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Comparaison des BCRs avec des estimées dans le cas de simulations mo-

4.5 Bornes de Camér-Rao sur l’estimation des paramètres du modèle GMM

4.5.3 Comparaison des BCRs avec des estimées dans le cas de simulations mo-

Dans cette section, nous analysons les performances d’estimation du diamètre moyen et de l’écart-type d’une DTP monomodale par les estimateurs MAP et MMSE. Les performances de ces estimateurs seront comparées à celles de l’estimateur au sens de maximum de vraisemblance.

Cet estimateur est connu être optimal, i.e. son EQM atteint asymptotiquement la BCR. Les estimations des paramètres du modèle GMM de la DTP par cet estimateur sont données par :

[ ˆwMV,µˆMV,σˆMV]T= arg max

[w,µ,σ]

`˜g(2)|k,w,µ,σ,ς2, (4.49) où la fonction de log-vraisemblance est donnée par :

`˜g(2)|k,w,µ,σ,ς2=−

L’estimation des paramètres w,µet σ se fait pour un nombre fixé de composantes du modèle GMM. Pour obtenir ces estimations, il est nécessaire d’avoir des estimations des variances du bruit, ς. Dans le cas où on suppose que la variance de bruit est indépendante de l’angle deˆ mesure, les estimations des paramètres du modèle GMM par l’estimateur de MV s’expriment par :

[ ˆwMV,µˆMV,σˆMV]T= arg min

w,µ,σ

( R X

r=1 Mr

X

m=1

˜g(2)θ

rm)−g(2)θ

rm, k,w,µ,σ)2 )

. (4.51)

La méthode d’estimation au sens du maximum de vraisemblance est équivalente, dans ce cas, à la méthode des moindres carrés.

Afin de déterminer ces estimations, il faut résoudre un problème d’optimisation non linéaire sous contraintes. Dans le cas simple d’estimation d’une DTP avec une seule composante nor-male (k= 1), la fonction objectif à minimiser n’a généralement qu’un seul minimum global. Une méthode de descente de gradient sera suffisante dans ce cas pour résoudre ce problème d’opti-misation. Dans le cas contraire, il faut utiliser une méthode d’optimisation plus compliquée qui permette de converger vers le minimum global. Nous donnons l’exemple de méthodes d’opti-misation stochastiques telle que le recuit simulé. La méthode que nous utilisons pour résoudre le problème d’optimisation (4.51) utilise un algorithme de points intérieurs [CL96,WMNO06].

Cet algorithme est implémenté sous forme d’une fonction fminconproposée par Matlab dans sa boîte à outils d’optimisation. Cette méthode marche bien dans le cas d’estimation d’une DTP monomodale. Cependant, elle ne converge pas vers le minimum global dans le cas d’estimation d’une DTP avec plus de deux composantes normales, et les résultats d’estimation sont erronés.

Nous restreindrons donc notre étude aux performances d’estimation du diamètre moyenµet de l’écart-typeσd’une DTP monomodale. Nous considérons le problème d’estimation de la DTP normale avec un diamètre moyenµ= 450 nm et un écart-type σ= 25 nm. Ces deux paramètres sont estimés à partir des données des FACs d’intensité simulées à 7 angles (θ= [60: 10: 120]).

Ces données sont simulées avec la même variance de bruit pour tous les angles sélectionnés. Les performances, biais et EQM, d’estimation de la moyenne et de l’écart-type de la DTP sont évaluées en utilisant 300 simulations Monte-Carlo du bruit pour différentes valeurs de ς. Les estimations des paramètresµetσ par les estimateurs MAP et MMSE sont obtenues en utilisant l’algorithme RJMCMC. Le nombre de composantes du modèle GMM est estimé en utilisant cet algorithme. Pour l’estimateur MV, nous précisons le bon nombre de composantes à l’algorithme utilisé.

Les figures 4.12(a) et4.12(b) illustrent respectivement les biais absolus relatifs d’estimation du diamètre moyen, 100×Biais(ˆµµ), et de l’écart-type, 100×Biais(ˆσ σ). Pour ς ≤10−2, les trois estimateurs, MMSE, MAP et MV, sont non biaisés (biais ≈ 0). Pour ς > 10−2, leurs biais augmentent avec la variance du bruit ς2. L’estimation du paramètre, par tous les estimateurs, σ est très biaisée. Pour les deux paramètres µ et σ, c’est l’estimateur MMSE qui est le plus biaisé. Les EQMs d’estimation de diamètre moyen et de l’ecart-type par l’estimateur MV sont comparées respectivement à leurs BCRs sur les figures4.12(c) et4.12(d). L’EQM de l’estimateur MV des deux paramètres µ et σ atteint la BCR quand cet estimateur est non biaisé. Plus son biais augmente, plus son EQM s’éloigne de sa BCR. Sur les mêmes figures, on compare les EQMs d’estimateurs MMSE et MAP à l’EQM de l’estimateur MV. L’estimateur MAP a la même EQM que l’estimateur MV. L’EQM de l’estimateur MMSE, quand celui-ci est biaisé, est la plus élevée.

Écart-type du bruit ς

(a) Biais relatif absolu du ˆµ

Écart-type du bruit ς

(b) Biais relatif absolu du ˆσ

Écart-type du bruit ς

Figure 4.12 – Performances d’estimation du diamètre moyen et de l’écart-type d’une DTP monomodale (µ= 450 nm, σ = 25 nm) par les estimateurs MMSE, MAP et MV, à partir des données de la DLS multi-angles simulées pour 7 angles (θ= [60: 10: 120]).

Sur la figure 4.13, nous comparons l’EQM à la BCR pour l’estimation de la DTP f(D) à partir des mesures avecς = 0,005. L’estimation de la DTP est calculée par la relation (4.23) en utilisant les estimations des paramètres µ et σ. La BCR de la DTP f(D) est obtenue à partir des BCRs du diamètre moyen et de l’écart-type en utilisant la relation (4.44). Les EQMs des trois estimateurs de la DTP f(D) atteignent sa BCR. Aux bords du support de la DTP, les EQMs s’éloignent de la BCR car le biais devient important.

4.6 Conclusions

Dans ce chapitre, nous avons proposé une nouvelle approche d’estimation de la DTP à partir des mesures muti-angles de la DLS. La DTP est modélisée par un mélange de distribu-tions gaussiennes avec un nombre inconnu de composantes. L’estimation des paramètres de ce modèle est réalisée en utilisant une approche d’inférence bayésienne résolue par un algorithme d’échantillonnage RJMCMC sans aucune connaissance préalable sur le nombre de composantes.

D(nm)

325 350 375 400 425 450 475 500 525 550 575

BCR,EQM(dB)

-140 -130 -120 -110 -100 -90 -80 -70

-60 EQM( ˆfMMSE(D))

EQM( ˆfMAP(D)) EQM( ˆfMV(D)) BCR(f(D))

Figure4.13 – Comparaison entre la BCR et l’EQM de l’estimation de la DTP (µ= 450 nm,σ = 25 nm) par les estimateurs MMSE, MAP et MV, à partir des données de la DLS multi-angles simulées de 7 angles de mesure (θ= [60: 10: 120], ς= 0,005).

La méthode proposée a été validée en utilisant des données simulées. L’analyse des résultats a montré une grande capacité de la méthode proposée à estimer des DTPs multimodales avec une haute résolution, en particulier pour des DTPs avec des rapports des modes < 2.

Les BCRs pour l’estimation de la DTP à partir des mesures multi-angles de la DLS ont été calculées pour un modèle GMM d’un nombre de composantes connu. Ces BCRs permettent d’évaluer l’optimalité des estimateurs proposés de la DTP. L’analyse des données simulées a montré que l’EQM de l’estimation des paramètres du modèle GMM d’une DTP monomodale atteint la BCR quand l’estimation est non biaisée. Il a été montré aussi que la DLS multi-angle permet de diminuer significativement les bornes inférieures de l’EQM et ainsi obtenir une meilleure estimation de la DTP. Les simulations ont montré en utilisant les BCRs qu’il existe un nombre d’angles de mesure optimal pour l’estimation d’une DTP donnée à partir des mesures multi-angles de la DLS.

Analyse des données expérimentales

Résumé

Dans ce chapitre, nous présentons les résultats d’analyse des données expérimentales. Des échantillons de particules sphériques avec des tailles certifiées ou non certifiées seront testés. Des mélanges de ces échantillons seront également testés. La répétabilité des résultats d’estimation de la DTP en nombre par les méthodes que nous proposons sera comparée à celle des méthodes intégrées actuellement dans les instruments commerciaux ou proposées dans la littérature.

Sommaire

5.1 Introduction . . . 107 5.2 Instrument de mesure . . . 108 5.3 Échantillons testés . . . 109 5.4 Résultats d’analyse . . . 110 5.4.1 Particules de tailles certifiées . . . 110 5.4.2 Particules de tailles non certifiées . . . 120 5.5 Conclusions . . . 123

5.1 Introduction

L’objectif de ce chapitre est de valider les méthodes proposées sur des données expérimen-tales. Ces méthodes sont testées sur des échantillons de particules avec des distributions de tailles monodisperses ou polydisperses, avec un seul ou plusieurs modes. Selon le protocole expérimen-tal établi, cinq mesures sont répétées pour le même échantillon, sans modifier les conditions expérimentales. Les résultats obtenus pour ces cinq mesures sont reportés sur un même graphe en même temps que la DTP, pondérée en nombre de particules, attendue. Cette DTP est une forme gaussienne reconstituée à partir des valeurs attendues (certifiées ou issues d’une mesure MEB). Les résultats seront analysés en deux lots : un premier lot de particules sphériques de la-tex polystyrène avec un diamètre moyen et un écart-type certifiés par le fabricant ; un deuxième lot de particules non certifiées.

Les méthodes testées sont :

- la méthode déterministe de référence industrielle (CONTIN), qui n’est implantée que dans le cas mono-angulaire ;

- la méthode déterministe des moindres carrés régularisée linéaire pour un modèle de forme libre (MCR-L) ;

- la méthode déterministe des moindres carrés régularisée non linéaire pour un modèle de forme libre (MCR-NL) ;

- la méthode bayésienne régularisée proposée pour un modèle de forme libre (MIB-FFM) ; - la méthode bayésienne proposée pour un modèle mélange de gaussiennes (MIB-GMM).

Les quatre premières méthodes sont de forme libre (free-form), la dernière est à forme imposée gaussienne.

Toutes ces méthodes ont besoin de la connaissance du facteur instrumentalβ dépendant de l’angle de diffusion. Cette valeur peut théoriquement varier entre 0 et 1, elle peut être fixée dans le cas simulé. Dans le cas expérimental, ce facteur β mérite d’être estimé car dépendant de la géométrie de l’instrument. La procédure utilisée pour l’estimation du facteur instrumental β est détaillée en annexe C.1.

Nous synthétiserons dans des tableaux les valeurs moyennes des paramètres de la DTP (mode, moyenne et écart-type estimés) avec leurs écarts-types calculés, pour chacune des mé-thodes, sur les cinq expériences répétées. Ces quantités sont celles qui peuvent être fournies à l’utilisateur. Pour évaluer les méthodes d’estimation sur le plan qualitatif, il est difficile d’utiliser l’EQM sur la totalité de la DTP comme outil d’évaluation, comme on l’a fait en simulations, car cet indicateur devient trop pénalisant lorsque le mode estimé s’écarte trop du mode attendu pour des DTPs monodisperses. En revanche, nous utiliserons les indicateurs de répétabilité et de précision, qui peuvent être calculés expérimentalement avec les J = 5 mesures dont on dispose.

La répétabilité, exprimée en %, évalue un degré de concordance entre les résultats d’esti-mation obtenus pour les mesures répétées sur le même échantillon, sans modifier les conditions expérimentales. La répétabilité est donnée, pour un paramètre ϕ de la DTP (par exemple le diamètre de mode), comme le rapport de son écart-type sur sa valeur moyenneϕ :

rép. = v u u t 1 J

J

X

j=1

( ˆϕjϕ)2

ϕ2 ×100, (5.1)

où ˆϕj est l’estimation du paramètreϕ obtenue pour lajème mesure.

La précision, calculée en pourcentage, évalue un degré de concordance des résultats avec les valeurs vraies selon la formule suivante :

pré. = v u u t 1 J

J

X

j=1

( ˆϕjϕ)2

ϕ2 ×100, (5.2)

Ce paramètre a du sens pour les particules certifiées, il ne sera donc pas calculé pour les particules non certifiées.

Avant de présenter les résultats d’analyse de données expérimentales, nous présentons l’ins-trument utilisé pour l’acquisition de ces données ainsi que les échantillons de particules testées.