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Nous l'avons vu, les prescriptions concernant l'activité attendue dans le cadre de l'accueil périscolaire manquent d'opérationnalité et semblent méconnues de la part des acteurs que nous avons rencontrés : elles sont soit relativement généralistes, soit centrées sur des tâches organisationnelles, soit orientées vers les activités dirigées et l'accueil de loisirs.

Or, comme cette recherche le démontre, une part importante de l'activité des salariés concerne les temps d'activités libre de l'ALAE. Nous pensons qu'il serait alors intéressant de préciser davantage les tâches attendues liées à cette activité.

La prescription pourrait être travaillée à deux niveaux : les fiches de poste et les projets pédagogiques des ALAE.

Les fiches de poste.

La fiche de poste doit être un outil de référence sur lequel le salarié peut s'appuyer pour comprendre et guider son action. Elle devrait pouvoir contenir les savoirs, savoir-faire et savoir-être attendus de la part de l'acteur en tenant compte de son environnement de travail et des situations auxquelles il

est confronté.

Nous pensons qu'il serait intéressant de travailler ces fiches de poste à partir de l'activité des acteurs et non de façon descendante. Ainsi leur contenu pourrait s'appuyer sur les situations et dilemmes qu'ils rencontrent au quotidien, sur la réflexion menée à partir de leur activité dans ces situations et sur les compétences que cela requière. Nous l'avons vu au cours de cette recherche, les acteurs sont disponibles pour parler de leur activité, et en capacité de la commenter. Qui plus est, le fait même de décrire précisément leur travail a été pour certains d'entre eux une action à la fois valorisante et leur permettant de prendre conscience de leur propre activité, y compris dans ses dimensions complexes (ça fait du bien de parler, on ne se rend pas compte de tout ce qu'on fait, je n'avais pas réalisé que je faisais tout ça...).

Il serait intéressant de pouvoir décrire pour chaque situation, les finalités et les modalités de conduite attendues, en limitant le recours à (ou en explicitant) des concepts ou notions floues qui peuvent laisser libre interprétation à chacun et ne sont, de ce fait, pas des éléments rassurants et repérant pour l'acteur quant à ce qui est attendu de son action.

Au niveau opérationnel, nous pouvons envisager la mise en place d'un groupe de travail, sous la coordination des responsables du service Animation et Territoire (et/ou coordonnateurs) et réunissant différents acteurs de l'accueil périscolaire: directeurs d'ALAE, animateurs et agents territoriaux.

Ce groupe de travail pourrait se réunir durant les temps de préparation des animateurs, ce qui impliquerait que les collectivités acceptent de détacher des agents afin qu'ils puissent y participer. Cependant, nous ne pouvons évoquer ce sujet, sans souligner le faible temps prévu pour la préparation dans l'activité des animateurs, ce qui les contraint à y consacrer une partie de leur temps personnel. Si les ressources le permettaient, il nous semblerait tout à fait indiqué de prévoir ces réunions de réflexion en dehors des périodes prévues pour la préparation des activités.

Les projets pédagogiques.

Compte tenu de la diversité des territoires, tant en termes de ressources que de projets politiques, il ne nous semble pas pertinent, ni réaliste, de vouloir harmoniser les projets pédagogiques des ALAE en termes de contenu.

En revanche, nous pensons qu'il pourrait être judicieux, pour tous, de distinguer l'accueil périscolaire de l'accueil de loisirs, les deux activités étant distinctes. Cela permettrait en outre de développer davantage les projets de l'accueil périscolaire, y compris en termes de temps libre, de rythmes de l'enfant, d'articulation avec les temps scolaires et de continuité éducative.

prise en compte de leurs demandes seraient des éléments importants à mettre en avant dans le cadre d'un tel projet.

La question du temps du repas nous paraît également intéressante à questionner et à définir en termes d'attentes et d'objectifs. Les acteurs que nous avons rencontrés évoquent principalement ce moment de la journée en termes de gestion (du bruit, de l'agitation, du temps) et appliquent les recommandations de l'ALAE (« faire goûter à tout ») sans apparemment être en capacité d'en expliquer le sens.

Ces deux points : définition et valorisation des activités « hors activités dirigées » et clarification du projet lié au temps de repas, ainsi que le rappel et la précision des valeurs et principes de la fédération sont des éléments que l'ensemble des projets pédagogiques pourraient contenir et avoir en commun.

Comme pour la réflexion concernant les fiches de poste, ce projet peut également faire l'objet d'un travail collectif réunissant les directeurs d'ALAE et sous la guidance des coordonnateurs ou responsables de services de la fédération. Nous pouvons même envisager que ces temps de travail associent d'autres acteurs tels que les enseignants ou les responsables communaux (élus ou salariés selon les territoires) des pôles éducation et enfance. Ce qui favoriserait la reconnaissance et la valorisation de ce temps spécifique de l'accueil périscolaire et pourrait contribuer à l'inscrire clairement comme un espace éducatif à part entière. Le contexte actuel de réforme des rythmes nous semblant en outre être une formidable opportunité pour valoriser les finalités, moyens et principes de l'éducation non-formelle.

II. PERMETTRE DES TEMPS D'ÉCHANGE ET DE COMMUNICATION