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sciences du langage

3.3. Méthodologie expérimentale globale

3.3.1. Co-construction tripartite : le corpus au cœur du système

À l’image de l’approche 3P mentionnée dans la section précédente, la méthodologie de la plateforme living-lab Domus-LIG intègre trois acteurs qui centrent leurs actions et leurs observations sur un utilisateur final de technologie (soit la personne âgée et le robot). Le schéma simplifié Figure 20 illustre ainsi ces 3 groupes acteurs intervenants dans cette démarche de recherche-développement.

Figure 20 : Adaptation de l’approche 3P à la plateforme Living-Lab Domus-LIG

Équipe de recherche transdisciplinaire : plus la richesse disciplinaire sera importante, plus les hypothèses théoriques de départ pourront être étayées par l’éclairage de différentes perspectives et plus les solutions de traitement ainsi que d’analyses de données seront riches. En revanche, elle ne consiste pas en une simple répartition de travail disciplinaire autour du même objet d’étude. Elle implique une acceptation par les spécialistes de chacune des disciplines de passer par une phase de « désapprentissage » temporaire de leurs acquis afin de se confronter aux contraintes des disciplines avec lesquelles ils collaborent. Chacun pourra ainsi acquérir les bases de chacune des disciplines représentées, à proportion plus ou moins importante selon ses besoins. Cette démarche permettra donc de solliciter de nouvelles connaissances qui permettront au chercheur ainsi bousculé de revenir sur sa discipline mère, lui permettant l’acquisition d’une capacité de prise de recul différente qui peut donner lieu à l’élaboration de nouvelles méthodologies non plus pluridisciplinaires, mais véritablement transdisciplinaires.

Partenaires industriels : ils permettent de conserver le pont établi entre le milieu de la recherche et le milieu industriel, devenu indispensable dans la recherche s’inscrivant dans le domaine des STICs notamment. Cette orientation s’illustre également par la multiplication des projets investissements d’avenir. L’industriel apporte ainsi la base technologique de travail qui pose de multiples réflexions et interrogations étayant les questions de recherche. Cette collaboration permet également de rythmer les temps de recherche par les contraintes de ses marchés. Pour l’industriel, il s’agit de pouvoir cibler ses futurs utilisateurs ainsi que leurs besoins et surtout de mesurer les effets et les risques que sa technologie peut engendrer par l’expérimentation en laboratoire.

Partenaires sociétaux : leur présence permet de faire le pont avec le milieu industriel dès l’étape de conception et de pouvoir permettre les échanges sur les besoins et les contraintes. Mais leur implication ne s’arrête pas à une dimension de préenquête ou de conception participative. Ils sont sensibilisés à la motivation scientifique de l’étude pour en être un acteur « expérimentateur » jouant tantôt le rôle de complice de l’expérimentateur avec des fonctions spécifiques durant les expérimentations, tantôt le rôle d’un sujet éclairé (qui connaît le montage de la co-construction contrairement au sujet). Ils peuvent également réguler le suivi de l’expérience afin d’assurer la sécurité des sujets en détectant les éventuels problèmes grâce à leur connaissance privilégiée de l’écologie réelle des sujets dans leur quotidien. Cette participation peut également servir à lever des appréhensions vis-à-vis de la technologie ou de la recherche, ou au contraire à les confirmer si elles prennent une orientation dangereuse. En effet, ils sont les utilisateurs secondaires, mais également l’un des décisionnaires-intégrateurs de la technologie dans la société. Les section s suivantes vont donc dérouler concrètement chaque point développé dans cette conception tripartite dans l’approche pour la mise en place expérimentale de cette thèse.

3.3.1.1. Hypothèses pluridisciplinaires pour le recueil de « smart data«

Dans la perspective hypothético-inductive de notre démarche, l’initiation de la boucle méthodologique nécessite donc d’avoir à la base de fortes hypothèses construites à travers l’état de l’art pluridisciplinaire des chapitres 1 et 2 (section 1.5.5). Ainsi, l’hypothèse principale de glu socio-affective est fondée sur plusieurs points :

1. Il existerait une « glu socio-affective » inhérente qui sous-tend toute interaction

impliquant l’humain. Elle serait construite sur une dimension à part entière, totalement altruiste et indépendante de la dimension de dominance. Cette glu est nécessaire à la construction d’un canal relationnel qui fait l’objet d’un remaniement permanent à travers les processus interactionnels et permet d’établir une continuité communicative (qu’elle soit courte ou longue), entre les interactants composants les sous-systèmes d’un système global d’interaction situé. C’est à travers ce canal que les expressions langagières seraient véhiculées.

2. Une interaction ne peut avoir lieu sans rôle social défini pour ses interactants. Ce

rôle est défini dans une relation de réciprocité avec la glu, car :

3. un rôle est nécessaire pour instancier toute communication (nous ne pouvons

surgir devant un autre et commencer à parler sans un rôle qui nous prédéfinit) et sans rôle il ne peut donc y avoir établissement de glu ;

4. ce rôle ne peut se définir sans glu : la glu est résultante des processus

communicationnels qui se définissent à travers le rôle de chacun. Elle se réajuste et se modifie subtilement et perpétuellement au fil des interactions. Ainsi sans glu, il ne peut y avoir de rôle, car c’est à travers la glu que le rôle s’affirme ou évolue.

5. La prosodie socio-affective est porteuse de valeurs informatives et

fonctionnelles, autre que celles contenues dans le support lexical du message, dont il existe des manifestations de « prosodie pure », sous la forme de micro-expressions vocales. Ces primitives engendrent ces mêmes valeurs socio-affectives capables de construire et modifier la glu socio-affective. Ces primitives vocales sont graduellement effectives par rapport à la forme qu’elles prennent, en partant d’un niveau de contrôle prosodique moindre à un niveau

plus élevé et donc plus linguistique. Le postulat sous-jacent étant que le langage complexe a un grand pouvoir de manipulation sur l’autre et que c’est le niveau de contrôle d’intention communicationnelle qui augmente le formalisme langagier d’une production. Ces différents niveaux sont présentés dans la Figure 21.

Ces hypothèses génèrent donc des contraintes épistémologiques qui font l’objet de choix méthodologiques d’un cas d’observation contrastif. En effet, afin d’observer les manifestations et les facteurs d’un processus dynamique et évolutif, il est nécessaire d’avoir une condition qui puisse rendre observable ce mécanisme de remaniement de glu. Une possibilité pour cela est de voir si les primitives supposées avoir un effet fonctionnel sur ce mécanisme ont des effets dans une condition où ce processus est endommagé.

Le cas choisi est donc celui de l’isolement relationnel des personnes âgées, une situation qui est sociétalement observée, fréquente et problématique, et qui existe dans un contexte réel. Ainsi si les primitives ont véritablement une valeur fonctionnelle sur la glu, elles devraient potentiellement avoir un effet réparateur sur le processus communicationnel altéré. Ces effets devraient donc être observables à travers des paramètres langagiers de la personne âgée observée puisque la glu est supposée sous-tendre toute interaction. De fait, une personne âgée souffrant d’un isolement relationnel soumise à des stimuli de primitives est supposée produire des traces interactionnelles comportant des points de rupture et des invariants observables influençant les directions de la dynamique communicationnelle. Les dimensions mises en évidence caractériseraient alors cette glu socio-affective dont on pourrait définir des variables potentiellement modélisables pour un système de traitement automatique de parole qui augmenterait l’autonomie du robot par une intelligence socio-affective.

Afin de tester ces primitives, il nous faut donc un instrument de mesure permettant de contrôler leur production, qui dans l’absolu serait idéalement produite par un humain. Or ne pouvant contrôler les productions d’une interaction sans en perdre la spontanéité, nous faisons ici le choix d’un robot pour lequel ce contrôle est possible et reproductible. De plus, cet outil est suffisamment nouveau pour ne pas être soumis à des processus d’interactions formatés ou formalisés, ce qui laisse la possibilité d’explorer la manière dont les sujets vont interagir spontanément avec cet objet. En partant ainsi d’un niveau quasiment vierge de glu de fait de la nature de cet instrument, nous réduisons au maximum l’anthropomorphisme du robot à sa seule dimension vocale. Cela permet de contourner les biais de la perception anthropomorphique issue de la projection empathique, qui serait d’autant plus importante et même dérangeante si les indices de patternicité étaient proches de celui de l’humain, à

l’image des effets de l’uncanny valley.

Ainsi le format de l’étude implique :

- Un robot produisant des primitives porteuses de prosodie socio-affective

présentées de manière graduelle selon leur niveau de force « gluante » (ces sons sont issus de productions humaines, dont l’esthétique vocale est modifiée et uniformisée – cohérente avec l’ apparence physique du robot).

- Ce robot est doté d’un rôle de majordome d’un habitat intelligent domotique à

commande vocale, qui ne remplace pas un rôle humain, mais qui est propre au robot. Ceci est important d’un point de vue éthique, mais aussi pour lui associer une identité propre qui pourrait définir son utilité et son existence dans le tissu social de l’humain afin qu’il perdure.

- Des sujets âgés en isolement relationnel vont donc interagir avec ce robot en lui

fournissant des commandes vocales domotiques, le robot simulant la mise en route de l’actionneur domotique. Mais surtout, à chaque itération, ce robot va répondre graduellement par des feedbacks vocaux constitués des primitives

définies dans le cadre de l’hypothèse de glu socio-affective comme présentées en Figure 21 :

Figure 21 : Hypothèse de primitives vocales graduelle pour l’établissement d’une glu socio-affective L’état de l’art tentait donc d’illustrer la dimension transdisciplinaire qui est à l’image de l’ensemble de l’équipe de recherche qui a contribué à cette thèse. Cette dernière ne sera pas présentée en détail, car elle est elle-même évolutive et le nombre de personnes impliquées est important. En revanche, en suivant la logique de la méthodologie adoptée, les section s suivantes introduiront les partenaires impliqués dans cette étude et la dimension réflexive qu’ils ont apportée à cette thèse par leur contribution à travers cette méthodologie.

3.3.1.2. Partenaire industriel : l’entreprise Awabot

La société Awabot, est une entreprise lyonnaise créée par Bruno Bonnell (Robopolis, Infogrames, Infonie) en 2010. Il s’agit du partenaire industriel avec lequel nous avons commencé une collaboration en 2012. Initialement orientée vers la conception, le développement et la production de robots à destination du grand public et du monde de l’éducation, elle présente actuellement une activité d’expertise-conseil et services robotiques ainsi qu’une activité de revente des robots de téléprésence Beam venus des États-Unis.

L’intention initiale d’Awabot était et reste certainement toujours de rendre accessibles au plus grand nombre les objets connectés et intelligents de même que de faciliter leurs interactions avec les humains. En 2012, l’entreprise a développé une première gamme de robots « compagnons » sous le nom d’Emox qui est l’instrument à travers lequel nous avons réalisé cette étude. Finalement son implication avec l’équipe de recherche est relativement longitudinale, puisque notre premier contact s’est effectué en amont de cette thèse. La collaboration avait notamment consisté en une étude exploratoire sur le langage et l’impression générale du robot (Sasa, Aubergé, Franck, Guillaume, et Moujtahid, 2012) puis axée sur une étude de faisabilité de protocole dans le cadre de l’utilisation de Domus (Sasa, 2013b).

Figure 22 : Entreprise robotique Awabot (B. Bonnell, Villeurbanne – France)

L’entreprise recherchait alors une identité vocale et communicative à donner à ce robot. Sa philosophie, tout comme l’approche de design de R2D2, suppose qu’un robot ne devient pas moins communicatif par un design qui s’écarte d’une apparence non anthropomorphique ou d’un langage naturel et complexe. Le but initial de cet industriel dans ces années-là était d’intégrer Emox dans les foyers comme robot compagnon en 2015, ce qui avait permis de poursuivre une collaboration dans le cadre d’un projet investissements d’avenir. Dans ce projet porté par Awabot, trois autres partenaires ont été sollicités, dont deux laboratoires de recherche, le LIG et le LIRIS ainsi qu’un second partenaire industriel, Voxler. Le LIG s’est engagé sur l’étude des aspects langagiers et communicationnels, dans le cadre du Traitement Automatique de Parole et du dialogue personne-machine, en apportant une expertise de méthodologie expérimentale centrée sur l’observation du comportement humain, au sein de l’équipe Getalp. Les travaux du laboratoire LIRIS apportent par ailleurs une expertise poussée en machine learning dans le cadre du traitement visuel. Il s’est en particulier attelé aux aspects de la gestualité pour lesquels le LIG a collaboré directement dans la définition d’ontologies en regard d’une récolte de gestes induits spontanés implicites comparés à des productions conscientes et explicites (Girard-Rivier et coll., 2016 ; Guillaume et coll., 2015). Voxler quant à lui est spécialisé dans les applications et jeux notamment de chants pour rajouter la dimension ludique et intégrative dans le quotidien des personnes. Ce suivi longitudinal a montré que la co-construction permettait de faire aussi bien l’évolution du design du robot, d’apporter des boucles de prototypages rapides qui permettaient d’évaluer en condition réelle des briques technologiques parallèlement développées et de voir les conséquences que l’industriel prenait par rapport à son positionnement sur le marché.

3.3.1.3. Éco-système humain : les aidants des personnes âgées

L’identification de potentiels partenaires sociétaux est une première étape chronophage de ce travail de recherche. En effet, l’étude tente d’aborder un public complexe : des personnes âgées, fragilisées, mais dont la fragilisation est fortement liée à leur état d’isolement. Or l’isolement ne concerne pas uniquement une condition contextuelle, elle doit faire l’objet d’un sentiment perçu avec les effets altérants potentiels sur la dynamique communicationnelle et relationnelle de la personne. Pour le gérontologue, le profil de sujet recherché relève déjà d’une complexité y compris pour des disciplines comme la sociologie, car il reste difficile de : 1) formaliser la détection du public âgé souffrant d’isolement (d’un point de vue relationnel, mais parfois aussi contextuel) et 2) trouver et accéder auprès de ces personnes, notamment pour pouvoir remédier à cette situation. En effet, les actes de prévention ou autres démarches que les acteurs sociétaux aimeraient pouvoir appliquer sont nombreux. En revanche, l’un de leur premier frein est de ne pas pouvoir repérer les personnes isolées dans un besoin non exprimé mais de fait. En effet, s’il s’agit d’aborder des personnes demandeuses, se manifestant auprès des services alloués, les moyens sont nombreux. Il en va de même pour celles qui sont entourées pour être aidées sur le strict nécessaire (c.-à-d. réaliser les actes de vie quotidienne les plus indispensables). Cependant, nous perdons facilement la trace des cas les plus problématiques, silencieux et difficilement repérables. Il ne s’agit dès lors pas de généraliser que toute personne vivant seule et qui ne réclame pas d’aide revêt un caractère d’isolement problématique, tout est là encore une question de perception et de conséquences de son état isolement.

En revanche, dans notre entourage, un nombre non négligeable de personnes vivent dans des situations critiques extrêmes, et cela sans que nous nous en rendions compte. Il ne s’agit peut-être que d’un premier constat empirique remarqué dans cette phase exploratoire,

notamment à travers les échanges avec les partenaires sociaux, mais la situation n’en est pas moins alarmante. En effet, il est classique de voir une personne âgée avoir une mauvaise expérience à l’extérieur de son domicile (car à partir d’un certain âge elles deviennent aussi des cibles plus importantes de formes de petites délinquances. Ceci peut avoir d’importance conséquence psychologique (et parfois physique), à l’image de leur première chute. S’ensuit alors un effet progressif d’isolement contextuel ou une réduction quantitative de liens sociaux tendant vers un isolement relationnel qui, à un certain stade, aura un effet délétère, car la souffrance perceptive de cet isolement augmente silencieusement et rapidement. Le plus vicieux est certainement que cette situation apparaît de manière tellement anodine que parfois, les personnes impliquées ne se rendent pas compte ou s’aveuglent devant leur situation. Elles peuvent parfois même faire l’objet d’un déni puisque dans leurs dires, aucun problème apparent ne semble les troubler. Or, généralement, cette souffrance ressentie dérange les personnes. Elles sont perturbées à l’idée de devoir demander de l’aide. Ce blocage peut survenir par peur de déranger, ou les amène à se plaindre fortement. Quelque soit le comportement, cela les enferme dans un contexte de vie où ils n’attendent plus que « leur heure vienne » (des paroles qui ont été entendues beaucoup trop de fois durant cette étude). Leurs tentatives à renouer échouent alors souvent, à cause de malaises communicationnels.

Ici, une première exploration donnera les lieux d’intervention des partenaires sociaux par lesquels les sujets de l’étude ont été recherchés. Les informations présentées ci-dessous tentent donc d’identifier ces potentiels partenaires sociétaux, mais visent également à clarifier et justifier certains choix méthodologiques pour le recrutement.

EHPAD et structures médicalisées. Il s’agit certainement des premiers types de structures qui intéressent les chercheurs visant le public des personnes âgées, mais elles sont à considérer avec parcimonie, car chaque structure est très spécifique et personnalisée en fonction de la philosophie de la direction de l’établissement. Elles sont tantôt très médicalisées avec différents types d’organisation (p. ex. tout un service interne, sollicitation de professionnels médicaux et/ou sociomédicaux externes, en plus ou non de ses propres services, degrés de liberté de visite/sorties variables), de vie communautaire (p. ex. le partage entre les résidents sont soit favorisés, soit imposés ou même non obligatoire, par plus ou moins forte sollicitation à participer ; intégration de la dimension intergénérationnelle, présence familiale etc.). Ces structures sont d’ailleurs très sollicitées en plus d’une gestion interne très difficile, mais certaines restent très ouvertes et intéressées à l’expérimentation. Si l’étude a obligatoirement une attache aux sciences humaines, il sera très certainement nécessaire que les caractéristiques de chaque structure soient étudiées au préalable pour que les partenariats établis soient en adéquation avec les hypothèses et la démarche méthodologique engendrée. Ces institutions se prêtent donc très bien aux études, mais son écologie intrinsèque aura un impact sur les comportements des personnes à observer.

Les CCAS / clubs / maison des habitants. Les problématiques et dynamiques scientifiques intéressent en général ces organisations, ce qui est très favorable pour le chercheur. Si l’on tente de trouver avant tout des personnes sur critère d’âge dont les caractéristiques personnelles et socioculturelles sont variables, il peut être intéressant de passer par ces structures. Dans le cadre de cette thèse, elles étaient néanmoins difficilement exploitables, car : 1) les bénéficiaires sont des personnes qui sont dans une démarche relationnelle active ; 2) le suivi par les aidants est trop global à l’ensemble de la communauté, et pas suffisamment individualisé (même si en général les responsables et animateurs connaissent très bien les personnes auprès desquelles elles interviennent). Ainsi les contraintes de cadrage ne pouvaient être appliquées pour la réalisation de la présente recherche.

Les aidants familiaux : il en existe de nombreux réseaux. Certains ont d’ailleurs parfois directement contacté l’équipe de recherche pour faire participer un proche. C’est un aspect rassurant pour la recherche puisqu’elle se positionne dans un contexte de demande sociétale, mais la relation de l’aidant familial avec son parent était souvent bien trop complexe à gérer. Un protocole ainsi qu’une méthodologie spécifique ont besoin d’être développés, pour impliquer au mieux ces aidants, car leur présence sera dans le futur indispensable pour construire la dimension éthique de co-construction comme abordée dans notre étude. En revanche, elle induit des effets tout autres que celui des aidants externes. Le plus gros frein observé est certainement à cause du changement de perspective du rôle social de l’enfant vis-à-vis de son parent, dont la tendance s’inverse, générant ainsi des biais quant à