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Combinaison linéaire, familles libres, liées et génératrices

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2. Espaces vectoriels

2.4. Combinaison linéaire, familles libres, liées et génératrices

suit.

Soit n∈Net soient~u1, . . . ,~un des vecteurs deE. On appelle combinaison linéaire des vec-teurs~u1, . . . ,~untout vecteur~wqui peut s’écrire :

~ w=

Xn i=1

λi~ui= λ1~u1+···+ λn~un, oùλ1, . . . ,λnsont des nombres réels.

Définition 2.14

Exemple 2.15. — Si ~u et~v sont deux vecteurs, les combinaisons linéaires de~u et~v sont les vecteurs de la formeλ~u+ µ~v, oùλetµsont deux réels quelconques.

Soit n∈N et soient~u1, . . . ,~un des vecteurs deE. On noteVect(~u1, . . . ,~un) l’ensemble des combinaisons linéaires des vecteurs~u1, . . . ,~un.

Notation 2.16

Soit n∈N et soient~u1, . . . ,~un des vecteurs deE. L’ensemble Vect(~u1, . . . ,~un)est un sous-espace vectoriel deE.

Tout sous espace vectoriel de E qui contient ~u1, . . . ,~un contient Vect(~u1, . . . ,~un). Le sous-espace vectoriel Vect(~u1, . . . ,~un) est appelé le sous-espace vectoriel de E engendré par {~u1, . . . ,~un}.

Proposition 2.17

Démonstration. — Tout d’abord 0 = Pn

i=10~ui ce qui prouve que Vect(~u1, . . . ,~un) contient le vecteur nul.

Soient maintenant~vet~w des éléments deVect(~u1, . . . ,~un). Par définition de cet ensemble, il

où la première égalité résulte de la remarque2.10 iii). Cela démontre queµ~vest une combinaison linéaire des vecteurs~u1, . . . ,~un.

Exemples 2.18. — Sin= 0, alors il résulte de nos conventions sur les sommes que le sous-espace vectoriel engendré est{0}.

Si n= 1et si~u1 est un vecteurnon nul, le sous-espace vectoriel engendré est formé de tous les multiples de~u1. Ce sous-espace vectoriel est alors une droite (figure3). Par contre, si~u1= 0,

~ u1

Vect(~u1)

F3. Sous-espace vectoriel engendré par un vecteur non nul

alors tout multiple de~u1 est également non nul et le sous-espace vectoriel engendré est{0}. Pour deux vecteurs~u1 et~u2, il va falloir également distinguer plusieurs cas : sur la figure 4 est représenté un exemple où l’espace vectoriel engendré par deux vecteurs de l’espace forme un plan. Mais supposons que le vecteur~u2 soit proportionnel au vecteur ~u1, c’est-à-dire que

~ u1

~ u2

F4. Sous-espace vectoriel engendré par deux vecteurs

~u2= ρ~u1pour un nombre réelρavec~u16= 0. Alors une combinaison linéaire des vecteurs~u1,~u2 s’écrit

~

w= λ1~u1+ λ2~u2= (λ1+ λ2ρ)~u1;

autrement dit Vect(~u1,~u2) = Vect(~u1) est une droite. Enfin, si les deux vecteurs sont nuls, le sous-espace vectoriel engendré est à nouveau réduit à{0}.

Les exemples précédents montrent l’intérêt d’introduire un critère qui permet de préciser la nature du sous-espace vectoriel engendré. C’est l’objet des définitions qui suivent ; celles-ci permettront de définir une notion de rang pour les familles de vecteurs.

Soitn∈Net soient~u1, . . . ,~undes vecteurs deE.

Définition 2.19

On dit que len-uplet(~u1, . . . ,~un)est :

a) Unefamille libresi elle vérifie la condition suivante :

∀(λ1, . . . ,λn)∈Rn, Xn

i=1

λi~ui=~0 =⇒ (λ1=. . .= λn= 0);

b) Unefamille liéesi elle n’est pas libre ;

c) Une famille génératrice deE si tout vecteur de l’espaceE est combinaison linéaires des vecteurs~u1, . . . ,~un.

d) Unebase deEsi c’est une famille libre et génératrice.

Remarque 2.20. — Dans ce cours, nous ne définissons la notion de famille libre ou génératrice que pour des familles finies ; pour éviter toute confusion, il nous arrivera de parler de famille génératrice finie. Ainsi on dira qu’un espace vectoriel E admet une famille génératrice finie s’il existe un entiern∈Net unn-uplet(~u1, . . . ,~un)de vecteurs deEqui est une famille génératrice deE.

Exemples 2.21. — Soit~uun vecteur deE. La famille(~u)est libre si et seulement si le vecteur~u n’est pas nul.

Si un des vecteurs~u1, . . . ,~unest nul, alors la famille(~u1, . . . ,~un)est liée.

Des vecteurs~u et~vde E sont ditcolinéairess’il existe un nombreλ∈R tel que~v= λ~u ou

~u= λ~v.

Définition 2.22

Remarque 2.23. — De manière équivalente, les vecteurs~uet~vsont colinéaires si~u= 0ou s’il existe un nombreλ∈Rtel que~v= λ~u.

Soient~uet~vdes vecteurs de E. La famille(~u,~v) est liée si seulement si les vecteurs~uet~v sont colinéaires.

Proposition 2.24

Démonstration. — Supposons la famille liée. Il existe alors un couple de nombres réels (λ,µ)6= (0,0)tel queλ~u+ µ~v= 0. Siµ = 0, alors λ6= 0et donc~u= 0. Par conséquent les vecteurs sont colinéaires. Sinon~v=−µλ~uet les vecteurs sont également colinéaires.

Réciproquement, supposons que les vecteurs sont colinéaires. Si~v= λ~u, alorsλ~u+ (−1)~v= 0; Donc la famille(~u,~v)est liée. On raisonne de même si~u= λ~v.

Trois vecteurs liés sont ditscoplanaires.

Terminologie 2.25

Plus généralement, pournvecteurs on peut démontrer la proposition suivante :

Soitn∈Net soit~u1, . . . ,~undes vecteurs deE. La famille(~u1, . . . ,~un)est liée si et seulement s’il existe un entier i ∈ {1, . . . , n} tel que~ui soit combinaison linéaire des autres vecteurs

~u1, . . . ,~ui1,~ui+1, . . . ,~un. Proposition 2.26

Démonstration. — Supposons tout d’abord qu’il existe un entier i ∈ {1, . . . , n}tel que~ui soit combinaison linéaire des autres vecteurs~u1, . . . ,~ui−1,~ui+1, . . . ,~un. alors il existen−1nombres réelsλ1, . . . ,λi−1i+1, . . . ,λntels que

~ui = X

k∈{1,...,n} {i}

λk~uk.

Posons alorsλi=−1, on obtient la relation Xn k=1

λk~uk= 0

et commeλi 6= 0, ces nombres réels ne sont pas tous nuls, ce qui prouve que la famille est liée.

Réciproquement supposons que la famille de vecteurs est liée. Il existe donc une famille den nombre réels(λ1, . . . ,λn)non tous nuls tels que

Xn k=1

λk~uk= 0

Soiti∈ {1, . . . , n}tel queλi 6= 0et posonsµk=−λλk

i pourk∈ {1, . . . , n} {i}. Alors

~ui= X

k∈{1,...,n} {i}

µk~uk,

ce qui démontre que~ui est combinaison linéaire des autres vecteurs.

Lemme 2.27. — Soit n ∈N et soit~u1, . . . ,~un une famille de vecteurs. Si~vest une combinaison

ce qui prouve que dans (11) le sous-espace à droite de l’égalité est inclus dans celui de gauche.

Démontrons l’inclusion inverse. Soit ~w une combinaison linéaire de~v,~u1, . . . ,~un On peut

applications strictement croissantes est strictement croissante, une famille extraite d’une famille extraite de(y1, . . . , yn)est encore une famille extraite de(y1, . . . , yn).

De toute famille génératrice finie on peut extraire une base.

Proposition 2.29

Démonstration. — Soit (~u1, . . . ,~un) une famille génératrice de l’espace vectoriel E. Il faut dé-montrer qu’il existe une famille extraite de(~u1, . . . ,~un)qui est une base deE.

Nous allons raisonner par récurrence sur l’entiern. Sin= 0, alors comme la famille vide()est toujours libre, cette famille est libre et génératrice, donc c’est une base deE. Notons que dans ce casE={0}.

Supposons maintenant le résultat vrai pour une famille de n−1 vecteurs. Si la famille (~u1, . . . ,~un)est libre, alors c’est une base deEet le résultat est démontré. Sinon cette famille est liée. Par la proposition 2.26, cela implique qu’il existe un entier i ∈ {1, . . . , n}tel que~ui soit combinaison linéaire de(~u1, . . . ,~ui−1,~ui+1, . . . ,~un). Par le lemme2.27, cela implique l’égalité

Vect(~u1, . . . ,~un) = Vect(~u1, . . . ,~ui1,~ui+1, . . . ,~un).

Mais par hypothèse, (~u1, . . . ,~un) est génératrice, donc cet espace vectoriel est E, ce qui prouve que la famille (~u1, . . . ,~ui−1,~ui+1, . . . ,~un) est également génératrice. En appliquant l’hypothèse de récurrence à cette famille génératrice de n−1 vecteurs on obtient une famille extraite de (~u1, . . . ,~ui−1,~ui+1, . . . ,~un)qui est une base. Mais cette famille est également un famille extraite de la famille(~u1, . . . ,~un).

Soitn∈Net soit~u1, . . . ,~undes vecteurs deE. On considère l’applicationφ:Rn→Edéfinie par

φ(λ1, . . . ,λn) = Xn k=1

λk~uk alors

a) La famille(~u1, . . . ,~un)est libre si et seulement siφest injective ;

b) La famille(~u1, . . . ,~un)est génératrice si et seulement siφest surjective ; c) La famille(~u1, . . . ,~un)est une base si et seulement siφest bijective.

Proposition 2.30

Démonstration. — Démontrons l’assertion a). Dire que la famille est liée signifie qu’il existe1, . . . ,λn)6= (0, . . . ,0)tels queφ(λ1, . . . ,λn) = 0 =φ(0, . . . ,0). Donc si la famille est liée, l’appli-cation n’est pas injective.

Inversement, supposons que φ n’est pas injective, alors il existe deux éléments distincts (λ1, . . . ,λn)et(µ1, . . . ,µn)deRntels queφ(λ1, . . . ,λn) =φ(µ1, . . . ,µn). Par conséquent,

Xn k=1

λi~ui = Xn k=1

µi~ui ce que l’on peut réécrire

Xn k=1

i−µi)~ui= 0.

Mais comme les deuxn-uplets sont distincts, len-uplet(λ1−µ1, . . . ,λn−µn)est non nul, ce qui prouve que la famille est liée.

L’assertion b) résulte du fait que l’image de φ est l’ensemble des combinaisons linéaires des vecteurs~u1, . . . ,~un.

L’assertion c) résulte des deux premières équivalences et de la définition d’une base.

Si(~e1, . . . ,~en)est une base deE, lescoordonnées d’un vecteur~u∈Edans la base(~e1, . . .~en)est l’uniquen-uplet(λ1, . . . ,λn)∈Rntel que

Xn k=1

λi~ei =~u.

Définition 2.31

2.5. Dimension d’un espace vectoriel. — Dans ce cours, nous ne définirons la dimension

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