• Aucun résultat trouvé

Comparaison des sensibilités et spécificités individuelles et finales du test obtenues avec les deux modes de calcul et pour deux seuils différents selon ses différentes

Résultats et Interprétations :

II. Comparaison des sensibilités et spécificités individuelles et finales du test obtenues avec les deux modes de calcul et pour deux seuils différents selon ses différentes

conditions d’utilisation

II.1. Application du test IFNγ dans la population générale

II.1.1. Sensibilités relatives et spécificités absolues individuelles

Concernant les résultats de sensibilités relatives et spécificités absolues individuelles obtenus avec le mode de calcul initial associé à un seuil haut (recommandé par Bovigam®), les Ser PPD et Ser R ont été estimée à 85 % et 80 % respectivement et les Sp PPD et Sp R ont été

estimées à 99,4 % pour les deux.

L’analyse de la littérature concernée permet de disposer d’un aperçu des différentes valeurs de sensibilité et spécificité individuelles obtenues pour des conditions d’application du test et pour des méthodes d’analyse des résultats individuels différentes, dans plusieurs pays.

En effet, Aagaard C. et ses collègues (2006) ont estimé les Se PPD et Se R à 66 % et 85 % respectivement et, les Sp PPD et Sp R à 84 % et 97 % respectivement.

Au contraire, Vordermeier H.M. et ses collaborateurs (2001) ont obtenu une meilleure spécificité des R (Sp R de 100 %) mais une moins bonne sensibilité (Se R de 77,9 %). Néanmoins, Vordermeier H.M. et Ewer K. ont présenté en 2006, une Sp R identique à celle exposée par Aagaard C. et al. (2006) mais une meilleure Sp PPD (96,7 %).

Nous avons donc obtenu d’une part, des valeurs de spécificité absolue (Sp R) et sensibilité (Ser R) des R relativement proches de celles publiées par Vordermeier H.M. et ses

collaborateurs (2001) et d’autre part, des valeurs de spécificité absolue (Sp PPD) et sensibilité (Ser PPD) des PPD semblables à celles de Wood P.R. et al. (1992) et Cockle P.J. et al. (2006)

et, Gonzalez Llamazares O.R. et al. (1999) respectivement (Cf. Tableau I.1.3)

Par ailleurs, comme les résultats des études de spécificité absolue et de sensibilité relative, ont montré qu’il n’existait pas de différence significative de Sp et de Ser individuelles entre les

deux types de calcul, ce constat permet alors de supporter la décision d’utiliser le mode de calcul normalisé établi selon les recommandations de l’AFNOR, ce qui permet ainsi une meilleure reproductibilité des analyses et donc d’obtenir des résultats comparables intra et inter laboratoires.

De plus, le choix d’un seuil bas de 0,02 permet d’améliorer distinctement les sensibilités individuelles (Ser PPD de 93 % et Ser R de 88 %) sans trop réduire leurs spécificités (Sp PPD

de 98,0 % et Sp R de 98,6 %). En effet, cela apporte un gain de Ser PPD de 10 % et de Ser R

de 8 % et seulement une perte de Sp PPD de 1,4 % et de Sp R de 0,8 %.

Ces valeurs de spécificité absolue (Sp R) et sensibilité (Ser R) des R sont donc très proches de

celles publiées par Aagaard C. et al. (2006) et par Vordermeier H.M. et Ewer K. (2006a) et Cockle P.J. et al. (2006) (pour la spécificité seulement). De même, les valeurs de spécificité absolue (Sp PPD) et de sensibilité (Ser PPD) des PPD sont semblables à celles diffusées par

Wood P.R. et al. (1991) (Ser PPD de 93,6 % et Sp R de 98,1 %, (Cf. Tableau I.1.3). De plus,

la valeur de Sp PPD est proche de celle obtenue par Cagiola M. et al. (2004) et Vordermeier H.M. et Ewer K. (2006a) et la valeur de Ser PPD est voisine de celle obtenue par Buddle B.M.

et al. (2001 et 2003) (Cf. Tableaux I.1.3 et I.1.4)

Par conséquent, il serait intéressant d’utiliser le seuil de positivité bas lorsque le test IFNγ est appliqué dans la population générale.

II.1.2. Sensibilité relative et spécificité absolue finales du test

La sensibilité relative et la spécificité absolue finales du test ont été évaluées selon deux méthodes d’interprétation des résultats finaux c'est-à-dire en considérant les résultats positifs et divergents comme positifs (PPDUR) ou seulement les résultats positifs (PPDR).

II.1.2.1. Méthode d’interprétation PPDR

La spécificité absolue PPDR est estimée à 100 % quel que soit le mode de calcul et le seuil choisi. Cette valeur est supérieure à celles publiées par Vordermeier H.M. et al. (2006a) (99,2 %) et Coad M. et al. (2008) (98,7 %). La sensibilité relative PPDR est estimée à 73 % pour le mode de calcul initial associé au seuil haut. Cette valeur est également supérieure à celle publiée par Coad M. et al. (2008) (55 %). Toutefois, la sensibilité relative PPDR est meilleure au seuil bas : soit de 85 % pour le mode de calcul normalisé et de 90 % mode de calcul initial. Ainsi, l’utilisation du mode de calcul normalisé n’affecte donc pas la Sp PPDR mais occasionne une diminution, bien que non-significative, de la Ser PPDR.

Cela permet donc de confirmer qu’il est préférable d’utiliser le mode de calcul normalisé associé à un seuil décisionnel bas (0,02) pour une application du test IFNγ dans la population générale.

II.1.2.2. Méthode d’interprétation PPDUR

L’utilisation du mode de calcul initial associé à un seuil haut, recommandé par Bovigam®, permet d’obtenir une spécificité absolue PPDUR de 98,8 % qui est identique à celle obtenue avec le mode de calcul normalisé. Cette valeur est supérieure à celles publiées par Vordermeier H.M. et al. (2006a) (94,6 %) et Coad M. et al. (2008) (81,2 %).

De plus, la sensibilité relative PPDUR obtenue (92 %) qui est également supérieure à celle publiée par Coad M. et al. (2008) (81,2 %) est non-significativement différente de celle obtenue avec le mode de calcul normalisé (90 %).

Si un seuil de positivité plus bas est appliqué, la Ser PPDUR est alors estimée à 97 % pour les

deux modes de calcul et la Sp PPDUR est évaluée à 96,5 % pour le mode de calcul normalisé et à 96,1 % pour l’autre mode de calcul.

L’utilisation du mode de calcul normalisé n’a donc pas d’incidence significative sur les qualités du test. De plus, le choix d’un seuil bas de 0,02 assure un gain de sensibilité de 7 % mais une perte de spécificité de 2,3 %.

Cela permet encore de confirmer qu’il est préférable d’utiliser le mode de calcul normalisé associé à un seuil décisionnel bas (0,02) pour une application du test IFNγ dans la population générale.

II.2. Application du test IFNγ sur des animaux avec une IDS non-négative

II.2.1. Sensibilités relatives et spécificités opérationnelles individuelles

Concernant les résultats de spécificités opérationnelles individuelles obtenus avec le mode de calcul initial associé à un seuil haut (recommandé par Bovigam®), les Spr PPD et Spr R ont

été estimées à 72,9 % et 92,7 % respectivement.

Comme les résultats des études de spécificité opérationnelle et de sensibilité relative ont montré qu’il n’existait pas de différence significative de Spr et Ser individuelles entre les deux

types de calcul, ce constat permet également de supporter la décision d’utiliser le mode de calcul normalisé.

De plus, le choix d’un seuil haut de 0,04 par rapport à un seuil bas (0,02), permet d’améliorer les spécificités opérationnelles individuelles et ainsi de disposer d’une Spr R satisfaisante

(93,1 %) et d’une Spr PPD convenable (73,3 %), et engendre une réduction des sensibilités

Par conséquent, il serait intéressant d’utiliser le seuil de positivité haut lorsque le test IFNγ est appliqué sur des animaux avec une IDS non-négative, en population sans risque spécifique identifié.

En outre, ces résultats montrent que les R sont significativement plus spécifiques que les PPD, comme l’indique la littérature (Van Pinxteren L.A.H. et al., 2000; Buddle B.M. et al., 2001, 2003, 2009; Vordermeier H.M. et al., 2001, 2006a; Wood P.R. et al., 2001 ; Aagaard C. et al., 2006; De la Rua-Domenech R. et al., 2006a; Coad M. et al., 2008).

II.2.2. Sensibilité relative et spécificité opérationnelle finales du test

La spécificité opérationnelle finale du test a été évaluée en procédant de même que pour l’évaluation de sa sensibilité relative (indiquée précédemment, § I.1.2.), c'est-à-dire selon les deux méthodes différentes d’interprétation des résultats finaux (PPDUR et PPDR).

II.2.2.1. Méthode d’interprétation PPDUR

L’utilisation du mode de calcul initial associé à un seuil haut, recommandé par Bovigam®, permet d’obtenir une sensibilité relative PPDUR satisfaisante (92 %) et supérieure, bien que non-significativement différente, à celle obtenue avec le mode de calcul normalisé (90 %) mais une spécificité opérationnelle PPDUR médiocre (70,2 %) et quasi-identique à celle obtenue avec le mode de calcul normalisé (70,9 %). Toutefois, comme la sensibilité du test est relativement bonne avec cette méthode d’interprétation PPDUR, alors on peut considérer que dans un contexte précis c'est-à-dire où l’on souhaite privilégier la sensibilité du test (utilisation de la méthode PPDUR), cette valeur de spécificité est finalement acceptable. Si un seuil de positivité plus bas est appliqué, la Ser PPDUR est alors meilleure, avec des

valeurs identiques pour les deux modes de calcul (97 %), alors que la Spr PPDUR est encore

plus médiocre, avec une valeur supérieure (écart non-significatif) pour le mode de calcul normalisé (60,1 %) par rapport à l’autre mode de calcul (54,3 %).

L’utilisation du mode de calcul normalisé n’a donc pas d’incidence significative sur les qualités du test. De plus, le choix d’un seuil haut de 0,04 assure un gain de spécificité opérationnelle de 10,8 % afin qu’elle devienne acceptable mais engendre une perte de sensibilité relative de 7 % qui reste toutefois, satisfaisante.

Cela permet de confirmer qu’il est préférable d’utiliser le mode de calcul normalisé, associé à un seuil décisionnel haut (0,04) pour une application du test IFNγ sur une population d’IDS non-négatives.

II.2.2.2. Méthode d’interprétation PPDR

L’utilisation du mode de calcul initial associé à un seuil haut, recommandé par Bovigam®, permet d’obtenir une spécificité opérationnelle PPD∩R satisfaisante (95,4 %) et une sensibilité relative PPD∩R convenable (73 %). Ces valeurs sont identiques à celles obtenues avec le mode de calcul normalisé.

Ainsi, les résultats obtenus montrent que l’utilisation des R permet d’améliorer significativement la spécificité opérationnelle du test IFNγ (Spr du test Bovigam® de

72,9 % (Spr PPD); Spr du test Bovigam® modifié de 95,4 % (Spr PPDR)), comme cela a

déjà été démontré dans la littérature (concernant la spécificité absolue) (Vordermeier H.M. et al., 2006a, Sp PPD de 96,7 % et Sp PPDR de 99,2 %).

Si un seuil de positivité plus bas est appliqué, la Ser PPDR est alors estimée à 90 % et 85 %

pour les modes de calcul initial et normalisé respectivement (écart non-significatif) et, la Spr PPDR est évaluée à 88,3 % et 91,2 % pour les mêmes modes de calcul respectifs (écart

non-significatif).

L’utilisation du mode de calcul normalisé n’a donc pas d’incidence significative sur les qualités du test. Par ailleurs, le choix d’un seuil bas de 0,02 entraine une perte de Spr PPDR

de 4,2 % et un gain de Ser PPDR de 12 %. Toutefois, lors de l’évaluation des Ser et Spr

individuelles et des Ser PPDUR et Spr PPDUR, le seuil haut semblait le plus adapté afin de

minimiser la baisse de spécificité due à une application du test sur une population avec une IDS non-négative (spécificité opérationnelle) par rapport à la spécificité obtenue pour une application du test dans la population générale (spécificité absolue).

Par conséquent, il est envisageable d’utiliser le mode de calcul normalisé, associé à un seuil décisionnel haut (0,04) pour une application du test IFNγ sur une population d’IDS non- négatives.

II.3. Conclusion de l’étude comparative entre 2 modes de calcul avec 2 seuils différents Ce travail a donc permis de montrer que l’utilisation du mode de calcul normalisé n’affectait ni la sensibilité relative (Ser) du test et ni sa spécificité absolue (Sp) quel que soit le seuil

De même, l’utilisation de ce mode de calcul associé à un seuil décisionnel haut, permet d’augmenter, quoique non-significativement prouvé, la spécificité opérationnelle (Spr) du test

sans en affecter sa sensibilité relative (Ser), lorsque le test est employé dans la population

d’IDS non-négatives (en série avec l’IDS).

Par ailleurs, le choix du seuil de positivité des résultats individuels calculés à partir des formules normalisées est déterminant et dépend également des conditions d’utilisation du test. En effet, le seuil bas de 0,02 semble être le plus adapté pour une utilisation du test dans la population générale puisqu’il permet d’obtenir, dans le cas de la méthode PPDUR pour l’interprétation des résultats finaux, des valeurs comparables et excellentes de spécificité absolue (96,5 %) et sensibilité relative (97 %) du test. Dans le cas de la méthode d’interprétation PPDR, ce seuil permet d’assurer une spécificité absolue excellente (100 %) et sa sensibilité relative est satisfaisante (85 %).

Au contraire, quand le test est appliqué sur des animaux avec une IDS non-négative, il devient moins spécifique (spécificité opérationnelle inférieure à la spécificité absolue). Il s’avère alors nécessaire d’utiliser un seuil plus haut afin de minimiser cette baisse de spécificité opérationnelle. Toutefois, cela conduit à une réduction de la sensibilité relative du test.

Le seuil haut de 0,04 permet ainsi d’assurer, dans le cas de la méthode d’interprétation PPDR, une spécificité opérationnelle (95,4 %) excellente et une sensibilité relative (73 %) convenable. Dans le cas de la méthode d’interprétation PPDUR, ce seuil permet d’obtenir une sensibilité relative satisfaisante (90 %) et une spécificité opérationnelle convenable (70,9 %).

Par conséquent, comme il a été précédemment décrit par certains auteurs (Rothel J.S. et al., 1990 ; Wood P.R. et al., 1991, 2001; Ryan T.J. et al., 2000 ; Gormley E. et al., 2005), le test Bovigam® apparait être un outil complémentaire très utile pour la détection de la Tb pour des régions à faible prévalence, d’autant plus quand le test est utilisé avec des antigènes spécifiques selon un protocole adapté.

En outre, étant donné que les R sont plus spécifiques que les PPD, il serait alors intéressant de disposer de valeurs différentes de seuils de positivité des résultats individuels calculés avec les formules normalisées des PPD et des R. Les valeurs de ces seuils devraient être ajustées pour des valeurs optimales de sensibilité et de spécificité individuelles (des PPD et des R).

Ainsi, il conviendrait, selon les conditions d’utilisation du test (en parallèle ou en série avec l’IDS), d’établir les courbes ROC des PPD et des R afin de déterminer les meilleures valeurs de sensibilité relative et spécificité des PPD et des R et enfin, en déduire les valeurs des seuils décisionnels correspondants.

III. Evaluation des valeurs de sensibilité & spécificité individuelles optimales permettant