6.3 Essais d’expansion d’anneaux
6.3.3 Comparaison expérience/calcul
Afin de valider le schéma numérique présenté précédemment et qui permettra
par la suite de dimensionner la configuration expérimentale aboutissant à la vitesse
6.3. ESSAIS D’EXPANSION D’ANNEAUX 161
d’expansion souhaitée, il est nécessaire de comparer les résultats expérimentaux et
numériques. Comme précisé précédemment, nous avons sélectionné un anneau de
cuivre qui a un rayon moyen de20.5mm, et une section carrée de1×1mm2. La
ten-sion de charge aux bornes des condensateurs que nous avons choisie estU0 = 1.5kV.
Pour les calculs numériques, nous avons considéré la loi de type Zerilli et
Arm-strong (1987) modifiée selon Petit et Dequiedt (2006) décrite par l’équation (3.16).
Les caractéristiques du cuivre considérées sont définies dans le tableau 3.1. Nous
avons également supposé une évolution de la masse volumique ρ du cuivre fonction
de la température T suivant l’approximation polynomiale :
ρ= 9056.3−0.40335 T −7.1257×10−5 T2
Cette approximation polynômiale a été établie à partir d’une isobare construite
suivant la loi d’état de Murnaghan (1951) utilisée dans les simulations numériques
du chapitre 4.
Nous pouvons donc comparer les vitesses d’expansion et les courants obtenus
expérimentalement aux résultats du schéma numérique précédent. La Figure 6.9
présente la comparaison des vitesses d’expansion radiale expérimentales (en trait
plein) et numériques (en trait discontinu). Une bonne superposition de la mise en
vitesse est observée. Une divergence est par la suite constatée. La vitesse maximale
atteinte par l’anneau est d’environ 143 m/s tandis que le calcul donne une vitesse
maximale de 152 m/s. La décroissance de la vitesse due au travail des déformations
plastiques est plus importante dans l’expérience. Malgré ces différences qu’il sera
nécessaire de mieux comprendre, une bonne restitution est obtenue par le calcul. La
Figure 6.10 présente la comparaison des courants circulant dans la bobine et dans
l’anneau du montage expérimental (en trait plein) et calculés numériquement (en
traits discontinus). On peut constater que le courant du circuit principal circulant
dans l’anneau devient nul à partir d’environ 60 µs. Ceci est dû à l’éclateur utilisé
pour déclencher la décharge des condensateurs qui joue, par la suite, le rôle de diode
Fig. 6.9 – Vitesse d’expansion radiale de l’anneau au cours du temps pour une
tension de charge de 1.5kV. Les résultats expérimentaux sont représentés en trait
plein, tandis que les résultats numériques sont en traits discontinus. Le signal de
vitesse expérimental est interrompu vers 60 µs. Le comportement du cuivre est
décrit, dans le calcul numérique par un modèle de Zerilli-Arsmtrong modifié (voir
l’équation (3.16)).
dans le circuit. Les courants sont correctement restitués par le calcul numérique.
Une légère sous-estimation de l’intensité du courant est malgré tout observée. Ces
résultats globalement satisfaisants permettent de valider la modélisation présentée
au début de ce chapitre pour réaliser un pré-dimensionnement. Ces calculs donnent
également accès aux déformations, aux vitesses de déformations, et aux
tempéra-tures dans l’anneau au cours du chargement.
La figure 6.11 décrit l’évolution de la vitesse de déformation moyenne dans
l’an-neau en fonction du temps, lorsque la tension de charge est de 1.5 kV. Un pic
apparaît à environ t = 30 µs avec une valeur de vitesse de déformation d’environ
6600 s−1. Cette valeur va progressivement chuter, lors du vol libre de l’anneau, du
fait de la conversion de l’énergie cinétique en travail plastique.
La Figure 6.12 présente l’évolution de la déformation plastique au sein de
l’an-neau. En considérant, comme Zhang et Ravi-Chandar (2008), que la déformation
à striction est d’environ 0.3, alors l’apparition des instabilités se produit à environ
6.3. ESSAIS D’EXPANSION D’ANNEAUX 163
Fig. 6.10 – Courant circulant dans la bobine et dans l’anneau pour une tension de
charge de1.5kV. Les résultats expérimentaux sont représentés en trait plein, tandis
que les résultats numériques sont en traits discontinus. Le courant expérimental dans
la bobine s’annule vers 60µs. Il restera nul en raison de l’éclateur qui joue ici le rôle
de diode. Le comportement du cuivre est décrit par un modèle de Zerilli-Arsmtrong
modifié (voir l’équation (3.16)).
65µs. D’après la Figure 6.13 qui représente l’évolution du rayon de l’anneau au cours
du chargement, l’anneau aura donc un rayon à striction d’environ27.5mm. On peut
remarquer, sur les mesures expérimentales, qu’à t = 65µs, lorsque la déformation
plastique atteint la déformation à rupture, un courant d’une intensité supérieure à
5kA circule encore dans l’anneau.
Enfin, nous constaterons, à partir des résultats de la Figure 6.14, les contributions
de l’effet Joule et du travail plastique à l’échauffement total dans l’anneau.
L’éléva-tion de la température, dans l’anneau, est en effet essentiellement dû à l’échauffement
par effet Joule. Le comportement du cuivre et le développement des instabilités
se-ront par conséquent affectés par cet effet particulier. Une élévation de 160 K est
observée. De fait, les simulations et les modélisations devront donc tenir compte de
cette élévation de la température. Néanmoins, la loi d’évolution de la température
dans l’anneau, décrite par l’équation (6.15), a été obtenue en supposant une
réparti-tion homogène du courant dans l’épaisseur de l’anneau. En réalité, le courant circule
préférentiellement près de la surface interne de l’anneau. L’échauffement par effet
Joule donnera lieu à un gradient de température dans la section qui ne peut
mal-heureusement pas être correctement pris en compte dans une approche analytique
du développement des instabilités, telle que présentée dans le chapitre 3.
Nous savons donc que la comparaison expérience/analytique nécessitera une
mo-dification du montage expérimental permettant la réduction, voire l’élimination, des
courants induits dans les anneaux d’études. Nous décrirons en conclusion la solution
envisagée.
Fig. 6.11 – Vitesse de déformation de l’anneau au cours du temps pour une tension
de charge de1.5kV. Le comportement du cuivre est décrit par un modèle de
Zerilli-Arsmtrong modifié (voir l’équation (3.16)).
Dans le document
Étude du développement des instabilités dans un anneau en expansion dynamique
(Page 162-166)