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Impacts des changements climatiques sur les rendements du riz pluvial de cycle végétatif 120 jours produit dans les bas-fonds sommairement aménagés de la commune de Ouèssè

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Academic year: 2022

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(1)

UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI ---

CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT ---

Département du Génie Rural (GR)

Rapport de stage

Pour l’obtention du Diplôme de Licence Professionnelle Option : Génie Rural et Gestion de l’Eau (GR)

THEME

Présenté par :

KPODONOU Hector

Maître de stage Superviseur

Ir. YABI W. Raoul Pr. Dr. Ir. SINTONDJI O. Luc

Année académique 2016-2017

Impacts des changements climatiques sur les rendements du riz pluvial de cycle végétatif 120 jours produit dans les bas-

fonds sommairement aménagés de la

commune de Ouèssè

(2)

CERTIFICATION

Je certifie que ce travail a été entièrement réalisé sous ma supervision par KPODONOU Hector étudiant en Génie Rural et Gestion de l’Eau au Centre Autonome de Perfectionnement (CAP) à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) pour l’obtention de la Licence professionnelle.

Pr. Dr. Ir. SINTONDJI O. Luc

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DEDICACE

A

Mes enfants pour qui : « Dans la vie, tout devrait être leçon »

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REMERCIEMENTS

La réalisation de ce travail n’aurait été possible sans le concours moral, matériel, financier et technique de certaines personnes. Qu’il nous soit permis de leur exprimer ici nos vifs et sincères remerciements.

Il s’agit notamment de :

Pr. Dr. Ir. Luc O. C. SINTONDJI pour avoir accepté la supervision de ce travail ;

 Tous les professeurs de l’EPAC en particulier ceux de la spécialité Génie Rural ;

Ir. Thierry A. KINKPE pour son accompagnement technique ;

Ir. Raoul Worou YABI, RDR SCDA Glazoué pour ses conseils et orientations techniques ;

Monsieur Edouard AKPINFA, pour tous ses appuis techniques ;

Monsieur René AKPO, Chargé de Programmes au Bureau d’Etudes IBT pour tout son soutien ;

 Mes parents : Feu Père Sounkoto KPODONOU et Feue Mère Kintadji ABIKOU, pour tous leurs sacrifices ;

Monsieur Denis AHOLOU, Directeur de l’Entreprise « Les 3 AS » de Ouèssè pour toute son amitié sincère et son soutien financier ;

Dr Firmin Ibidon AKPO, Maire de la Commune de Ouèssè pour son amitié et ses sages conseils ;

 Mon très cher ami Feu Kodjo Pierre N’LEDEA ;

 Mes amis: James Coffi DOGNON et Gilbert KEKE pour tous les soutiens moraux, financiers et matériels ;

Monsieur Médard C. OUINAKONHAN pour ses conseils techniques.

Monsieur Rodrigue Patient DAGBEROU pour son assistance amicale.

Je reconnais ne pouvoir citer tout le monde ici. Que tous ceux qui, de n’importe quelle manière, ont contribué à la réalisation de ce travail en soient remerciés.

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RESUME

Les effets induits par les changements climatiques constituent de nos jours des défis majeurs pour l’humanité. Les agriculteurs en particulier, ceux africains doivent désormais faire face à ces risques en recherchant des méthodes d’adaptation appropriées. La présente étude réalisée dans la Commune de Ouèssè vise à analyser la corrélation entre les éléments du climat (notamment la pluie et la température) et le rendement du riz pluvial de cycle végétatif 120 jours, en vue de l’amélioration des mesures d’adaptation aux changements climatiques pour l’optimisation dudit rendement. Pour atteindre cet objectif, les moyennes de température de la station météorologique de Savè et les pluies journalières de la Commune de Ouèssè de la période 1993-2015 ont été prises à l’ASECNA (Cotonou). Les rendements et autres données agronomiques ont été obtenus au Service Statistique de la Direction Générale du CARDER Zou-Collines, au niveau du site d’essai (du sous-programme riz de l’INRAB) basé à Sowé (Commune de Glazoué) et par revue documentaire. De l’analyse de ces données, il ressort que le riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours exprime toutes ses potentialités lorsqu’il lui est offert les conditions optimales de température et d’eau ; toutes autres conditions agronomiques considérées égales. Les moyennes de températures maximales et minimales obtenues dans la période 1993-2015 (maxi

= 35°C et mini = 22 °C) ont été très favorables à la croissance et au développement du riz pluvial.

Par contre, la pluviométrie pendant cette période a très varié autour du besoin moyen en eau du riz. Ces paramètres ont induit des rendements aussi variés (1124 Kg/ha à 5795 Kg/ha) autour de la moyenne de rendement de la période (2319,7 Kg/ha). Il en résulte que ce riz, tel que cultivé, dépendant de la pluie, ne peut satisfaire les producteurs qu’au gré des rythmes et quantité de pluie que ces derniers ne maîtrisent pas. Des aménagements définitifs sont par conséquent nécessaires avec maîtrise totale de l’eau. De même, il pourrait être envisagé, le recalage du cycle de production du riz en s’adaptant aux modifications climatiques.

Mots clés : changements climatiques, riz, rendement, Bas-fond, adaptation.

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ABSTRACT

The effects caused by climate changes constitute major challenges for the mankind today.

African farmers must cope with these risks by searching some appropriate methods of accommodation. This study done in Ouèssè area aims to analyze the correlation between climate elements (mainly the rain and the temperature) and the yield of pluvial rice of 120 days cycle in order to improve the adaptation measures to climate changes for the best of this yield. To reach this goal, the temperature averages of weather station of Savè and the daily rains of Ouèssè areas from 1993 to 2015 have been taken at ASECNA (Cotonou). The yields and other agronomic data have been obtained at statistic service of general direction of CARDER Zou- Collines, at research stations of rice programm of INRAB (based at Glazoué and Zangnanado) and by documentary review. From the analyse of these data, it reveals that pluvial valley rice of 120 days cycle shows its potentialities when temperature, ran and agronomic conditions are fulfilled. The higher and lower averages of temperatures obtained in the period of 1993 to 2015 (higher: 35°C and lower 22°C) have favoured the growing and the development of pluvial rice.

In contrary, the rain frequency during that period varied around average water need of rice.

These parameters brought about some different yields (1124 Kg/ha to 5795 Kg/ha) around the average of yield of the period (2319, 7 Kg/ha). It reveals that this rice, depending on rain cannot satisfy the producers because of the irregularity of the rain. Therefore some final adjustments are necessary with the water control or the adaptation to climate changes regarding the production of rice.

Key words: climate changes, rice, yield, inland valley, adaptation.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar CARDER : Centre d’Action Régionale pour le Développement Rural

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi FAO : Food and Agriculture Organization FSA : Faculté des Sciences Agronomiques GES : Gaz à Effet de Serre

GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat INRAB : Institut National de Recherches Agricoles du Bénin

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

MEPN : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature ONG : Organisation Non Gouvernementale

PADA : Programme d’Appui au Développement Agricole

PANA : Programme d’Action National d’Adaptation (aux changements climatiques) PIB : Produit Intérieur Brut

PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole PUASA : Programme d’Urgence d’Appui au Secteur Agricole RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat RNIE2 : Route Nationale Inter Etat N°2

SCDA : Secteur Communal pour le Développement Agricole UAC : Université d'Abomey-Calavi

VeCo : Vredeslanden Coopibo (ONG Belge)

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TABLE DES MATIERES

CERTIFICATION ... i

DEDICACE ... ii

REMERCIEMENTS ... iii

RESUME ... iv

ABSTRACTS ... v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... vi

TABLE DES MATIERES ... vii

LISTE DES FIGURES ... x

LISTE DES TABLEAUX ... xi

INTRODUCTION ... 1

1.Problématique et justification ... 2

2.Objectifs ... 3

3.Hypothèses ... 4

CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D’ETUDE ... 5

1 Milieu physique ... 5

1.1.Situation géographique de la Commune de Ouèssè ... 5

1.2.Traits climatiques et hydrographiques de la Commune de Ouèssè. ... 6

1.3.Sols et végétation de la Commune de Ouèssè ... 6

2 Les dynamiques démographiques de la Commune de Ouèssè ... 7

2.1 Effectif et structure de la population de la Commune de Ouèssè ... 7

2.2 Les activités socio-économiques des populations de la Commune de Ouèssè ... 8

2.2.1 Agriculture ... 8

2.2.2 Elevage ... 9

2.2.3 Pêche ... 9

2.2.4 L’artisanat, la transformation agro-alimentaire et le commerce ... 9

2.2.5 L’exploitation des ressources naturelles ... 10

3 Les transports et les voies de communication dans la Commune de Ouèssè ... 10

4 Présentation de la structure d’accueil pour le stage ... 10

(9)

CHAPITRE 2 : CLARIFICATION DES CONCEPTS, POINT DES CONNAISSANCES, MATERIEL, TECHNIQUES ET OUTILS DE COLLECTE, DE TRAITEMENT ET

D’ANALYSE DES DONNEES ... 13

2.1 Clarification des concepts ... 14

2.1.1 Bas-fond... 14

2.1.2 Aménagement des bas-fonds ... 15

2.1.3 Le rendement du riz ... 16

2.1.4 Le climat, la variabilité climatique et les changements climatiques ... 16

2.1.5 Stratégies d’adaptation aux changements climatiques ... 17

2.1.6 Modes et moyens d’existence ... 17

2.1.7 Résilience... 17

2.2 Point des connaissances ... 18

2.2.1 Conséquences des changements climatiques ... 18

2.2.2 Perceptions des populations des manifestations des changements climatiques et stratégies endogènes d’adaptation ... 18

2.3 Matériel, techniques et outils de collecte, de traitement et d’analyse des donnéesErreur ! Signet non défini. 2.3.1.Matériel ... 19

2.3.2 Technique et outils de collecte de données ... 22

2.3.3 Traitement et analyse des données ... 22

CHAPITRE 3 : RESULTATS DES TRAVAUX 3.1 Evaluation des variabilités climatiques dans la Commune de Ouèssè sur la période 1993 à 2015…. ... 24

3.1.1 Variation de la pluviométrie de la Commune de Ouèssè de 1993 à 2015 ... 24

3.1.2 Variation de la température de la période 1993-2015 ... 27

3.2 Analyse de l’évolution des rendements du riz pluvial de cycle végétatif 120 jours produit dans les bas-fonds sommairement aménagés de la Commune de Ouèssè de 1993 à 2015………..28

(10)

3.3 Analyse de la corrélation entre le rendement du riz pluvial produit dans les bas-fonds sommairement aménagés de la Commune de Ouèssè et les variations climatiques de la période

1993-2015 ... 30

3.4 Explication de fait saillant ... 31

CONCLUSION ET SUGGESTIONS ... 34

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ... 36

ANNEXES ... 38 Annexe 1 : Nombre de jours de pluie et moyennes mensuelles de pluie de la Commune de Ouèssè de 1993 à 2015 ... a Annexe 2 : Moyennes annuelles des températures maximales et minimales de 1993 à 2015 de la station météorologique de Savè ... c Annexe 3 : Rendement annuel de riz de la Commune de Ouèssè ... d

(11)

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Situation géographique de la Commune de Ouèssè ... 5 Figure 2: Organigramme du SCDA Ouèssè ... 12 Figure 3: Coupe schématique d’un bassin versant : place d’un bas-fond dans la ... 14 Figure 4: Corrélation entre le cycle du riz, son calendrier cultural, ses besoins en nutriments et ses besoins en eau ... 21 Figure 5: Hauteurs pluviométriques annuelles de la Commune de Ouèssè de 1993 à 2015 ... 24 Figure 6: Variabilité de la pluviométrie annuelle de la Commune de Ouèssè par rapport à la anomalie centrée réduite calculée à partir de la moyenne de la période ... 25 Figure 7: Evolution des précipitations totales annuelles et des précipitations totales au cours du cycle de riz de 1993 à 2015 dans la Commune de Ouèssè... 25 Figure 8: Evolution du nombre de jours de pluie par an et du nombre de jours de pluie au cours du cycle de riz dans la Commune de Ouèssè de 1993 à 2015... 26 Figure 9: Quantité de pluie pendant le cycle du riz par rapport à la anomalie centrée réduite calculé en rapport avec le besoin moyen en eau du riz ... 27 Figure 10: Evolution des moyennes de température maximales et minimales au cours de la période 1993-2015 (Station météorologique de Savè) ... 28 Figure 11: Evolution du rendement du riz de 120 jours produit dans la Commune de Ouèssè pendant la période 1993-2015 ... 28 Figure 12: Evolution du rendement du riz de 120 jours produit dans la période 1993-2015 par rapport à la anomalie centrée réduite calculé en rapport avec le rendement moyen de la période de l’étude (1993-2015) ... 29 Figure 13: Evolution du rendement du riz de 120 jours produit dans la période 1993-2015 par rapport à la anomalie centrée réduite calculé en rapport avec le rendement moyen à obtenir en milieu paysan selon la recherche ... 29

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Répartition de la population de la Commune de Ouèssè par arrondissement ... 7 Tableau 2: Centres de documentations parcourus et informations obtenues ... 13 Tableau 3: Coefficient de corrélation entre le rendement du riz et les indicateurs du climat ... 30 Tableau 4: Calcul des quantités et nombre de jours de pluie correspondant aux différentes périodes de besoins en eau du riz ... 31

(13)

INTRODUCTION

La République du Bénin a ratifié le 30 juin 1994, la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC). Cet acte politique témoigne de l’engagement du Bénin, aux côtés des autres Nations du monde, à assumer sa part de responsabilité en matière d’atténuation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et en matière de développement de mesures d’adaptation des populations aux effets des changements climatiques.

Selon le quatrième rapport d’évaluation du Groupe Intergouvernemental des experts sur l’Evolution du Climat (GIEC) publié en 2007, les communautés pauvres seront les plus vulnérables aux changements climatiques. Cette forte vulnérabilité résulte du fait de leurs capacités d’adaptation limitées et de leur grande dépendance aux ressources à forte sensitivité climatique telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole. Aussi, selon le rapport de synthèse (GIEC, 2014), les changements climatiques vont amplifier les risques existants et en engendrer de nouveaux pour les systèmes naturels et humains. Ces risques, qui ne sont pas répartis uniformément, sont généralement plus grands pour les populations et les communautés défavorisées de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement (GIEC, 2007). Les effets des changements climatiques (réduction de la production agricole, détérioration de la sécurité alimentaire, incidence accrue des inondations et de sécheresse, la propagation des maladies et augmentation du risque de conflits en raison de la raréfaction des terres et d’eau, etc) sont d’ores et déjà évidents (FPA et NEPAD, 2007).

Au Bénin où l’agriculture constitue la base de l’économie avec une contribution de 36 % au PIB (Atlas du Monde, 2006) et de 88 % aux recettes d’exportation (Gologo, 2007), des impacts des changements climatiques sont envisageables. Ainsi, l’imminence des mesures d’adaptation pour les 55,4% de la population du pays qui vivent en milieu rural (INSAE, 2013) et dépendant de l’agriculture pour leur subsistance se justifie à plus d’un titre.

A Ouèssè, le secteur productif agricole est caractérisé par la prédominance de petites exploitations agricoles vulnérables à la variabilité climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes. Les cultures vivrières en général et le riz en particulier sont sujets à des durées prolongées des sécheresses et à la fréquence des poches de sécheresse au cours des cycles de production. Les rendements varient au gré des saisons et échappent au contrôle des agriculteurs. Malgré les efforts consentis par les acteurs (politiques ou non) œuvrant pour le développement des filières agricoles, la productivité des bas-fonds baisse de jour en jour alors que des changements remarquables des saisons et des phénomènes climatiques s’observent imposants et modifiant les modes d’existence des exploitants des bas-fonds ; constituant ainsi un handicap dans la réduction de la pauvreté. Il s’avère alors nécessaire, d’une part, d’amener les exploitants des bas-fonds sommairement aménagés à appréhender les divers contours des changements climatiques et les risques graves auxquels ils les exposent et d’autre part, de les amener à prendre des mesures pour s’y adapter.

Notre contribution à l’atteinte de ces résultats passe par la présente étude intitulée : « Impacts des

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changements climatiques sur les rendements du riz pluvial de cycle végétatif 120 jours produit dans les bas-fonds sommairement aménagés de la Commune de Ouèssè».

1. Problématique et justification

Les changements climatiques et leurs impacts sont désormais reconnus comme l’un des plus grands défis du monde, de son environnement et de ses économies (GIEC, 2007). Les émissions anthropiques de gaz à effet de serre, qui ont augmenté depuis l’époque préindustrielle en raison essentiellement de la croissance économique et démographique, sont actuellement plus élevées que jamais, entraînant des concentrations de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux dans l’atmosphère. Leurs effets, associés à ceux d’autres facteurs anthropiques, ont été détectés dans tout le système climatique et il est extrêmement probable qu’ils aient été la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle (GIEC, 2014).

Au niveau planétaire, chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude que toutes les décennies précédentes depuis 1850 (GIEC, 2007). Les années 1983 à 2012 constituent probablement la période de 30 ans la plus chaude qu’ait connue l’hémisphère Nord depuis 1400 ans (GIEC, 2014). La tendance linéaire de la moyenne globale des données de température de surface combinant les terres émergées et les océans indique un réchauffement de 0,85 [0,65 à 1,06]

°C au cours de la période 1880-2012(GIEC, 2014). Le réchauffement climatique est donc une réalité tangible. Or, bien que le processus des changements climatiques ne soit qu’à son commencement, ses retentissements se font déjà sentir sous formes d’ouragans de plus en plus puissants, d’accroissement des sécheresses et des inondations, d’élévation du niveau de la mer, de la fonte des glaciers et des calottes polaires (GIEC, 2007). Si elles se poursuivent, les émissions de gaz à effet de serre provoqueront un réchauffement supplémentaire et une modification de toutes les composantes du système climatique, ce qui augmentera la probabilité de conséquences graves, généralisées et irréversibles pour les populations et les écosystèmes (GIEC, 2014). Aussi, selon le rapport de synthèse (GIEC, 2014), les changements climatiques vont amplifier les risques existants et en engendrer de nouveaux pour les systèmes naturels et humains. Ces risques, qui ne sont pas répartis uniformément, sont généralement plus grands pour les populations et les communautés défavorisées de tous les pays, quel que soit leur niveau de développement. Dans ce contexte global, l’Afrique et très particulièrement l’Afrique subsaharienne apparaît comme la région du monde la plus exposée aux changements climatiques (FAO, 2008). Cette grande vulnérabilité de l’Afrique subsaharienne face aux changements climatiques est due à sa forte dépendance de l’agriculture et à sa capacité d’adaptation limitée qui tient au manque de ressources et de technologies (Daouda, 2007).

Selon le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA, 2011), il est diagnostiqué qu’au Bénin, les ressources en eau, abondantes au plan général, sont mal réparties sur le territoire national.

En général, les ressources en eau font l’objet de diverses menaces et contraintes d’ordres naturel et

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anthropique qui compromettent la durabilité de l’accès à l’eau à des fins de production végétale, de consommation animale et de production halieutique.

A Ouèssè, le secteur productif agricole est caractérisé par la prédominance de petites exploitations agricoles vulnérables à la variabilité climatique. Les cultures vivrières en l’occurrence le riz sont sujettes à des durées prolongées des sécheresses et à la fréquence des poches de sécheresse au cours des cycles de production. Nonobstant les aménagements sommaires des bas-fonds pour la production rizicole et autres accompagnements des projets étatiques tels que le PUASA et le PADA et les autres appuis des ONG (VeCo en particulier) dans le but d’améliorer le rendement du riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours, l’amélioration des rendements de riz n’est pas restée dans une constance souhaitée. Les rendements de riz dans la Commune de Ouèssè sur la période 1993-2015, ont beaucoup fluctué et sont restés, pour la plupart du temps, en deçà de l’attente des producteurs. Dans un contexte où les changements climatiques seront responsables de 20 % de diminution de l’eau dans le monde (UNESCO, 2003) et entraineront des modifications dans les caractéristiques des saisons pluvieuses (Aho et al, 2006), il y a au niveau des producteurs, un sentiment d’incertitude relatif à la perturbation des calendriers culturaux qui en découle.

Même si les variations du climat sont observées à l’échelle mondiale et que la lutte contre ses risques nécessite la convergence des efforts de toutes les nations, les stratégies d’adaptation pour y faire face durablement doivent être endogènes (GIEC, 2007). L’accompagnement des populations locales dans l’adaptation aux changements climatiques nécessite une bonne compréhension des manifestations et changements des faits climatiques et leur prise en compte en vue de la proposition de stratégies plus efficaces. C’est une raison d’évaluer les variabilités climatiques (notamment la pluie et la température), d’analyser le rendement du riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours produit dans les bas-fonds sommairement aménagés en relation avec ces variabilités climatiques et de proposer quelques mesures d’adaptation.

2. Objectifs

L’objectif général de cette étude est d’analyser l’impact des changements climatiques sur les rendements de riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours dans la Commune de Ouèssè.

De façon spécifique, il s’agit de:

 évaluer les variabilités climatiques au niveau de la Commune;

 Inventorier les rendements du riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours produit dans la Commune de Ouèssè sur la période 1993 à 2015 ;

 analyser l’impact probable de la variabilité climatique sur l’évolution du rendement du riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours dans la Commune de Ouèssè.

Pour atteindre ces objectifs, quelques hypothèses sont formulées.

(16)

3. Hypothèses

 les variabilités climatiques constituent une réalité perçue dans la Commune de Ouessè ;

 les rendements de riz pluvial n’ont pas connu une évolution constante dans la période 1993-2015 dans la Commune de Ouessè ;

 les rendements de riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours produit dans les

bas-fonds sommairement aménagés dans la Commune de Ouèssè sont sujets à la pluviométrie ;

 les températures trop élevées réduisent les rendements de riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours produit dans les bas-fonds sommairement aménagés.

Pour rendre compte des résultats de nos travaux, le présent rapport se présente comme suit :

 le premier chapitre situe la zone d’étude et présente ses caractéristiques physiques et socio-économiques ;

 le deuxième chapitre fait premièrement la clarification des concepts, ensuite le point des connaissances et présente enfin les données, les outils et les méthodes de traitement des données utilisées ;

 le troisième chapitre présente les résultats des travaux, dégage une conclusion générale et des suggestions sont formulées pour une meilleure adaptation aux changements climatiques.

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CHAPITRE 1 : CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D’ETUDE

Ce chapitre présente les caractéristiques physiques et administratives du lieu d’accueil pour notre stage et son environnement humain à travers les activités socio-économiques.

1 Milieu physique

1.1 Situation géographique de la Commune de Ouèssè

La Commune de Ouessè fait partie des six Communes du département des Collines. Elle est située à 231 mètres d’altitude moyenne, à la latitude 8°29’45’’ et à la longitude 2°25’24’’.

Située en plein cœur du Bénin et au Nord-est du département des Collines, elle s’étend entre l’Okpara à l’Est et l’Ouémé à l’Ouest sur une superficie d’environ 3 200 km², soit 2 ,56 % de la superficie nationale (GIC, 2011).

Elle est limitée au Nord par la Commune de Tchaourou, au Sud par les Communes de Savè et de Glazoué, à l’Ouest par celles de Bantè et de Bassila, et à l’Est par la République Fédérale du Nigéria (Akomagni, 2006) (Figure 1).

Figure 1: Situation géographique de la Commune de Ouèssè Source : Groupement Intercommunal des Collines (2011)

(18)

1.2 Traits climatiques et hydrographiques de la Commune de Ouèssè.

Classée dans la 5ème zone agro-écologique du Bénin et se situant dans la zone tropicale humide, la Commune de Ouessè jouit d’un climat tropical intermédiaire entre le climat guinéen et le climat soudanien, avec la tendance ces dernières années vers une saison de culture au lieu de deux par an. La pluviométrie annuelle varie entre 723,4 mm et 1554,7 mm (ASECNA, 2016).

Surnommée « Pays des Sept rivières », pour ses sept (07) principaux cours d’eau à savoir : Ouémé, Okpara, Gbeffa, Kilibo, Liga, Nonnonmi et Toumi qui traversent son territoire, la Commune de Ouessè est largement arrosée par ces 292 km de cours d’eau. Toutes ces rivières, de sources diverses, se jettent dans le fleuve Ouémé.

La saison sèche qui dure de novembre à mars est marquée par une influence de l’alizé saharien (harmattan) de décembre à février (Dossou-Yovo, 2010).

1.3 Sols et végétation de la Commune de Ouèssè

La Commune de Ouessè se dresse sur une région assez homogène couvrant une pénéplaine modelée sur le matériel précambrien dominée surtout à l’Est, par des collines granitiques d’environ 300 mètres d’altitude. Elle a donc un relief peu accidenté et libère essentiellement des sols ferrugineux tropicaux sur socle cristallin et des sols colluviaux.

D’autres types de sol sont également observés dans la Commune mais en plus faible proportion.

Il s’agit des sols hydromorphes rencontrés au fond des vallées et sur les pénéplaines à granite porphyrique, à quartzite et à sédiments colluviaux, des vertisols rencontrés dans les vallées et dans les dépressions des plaines (0,14%), des sols peu évolués d’origine climatique rencontrés sur les collines (Akomagni, 2006).

Les sols ferralitiques très peu représentés sont en réalité des sols profonds caractérisés par une altération complète des minéraux primaires de la roche et une élimination importante des bases.

La végétation de la Commune de Ouessè est caractérisée par une savane arborée, parsemée de gros arbres comme le caïlcédrat, le karité, le baobab, le néré et beaucoup d’autres essences forestières. On y découvre des forêts naturelles (forêts classées TTK et Mont Couffé), des galeries forestières de la Gbèffa, du Liga, du Monnon, etc et des plantations artificielles. La tendance depuis quelques années est à une déforestation avancée liée à l’exploitation des essences arbustives à des fins économiques et domestiques.

La forte pression sur ces ressources forestières à d’effet sur la faune. Celle-ci est en régression et composée essentiellement de petits ruminants, de rats, d’agoutis, et de reptiles. Les mauvaises pratiques de chasse caractérisées par le braconnage contribuent à la disparition de certaines races animales notamment : le Rhinocéros, l’éléphant, le buffle, le lion, la panthère, etc (Akomagni, 2006).

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Le déficit en produit animal est quelque peu compensé par le développement de l’élevage domestique de lapins et de volailles ; l’exploitation de la viande issue du gros bétail et l’importation des produits animaux congelés jouent aussi leur partition (GIC, 2011).

2 Les dynamiques démographiques de la Commune de Ouèssè 2.1 Effectif et structure de la population de la Commune de Ouèssè

La Commune de Ouèssè, au quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2013 (RGPH 4), compte 71.594 hommes et 70.423 femmes (soit 50.36%) avec une densité de 44 habitants au km². La répartition de cette population dans les neuf arrondissements de la Commune est présentée dans le tableau 1

Tableau 1: Répartition de la population de la Commune de Ouèssè par arrondissement

ARRONDISSEMENT HOMME FEMME TOTAL

CHALLA-OGOÏ 6.790 6.820 13.610

DJEGBE 5.929 5.222 11.151

GBANLIN 8.773 8.154 16.927

KEMON 5.099 5.212 10.311

KILIBO 8.318 8.491 16.809

LAMINOU 9.511 9.759 19.270

ODOUGBA 7.275 7.123 14.398

TOUI 11.998 11.885 23.883

OUESSE 7.901 7.757 15.658

TOTAL COMMUNE OUESSE 71.594 70.423 142.017 Source: Données RGPH 4 (2013)

Les principaux habitants de la Commune sont les Shabè (plus concentrés à l’Est) venus de Ilé Ifè au Nigéria et les Mahi (plus présents à l’Ouest) venus de Savalou et du plateau d’Agonlin.

A ces deux groupes socioculturels s’ajoutent d’autres groupes minoritaires issus d’un mouvement migratoire très récent à savoir : Adja, Fon, Otamari, Yom, Lokpa d’une part, venus s’installer à la quête des terres agricoles et d’autre part, les éleveurs Peuhls sédentaires et nomades appelés communément « Boussou » originaires du nord Bénin, du Niger et du Nigéria.

Ces migrations pour la plupart sont favorisées par la quête des conditions plus favorables aux activités économiques (GIC, 2011).

(20)

2.2 Les activités socio-économiques des populations de la Commune de Ouèssè

Les populations de la Commune de Ouèssè mènent des activités variées ; elles exercent le plus souvent l’agriculture comme activité principale à laquelle sont associées des activités secondaires.

En général, les hommes pratiquent les activités champêtre et la chasse ; coupent des arbres pour la carbonisation, recherchent de bois d’œuvre tandis que les femmes s’adonnent beaucoup plus au commerce, à l’artisanat et à la transformation agroalimentaire. De ce fait, elles s’occupent essentiellement de la carbonisation, la recherche de bois de feux et des plantes médicinales, la cueillette de feuilles pour emballage. Ces activités intensifient à grande échelle la déforestation et participent à la disparition de certaines espèces animales et végétales.

2.2.1 Agriculture

L’agriculture est pratiquée aussi bien par les hommes que les femmes. Elle est dominée par les cultures vivrières qui constituent la principale source de revenus pour la majeure partie de la population de Ouèssè. Elle occupe environ 59,6 % de la population active (RGPH 4, 2013).

En effet, La Commune de Ouessè bénéficie de véritables atouts pour son agriculture. Elle dispose de 150 000 ha de terres cultivables (GIC, 2011).

Elle est une Commune d’accueil des migrants agricoles. C’est un potentiel marché de vivriers si l’on se réfère aux mouvements des commerçants et des nombreux véhicules poids lourds qui chargent des produits agricoles en direction des grands marchés nationaux et internationaux. La Commune dispose aussi de bas-fonds pour la riziculture et les produits maraîchers. Les principales productions sont le manioc, le maïs, l’arachide, l’igname, le riz, les haricots, les noix d’anacarde.

Les facteurs physiques (climat favorable et disponibilité des terres) font de l’agriculture, l’activité qui occupe la majorité des habitants. Mais celle-ci n’est que de subsistance. Elle est traditionnelle extensive et caractérisée par de faibles rendements. Les outils les plus fréquemment utilisés sont rudimentaires (houes, coupe-coupe, etc.). Les techniques culturales pratiquées sont la culture itinérante sur brûlis, l’assolement, la jachère, la rotation, les associations de culture. Les systèmes améliorés de production et les semences améliorées sont utilisés sur certaines exploitations mais encore à petite échelle.

Les principaux problèmes qui freinent le développement du secteur agricole dans la Commune sont la baisse de la fertilité des sols, les changements climatiques, la dégradation des pistes rurales, les difficultés de commercialisation des produits agricoles, le non aménagement des bas-fonds (Dossou-Yovo, 2010).

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2.2.2 Elevage

La production animale constitue une activité génératrice de revenus pour une partie de la population de la Commune de Ouèssè. En général, le mode d’élevage est de type traditionnel caractérisé par la divagation des animaux.

Les principales espèces élevées sont : les bovins, les caprins, les ovins, les porcins et les volailles. Les principaux éleveurs de la Commune sont les peulhs sédentaires, les natifs de la Commune et les peulhs nomades venus du Niger et du Nigéria. Dans la grande majorité des cas, les troupeaux de bœufs sont tenus par des peulhs, mais de nombreux particuliers autochtones s’adonnent de plus en plus à cette activité en confiant aux peulhs des troupeaux de bovins sous divers termes de contrat. Le petit élevage est quasi dominé par les volailles et presque tous les ménages le font car il constitue une forme d’épargne. Le pâturage naturel constitue la principale source d’alimentation du bétail. Il est abondant en saison pluvieuse mais devient rare en saison sèche. L’abreuvement des animaux est assuré par les marigots, les mares, les cours d’eau et les retenues d’eau. L’inexistence de couloirs de passage occasionne de fréquents conflits entre agriculteurs et éleveurs.

2.2.3 Pêche

La pêche est une activité très peu développée dans la Commune ; elle est menée seulement par les autochtones pour les besoins alimentaires. Aujourd’hui, la pêche en tant qu’activité économique est pratiquée par les Haoussas venus de Malanville et du Niger. Les produits de pêche sont vendus frais ou fumés sur les marchés locaux. Mais ils ne couvrent pas les besoins de la population de la Commune ce qui amène à une grande dépendance des produits halieutiques congelés venus de l’extérieur.

2.2.4 L’artisanat, la transformation agro-alimentaire et le commerce

Les activités artisanales de la Commune de Ouèssè sont menées aussi bien par les hommes que par les femmes. Toutefois, une ségrégation s’observe car les métiers nécessitant assez d’énergie humaine (la soudure, la menuiserie, la maçonnerie, la forge, etc…) sont réservés aux hommes tandis que les femmes sont beaucoup plus retrouvées dans la couture, la coiffure, la photographie.

La Commune a développé très peu d’initiative de promotion de la transformation locale des produits agricoles. Néanmoins quelques unités de transformations existent et sont rendues fonctionnelles par les groupements de femmes. Il s’agit de la transformation du manioc, de l’arachide, du maïs et du riz. Les techniques de transformation sont essentiellement artisanales et utilisent des râpeuses et des outils d’essorage de manioc. Il existe des moulins de décorticage de riz appartenant à des privés. Les activités de transformation sont essentiellement assurées par les femmes avec parfois l’aide des hommes.

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Les femmes sont la plupart du temps commerçantes des produits agricoles transformés auxquels elles ajoutent l’achat et le stockage des produits agricoles qu’elles revendent en période de soudure. Quelquefois, elles ajoutent à cela la vente des divers produits manufacturés importés (travail de terrain, 2016).

2.2.5 L’exploitation des ressources naturelles

Une autre activité exercée par la population de la Commune de Ouèssè est l’exploitation des ressources naturelles. Parmi ces ressources, celles qui subissent le plus de pression sont les ressources forestières, les cours d’eau (pêche) et les bas- fonds (agriculture).

En effet, La Commune dispose d’importantes ressources forestières. Du fait de l’existence et de la qualité de ses ressources sylvicoles, on enregistre un grand afflux d’exploitants forestiers agréés ou non. Ces derniers s’investissent dans la commercialisation de charbon de bois, du bois énergie, de bois d’œuvre.

Les problèmes majeurs qui en découlent sont la déforestation, la mauvaise organisation des exploitations agricoles (tant sur les terres exondées que dans les bas-fonds) et la pollution des eaux par l’utilisation des pesticides pour la pêche ; ce qui menace la santé des consommateurs.

3 Les transports et les voies de communication dans la Commune de Ouèssè

La Commune de Ouessè dispose d’un important réseau routier : 93 km de voies classées et plus de 1025 km de pistes offrant la possibilité d’une circulation interne et d’accès aux Communes voisines et au Nigéria (GIC, 2011). Elle est traversée aussi par le chemin de fer de l’OCBN avec 3 gares. Les moyens de transport couramment utilisés sur ces voies sont les motos, les vélos et les automobiles pour les transports publics et des produits agricoles.

La plupart des pistes sont caractérisées par une dégradation poussée les rendant difficiles d’accès pendant la saison pluvieuse. L’entretien périodique de ces pistes constitue le grand problème en raison des moyens très limités de la Commune et de rares initiatives développées par les populations bénéficiaires pour leur maintien en bon état.

4 Présentation de la structure d’accueil pour le stage

Le stage s’est déroulé dans le Secteur Communal de Développement Agricole (SCDA) de Ouèssè. Ce secteur est l’un des quinze (15) qui sont sous le contrôle du Centre d’Action Régional pour le Développement Rural (CARDER) Zou/Collines, qui est lui-même un démembrement du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP).

Les bureaux du SCDA-Ouèssè sont situés dans le quartier Lakoko, Arrondissement de Ouèssè centre, à proximité des bureaux de la Mairie de Ouèssè et en bordure de la voie non bitumée Ansêkê-Ouèssè à 23 km de la RNIE2 (Cotonou-Malanville).

(23)

Office d’Etat à caractère agricole, le SCDA Ouèssè est dirigé par un Responsable de Développement Rural (RDR) qui est aidé dans ses fonctions par des Techniciens Spécialisés (TS) et des agents communaux qui constituent son staff. Cet office assure deux fonctions principales à savoir : le conseil agricole et de gestion puis le contrôle et la réglementation des activités agricoles et para agricoles. Les techniciens et agents communaux s’appuient sur des agents de poste et des conseillers pour former des équipes pluridisciplinaires qui interviennent au niveau des producteurs dans les domaines de la production végétale, de l’élevage, de la pêche, de la transformation des produits agricoles et d’élevage et leur commercialisation.

En effet, ces équipes pluridisciplinaires ont pour rôle de:

o former les producteurs sur les techniques culturales ;

o pré-vulgariser les technologies, les innovations et les résultats de recherche ; o accompagner la mise en place de parcelles de démonstration;

o veiller au respect du calendrier agricole ;

o assurer l’organisation des producteurs en groupements, coopératives et leurs faîtières.

Elles assurent aussi le contrôle régalien de l’Etat à travers :

o le contrôle de la qualité des semences et des productions/récoltes ; o le suivi et la gestion des intrants agricoles ;

o la qualité et le conditionnement des récoltes ;

o l’inspection sanitaire du cheptel et la certification des médicaments vétérinaires ; o le contrôle de la qualité des aliments et surveillance alimentaire et nutritionnelle ; o le contrôle phytosanitaire des cultures ;

o le suivi et contrôle technique d’infrastructures et d’équipements agricoles ; o la gestion des calamités au niveau des producteurs ;

o la gestion des conflits entre producteurs et éleveurs.

Le SCDA-Ouèssè rend compte de ses activités à la Direction Générale du CARDER Zou- Collines. Structure représentative du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, il est le levier du développement agricole de la Commune et de ce fait, collabore techniquement avec l’administration locale qu’est la Mairie. En ce sens, il développe une collaboration avec les autres structures étatiques ou non intervenant dans les mêmes domaines d’activité que lui, centralise les données et en rend compte à l’autorité locale et à ses supérieurs hiérarchiques.

La figure 2 présente l’organisation du SCDA de Ouèssè.

(24)

Figure 2: Organigramme du SCDA Ouèssè Source : SCDA Ouèssè, 2016

Légende :

RDR = Responsable du Développement Rural

TSSSE = Technicien Spécialisé en Statistique et Suivi Evaluation TSANA = Technicien Spécialisé en Alimentation et Nutrition Appliqué TSPH = Technicien Spécialisé en Production Halieutique

TSPA = Technicien Spécialisé en Production Animale TSPV = Technicien Spécialisé en Production Végétale

TSAER = Technicien Spécialisé en Aménagement et Equipement Rural

ACQCPV = Agent Communal de contrôle de Qualité et du Conditionnement des Produits Végétaux

ACCPA = Agent Communal de Contrôle des Produits Animaux ACIPV = Agent Communal d’Inspection des Produits Végétaux CGEA = Conseiller en Gestion des Exploitations Agricoles CPV = Conseiller en Production Végétale

CAER = Conseiller en Aménagement et Equipements Ruraux

APCQCPV = Agent de Poste de Contrôle de la Qualité et du Conditionnement des Produits Végétaux

APCPA = Agent de Poste de Contrôle des Produits Animaux RDR

TSAER TSPA TSPV

TSPH ACQCPV

TSANA

APCQCPV

ACIPV

CPV TSSSE

APCPA CAER

ACCPA

CGEA

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CHAPITRE 2 : CLARIFICATION DES CONCEPTS, POINT DES CONNAISSANCES ET METHODOLOGIE

La recherche documentaire a permis de disposer d’informations nécessaires pour notre travail.

Le tableau 2 ci-après présente les centres parcourus, la nature des documents collectés et les types d’informations obtenues.

Tableau 2: Centres de documentations parcourus et informations obtenues Centres de

Documentations

Nature des

Documents Informations obtenues

01

Centre de

documentation de la FSA/UAC

Divers Mémoires

- Informations générales sur

l’aménagement et la gestion des bas-fonds, - Information sur la maîtrise et la gestion de l’eau,

- Information sur les changements climatiques

- Méthodologies de recherche

02 CAP/EPAC Polycopies

- Cours d’aménagement des bassins versants, des bas-fonds et leur mise en valeur

- Cours d’Agriculture générale - Cours d’hydraulique agricole - Cours de pédologie

- Cours d’hydrologie 04

INRAB, Sous-Programme Riz (Site d’essai de Sowé (Commune de Glazoué)

Rapports d’activités Informations sur la production du riz

05 Internet

Revues, Mémoires, Rapports de

commissions, de colloque

Informations générales sur les changements climatiques

06 Mairie Ouèssè

PDC 2011-2015 et Monographie de la Commune de Ouèssè

Informations générales sur le milieu d’étude

07 ASECNA Données

météorologiques

Données pluviométriques de la Commune de Ouèssè de 1993 à 2015 et moyennes de température de la station de Savè de 1993 à 2015

Source : Travail de terrain, 2016

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2.1 Clarification des concepts

La clarification des concepts n’est pas une simple définition littéraire. Elle s’adapte au sujet d’étude et permet de mieux cerner les éléments composants chaque concept. Dans le cadre de ce travail, les concepts que nous jugeons importants à clarifier sont : bas-fond, aménagement, rendement, climat, variabilité climatique et changements climatiques, anomalies centrées réduites, stratégies d’adaptation aux changements climatiques, moyen d’existence, mode d’existence, résilience.

2.1.1 Bas-fond

Différentes définitions ont été proposées par divers auteurs :

Berton (1988) considère les bas-fonds comme les fonds des vallons et des petites vallées. Ils constituent les axes de drainage des eaux (Figure 3). Les eaux de ruissellement s’y écoulent, les nappes phréatiques s’y concentrent. Ils subissent l’influence directe des versants et des sommets essentiellement par le biais des transports liquides et solides.

Delville et Boucher (1996) cités par Agbodjogbé (2008), considèrent les bas-fonds comme des milieux complexes et hétérogènes présentant parfois de fortes contraintes culturales. Les bas- fonds sont extrêmement variés, tant dans leur morpho-pédologie, que dans leur fonctionnement hydrologique.

Figure 3: Coupe schématique d’un bassin versant : place d’un bas-fond dans la topo séquence L i m i t e i nL im it e sf érie u r e d e l au p é r i eu r e d e n a p p e l a n a p p e

C rê t e V e r s a n t

F r a n g e

h y d r o m o r p h e B a s - f o n d V e r s a n t

F r a n g e

h y d r o m o r p h e C rê t e

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2.1.2 Aménagement des bas-fonds

Selon Delville et al (1996), l’aménagement d’un bas-fond est un ensemble d’infrastructures modifiant les flux hydriques, afin de lever des contraintes agronomiques. Pour aménager, il faut raisonner par rapport au processus hydrologique et tenir compte des différentes composantes de l’alimentation hydrique du bas-fond. Les aménagements des bas-fonds ont pour objectifs de retenir les différents apports d’eau (pluie, ruissellement, nappe, cours d’eau éventuel, etc.), d’étaler et de laminer les crues dévastatrices ou de favoriser le drainage des eaux excédentaires.

Djihinto (1997), distingue deux catégories d’aménagement. Il s’agit de l’aménagement traditionnel et de l’aménagement moderne.

 L’aménagement traditionnel : Il regroupe l’ensemble des techniques de gestion de l’eau développées par les paysans, à partir de leurs connaissances endogènes, pour la mise en valeur de leur bas-fond. Ces techniques ont été décrites par plusieurs auteurs dont Agbossou, (1998).

Selon ces auteurs, ces aménagement consistent entre autre à :

- la confection de gros billons et de grosses buttes disposées en quinconce, formant des chicanes qui ralentissent l’écoulement de l’eau et favorisent ainsi l’infiltration ;

- l’installation des batardeaux au moyen des piquets disposés à la manière des fascines ; - la dérivation des eaux des petits cours d’eau dans le bas-fond à l’aide de seuil de

dérivation ;

- construction des casiers à l’aide de diguettes suivant les courbes de niveau ; - disposition spatiale des cultures et l’association des cultures.

Ces techniques favorisent une polyculture, mais sont sensibles aux aléas climatiques.

 L’aménagement moderne : Il s’agit des stratégies nouvelles introduites dans le milieu rural par des structures techniques ou ONG pour la maîtrise totale ou partielle de l’eau dans le bas- fond. Les objectifs visés par ces aménagements sont directement liés à la problématique des zones concernées en matière d’hydraulique agricole et pastorale, Agbodjogbé, (2008). Pour Delville et al. (1996), sa conception nécessite de prendre en compte trois (3) sources d’eau : la gestion de la nappe, le contrôle des crues et éventuellement l’utilisation des cours d’eau et lacs pour une irrigation de complément. Plusieurs types d’aménagement ont été conçus par différents auteurs. Ainsi, Delville et al (1996) distinguent dans la zone humide trois (03) types de modèles :

- les aménagements rizicoles - les aménagements mixtes

- les modelés surélevés : planches, billons et buttes maraîchères.

Les études faites par Delville et al. (1996), ont montré que l’aménagement améliore la maîtrise de l’eau dans la riziculture et par conséquent le rendement de riz.

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2.1.3 Le rendement du riz

Le rendement du riz ne devrait pas être simplement le rapport de la quantité de paddy obtenue à la superficie de production. Il faut plutôt le calculer à 14% d’humidité du paddy en considérant le nombre de plants au m², le nombre de panicules par plant, le nombre de grains par panicule, le pourcentage de grains pleins et le poids en grammes de 1000 grains, le tout rapporté à 104. Toutefois, dans le cadre du présent rapport, il est utilisé les données statistiques compilées par le service chargé de la statistique au niveau de la Direction Générale du CARDER Zou Collines à Bohicon. Les rendements de riz produit dans la Commune de Ouèssè au niveau de ce service ne sont disponibles qu’à partir de 1993.

2.1.4 Le climat, la variabilité climatique et les changements climatiques

La plupart du temps, on a tendance à confondre la variabilité climatique et les changements climatiques. Tous deux renseignent sur l’évolution du climat mais n’ont pas la même signification.

Le climat est défini comme la synthèse des phénomènes météorologiques observés sur l’ensemble d’une période statiquement longue pour pouvoir établir ses propriétés statistiques d’ensemble à savoir : valeurs moyennes, variances, probabilités des phénomènes extrêmes, etc.

(Leroux, 1980 cité par Boko, 1988 et Dossou-Yovo, 2010).

La variabilité climatique est la caractéristique inhérente au climat qui se manifeste par des changements et déviations dans le temps (IPCC, 2007). Ainsi la variabilité climatique est une modification naturelle du climat et donc indépendante des activités humaines.

Les changements climatiques par contre, sont toute évolution du climat dans le temps, qu’elle soit due à la variabilité naturelle ou aux activités humaines (IPCC, 2007).

Cette définition est différente de celle de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, laquelle perçoit les changements climatiques comme étant des phénomènes attribués directement ou indirectement à une activité humaine, altérant la composition de l’atmosphère mondiale, et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observés au cours des périodes comparables.

Pour Ogouwalé (2006), les changements climatiques sont une modification des statuts de précipitations et une augmentation prononcée des températures au cours du temps. On se rend compte que cette définition ne prend en compte que les précipitations et la température. En effet, les deux paramètres du climat les plus déterminants dans la zone intertropicale sont les températures et les précipitations (Boko, 1988).

Dans le cadre de ce rapport, c’est la définition de Ogouwalé (2006) que nous considérerons. Les changements climatiques désignent donc une modification des statuts de précipitations et une

(29)

augmentation prononcée des températures, de l’insolation et de la vitesse du vent au cours du temps.

2.1.5 Stratégies d’adaptation aux changements climatiques

C’est l’ensemble des moyens d’ajustement d’un système face aux changements climatiques (y compris à la variabilité climatique et aux extrêmes climatiques) afin d’atténuer les dommages potentiels, d’exploiter les opportunités, ou de faire face aux conséquences (GIEC, 2007). Deux types de capacité d’adaptation ont été abordés :

 la capacité d’adaptation des agrosystèmes: elle est assimilée à la résilience des systèmes naturels c’est-à-dire leur aptitude à supporter les magnitudes de changement des paramètres du système ou de l’élément étudié pour revenir à des états de dynamique stable à moyen terme sans un changement majeur de leurs physionomies, de leurs qualités et de leurs compositions spécifiques ;

 la capacité d’adaptation du système humain : il s’agit de l’aptitude d’une communauté à planifier, à se préparer pour faciliter et mettre en œuvre des mesures d’adaptation en tenant compte de ses atouts économiques, technologiques, institutionnels, etc.

Dans le cadre de ce rapport, seule la capacité d’adaptation du système humain sera abordée puisqu’il s’agit d’identifier les stratégies d’adaptation développées par les producteurs de riz de cycle végétatif 120 jours sur des bas-fonds face aux changements climatiques vécus.

2.1.6 Modes et moyens d’existence

Les modes d’existence constituent la caractérisation socioéconomique de l’ensemble d’une population. Cette caractérisation subit diversement les effets des changements climatiques à travers la résilience de leurs moyens d’existence.

Les moyens d’existence englobent les capacités, les avoirs (ressources matérielles et sociales incluses) et les activités requis pour subsister. Les moyens d’existence sont durables lorsqu’ils peuvent faire face à des pressions et à des chocs et s’en remettre tout en maintenant ou en améliorant, aujourd’hui et demain, leurs capacités et leurs avoirs, sans toutefois amoindrir la réserve de ressources naturelles.

2.1.7 Résilience

C’est la capacité d’un système social ou écologique d’absorber des perturbations tout en conservant sa structure de base et ses modes de fonctionnement. La capacité de s’organiser et la capacité d’adaptation au stress et aux changements.

(30)

2.2 Point des connaissances

Il s’agit d’une synthèse non exhaustive de travaux antérieurs (rapports, mémoires) dont nous avons utilisé la ou les méthode(s) ou exploiter des résultats. Le choix de ces travaux a évidemment tenu compte de l’aire d’étude, des méthodes d’étude choisies et des problématiques développées. Les thèmes suivants ont été privilégiés: conséquences des changements climatiques ; perceptions des populations et impacts des manifestations des changements climatiques sur les rendements des cultures et les stratégies endogènes d’adaptation.

2.2.1 Conséquences des changements climatiques

La recherche expérimentale révèle que les répercussions des changements climatiques sur les rendements des cultures varient considérablement selon les espèces et les variétés cultivées, les caractéristiques des sols, l’ampleur de l’action des ravageurs et des agents pathogènes, les effets directs du dioxyde de carbone (CO2) sur les plantes et les interactions entre le CO2, la température de l’air, le stress hydrique, la nutrition minérale, la qualité de l’air et les réactions adaptatives. Même si une plus forte teneur en dioxyde de carbone peut favoriser la croissance et le rendement des cultures, cet avantage ne compense pas toujours les effets néfastes de la chaleur excessive et de la sécheresse (GIEC, 2001).

Les secteurs les plus affectés par les changements climatiques sont ceux des ressources en eau, de l’énergie, des zones côtières, de la santé, de l’agriculture et de la foresterie (MEPN, 2008).

Les travaux de Ogouwalé (2006) effectués dans le Bénin méridional et central ont montré que les changements climatiques ont occasionné la baisse des rendements des cultures et l’insécurité alimentaire dans cette partie du Bénin. Par ailleurs, la violence des pluies est la cause de l’accentuation des rigoles d’érosion qui entraîne la perte de l’humus ou de la partie organique des terres agricoles.

Somme toute, les changements climatiques ont des conséquences négatives sur l’agriculture et les ressources naturelles (terres, végétation, eau) dans la sous-région ouest africaine en général et au Bénin en particulier. Il est donc indispensable d’accompagner les populations dans l’atténuation des effets des changements climatiques sur leur milieu de vie et sur leurs activités quotidiennes.

2.2.2 Perceptions des populations des manifestations des changements climatiques et stratégies endogènes d’adaptation

Les perceptions des producteurs de riz de la Commune de Ouèssè des manifestations des changements climatiques et les stratégies d’adaptation développées manquent dans la littérature.

Toutefois, les travaux de recherches menées dans le bassin de l’Okpara à l’exutoire de Kaboua (région incluant bien la majeure partie du territoire de la Commune de Ouessè) par Dossou-Yovo

(31)

(2010), ont montré que les populations de cette Commune ont une mauvaise perception de l’évolution des hauteurs annuelles de pluie et du nombre annuel de jours de pluie.

Par contre, elles perçoivent bien :

 le démarrage tardif et / ou la mauvaise répartition des pluies,

 le raccourcissement de la durée de la saison de pluie,

 la diminution du nombre de jours de pluie,

 les poches de sécheresse de plus en plus nombreuses pendant les cycles de production,

 l’occurrence des pluies fortes et violentes,

 la persistance de la sécheresse,

 la diminution des hauteurs pluviométriques,

 l’augmentation des températures et de l’insolation,

 la violence des vents.

Aussi, face aux perturbations ressenties dans leur système de production, les producteurs de la Commune de Ouèssè ont développé des stratégies en vue de maintenir et d’améliorer les rendements des cultures. Il s’agit de :

- l’augmentation des emblavures;

- les semis échelonnés et les semis répétés;

- l’utilisation intensive des intrants ; - l’utilisation des variétés à cycle court;

- l’abandon du calendrier agricole empirique.

2.3. Méthodologie 2.3.1. Matériel

Nos travaux ont porté sur le rendement du riz pluvial de cycle végétatif 120 jours produit dans les bas-fonds de la Commune de Ouèssè. En effet, la culture du riz dans la Commune de Ouèssè est une activité relativement récente. Ouèssè par rapport aux cinq autres Communes du département des Collines est la dernière à s’intéresser à la culture du riz ; ce qui caractérise ses faibles réalisations rizicoles (superficie et production) comparativement aux autres Communes.

Toutefois, au profit du Programme de diversification agricole géré par le projet « Picardie » dans le département des Collines à partir de 1998, des producteurs et productrices ont commencé à s’intéresser à la culture du riz et sont organisés en groupements mixtes. L’essor de la culture du riz désormais encadrée et appuyée a commencé avec l’intention d’optimisation de rendement et d’adoption de variétés à cycle court. Ces efforts seront soutenus et relayés par les appuis d’abord de l’ONG Belge VeCo puis ensuite par les appuis étatiques à travers l’intervention des projets PUASA et PADA.

(32)

Le développement de la filière riz est devenu une réalité dans la Commune de Ouèssè et la variété actuellement cultivée est le IR 841, riz pluvial de bas-fond de cycle végétatif 120 jours issue du croisement des espèces Oryza glaberrima et oryza sativa. Il est produit strictement dans les bas- fonds ou les zones de dépression présentant une humidité relativement forte et durable. Son cycle de production exclusivement dépendant de la pluviométrie naturelle commence au mois de juillet et la récolte intervient généralement au mois de novembre.

Son cycle de production de 120 jours comporte trois phases à savoir : la phase végétative, la phase de reproduction et la phase de maturation et dix (10) stades de croissance:

- Stade 0 : de la germination à l’émergence - Stade 1 : Plantule

- Stade 2 : Tallage

- Stade 3 : Elongation des chaumes - Stade 4 : Initiation paniculaire - Stade 5 : Floraison

- Stade 6 : Montaison - Stade 7 : Grain laiteux - Stade 8 : Grain pâteux - Stade 9 : Grain dur

La figure 4 suivante présente la corrélation entre le cycle du riz, son calendrier cultural, ses besoins en nutriments et ses besoins en eau.

(33)

Semis Levée Début tallage Initiation paniculaire Epiaison Floraison Maturation

0 4 6 18 20 50 80 95 110 120

CYCLE VEGETATIF

2è sarclage et/ou Récolte, battage

Semis 1er sarclage Engrais de couverture Protection contre les oiseaux Séch., vanage

0 16 22 50 60 95 120

CALENDRIER CULTURAL

Besoins

moyens Besoins élevés Besoins moyens Besoins élevés Besoins faibles

………

………

++++++++++++++++++++++++++++++++++++

++++++++++++++++++++++++++++++++++

………

……...

++++++++++++++++++++++++++

+++++++++++++++++.++++++

////////////////////////////

//////////////////////////

0 13 50 70 100 120

BESOINS EN NUTRIMENTS

Besoins Besoins

élevés faibles Besoins moyens Besoins élevés Besoins faibles

+++

+++

///////////////

///////////////

…………...………

………

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

////////////////////////////

//////////////////////////

0 2 16 50 100 120

LEGENDES BESOINS EN EAU

.+++++++++++++++++++++

+++++++++++++++++++++ = Besoins élevés

////////////////////////////

//////////////////////////// = Besoins faibles

………

……… = Besoins moyens

Figure 4 : Corrélation entre le cycle du riz, son calendrier cultural, ses besoins en nutriments et ses besoins en eau

Phase végétative Phase de reproduction Phase de maturation

(34)

Il ressort de cette figure que les besoins physiologiques du riz durant son cycle végétatif varient d’une période à l’autre.

Des travaux de recherche scientifique ont conclu que l’optimum de température de l’air (en °C) au cours du cycle végétatif du riz pluvial de bas-fond de 120 jours varie de 25 à 35. Son besoin en eau est en moyenne 1200 mm et le rendement optimal en milieu paysan est compris entre 5.000 et 6.000 Kg/ha avec des extrêmes allant à 8.000 Kg/ha. (INRAB, Sous-Programme riz, 2015).

2.3.2 Technique et outils de collecte de données

La technique utilisée a consisté à la recherche documentaire et à la collecte de données au CARDER Zou-Collines et à l’ASECNA. Ainsi l’étude a été basée sur les données secondaires.

Ces données ont été obtenues à l’aide de grille de lecture. Elles concernent :

 celles météorologiques obtenues à l’ASECNA et qui sont les hauteurs pluviométriques journalières de la Commune de Ouèssè, les moyennes annuelles de température maximale et minimale de la station météorologique de Savè pour la période de 1993 à 2015.

Nous avons retenu cette période de 23 ans pour se conformer aux statistiques sur les rendements du riz qui ne sont disponibles qu’à partir de 1993 pour la Commune de Ouèssè.

 Les rendements du riz de la Commune de Ouèssè de 1993 à 2015 obtenus au Service Statistique de la Direction Générale du CARDER Zou Collines.

2.3.3 Traitement et analyse des données

Les données collectées ont été saisies dans une base Excel. Ces bases de données ont été converties en format SPSS pour les analyses.

Les analyses sont faites avec le logiciel SPSS et les graphes ont été construits à l’aide de Excel.

Les variabilités climatiques de la Commune de Ouessè sont évaluées en se basant sur les données météorologiques de la station de Savè et sur les données pluviométriques journalières de la Commune de Ouèssè recueillies à l’ASECNA. Nous avons évalué ensuite les rendements du riz de cycle végétatif 120 jours produits à Ouèssè sur la période 1993 à 2015.

Analyse des données

Analyse des paramètres climatiques théoriques et des rendements

Dans le cadre de ce rapport, nous avions procédé à la statistique descriptive en procédant par l’analyse de variance (ANOVA); ce qui nous a amené à la détermination des anomalies centrées et réduites.

Les rendements du riz de même que les hauteurs pluviométriques et les moyennes annuelles de températures (minimales et maximales) ont été l’objet de ladite analyse.

(35)

Anomalie centrée et réduite

L’anomalie est un indice centré réduit qui désigne une situation de déficit ou d’excédent par rapport à la moyenne jugée comme une situation anomalie.

Cet indice mesure l’écart entre les variables étudiées par rapport à une moyenne établie sur une longue période. Il est défini comme une variable centrée réduite et est calculé à partir de la formule :

𝐼 = 𝑥𝑖 − 𝑥 𝜎

Avec xi, la pluviométrie ou la température ou le rendement de l’année i ; x et σ respectivement la moyenne et l’écart type sur la période 1993 à 2015.

Analyse de la corrélation entre les variations du climat et les rendements du Riz

Nous avions procédé à l’analyse du rapport entre les variations des facteurs climatiques évalués sur la période 1993-2015 et les rendements de riz obtenus dans la Commune de Ouèssè à la même période par la « corrélation r de Pearson ».

Références

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