une déficience cognitive. Il faut procéder au remplacement de la sonde le plus vite possible dans les 6 à 8 heures qui suivent en raison du risque de fermeture du trajet, et positionner dans l’attente une sonde gastrique ou une sonde de Foley pour conserver le trajet stomial.

Obstruction de la sonde :

L'obstruction de la sonde est fréquente, avec une incidence de 23 à 35% [83] l'application des mesures préventives décrites précédemment permettent d'éviter ce problème.

Absence de fermeture de la stomie après ablation de la sonde:

Après le retrait du tube, la stomie commence à se fermer dans les premières heures, en une période d’environ 3 jours. Cependant, la fistule peut persister chez 25% des patients après le retrait de la sonde. Elle a été décrite comme un facteur de risque de pathologies multiples, d'immunosuppression et de port prolongé du cathéter [84].

Pour faire face à cette complication, les techniques chirurgicales ont été actuellement remplacées par un traitement endoscopique. Plusieurs techniques ont été décrites comme l’utilisation des hémoclipset clip OverThe-Scope-Clip (OTSC®) [63, 85,86].

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Essaimage tumoral sur le site de la stomie :

Chez les patients atteints de tumeurs oesophagiennes et oropharyngées le transfert et l'inoculation mécanique des cellules malignes au niveau de la stomie a été décrit. Cependant, la signification clinique de cette complication est inconnue en raison du faible risque de survenue (incidence inférieure à 1%). Afin de l'éviter, il a été proposé d'utiliser la technique de « Russell » ou la méthode «Push » [87].

Iléus réflexe :

Certains patients peuvent présenter des nausées et des vomissements consécutifs à une gastroparésie transitoire après la procédure, qui évoluent rarement vers un iléus (plus fréquents chez ceux présentant un pneumopéritoine important). Dans ce cas, la nutrition doit être suspendue et la cavité gastrique décompressée [63].

Les troubles respiratoires :

L’apparition de toux voire d’inhalation ou d’étouffement au cours de

l’administration ou dans les heures qui suivent la fin de l’instillation d’aliments doit faire suspecter la remontée du liquide vers l’œsophage avec fausse route. Cette complication est plus fréquente chez les patients ayant des fausses routes avant la pose de la sonde de GPE. La prévention impose d’éviter que l’estomac ne soit trop rempli et l’alimentation en position allongée.

51 Les troubles de transit :

La diarrhée est une complication inhérente de la NE, se produisant jusqu'à 10-20% des cas [88]. Des compléments entéraux dilués, des formulations faibles en gras et sans lactose, ou une administration en perfusion continue à la pompe peuvent permettre de remédier à la situation. En cas d’échec, la présence d'une fistule gastro-entérale doit être éliminée [89].

VI. DUREE DE VIE ET REMPLACEMENT DE LA SONDE

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