• Aucun résultat trouvé

Les choyés du Royaume des Cieux

Et le dimanche arriva. Les sœurs et frères franciscains séculiers se retrouvèrent à la messe comme tous les dimanches. Ils étaient joyeux de se retrouver ainsi dans le Sei-gneur, choyés par lui.

Après la messe, ils se rencontrèrent pour dîner ensemble au sous-sol du Presbytère de la paroisse Sainte-Thérèse-de-Lisieux. Chacun avait son dîner composé de sand-wiches, de fromage, de gâteaux et de boissons gazeuses ou de café selon leur choix.

Le dîner se passa en partages de toutes sortes: ce que les membres avaient fait pendant le mois, ce que ceux qui voulaient adhérer à l’Ordre Franciscain Séculier avaient réalisé pendant le mois, et ce que les nouveaux qui tenaient à faire partie de la fraternité avaient réalisé.

La rencontre débuta par une prière à l’Esprit Saint pour qu’il inspire tous les parti-cipants à se mettre en présence de Dieu afin de favoriser les partages sur l’Évangile et le thème du mois qui était la famille dans l’Ordre Franciscain Séculier, sans oublier le Royaume de Dieu.

Le déroulement de la rencontre allait bon train quand la porte s’ouvrit pour laisser entrer quelqu’un qui voulait assister à la rencontre. Ils lui souhaitèrent la bienvenue et le laissèrent poser ses questions sur la fraternité. Il lui fut demandé s’il avait faim ou soif. La politesse resta de mise bien qu’il dérangeait la rencontre. Le ministre, appelé ainsi, car il est le serviteur de chaque membre de la fraternité, jugea qu’ils feraient mieux de le garder que de le renvoyer s’il ne dérangeait pas plus que cela. Puis sans crier gare, il se leva et partit en saluant les personnes présentes; et il quitta la salle de la rencontre.

– Voilà un petit, aimé du Seigneur, de ceux qu’il aime, comme nous, dit le ministre. Puis il ajouta:

– Prions pour cet homme démuni de tout…

Il serait trop long de rapporter la profusion de vœux de prières pour ce pauvre homme. Il était connu d’un frère et d’une sœur qui dirent qu’il habitait dans une maison

de retraités pas tellement loin de chez eux. Il était bien traité et qu’il ne fallait pas s’inquiéter pour lui, on prenait bien soin de lui.

La rencontre se passa très bien; à part cet événement, rien ne la troubla. Ils parlè-rent du Royaume de Dieu comme ils l’avaient promis et Mireille posa ses questions, toutes bonnes, car fondamentales. On pourrait rapporter quelques extraits de cette ren-contre.

– Comment entre-t-on dans le Royaume de Dieu? demanda Mireille.

– Toutes les réponses que je te donnerai sont dans l’Évangile. Premièrement, il faut être baptisé pour entrer dans le Royaume de Dieu. Puis devenir comme un enfant pour pou-voir entrer dans ce Royaume, car seuls ceux qui sont comme les enfants entrent dans le Royaume, répondit Claude.

– Et qu’est-ce que c’est que de devenir comme un enfant? demanda Mireille pour être sûre d’avoir bien compris comment entrer dans le Royaume de Dieu.

– Qui veut répondre à cette question? demanda Claude.

– Les enfants n’ont pas de pouvoir sur lequel compter, ils ne peuvent compter que sur leurs parents pour pourvoir à tous leurs besoins, dit Martin.

– Et les enfants croient tout ce qui leur est dit comme vrai. Ainsi un enfant de Dieu croit aux sacrements institués par Dieu Lui-même par son Fils, Jésus, rajouta Claude.

– C’est pour cela que l’on doit croire ce que l’Église, notre mère, nous enseigne, comme des enfants croient à leurs parents, renchérit Claire.

– C’est bien dit, Claire reprit Claude et nous, les Franciscains séculiers, nous faisons partie de l’Église et nous essayons d’enseigner, à travers saint François d’Assise, ce que l’Église enseigne.

– Jésus ne met personne en dehors de son Royaume. C’est nous-mêmes, qui nous nous mettons dehors à cause de notre péché d’orgueil de ne pas devenir comme de petits en-fants et de ne pas nous faire baptiser? ajouta Martin.

– Jésus dit à propos du Baptême: « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3, 5). » Et naître d’eau et d’Esprit, c’est se faire baptiser, ajouta Martin.

– Jésus dit: « … si vous ne retournez à l’état des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Qui donc se fera petit comme ce petit enfant-là, celui-là est le plus grand dans le Royaume des Cieux ? (Mt 18, 3-4) », cita Claude en prenant l’Évangile. Puis il ajouta:

– Il y a un autre extrait: « Laissez les petits enfants et ne les empêchez pas de venir à moi; car c’est à leurs pareils qu’appartient le Royaume des Cieux (Mt 19, 14) », dit Mar-tin.

– C’est donc en devenant pareil aux petits enfants qu’on est admis dans le Royaume des Cieux, tout en étant baptisé, ajouta Martin.

« Alors Jésus dit à ses disciples: " Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. " » Mt 16, 24