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Collines tournaisiennes

L’aire des Collines tournaisiennes se caractérise par un relief mouvementé composé d’une chaîne de col-lines et, dans la partie sud-est, d’une zone au profil plus doux, formant transition avec l’aire adjacente. Les champs et les prairies se répartissent selon les contraintes du relief, les pentes fortes accueillant des boi-sements. Des petits villages accompagnés d’une dispersion intercalaire de petits hameaux et de fermes se répartissent dans l’aire. L'habitat récent y est assez marqué. Quelques châteaux adjoints de boisements complètent le tableau. L’extrême nord-est de l’aire a été et est toujours le lieu d’activités agro-industrielles.

Superficie totale de l’aire (ha) A 7 478 Superficie agricole (ha) 6 078

Terres arables (%) 72

Prairies (%) 24

Superficie boisée et milieux semi-naturels (ha)

469 Superficie urbanisée (habitat et

act. économique – ha) 561

Autres occupations du sol (ha) 370 Nombre d’habitants B 8 456

© IGN-Bruxelles, extrait de la carte 1/50 000, avec l’autorisation A3208 de l’Institut géographique national www.ign.be.

0 2 4 Km

A Estimation sur base de la carte d'utilisation du sol wallon (2018).

B Estimation sur base des données de Statbel (2019).

L’aire des Collines tournaisiennes s’étire depuis le nord-est de Tournai jusqu’à Frasnes-lez-Anvaing. Elle affiche un CARACTÈRE RURAL PRÉDOMINANT. Son pay-sage se distingue de celui des aires voisines par des altitudes plus élevées, un relief davantage mouvementé et la présence plus importante de boisements. Les Col-lines tournaisiennes constituent de ce fait régulièrement un arrière-plan marqué des paysages des aires qui les jouxtent.

Le relief consiste principalement en une CHAÎNE DE COLLINES implantée selon un axe ouest-est dont les sommets avoisinent les 80 – 90 mètres d’altitude. Ces collines aux pentes assez raides sont séparées par de petites vallées orientées nord-sud et creusées notam-ment par les affluents de la Melle et du Rieu d’Amour.

Deux collines contiguës dominent néanmoins les autres : la butte de Montroeul-au-Bois (122 m) et celle du bois des Houppes (à l'altitude légèrement inférieure).

Au sud-est de cette chaîne, une ZONE D’ALTITUDE MOINS ÉLEVÉE forme une transition progressive avec l’aire jointive au sud. Son profil doucement vallonné est modelé par des affluents de la Dendre occidentale (Rieux de la Motte, d’Herquegies…).

Visuellement, les cours d’eau se limitent souvent à une simple strie au sein d’un champ ou d’une prairie. Leur présence est davantage marquée lorsque de la végéta-tion rivulaire les souligne.

La répartition des champs et des prairies répond aux contraintes du terrain : GRANDS ESPACES HERBA-GERS dans les fonds de vallons et en blocs relative-ment importants autour des villages ; VASTES ÉTEN-DUES CULTIVÉES sur les faibles pentes. Le parcellaire agricole est néanmoins de taille moyenne. Les BOISE-MENTS sont localisés sur les pentes fortes ou associés aux châteaux. On rencontre également quelques peu-pleraies, en continuité avec ces bois.

L’aire compte un bourg, Frasnes-lez-Buissenal, situé dans son extrême partie nord-est. Le reste de l’habi-tat est groupé en PETITS VILLAGES entre lesquels sont disséminés de petits hameaux et des FERMES ISO-LÉES. Les types d’implantation de cet habitat sont mul-tiples (versant, sommet, fond de vallée...). Les quelques châteaux que l’on peut observer sont accompagnés d'un parc arboré, plus rarement d’une drève. La disper-sion de l'habitat laisse peu de grands espaces totale-ment ouverts. Partout dans le paysage apparaissent un village, un petit hameau ou une ferme isolée. La végé-tation arborée qui accompagne les jardins, la présence d’arbres hors-forêt renforcent le cloisonnement partiel des vues.

Le bâti est généralement non jointif, sauf dans les petits noyaux villageois. Les habitations récentes sont assez développées. L’ancien habitat rural résiduel couple brique (parfois chaulée) et tuile rouge ondulée.

L'appendice nord-est de l'aire présente quelques carac-téristiques témoignant de l'implantation d’une ACTIVITÉ AGRO-INDUSTRIELLE. C’est aussi le cas brièvement à Bizencourt.

Un réseau viaire assez dense dessert le territoire reliant les villages et hameaux entre eux. Cette maille, peu rec-tiligne, reflète le caractère accidenté du relief : les che-mins suivent notamment les cours d'eau et les crêtes.

D’ampleur plus importante, l'autoroute A8 - E429 et la N60 traversent l’aire, respectivement dans ses parties occidentale et orientale. Elles offrent des PERSPEC-TIVES INTÉRESSANTES ET DÉGAGÉES sur les pay-sages. D’autres routes au même caractère rectiligne mais plus modestes (N48, N529, N7) jouent un rôle simi-laire ou peuvent constituer, lorsqu’elles sont davantage occultantes, une limite de l’aire.

La chaîne de collines qui constitue la principale caractéristique de l’aire étire ses bombements en arrière-plan dans la plupart des vues au sein de l’aire mais aussi en dehors de celle-ci. Elles sont d’autant plus marquantes lorsque leurs pentes, assez tourmentées, sont coiffées de boisements. Ci-dessus, entre Montroeul-au-Bois et Thimougies, les deux collines associées aux bois de Pétrieux et des Houppes.

À l’extrême ouest de l’aire, la vallée de la Melle qui sépare les Collines tournaisiennes du mont Saint-Aubert aplanit localement le paysage. Ci-dessus, une partie de la zone en question à proximité de la Drève royale qui relie le bois de Breuze au hameau du même nom, en dehors de l’aire.

La partie sud-est de l’aire, qui joue la transition entre la chaîne de collines et le bas-plateau, déploie des ondulations plus modestes mais bien définies et surtout un paysage plus ouvert. Les cultures sont très présentes. Les villages s’y insèrent sur une pente ou dans un creux du relief, tandis qu’entre eux s’éparpillent un bâti, isolé ou en petits hameaux, et quelques châteaux. La vue qui s’ouvre au nord-ouest de Leuze-en-Hainaut (ci-dessus) aux proches abords de la N60, permet de découvrir à l’avant-plan, en contrebas de la crête sur laquelle s’élève la route, la petite vallée du Rieu d’Herquegies, qui s'écoule vers le sud. Le ruisseau et les petits affluents qui le rejoignent sont accompagnés d’alignements et de petites parcelles d’arbres. En arrière-plan, à l’ouest (à gauche sur la photo), s’étendent les hameaux de Fermont et du Coron devant le bois de la Cattoire ; au nord, le village de Thieulain (flèche) installé en amont de la vallée. Les masses boisées de la chaîne des collines ponctuent l’horizon.

Plusieurs châteaux sont présents dans l’aire. Les boisements qui les entourent amènent une composante feuillue au sein des cultures dans les zones moins montueuses. Ils forment un écran, plus ou moins dense selon les saisons, dissimulant les bâtiments. Ci-des-sus, l’ancien château de Baudignies, accolé à l’autoroute.

Les noyaux villageois s’articulent autour d’une place au contour assez irrégulier (à gauche, à Maulde). Il s’agit parfois d’une simple rue ou d’un carrefour un peu élargi. Si le strict pourtour de la place se compose de bâti jointif, c’est plus rarement le cas pour le reste du village ou dans les hameaux. Le bâti se compose de manière générale d’un mélange d’ancien habitat rural – parfois en mauvais état (à droite, au hameau de Pétrieu) – et de constructions de style varié, notamment des villas quatre façades contemporaines. Une certaine extension de ces villages et des hameaux peut être observée le long du réseau viaire.

Visuellement, le réseau hydrographique peut, dans certains cas, se résumer à un simple fossé, au sein d’une prairie ou le long d’une parcelle, accompagné d’un arbre isolé (à gauche, le rieu du Monceau près de Hacquegnies). Dans les collines elles-mêmes, c’est surtout l’action érosive des ruisseaux et les creux qui en résultent qui signalent la présence de l’eau. Des prairies et de petits bosquets ont investi les pentes inhospitalières pour les cultures (à droite, dans la vallée du Rieu de la Fontaine Josaphat, près de Thimougies).

Le paysage nord-est de l’aire est partiellement influencé par l’industrie agro-alimentaire. Un parc d’activité économique a pris la place de l’ancienne sucrerie située en périphérie de Frasnes-lez-Buissenal (dont on aperçoit le clocher de l’église – flèche – ci-dessus à gauche), qui a été fermée au début des années 2000. Outre son influence locale, l’usine, produisant des fertilisants, installée à Mous-tier (à droite) et les panaches de fumée qui s’en dégagent constituent un repère puissant et visible de loin dans la région. La présence à proximité d’un groupe de quatre éoliennes le long de l’autoroute A8 renforce cette impression.

La présence d’entreprises et d’une gare, notamment, a favorisé le développement de Frasnes-lez-Buissenal en une petite agglo-mération (ci-dessus). Le centre s’articule autour de plusieurs petites places, objets de rénovation récente, et s’habille de bâtiments administratifs et commerciaux d’ampleur locale (à gauche). Les rues adjacentes présentent un bâti jointif mêlant maisons ouvrières, petits rez-de-chaussée commerciaux et bâtiments un peu plus cossus (au centre et à droite).

Quelques infrastructures jouent un rôle significatif dans le paysage de l’aire. L’autoroute A8 coupe l’aire en deux et engendre sporadiquement une césure dans les vues. La N60 traverse l’aire du nord au sud dans sa partie est. Elle est perceptible depuis différents endroits mais, parce qu’elle est vierge de toute végétation ou presque, elle influence relativement peu les vues longues (ci-dessus à gauche). Son intérêt réside surtout dans la découverte spectaculaire qu’elle permet de la région (ci-dessus à droite). Enfin, la ligne de chemin de fer 86 qui reliait Leuze-en-Hainaut à Frasnes-lez-Buissenal jusqu’en 2005, aujourd’hui enfrichée, est toujours repérable ici et là dans le territoire (ci-contre à Moustier).

Constats et enjeux

k L’identité de l’aire s’accroche à différentes caractéristiques qui se juxtaposent et se mêlent, parmi