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Classification clinique a. Teignes

B. généralités sur les mycoses cutanées superficielles 1. Définition des mycoses cutanées superficielles

3. Classification clinique a. Teignes

Les teignes sont les infections du cheveu et du cuir chevelu .On distingue trois types de teignes : teigne tondante si l’infection du cheveu provoque sa cassure, teigne suppurée si la réaction inflammatoire est au premier plan et teigne favique (favus) quand le cheveu est décollé à sa base avec alopécie définitive.

Teignes tondantes :Teignes microsporiques. Les teignes microsporiques sont dues à des infections par Microsporum en particulier M. canis (zoophiles) et M. langeronii (anthropophiles). Elles atteignent les enfants d’âge scolaire, en particulier les enfants originaires de pays tropicaux et guérissent le plus souvent spontanément à la puberté. Elles sont responsables de grandes plaques d’alopécie, érythématosquameuses, de 1 à 3 cm de diamètre. Les cheveux sont cassés à quelques millimètres du cuir chevelu et ont un aspect grisâtre. Les teignes microsporiques anthropophiles sont contagieuses et parfois impliquées dans des épidémies ou des d’âge scolaire et guérissent le plus souvent à la puberté (à l’exception de la trichophytie chronique de l’adulte). Elles sont responsables de petites plaques d’alopécie grisâtres (1 à 2 cm) et les cheveux sont cassés au ras du cuir chevelu. Des cheveux longs (non parasités) peuvent persister dans ces zones d’alopécie. Les diagnostics différentiels sont les teignes microsporiques, le favus et les autres affections inflammatoires du cuir chevelu

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Teignes suppurées (kérions de Celse) :Ces teignes habituellement non contagieuses sont dues essentiellement à des dermatophytes zoophiles (T. mentagrophytes, T. verrucosum), parfois géophiles (M. gypseum) et anthropophiles (T. violaceum). Elles touchent en particulier les enfants et les hommes adultes. La contamination se fait à partir d’animaux domestiques plus souvent que par transmission interhumaine.

L’enfant est atteint au niveau du cuir chevelu alors que chez l’homme, la barbe est atteinte (sycosis de la barbe). Ces teignes sont caractérisées par des placards ronds érythématosquameux puis inflammatoires surélevés parfois associés à des signes généraux modérés et à des adénopathies satellites sensibles. Les cheveux (ou les poils) tombent spontanément mais l’évolution se fait vers la guérison avec une repousse habituellement sans séquelles.

Favus :Le favus ou teigne favique est dû à T. schoenleinii. Le favus est contagieux et la contamination est surtout familiale dans l’enfance en milieu défavorisé ; les cas sont le plus souvent importés. La lésion caractéristique est le godet favique, petite cupule jaunâtre périfolliculaire et friable. Les godets sont constitués d’une accumulation de filaments mycéliens. La fusion des godets peut donner des lésions de grandes tailles, les croûtes faviques. L’infection évolue sur des années avec des régions d’alopécie de plus en plus visibles ; il n’y a pas de guérison spontanée à la puberté. Les cheveux se décollent et tombent en donnant une alopécie définitive. L’infection débute au cuir chevelu puis peuvent apparaître des lésions cutanées et unguéales.

b. Intertrigos dermatophytiques

L’intertrigo désigne une dermatose inflammatoire d’un pli et peut toucher les grands plis (axillaires, inguinaux, sous-mammaires, inter- et sous-fessiers) ou les petits (interdigitaux,interorteils).

Intertrigo des grands plis :Ils sont essentiellement dus à des dermatophytes anthropophiles, en particulier T. rubrum, T. mentagrophytes var. interdigitale et E. floccosum. Ils touchent les plis inguinaux, interfessiers, axillaires et sous-mammaires. La dermatophytose inguinocrurale (anciennement « eczéma marginé de Hébra »), est la plus fréquente chez l’homme. L’intertrigo débute à la face interne d’une cuisse, sous le pli inguinal ; il est

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prurigineux et évolue vers la bilatéralisation. La bordure est nette et inflammatoire, érythématovésiculeuse parfois associée à des lésions satellites .Aux creux axillaires, l’atteinte est plus souvent unilatérale. Les prélèvements doivent être systématiquement réalisés pour examen direct et culture.

Intertrigo des petits plis : Ils sont dus à des dermatophytes anthropophiles : T. rubrum, T. mentagrophytes var. interdigitale et E. flocosum. Aux pieds, l’intertrigo interdigitoplantaire débute préférentiellement dans le quatrième espace interorteil (« pied d’athlète »). Ils sont plus fréquents chez l’homme et sont favorisés par le port de chaussures imperméables ; la contamination ayant le plus souvent lieu à partir de sols contaminés (piscines, salles de sport). L’aspect est d’abord celui d’une macération puis d’une fissuration entourée d’une peau blanchâtre épaissie. Il s’y associe un prurit parfois intense en particulier en cas de contact avec l’eau. Cette lésion peut s’étendre vers la plante du pied plus souvent qu’au dos du pied ou aux ongles. L’atteinte de la plante peut prendre un aspect érythématovésiculeux. On distingue une forme hyperkératosique avec atteinte érythémateuse de la plante et des bords latéraux donnant un aspect en « mocassin ». L’évolution chronique peut conduire à un aspect de pachydermie de la plante du pied. L’intertrigo peut être la porte d’entrée d’un érysipèle .L’atteinte des mains est moins fréquente, l’intertrigo dermatophytique est surtout dû à T. rubrum. Il est en particulier observé chez les professionnels des services d’entretien. L’aspect est différent, plus sec et peu prurigineux. L’extension à la paume de la main peut conduire à un aspect de pachydermie avec une peau épaissie et un aspect farineux de la paume ; l’extension aux ongles est possible. Les prélèvements locaux sont essentiels.

c. Dermatophytoses de la peau glabre

Ces dermatophytoses (anciennement nommées « herpès circiné »), touchent la peau glabre à tout âge et peuvent survenir sur toutes les parties du corps, en particulier les zones découvertes. Les lésions sont d’abord arrondies, maculeuses, érythématosquameuses et prurigineuses, puis elles ont une évolution centrifuge avec une bordure inflammatoire vésiculeuse et un centre plus clair (aspect possible en cocarde). La confluence de plusieurs lésions donne un aspect polycyclique.La prescription inappropriée de corticoïdes conduit à une modification parfois majeure de l’aspect clinique et une extension des lésions sous

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traitement. M. canis (zoophile) est le plus souvent identifié mais les autres dermatophytes peuvent aussi être responsables de cette affection (T. mentagrophytes, T.verrucosum, E. floccosum).Le prélèvement mycologique est nécessaire pour confirmer le diagnostic et éliminer les diagnostics différentiels (eczéma nummulaire, eczématide, pityriasis rosé de Gibert, psoriasis).

d. Dermatophytoses unguéales

Les onychomycoses à dermatophytes sont essentiellement dues à T. rubrum et T. mentagrophytes var. interdigitale. La localisation aux ongles des pieds est la plus fréquente et

L’onychomycose succède le plus souvent à un intertrigo interdigitoplantaire. L’onychomycose débute le plus souvent au niveau du bord libre ou les bords latéraux de l’ongle et progresse vers la lunule. L’aspect est jaunâtre, la lame unguéale perd progressivement son aspect transparent, se soulève, s’épaissit et devient friable avec une surface irrégulière. L’ongle peut finalement être complètement détruit en l’absence de traitement efficace. Il n’y a pas de périonyxis comme dans l’atteinte candidosique. Parfois, l’aspect est celui d’une leuconychie superficielle à départ proximal.

Les principaux diagnostics différentiels sont les onychomycoses à d’autres champignons (Candida plus souvent que des moisissures), le psoriasis, le lichen plan et la pelade. Là encore, le prélèvement mycologique est fondamental.

e. Maladie dermatophytique

C’est une maladie très rare survenant sur un terrain familial avec déficit immunitaire. Les espèces identifiées sont T. rubrum, T. violaceum, T. schoenleinii, T. verrucosum et T. tonsurans. La maladie débute par une atteinte superficielle plus souvent au niveau du cuir chevelu puis devient nodulaire avec possibles ulcérations des lésions. L’évolution se fait par l’extension vers les ganglions et les tissus profonds (système nerveux, foie et os). Ils peuvent survenir au niveau des grands plis (axillaires, sous-mammaires, inguinaux, interfessiers) et au niveau des plis interdigitaux. L’intertrigo est caractérisé par un placard rouge luisant à bord irrégulier parfois associé à une collerette de desquamation périphérique. Le fond du pli est fissuré et recouvert d’un enduit blanchâtre et des pustules satellites se développent en

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périphérie de la bordure. L’intertrigo des petits plis est surtout interdigitopalmaire et survient en cas de contacts répétés avec l’humidité ou le sucre (pâtissiers).

Les principaux diagnostics différentiels sont un intertrigo bactérien, une dermatophytose, un érythrasma, un psoriasis inversé (prédominant aux plis).

f. Intertrigos candidosiques

Ils peuvent survenir au niveau des grands plis (axillaires, sous-mammaires, inguinaux, interfessiers) et au niveau des plis interdigitaux. L’intertrigo est caractérisé par un placard rouge luisant à bord irrégulier parfois associé à une collerette de desquamation périphérique. Le fond du pli est fissuré et recouvert d’un enduit blanchâtre et des pustules satellites se développent en périphérie de la bordure. L’intertrigo des petits plis est surtout interdigitopalmaire et survient en cas de contacts répétés avec l’humidité ou le sucre (pâtissiers).

Les principaux diagnostics différentiels sont un intertrigo bactérien, une dermatophytose, un érythrasma, un psoriasisinversé (prédominant aux plis ).

g. Onyxis et périonyxis candidosique

Ils sont plus fréquents dans les professions où les doigts sont constamment dans l’humidité. Les mains sont touchées en priorité et la lésion débute par un périonyxis qui correspond à l’infection du bourrelet périunguéal ; il se manifeste par une tuméfaction érythémateuse périunguéale douloureuse parfois associée à un écoulement purulent à la pression (à prélever par écouvillon).

L’onyxis est l’atteinte de l’ongle et survient dans un second temps. L’atteinte primaire est proximale puis l’infection touche les bords latéraux et distaux. L’ongle s’épaissit et s’opacifie progressivement (aspect jaune, verdâtre ou marron) et devient friable avec parfois perte totale de l’ongle. L’atteinte des ongles des pieds est plus rare et peut débuter par un onyxis.

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h. Pityriasis versicolor

Cette éruption est fréquente dans les deux sexes, en particulier chez l’adulte jeune. Elle est due principalement à Massezia furfur. Les Malassezia sont des levures lipophiles et vivent en commensales en particulier dans les zones cutanées riches en glandes sébacées. Les facteurs favorisant leur manifestation clinique sont l’humidité, la chaleur, les modifications hormonales (grossesse) et l’immunodépression cellulaire. La transmission interhumaine semble très faible.

La lésion élémentaire est une petite macule arrondie de couleur brun ou chamois sur peau claire ; sur peau pigmentée, la lésion est hypochromique. La lésion est recouverte de fines squames que l’on peut détacher facilement à la curette (signe du copeau). Les macules peuvent finir par confluer en placards étendus. Les localisations préférentielles sont le tronc et la racine des membres supérieurs et le cou, plus rarement les membres et la tête. Un prurit peut accompagner l’éruption. Les diagnostics différentiels sont un pityriasis rosé de Gibert pour les formes érythémateuses et un vitiligo dans les formes achromiantes.

i. Dermite séborrhéique

Les lésions sont érythématosquameuses, parfois prurigineuses et localisées préférentiellement au niveau du visage, des sourcils , des sillons nasogéniens et à la racine du cuir chevelu. La dermite séborrhéique est fréquente chez les patients infectés par le VIH.

Le pityriasis capitis est une forme particulière décrite chez l’adulte, caractérisée par une desquamation abondante et des pellicules du cuir chevelu sans atteinte des cheveux.

j. Folliculite pityrosporique

L’éruption associe des papules folliculaires et parfois des pustules simulant une acné et siège sur le dos et les épaules. Les facteurs favorisants sont la chaleur, l’humidité et l’immunodépression formes familiales. Les diagnostics différentiels sont les teignes trichophytiques, le favus et les autres affections inflammatoires du cuir chevelu.

Les teignes trichophytiques sont dues à des Trichophyton anthropophiles, essentiellement T.tonsurans, T. violaceum, T. soudanense. Elles atteignent les enfants.

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