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Partie II. Que se joue-t-il dans la quête de

1. Choix des secteurs et méthodologie

Les secteurs d’étude étaient soumis à plusieurs critères.

Tout d’abord, les écoquartiers devaient s’inscrire dans une volonté de labellisation, ceux-ci devant se trouver dans l’agglomération chambérienne afin d’avoir un contexte commun connaissant donc des facteurs d’influence comparables.

Le choix des trois écoquartiers s’est porté sur la diversité de leur localisation: écoquartier en centre-ville, en milieu périurbain et en milieu rural.

L’affectation initiale du site fut également un facteur de choix. Celle-ci se veut variée afin d’illustrer les différentes motivations pour la création d’un écoquartier et les réponses qui y sont apportées.

Ces trois écoquartiers présentaient également des échelles et des phases d’avancement du projet différentes, permettant de questionner dans chacun des cas la prise en compte et l’application du développement durable induit par la Grille ÉcoQuartier et montrant comment la volonté de labellisation a impacté les projets.

Le premier secteur d’étude se situe à La Motte-Servolex (site de projet dans le cadre de ma formation d’apprentissage chez ARTER) et nommé «éco-hameau» des Granges en raison de son implantation dans un milieu

0 2km Chambéry Cognin La Motte- Servolex Les Granges Vétrotex Villeneuve Lac du Bourget Ma ssifs de l’Epine Massifs de la Chartreuse Ma ssifs des Ba uges SCoT Combe de Sa voie, Cha mbéry et lac du B ourget Lac d’Aiguebelette

Fig7. Secteurs d’étude

1.2 Une méthode d’analyse systématique

Afin d’élaborer une comparaison efficace des trois écoquartiers, il a été nécessaire de mettre en place une méthode d’analyse systématique et visant à traiter les différents champs dans lesquels opère l’agence ARTER (urbanisme, mobilité et paysage).

Cette démarche vise en premier lieu à présenter les trois projets en trois temps.

Le premier a pour objectif d’argumenter le choix d’implantation du projet. Le contexte local sera donc esquissé à travers une brève fiche de présentation de la commune (géographie, démographie, besoins en logements...). Les analyses du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT Combe de Savoie, Chambéry et lac du Bourget) mettant en avant des pôles préférentiels d’urbanisation, et du PLU définissant en partie la politique urbaine de la commune, permettront de comprendre ce choix.

Puis dans un deuxième temps est questionné le contexte dans lequel est mis en place le projet. Il concerne à la fois le site d’implantation et la procédure d’appel à projet. Le site sera présenté à travers une approche historique permettant de faire émerger les atouts, les contraintes et les opportunités dont le projet doit se saisir. Le contexte local et les enjeux conduisent

généralement au choix de la procédure de consultation des maîtres d’œuvre. Celui-ci permettra notamment de comprendre l’importance de chacun des écoquartiers et sera l’occasion d’analyser le jeu d’acteurs, lui- même révélateur de la portée du projet.

Enfin, la troisième partie présente la genèse du projet et des ambitions formulées à partir des éléments mis en avant dans les deux premières parties. Celle-ci présentera principalement le programme souhaité pour chaque écoquartier et ses principales caractéristiques à travers les plans masse.

Bien évidemment, la question de la labellisation interviendra tout comme la question de la gouvernance.

Par ailleurs, une récolte d’informations auprès des différents maîtres d’ouvrage, assistants à maîtrise d’ouvrage et maîtres d’œuvre ont permis de nourrir cette réflexion. Ce recueil de données s’est présenté sous forme d’entretiens (cf annexe 6A et 6B) interrogeant principalement la phase pré-opérationnelle (souvent manquante dans les documents de diffusion de projet) et permettant notamment de comprendre la politique urbaine menée par chaque commune, l’implication des habitants dans l’élaboration du projet, l’impact de la labellisation sur l’évolution du projet...

permis de balayer différents thèmes sous différents angles tout en ayant une complémentarité des regards et des informations détenues.

Enfin, une analyse comparative des trois écoquartiers est proposée selon les trois domaines d’application de l’agence ARTER.

Les plans masse (les derniers validés pour les projets de La Motte-Servolex et de Chambéry) sont tout d’abord analysés selon les trois domaines transversaux avec une entrée urbaine : implantation des bâtiments, densité proposée à travers les formes urbaines, type de logement et image générée, mixité fonctionnelle...

Puis l’analyse sera abordée sous l’angle de la mobilité avec notamment les questions de l’exclusion, de la mixité sociale et intergénérationnelle.

Enfin, le troisième angle d’attaque d’analyse du projet est le paysage : place de la nature (par rapport aux formes urbaines et à l’emprise des voiries), typologie (jardin privé, jardin partagé, parc...), rôle (récréatif, pédagogique, lieu de «vivre-ensemble»...), image véhiculée, intégration des bâtiments et infrastructures...

1.3 Des données communes

L’agglomération chambérienne est située au cœur d’un territoire à la dynamique démographique remarquable (+1,2% de croissance annuelle moyenne entre 1968 et 2006, soit 17 000 habitants/an)36. Ainsi, le

Programme Local de l’Habitat (PLH de l’agglomération chambérienne) a estimé un besoin de 900 logements neufs/an pour l’agglomération chambérienne. Afin d’assurer le développement équilibré d’une offre sociale, le PLH vise à l’intégration d’au moins 25% de logements locatifs sociaux (loi SRU) dans toute opération d’aménagement significative.

Les trois territoires accueillant les secteurs d’étude détiennent par ailleurs des caractéristiques importantes dans l’élaboration de projets de logements. La ville-centre, Chambéry, est le pôle urbain de l’agglomération où se concentrent emplois, services et logements. Celle-ci connaît des logiques territoriales variées, distinguant les quartiers de l’hyper-centre où se concentre la population aisée, les quartiers d’habitat social aux difficultés urbaines et sociales importantes mais engagés dans des projets de restructuration, et les quartiers résidentiels des franges vers les communes limitrophes. Par ailleurs, Chambéry rencontre des problématiques en 36 Programme Local de l’Habitat de l’agglomération chambérienne validé le 19 décembre 2013, p.9

matière de logement propres au centre urbain : forte progression des prix du logement qui pousse certains ménages à se loger plus loin, raréfaction du foncier et présence de friches dans le tissu urbain. C’est dans ce cadre que Vétrotex tente d’apporter une réponse basée sur un renouvellement de la ville sur elle-même.

Cognin et La Motte-Servolex sont des communes urbaines dites de 1ère couronne qui se caractérisent par leur proximité avec Chambéry ainsi que par l’offre de services et de logements qu’elles abritent, formant avec la ville-centre, le noyau urbain de l’agglomération chambérienne. Ces deux communes voient émerger d’importants projets de développement et constituent un secteur privilégié (selon le SCoT) pour le développement d’opérations innovantes, comme les écoquartiers des Granges et Villeneuve.

Face aux tensions qui progressent sur les marchés du logement, les orientations précisent l’offre de logements à satisfaire d’ici 2020 pour chaque secteur :

- «la ville-centre doit proposer 400 logements/an dont 105 logements sociaux neufs

- les communes urbaines, quant à elles devront proposer 410 logements/ an en moyenne. Les communes ayant un déficit en matière de logements

sociaux devront construire au minimum 123 logements sociaux/an.»37 Par ailleurs, tout projet, qu’il soit de création ou de requalification de l’habitat, devra intégrer les notions de développement durable.

37 Programme Local de l’Habitat de l’agglomération chambérienne validé le 19 décembre 2013, p.100

2. Les Granges : un écoquartier en milieu