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PARTIE I – EMERGENCE DE LA PROBLEMATIQUE

2. Les choix de méthode

Les méthodes de recherche en sciences de gestion (ou en management) ont fait l’objet de plusieurs ouvrages collectifs de référence ces dernières années (David, Hatchuel & Laufer 2000, Thiétart 2007), témoignant de l’institutionnalisation croissante de cette discipline. Si les sciences de gestion constituent désormais un domaine de recherche reconnu, ayant pour vocation l’analyse et la conception de dispositifs efficaces de « pilotage de l’action organisée » (David 2000b), l’une des tendances actuelles semble être l’influence de méthodes issues de disciplines plus anciennes des sciences humaines et sociales, comme la psychologie, l’anthropologie ou l’histoire.

A plusieurs égards, le choix du chercheur en gestion n’a jamais été aussi vaste en termes de méthodologie. Les recherches qualitatives, naguère considérées comme moins rigoureuses que les analyses mathématiques et statistiques et réservées à l’exploration d’un domaine peu connu, sont désormais aussi légitimes et de plus en plus usitées (Miles & Huberman 2003, Mucchielli 2004). La méthode expérimentale n’a plus le monopole de la scientificité. La relation entre épistémologie et méthodologie semble également s’être assouplie : le paradigme positiviste n’est plus systématiquement associé au quantitatif, tout comme le constructivisme au qualitatif (Royer & Zarlowski 2007b). Des approches mixtes sont recevables. Il est possible de réaliser une analyse qualitative de données quantitatives et vice-versa, ou bien de combiner les deux types d’analyse dans une même recherche.

Notre thèse est une recherche qualitative s’appuyant sur une étude de cas multiple. Ce choix a été motivé assez tôt dans la démarche doctorale et de manière plus intuitive que calculée. Cependant, les lectures et l’avancée de la réflexion ont confirmé et complété nos intuitions initiales qui étaient d’explorer un phénomène complexe et peu documenté. L’évolution en cours de route que permettent les approches qualitatives (Baumard & Ibert 2007) nous paraissait raisonnable étant donné le point de départ de notre thèse. Ces « lieux associatifs de musiques actuelles » énigmatiques devaient être disséqués, mais nous nous intéressions aussi au mouvement ayant abouti à leur institutionnalisation, si bien que nous avons souhaité traiter le contenu comme le processus. L’étude de cas s’est imposée naturellement car le contexte méritait d’après nous une attention soutenue. Notre statut particulier de doctorant en Cifre a contribué à notre engagement, voire notre « enracinement » dans le terrain étudié, ce qui paraissait cohérent avec une étude de cas à visée compréhensive. Cela dit, plusieurs questions difficiles se sont posées quant à la finalité de la recherche et au traitement des données.

2.1. Une recherche qualitative

La réflexion épistémologique est un préalable important du travail de thèse et continue à orienter les choix du chercheur en cours de réalisation (Perret & Séville 2007). Cependant, nous avons éprouvé des difficultés à « choisir » définitivement un paradigme et à exclure les autres. Nous partageons avec le positivisme un rejet pour le relativisme radical. En effet, nous pensons que la réalité n’est pas entièrement construite par l’action humaine et qu’elle ne peut être qu’imparfaitement appréhendée. Nous croyons, avec les constructivistes, que l’interaction

entre le chercheur et son objet est significative, qu’elle peut produire des connaissances scientifiques et que la variété des points de vue permet souvent de nuancer ou de modifier le critère de vérité scientifique d’une observation. Enfin, dans la tradition interprétativiste, nous nous efforçons de saisir le sens que les acteurs donnent à la réalité, d’où l’importance accordée au discours des entrepreneurs institutionnels.

Les sciences de gestion sont-elles par essence liées à l’un de ces trois paradigmes ? La vision moderne du manageur ou de l’entrepreneur fait de lui un « constructeur », qui à partir d’un certain nombre d’éléments dispersés doit identifier des façons de faire acceptables et les mettre en œuvre. Ce « constructivisme raisonnable » (David 2000b) nous semble faire écho au néo-institutionnalisme « étendu » (Hoffman & Ventresca 2002, Leca 2006) et sa prise en compte des aptitudes stratégiques des acteurs sociaux composant avec leur environnement. L’entrepreneuriat institutionnel et le « bricolage » qu’il implique s’inscrivent logiquement dans cette voie (Phillips & Tracey 2007).

A l’instar d’Albert David, nous croyons au dépassement de l’opposition entre positivisme et constructivisme, seule une partie de la réalité pouvant être la cible d’un projet d’action et de changement, le reste étant donné (David 2000b). Dans les sciences de gestion, la construction de cette réalité peut être mentale (modèles, propositions théoriques) mais également concrète (intervention directe du chercheur sur l’objet). L’autre choix que doit effectuer le chercheur consiste à savoir s’il part de l’observation des faits et de l’interprétation des acteurs concernés ou bien s’il est guidé par un projet de transformation et d’aide à la décision. Nous verrons plus loin que notre recherche se propose de partir des faits pour arriver à une construction mentale de la réalité observée.

La recherche qualitative, de manière générale, peut être rapprochée de la sociologie compréhensive de Max Weber, en considérant « les phénomènes humains comme des

phénomènes de sens » et pouvant être compris par un effort spécifique de l’observateur

(Mucchielli 2004, p. 213). Elle se justifie d’autant plus qu’il existe une grande proximité entre le chercheur et son objet ou que celui-ci entretient une étroite collaboration avec les acteurs de terrain. C’est notamment le cas de beaucoup de thèses en Cifre, où l’immersion dans le terrain via l’entreprise d’accueil peut atteindre des degrés très importants. La recherche qualitative sied mieux à la génération de modèles ou de propositions théoriques qu’à leur test. Elle est très utile pour la compréhension de « systèmes complexes » (Baumard & Ibert 2007), d’idiosyncrasies ou d’un petit nombre de cas détaillés. Elle se prête moins à la comparaison et à la généralisation que ne le permet la recherche quantitative (Hlady Rispal 2002)

2.1.1. Une recherche exploratoire par induction

L’exploration et le test peuvent être considérés comme les deux voies principales de la recherche, y compris en sciences de gestion (Charreire & Durieux 2007). La recherche exploratoire a pour objectif de proposer des résultats théoriques novateurs et se réfère à une démarche de type inductive, qui se propose d’aboutir à une règle générale capable d’expliquer la conséquence d’une observation empirique (David 2000b). Un exemple classique de

raisonnement inductif a été utilisé par Raymond Boudon (Boudon 1990) : il pleut (cas) ; la rue est mouillée (conséquence) ; s’il pleut, alors la rue est mouillée (règle générale). Dans le raisonnement par induction, la conclusion est une proposition de règle générale conjecturale, dont la réfutabilité pourra ensuite être testée par déduction. Induction et déduction sont donc complémentaires dans la production de connaissances, la forme logique de référence restant la déduction43.

La recherche exploratoire est logiquement associée à l’induction mais peut aussi faire appel à

une troisième forme de raisonnement, l’abduction44, dont l’objectif n’est pas de proposer une

règle générale mais des hypothèses novatrices. Abduction, déduction et induction forment donc une « boucle récursive » (David 2000b) qui contribue à la production continue de nouvelles connaissances scientifiques. Dans notre travail, nous avons initialement écarté le raisonnement déductif car nous n’avions aucune règle générale à vérifier, étant donné le point de départ de la thèse. En revanche, nous n’avions pas une connaissance très pointue en termes de méthodologie, si bien que nous avons avancé sans savoir si notre démarche était inductive ou abductive. Avec le recul, il est clair que l’induction a prévalu. Malgré la complexité du phénomène observé, nous avons toujours visé une « montée en généralité » à partir de plusieurs exemples concrets, qui puisse ensuite être discutée à propos d’autres champs d’activité que les musiques actuelles et la culture.

Il existe plusieurs types de recherches exploratoires que l’on peut faire figurer le long d’un continuum dont les deux extrémités sont l’exploration théorique (opérer un lien entre plusieurs champs théoriques) et l’exploration empirique (explorer un phénomène en faisant abstraction des connaissances antérieures). Entre ces deux pôles, il est possible de mener une exploration hybride, faite d’allers-retours entre les observations empiriques et la théorie (Charreire & Durieux 2007). C’est précisément la démarche que nous avons adoptée. Ce n’est qu’en cours de route que nous avons découvert la théorie néo-institutionnelle et estimé que le concept d’entrepreneur institutionnel était très utile pour éclairer notre terrain de recherche – et inversement. Dans la mesure du possible, nous avons donc cherché à fournir une modélisation théorique du processus d’entrepreneuriat institutionnel dans les associations, à partir du cas des lieux de musiques actuelles.

2.1.2. Une recherche sur le contenu et le processus

Dans la recherche en général, et dans les sciences de gestion en particulier, le chercheur est invité à mener une réflexion quant à la focalisation souhaitée de son travail, sur le contenu ou le processus. A priori, la question et les méthodes de recherche sélectionnées orientent fortement l’issue de cette réflexion, mais le chercheur dispose tout de même de libertés pour identifier ses priorités. Corinne Grenier et Emmanuel Josserand exposent comme suit la différence entre les deux types de recherches :

43 S’il pleut, la rue est mouillée (règle générale) ; il pleut (cas) ; alors, la rue est mouillée (conséquence).

44 S’il pleut, la rue est mouillée (règle générale) ; la rue est mouillée (conséquence) ; on peut conjecturer qu’il a

« Les recherches sur le contenu proposent une analyse en terme de “stock”. Elles cherchent à appréhender la nature de l’objet étudié, à savoir “de quoi” il est composé ; les recherches sur le processus analysent, au contraire, le phénomène en terme de “flux”. Elles cherchent à mettre en évidence le comportement de l’objet étudié dans le temps, à saisir son évolution. »

(Grenier & Josserand 2007, p. 107-108)

Les études sur le contenu se justifient notamment quand le chercheur est confronté à un phénomène complexe et jusqu’à présent peu étudié. Dans ce cas, il peut être indispensable de décrire le contenu de ce phénomène, soit en le décomposant par éléments d’analyse, soit en traçant ses contours généraux (Grenier & Josserand 2007). Notre recherche est très proche de ces considérations, étant donné le peu de connaissances disponibles sur les lieux de musiques actuelles, qui sont des organisations relativement jeunes. Aborder l’entrepreneuriat institutionnel dans ces associations a donc nécessité au préalable un important travail d’exploration visant à dresser leur portrait, sans oublier le champ émergent dans lequel elles se situent.

Cela dit, l’entrepreneuriat institutionnel est aussi un processus, un phénomène dynamique qui mérite amplement l’attention du chercheur (Lawrence, Winn & Jennings 2001, Leca et al. 2008). Tout le courant néo-institutionnaliste est par ailleurs traversé par la question du changement (Beckert 1999, Hoffman 1999). Les études sur le processus placent la dynamique temporelle au cœur de la réflexion, qu’il s’agisse d’identifier des durées précises ou des tendances plus générales. Elles suscitent un intérêt de plus en plus important depuis bientôt 20 ans, mais leur réalisation semble plus difficile que les études sur le contenu, surtout pour un chercheur seul (Van de Ven & Poole 2005). Depuis le début de notre recherche, nous avons été sensible à l’histoire du jeune secteur des musiques actuelles et à la trajectoire particulière de chaque lieu étudié. Même si le recueil des données n’a eu lieu qu’une seule fois et en début de thèse, notre analyse s’est attachée à repérer des tendances, pas des faits anhistoriques. Andrew Pettigrew et ses collègues ont souligné dans un article de prospective l’intérêt des recherches mixtes, portant à la fois sur le contenu et le processus organisationnels, ainsi que la nécessité de connecter si possible plusieurs niveaux d’analyse et de situer le changement dans son contexte institutionnel plus large (Pettigrew, Woodman & Cameron 2001). Les approches mixtes sont possibles et même souhaitables dans certains cas, précisément lorsqu’il s’agit de comprendre le changement dans des organisations complexes, hybrides ou encore émergentes (Grenier & Josserand 2007). Nous partageons cette conviction. Il a été impossible de choisir catégoriquement le processus au détriment du contenu, et inversement. L’entrepreneuriat institutionnel dans les lieux associatifs de musiques actuelles pouvait difficilement, à nos yeux, être intelligible sans intégrer ces deux dimensions.

2.1.3. Une recherche « engagée »

Comment produire une connaissance objective d’un phénomène dont on est soi-même partie prenante ? Il s’agit là d’une question fondamentale pour les sciences sociales en général, à laquelle les sciences de gestion n’échappent pas. Quand la sociologie et l’anthropologie sont

apparues à l’orée du XXe siècle, un problème inédit s’est présenté. Contrairement aux sciences de la nature, il paraissait difficile de réunir les conditions d’objectivité de l’expérimentation scientifique. D’abord, parce que le « monde social » constitue un tout complexe, mouvant, duquel le chercheur ne peut véritablement s’extraire pour effectuer son analyse. Ensuite, parce que ses opinions politiques sont de nature à influencer ses recherches. Max Weber a clairement identifié ces difficultés en prenant soin de séparer le savant du

politique. Mais il s’agit là davantage d’un effort scrupuleux, de précautions méthodologiques

que d’une possibilité effective (Weber 1959). On retrouve cette difficulté chez Durkheim. S’il proposait d’étudier les faits sociaux comme des choses, dans la plus pure tradition positiviste, il était aussi pris dans les débats politiques de son temps et faisait de la réponse à la question sociale l’un des enjeux de la sociologie (Aron 1967). L’un des reproches régulièrement adressé aux sciences sociales est leur manque de « scientificité » du fait de cette ambivalence entre objectivité et subjectivité. Il n’est pas dans l’objet de ce chapitre d’entrer dans cette

bataille idéologique45 mais plutôt de présenter les difficultés que nous avons éprouvées à nous

« retirer » du terrain de recherche investigué, tant d’un point de vue épistémologique que politique.

Norbert Elias a consacré un ouvrage important à ces questions, où il introduit les notions complémentaires d’engagement et de distanciation pour caractériser la recherche en sciences sociales (Elias 1993). Entre ces deux extrémités se trouvent toutes les situations où le chercheur interagit plus ou moins intensément avec les autres, tout au long de sa recherche. On ne peut renoncer au monde social ni à l’époque dans laquelle on vit. L’engagement est même, selon Elias, une condition de la production de connaissances en sciences sociales. Par contre, on peut et doit faire l’effort de prendre du recul, de se distancier de son objet afin de comprendre a posteriori le phénomène observé. Il y a donc un temps pour l’engagement, y compris émotionnel, et un temps pour la prise de distance, dans la limite des normes sociales qui s’imposent au chercheur. Ceci rejoint le « paradoxe de l’action encastrée » tel qu’il est formulé dans la pensée néo-institutionnaliste (Holm 1995, Seo & Creed 2002).

C’est une passion pour le domaine étudié qui a présidé à la réalisation de la présente thèse. Nous avons bénéficié dès le départ de la bienveillance de plusieurs personnes influentes dans le secteur étudié. Une sympathie naturelle et réciproque nous a permis de commencer nos travaux dans de très bonnes conditions, en particulier grâce à la Cifre. L’écueil correspondant est facile à deviner. Convaincu du bien-fondé du militantisme des leaders d’opinion du secteur, nous avons certainement manqué de recul et d’esprit critique dans un premier temps. Néanmoins, après la phase d’immersion sur le terrain et à mesure que nos lectures avançaient, nos yeux se sont progressivement dessillés. Une phase de distanciation commença alors vis-à- vis des acteurs et, plus généralement, des idées largement partagées au niveau du champ des musiques actuelles dans son ensemble.

45 Bataille idéologique qui a connu un regain d’activité dans les années 1990, avec ce qu’on a surnommé « la

Au moment où sont écrites ces lignes, nous avons le sentiment de commencer une nouvelle phase d’engagement auprès du terrain, mais d’une nature différente, cette fois. En effet, dans les mois qui viennent, il va s’agir de rendre compte des résultats de notre recherche à toutes les personnes interrogées ainsi qu’à tous ceux qui ont facilité ce projet. Or, le monde académique et celui de l’entreprise n’ont pas les mêmes attentes ni le même langage. Restituer les résultats aux acteurs de terrain suppose un travail supplémentaire à celui que la recherche exige. Reste à savoir la manière dont doit s’effectuer cette restitution, ce qui pose la question du statut exact de la présente recherche.

2.1.4. Observation ou intervention ?

Dans un ouvrage méthodologique précieux, Martine Hlady-Rispal distingue plusieurs types d’études de cas selon l’usage que l’on veut en faire. Elle différencie ainsi l’observation (participante ou non) de l’étude à visée transformatrice. Dans la première, le chercheur poursuit des objectifs de description, d’analyse, d’interprétation, voire de maïeutique afin de faire prendre conscience du phénomène observé. Dans la seconde, il formule des préconisations pour l’action, qu’il s’agisse d’aider à la décision, de proposer de nouvelles méthodes de travail ou de modéliser un processus de changement (Hlady Rispal 2002).

L’opposition entre observation et intervention est souvent mentionnée dans les débats méthodologiques en sciences de gestion. Ceci s’explique entre autres par la primauté accordée traditionnellement à l’efficacité des techniques gestionnaires, la finalité des sciences de gestion étant jadis la recherche de « lois éternelles du succès » (Hatchuel 2000). Selon Albert David, les notions de « recherche-action » et de « recherche-intervention » sont au cœur de courants variés qui ont pour objectif partagé de générer parallèlement des connaissances utiles pour l’action et des connaissances théoriques plus générales (David 2000a). Il repère quatre principes communs à l’ensemble de ces courants :

→ Comprendre le fonctionnement d’un système en profondeur et aider à définir, choisir,

réaliser puis évaluer une trajectoire possible d’évolution pour ce système ;

→ Produire des connaissances en interaction avec le terrain ;

→ Revisiter sans cesse les théories existantes à l’aune des matériaux empiriques récoltés ;

→ Intervenir sur la réalité en émettant des prescriptions pour l’action.

Olivier Cateura fait remarquer qu’une thèse en sciences de gestion par le biais du dispositif Cifre paraît correspondre à ce type de recherche, de par l’existence d’une « demande de recherche » émanant d’une entreprise et la forte implication du chercheur sur son terrain (Cateura 2006). Néanmoins, rien n’interdit à celui-ci de positionner son travail en dehors du cadre strict de la « recherche-intervention » car il existe une palette plus large de choix à sa disposition, qu’Albert David illustre par un tableau synthétique à quatre cases (voir tableau 8).

OBJECTIF Construction mentale de la réalité Construction concrète de la réalité Partir de l’observation des faits ou d’un travail du groupe sur son propre

comportement

Observation, participante ou non

Elaborer un modèle descriptif du fonctionnement du

système étudié.

Recherche-action

Aider à transformer le système à partir de sa propre réflexion sur lui-même, dans une optique participative.

DEMARCHE Partir d’une

situation idéalisée ou d’un projet concret de transformation Conception « en chambre » de modèles et outils de gestion

Elaborer des outils de gestion potentiels, des modèles possibles de fonctionnement, sans lien direct avec le terrain.

Recherche-intervention

Aider, sur le terrain, à

concevoir et à mettre en place des modèles et outils de gestion adéquats, à partir d’un projet de transformation plus ou moins complètement défini.

Tableau 8 – Un cadre intégrateur pour les recherches en sciences de gestion (David 2000a)

Ce tableau est l’occasion de nous interroger sur notre propre démarche de recherche. Quelles seront ses retombées ? En particulier, quel intérêt représente-t-elle pour les acteurs interrogés et leur organe fédéral, la Fédurok ? Le cadre de la Cifre étend cette question à l’entreprise d’accueil, la société Orama, et potentiellement à un ensemble plus vaste d’acteurs du champ des musiques actuelles. Pour répondre à ces interrogations, un retour au projet initial de thèse est nécessaire. Or, comme nous l’avons expliqué précédemment, celui-ci était assez vague, l’objet de la thèse s’étant consolidé progressivement. Son caractère exploratoire et inductif est peu compatible avec un véritable projet de transformation. Les propositions finales de notre travail sont de nature conjecturale et ne sauraient constituer à elles seules un programme de recommandations. Cependant, nous n’excluons pas la possibilité d’une transformation par les acteurs eux-mêmes, nos propositions pouvant aider leurs réflexions en la matière.

Si nous devions situer notre recherche dans le tableau ci-dessus, ce serait donc dans