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Classification selon la typologie de la tourbière

Cette dernière classification est la plus généralement utilisée par les géologues et les environnementalistes. Elle utilise en fin de compte les deux classifications précédentes tout en comparant la forme générale de la tourbière.

Bog

Les bog sont des tourbières ombotrophes, caractérisées par un apport d’eau et de

minéraux uniquement à partir des précipitations et les poussières amenées par le vent (fig. 15). La tourbière forme généralement une butte élevée ou de même niveau que les sols environnants. La nappe phréatique est donc plus ou moins profonde par rapport à l’élévation du bog (Groupe de travail national sur les terres humides, 1997). La tourbe y est très acide du fait du peu d’évacuation d’eau, et elle contient assez peu de nutriments. De ce fait la diversité végétale y est assez pauvre (Groupe de travail national sur les terres humides, 1988). Le bog est ainsi souvent recouvert de sphaigne et d’éricacées et reste

BOG N = P + A P + A FEN N = P + A + I P + A

fig. 15 : Différenciation typologique des apports d’eau et de nutriment entre un bog et un fen (N = Source d’éléments nutritifs ; P = Précipitations ; A = Poussières atmosphériques ; I = Infil- trations) (source : Conseil nord-américain de conservation des terres humides, 1992 ; DAO : A.

assez peu arborisé en dehors des résineux résistant à l’acidité (Mahoney M. L. et al., 2007).

Les bog sont organisés en deux couches bien distinctes, souvent délimitées par la

nappe phréatique, variant d’une profondeur d’une trentaine de centimètre à plusieurs mètres8. La couche de surface se compose tout d’abord de la partie vivante de la tourbière

(mousses, racines, rhizomes…) mais aussi du début de la décomposition de la matière organique. L’infiltration de l’eau dans cette première couche est assez rapide du fait de la faible compacité de cette dernière. Tous les restes organiques qui ont résistés à la décomposition se retrouvent dans la couche sous-jacente, noyés dans l’eau (Groupe de travail national sur les terres humides, 1997).

Fen

Contrairement aux bog, les fen sont des tourbières minérotrophes, caractérisées par un apport d’eau souterraine et/ou de surface (fig. 15). La tourbe est ainsi bien moins acide grâce à l’écoulement de l’eau. Elle se présente principalement comme le remplissage d’une dépression, que ce soit un bassin, une vallée, une combe ou à partir d’un effondrement (Mahoney M. L. et al., 2007). La tourbe est quant à elle bien plus décomposée que dans les bog (Groupe de travail national sur les terres humides, 1997). 

La nappe phréatique est quant à elle fluctuante, la vie des tourbières est donc très liée à la météo et au climat (Groupe de travail national sur les terres humides, 1988) mais aussi à la géologie et la géomorphologie du terrain ; la nappe pouvant être plus ou moins profonde selon la localisation (Groupe de travail national sur les terres humides, 1997).

La nappe phréatique et la géographie auront une influence notable sur le développement de la végétation, et donc de la composition de la tourbière. En effet, une nappe d’eau très proche de la surface aura pour conséquence une pousse quasi-exclusive de laîches, de graminées, de mousses et de quelques plantes aquatiques (Groupe de travail national sur les terres humides, 1988). Plus la nappe phréatique sera profonde, plus il sera possible d’observer d’espèces arborescentes (Groupe de travail national sur les terres humides, 1997). Nous avons ainsi une grande variété de fen dont les sous-classements se basent sur la végétation et l’environnement.

Marécage

Tout comme les fen, les marécages sont des milieux humides minérotrophes, principalement dominés par des écoulements d’eau souterraine. Ils sont caractérisés par un ensemble de taillis et d’arbres conséquents en surface de la tourbière. L’eau en surface est stagnante ou s’écoule lentement à travers les étangs et chenaux. La tourbe est donc le plus souvent ligneuse correspondant aux végétaux sus-jacent (Groupe de travail national sur les terres humides, 1988).

8 Il est mentionné au Canada des nappes à une profondeur d’une dizaine de mètres sous le point culminant de la tourbière

La nappe phréatique se trouve ainsi au niveau ou proche de la surface. Le

substratum, sous le niveau de l’eau, permet tout de même le développement d’arbres

et d’arbustes. En général, les marécages sont moins humides que les fen, et seront ainsi plus proche d’un bog boisé. Cependant cette humidité étant variante selon les régions, les marécages plus humides peuvent s’apparenter à certains fen boisés (Mahoney M. L. et

al., 2007).

Le sous-sol minéral varie sensiblement, de l’argile aux sables, en passant par des sols organiques tourbeux anciens. Deux systèmes de développent de la tourbe peuvent apparaitre ici. Soit par accumulation au fond d’un bassin qui correspondrait à un ancien système de marais ou de fen ; soit par paludification, c’est-à-dire par l’accumulation de matière organique en forêt, dans ce cas le marécage s’est développé sur un sol minéral sec (Groupe de travail national sur les terres humides, 1997).

Ces variations influences beaucoup l’acidité de la tourbe, pouvant être sous 4 de pH pour les marécages oligotrophes, principalement en zone non calcaire. Contrairement aux marécages eutrophe fort en éléments basiques, et souvent localisés dans des zones calcaires (Groupe de travail national sur les terres humides, 1997).

D’autres systèmes de terres humides comme les marais correspondant à des étendues dont le niveau de l’eau change régulièrement ou bien les plans d’eau correspondant à des lacs, des étangs ou autres étendues dont l’eau reste constant au-dessus de la surface. Cependant ces terres humides nous intéressent moins du fait de leurs sédimentations par dépôt ou décantation non organique. De ce fait ces terres ne produisent pas ou peu de tourbe (Groupe de travail national sur les terres humides, 1988).