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CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D’ETUDE

2.1 Clarification des concepts

La clarification des concepts n’est pas une simple définition littéraire. Elle s’adapte au sujet d’étude et permet de mieux cerner les éléments composants chaque concept. Dans le cadre de ce travail, les concepts que nous jugeons importants à clarifier sont : bas-fond, aménagement, rendement, climat, variabilité climatique et changements climatiques, anomalies centrées réduites, stratégies d’adaptation aux changements climatiques, moyen d’existence, mode d’existence, résilience.

2.1.1 Bas-fond

Différentes définitions ont été proposées par divers auteurs :

Berton (1988) considère les bas-fonds comme les fonds des vallons et des petites vallées. Ils constituent les axes de drainage des eaux (Figure 3). Les eaux de ruissellement s’y écoulent, les nappes phréatiques s’y concentrent. Ils subissent l’influence directe des versants et des sommets essentiellement par le biais des transports liquides et solides.

Delville et Boucher (1996) cités par Agbodjogbé (2008), considèrent les bas-fonds comme des milieux complexes et hétérogènes présentant parfois de fortes contraintes culturales. Les bas-fonds sont extrêmement variés, tant dans leur morpho-pédologie, que dans leur fonctionnement hydrologique.

Figure 3: Coupe schématique d’un bassin versant : place d’un bas-fond dans la topo séquence L i m i t e i nL im it e sf érie u r e d e l au p é r i eu r e d e n a p p e l a n a p p e

C rê t e V e r s a n t

F r a n g e

h y d r o m o r p h e B a s - f o n d V e r s a n t

F r a n g e

h y d r o m o r p h e C rê t e

2.1.2 Aménagement des bas-fonds

Selon Delville et al (1996), l’aménagement d’un bas-fond est un ensemble d’infrastructures modifiant les flux hydriques, afin de lever des contraintes agronomiques. Pour aménager, il faut raisonner par rapport au processus hydrologique et tenir compte des différentes composantes de l’alimentation hydrique du bas-fond. Les aménagements des bas-fonds ont pour objectifs de retenir les différents apports d’eau (pluie, ruissellement, nappe, cours d’eau éventuel, etc.), d’étaler et de laminer les crues dévastatrices ou de favoriser le drainage des eaux excédentaires.

Djihinto (1997), distingue deux catégories d’aménagement. Il s’agit de l’aménagement traditionnel et de l’aménagement moderne.

 L’aménagement traditionnel : Il regroupe l’ensemble des techniques de gestion de l’eau développées par les paysans, à partir de leurs connaissances endogènes, pour la mise en valeur de leur bas-fond. Ces techniques ont été décrites par plusieurs auteurs dont Agbossou, (1998).

Selon ces auteurs, ces aménagement consistent entre autre à :

- la confection de gros billons et de grosses buttes disposées en quinconce, formant des chicanes qui ralentissent l’écoulement de l’eau et favorisent ainsi l’infiltration ;

- l’installation des batardeaux au moyen des piquets disposés à la manière des fascines ; - la dérivation des eaux des petits cours d’eau dans le bas-fond à l’aide de seuil de

dérivation ;

- construction des casiers à l’aide de diguettes suivant les courbes de niveau ; - disposition spatiale des cultures et l’association des cultures.

Ces techniques favorisent une polyculture, mais sont sensibles aux aléas climatiques.

 L’aménagement moderne : Il s’agit des stratégies nouvelles introduites dans le milieu rural par des structures techniques ou ONG pour la maîtrise totale ou partielle de l’eau dans le bas-fond. Les objectifs visés par ces aménagements sont directement liés à la problématique des zones concernées en matière d’hydraulique agricole et pastorale, Agbodjogbé, (2008). Pour Delville et al. (1996), sa conception nécessite de prendre en compte trois (3) sources d’eau : la gestion de la nappe, le contrôle des crues et éventuellement l’utilisation des cours d’eau et lacs pour une irrigation de complément. Plusieurs types d’aménagement ont été conçus par différents auteurs. Ainsi, Delville et al (1996) distinguent dans la zone humide trois (03) types de modèles :

- les aménagements rizicoles - les aménagements mixtes

- les modelés surélevés : planches, billons et buttes maraîchères.

Les études faites par Delville et al. (1996), ont montré que l’aménagement améliore la maîtrise de l’eau dans la riziculture et par conséquent le rendement de riz.

2.1.3 Le rendement du riz

Le rendement du riz ne devrait pas être simplement le rapport de la quantité de paddy obtenue à la superficie de production. Il faut plutôt le calculer à 14% d’humidité du paddy en considérant le nombre de plants au m², le nombre de panicules par plant, le nombre de grains par panicule, le pourcentage de grains pleins et le poids en grammes de 1000 grains, le tout rapporté à 104. Toutefois, dans le cadre du présent rapport, il est utilisé les données statistiques compilées par le service chargé de la statistique au niveau de la Direction Générale du CARDER Zou Collines à Bohicon. Les rendements de riz produit dans la Commune de Ouèssè au niveau de ce service ne sont disponibles qu’à partir de 1993.

2.1.4 Le climat, la variabilité climatique et les changements climatiques

La plupart du temps, on a tendance à confondre la variabilité climatique et les changements climatiques. Tous deux renseignent sur l’évolution du climat mais n’ont pas la même signification.

Le climat est défini comme la synthèse des phénomènes météorologiques observés sur l’ensemble d’une période statiquement longue pour pouvoir établir ses propriétés statistiques d’ensemble à savoir : valeurs moyennes, variances, probabilités des phénomènes extrêmes, etc.

(Leroux, 1980 cité par Boko, 1988 et Dossou-Yovo, 2010).

La variabilité climatique est la caractéristique inhérente au climat qui se manifeste par des changements et déviations dans le temps (IPCC, 2007). Ainsi la variabilité climatique est une modification naturelle du climat et donc indépendante des activités humaines.

Les changements climatiques par contre, sont toute évolution du climat dans le temps, qu’elle soit due à la variabilité naturelle ou aux activités humaines (IPCC, 2007).

Cette définition est différente de celle de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, laquelle perçoit les changements climatiques comme étant des phénomènes attribués directement ou indirectement à une activité humaine, altérant la composition de l’atmosphère mondiale, et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observés au cours des périodes comparables.

Pour Ogouwalé (2006), les changements climatiques sont une modification des statuts de précipitations et une augmentation prononcée des températures au cours du temps. On se rend compte que cette définition ne prend en compte que les précipitations et la température. En effet, les deux paramètres du climat les plus déterminants dans la zone intertropicale sont les températures et les précipitations (Boko, 1988).

Dans le cadre de ce rapport, c’est la définition de Ogouwalé (2006) que nous considérerons. Les changements climatiques désignent donc une modification des statuts de précipitations et une

augmentation prononcée des températures, de l’insolation et de la vitesse du vent au cours du temps.

2.1.5 Stratégies d’adaptation aux changements climatiques

C’est l’ensemble des moyens d’ajustement d’un système face aux changements climatiques (y compris à la variabilité climatique et aux extrêmes climatiques) afin d’atténuer les dommages potentiels, d’exploiter les opportunités, ou de faire face aux conséquences (GIEC, 2007). Deux types de capacité d’adaptation ont été abordés :

 la capacité d’adaptation des agrosystèmes: elle est assimilée à la résilience des systèmes naturels c’est-à-dire leur aptitude à supporter les magnitudes de changement des paramètres du système ou de l’élément étudié pour revenir à des états de dynamique stable à moyen terme sans un changement majeur de leurs physionomies, de leurs qualités et de leurs compositions spécifiques ;

 la capacité d’adaptation du système humain : il s’agit de l’aptitude d’une communauté à planifier, à se préparer pour faciliter et mettre en œuvre des mesures d’adaptation en tenant compte de ses atouts économiques, technologiques, institutionnels, etc.

Dans le cadre de ce rapport, seule la capacité d’adaptation du système humain sera abordée puisqu’il s’agit d’identifier les stratégies d’adaptation développées par les producteurs de riz de cycle végétatif 120 jours sur des bas-fonds face aux changements climatiques vécus.

2.1.6 Modes et moyens d’existence

Les modes d’existence constituent la caractérisation socioéconomique de l’ensemble d’une population. Cette caractérisation subit diversement les effets des changements climatiques à travers la résilience de leurs moyens d’existence.

Les moyens d’existence englobent les capacités, les avoirs (ressources matérielles et sociales incluses) et les activités requis pour subsister. Les moyens d’existence sont durables lorsqu’ils peuvent faire face à des pressions et à des chocs et s’en remettre tout en maintenant ou en améliorant, aujourd’hui et demain, leurs capacités et leurs avoirs, sans toutefois amoindrir la réserve de ressources naturelles.

2.1.7 Résilience

C’est la capacité d’un système social ou écologique d’absorber des perturbations tout en conservant sa structure de base et ses modes de fonctionnement. La capacité de s’organiser et la capacité d’adaptation au stress et aux changements.

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