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Chapitre 3 : Méthodologie de la recherche

3.4 La collecte des données

3.4.1 Les outils de collecte de données

Dans le cadre du moyen employé pour recueillir l’information, Dorais (1993) propose plusieurs façons soit : l’entretien libre, l’observation participante, le questionnaire (oral ou écrit) et la recherche documentaire.

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Il existe trois types d’entrevues en sciences sociales : l’entrevue en profondeur, l’entrevue directive et l’entrevue semi-directive (Sylvain, 2010). Toujours selon l’auteure, une collecte de données par le biais d’une entrevue est la méthode la plus employée en sciences sociales pour explorer diverses thématiques, sans toutefois se retrouver avec une surabondance de contenu qui nous intéresse moins.

L’entretien semi-directif est une technique qualitative de recueil d’informations permettant de centrer le discours des personnes interrogées autour de thèmes définis préalablement et consignés dans un guide d’entretien (Euréval, 2010). Malgré l’utilisation d’un questionnaire comme support à l’échange, l’entrevue est menée principalement par son locuteur principal (l’interviewé) qui amène la discussion sur les sujets qu’il souhaite aborder. Lorsque l’intervieweur a besoin d’une précision sur une thématique quelconque, il lui est possible de s’aider de sous questions pour tenter d’aller plus en profondeur. En somme, l’entretien semi- directif permet de recueillir des informations de différents types : des faits et des vérifications de faits, des opinions et des points de vue, des analyses, des propositions, des réactions aux premières hypothèses et des conclusions des évaluateurs (Euréval, 2010). Lincoln (1995) nous explique également que l’entretien semi-directif est une bonne méthode de travail pour développer des connaissances qui se prêtent bien aux approches qualitatives et interprétatives.

3.4.2 Les procédures de cueillette des données

La recherche documentaire est une étape préalable à la création d’un questionnaire et à l’élaboration de la question de recherche. Elle nous a permis de situer les besoins de la recherche en fonction de ce qui s’est déjà dit sur tel ou tel sujet et des lacunes de la littérature invitant à explorer différents points de vue sur un sujet précis.

Nos moyens employés pour recueillir l’information des participants ont été : l’entrevue semi-dirigée et la recherche documentaire. Dans le cas de l’entrevue semi-dirigée, nous avions développé au préalable une grille pour guider l’échange et pour obtenir les réponses à nos

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questions. Dorais (1993) dit du questionnaire de recherche qu’il peut fort bien servir de guide dans un entretien semi-directif. Dans notre cas, les questions étaient ouvertes. Il était donc possible pour le participant de répondre le plus spontanément et naturellement possible sans trop être influencé. Lorsque la réponse ne répondait pas à la question, nous avions des sous-questions que nous appelons questions de précisions. L’utilisation d’une grille d’entretien ne sert pas à orienter les réponses comme le fait savoir l’auteur (Dorais, 1993). Il sert d’abord à faciliter les échanges autour de thématiques à aborder.

Les entrevues semi-dirigées ont été d’une durée maximale d’une heure et se déroulaient, pour la plupart, dans une unité de réadaptation du Centre jeunesse de Montréal dans un local permettant la confidentialité de l’échange et de l’enregistrement. Nous avons également rencontré deux participants dans leur foyer de groupe respectif appartenant aussi au Centre jeunesse de Montréal. Tous les échanges ont été enregistrés simultanément sur une enregistreuse et sur notre cellulaire afin d’éviter tout problème technologique potentiel.

Les données audio sont anonymes et ne permettaient pas l’identification du participant. De plus, nous avons numéroté les enregistrements des entretiens par ordre de réalisation. Aucun participant ne pouvait être identifié de quelconque façon, sauf par nous-mêmes.

3.4.3 L’élaboration de la grille d’entrevue

La grille d’entretien développée aux fins de cette recherche a été construite en partenariat avec notre directrice de recherche afin de vraiment pénétrer dans l’univers des représentations sociales du participant à la recherche. Elle est composée de questions ouvertes, afin de permettre à l’adolescent de partager sur la thématique abordée autant qu’il le souhaite (voir la grille d’entretien qui se trouve en annexe).

La grille d’entrevue cible trois thématiques que nous avons appelées axes de recherche soit :

52 1) le profil de l’usager;

2) L’appréciation positive et négative des services reçus selon l’adolescent; 3) La perception du jeune quant à la fin de sa prise en charge.

Pour le premier volet portant sur le profil de l’usager, l’objectif de cette section était de découvrir les difficultés rencontrées à travers son adolescence et son enfance qui ont fait en sorte que sa situation familiale aboutisse à une prise en charge par la DPJ. Nous avons commencé avec une question ouverte en lien avec son hébergement en Centre jeunesse, soit : Peux-tu me parler de ton hébergement en Centre jeunesse? Si la réponse n’était pas bien saisie ou étoffée, nous avions des sous-questions qui permettaient de guider le participant.

Ces sous questions visaient à connaître les motifs pour lesquels le jeune est hébergé, à savoir si sa situation avait été prise en charge par la DPJ à plusieurs reprises, à découvrir les objectifs que ses parents avaient à atteindre pour permettre son retour à la maison et enfin à connaître les raisons qui ont mené à une reconduction de l’hébergement jusqu’à la majorité.

Pour le deuxième thème, concernant l’appréciation des services reçus selon l’adolescent, cette section visait :

1) à découvrir le sens du mot autonomie selon l’adolescent,

2) à découvrir quels services ont été offerts au CJ MTL-IU dans le but de développer l’autonomie du jeune en vue de sa majorité,

3) à en savoir davantage sur les perceptions du participant face à son suivi social, 4) à découvrir si pour le jeune, un service a eu un effet coup de cœur sur lui et

5) à savoir ce qui devrait être modifié, amélioré ou ajouté comme service en lien avec le développement de l’autonomie de ceux qui demeurent hébergés jusqu’à l’atteinte de la majorité.

Le troisième thème explorait les perceptions du jeune quant à la fin de la prise en charge institutionnelle. Ainsi, cette section venait répondre à nos interrogations au sujet de comment les jeunes peuvent se sentir lorsqu’il est question d’aborder la fin de leur prise en charge. Ensuite, nous souhaitions découvrir quels étaient leurs projets d’avenir et leurs aspirations.

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Enfin, si c’était le cas, les jeunes avaient la liberté de pouvoir nommer leurs attentes face à l’institution et à leurs intervenants d’ici l’atteinte de leur majorité.