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4. Protocole expérimental et supports de travail

4.2. Contenu des séances

4.2.2. Choix de la progression

De plus, pour chaque modalité, nous avons essayé de varier les supports de travail. Cela nous a permis d’aborder une même modalité sensorielle sous différents aspects et ainsi, de pouvoir, pour chaque support, reprendre certains points travaillés avec les supports précédents et nous appuyer dessus.

Dans le tableau ci-joint, vous trouverez les différents supports proposés pour chacune des modalités. MODALITE VISUELLE MODALITE AUDITIVE MODALITE AUDIOVISUELLE Mimes Dessins de visages Photos de visages Extraits de textes Dessins de situations Rédaction Oral et verbal Extraits musicaux Extraits filmographiques Dessin animé 4.2.2. Choix de la progression

Les supports proposés dans notre travail suivaient la progression suivante : oral, visuel, auditif, puis audiovisuel. Comme nous l’avons évoqué dans la partie théorique, pour que les patients puissent interpréter les émotions d’autrui, ils doivent d’abord en faire l’expérience sur eux-mêmes et pouvoir les verbaliser. Nous allons ci-dessous expliquer et argumenter en détail ce choix de progression.

Pour apprendre à connaître les patients et les mettre en confiance, nous avons choisi de débuter ce travail par un « entretien » oral. L’oral représente le moyen de communication le plus évident et le plus commun. Nous avons supposé qu’il susciterait, chez le jeune, moins d’anxiété et de stress qu’un support qu’il pourrait avoir du mal à comprendre. Ainsi, l’échange oral nous permet de faire une première estimation du niveau du patient en évitant le biais que pourraient constituer les erreurs d’interprétation des supports. A partir de ce premier aperçu des connaissances et du vocabulaire utilisé spontanément par le patient, nous avons pu revoir et ajuster, au cas par cas, nos exigences et nos attentes.

Rapidement, nous avons utilisé les mimes. Ces derniers nous ont permis d’entrer dans une approche plus concrète et ludique pour les jeunes. Par les mimes, nous avons pu porter

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l’attention des patients sur les indices faciaux, gestuels et comportementaux, très fortement impliqués dans les émotions. Ce support de travail offre la possibilité, pour chaque patient, de s’approprier la situation et l’émotion proposée. En partant des réalisations des enfants, nous avons pu les amener à analyser leurs productions et nous avons pu mettre l’accent sur les éléments significatifs et caractéristiques de chaque émotion. Pour les séances qui se sont déroulées en groupe, les mimes ont également permis de commencer à travailler sur la reconnaissance des traits pertinents et sur la compréhension des émotions d’autrui.

Ensuite, pour apporter du vocabulaire diversifié aux jeunes et enrichir leurs futures remarques, nous avons choisi de leur proposer des extraits de textes. Les mots et expressions littéraires ne correspondent pas toujours à ceux que nous employons spontanément à l’oral. Ce support offre une base de vocabulaire, une richesse lexicale intéressante, qui, nous l’espérons, sera réutilisée, du moins en partie, par les patients dans la suite du travail.

Toujours dans le but d’enrichir et de préciser leur lexique émotionnel, nous avons opté pour des « étiquettes – vocabulaire ». Ces dernières renforcent et complètent le vocabulaire déjà apporté par les supports précédents. Elles offrent la possibilité de mettre un mot sur chaque intensité de l’émotion.

Après avoir évoqué les sensations propres à chacun et amené les patients à réfléchir sur leurs émotions, nous avons proposé un travail pour aborder les émotions d’autrui.

Pour ce faire, nous avons tout d’abord présenté aux patients des dessins de visages humains. Ceux-là nous permettaient d’attirer l’attention des jeunes sur les indices faciaux qui peuvent avoir une signification émotionnelle. Les dessins sont des supports visuels plus simplifiés que les photos et offrent une mise en relief de ces éléments davantage marquée. Il nous a donc semblé judicieux de les proposer avant les photos, afin que les jeunes puissent aborder de manière schématique ces traits caractéristiques. Nous avons pensé que cette première approche faciliterait peut-être par la suite la compréhension des photos, qui sont des supports plus « naturels » et non caricaturaux comme peuvent l’être les dessins. Les traits caractéristiques y sont moins marqués et varient énormément selon les personnes ce qui peut les rendre, à notre avis, plus difficiles à percevoir et à interpréter.

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Après avoir travaillé la modalité visuelle, nous avons proposé des supports auditifs. En effet, la modalité audiovisuelle est elle-même composée du visuel et de l’auditif. Avant de l’aborder, il nous a semblé évident de traiter ces deux modalités isolément.

Les supports qui proposaient la modalité auditive seule étaient les extraits de musiques. Ici, les patients ne pouvaient s’appuyer que sur leurs perceptions auditives pour retrouver l’émotion de l’extrait écouté. Nous avons pu mettre l’accent sur les éléments musicaux et acoustiques qui pouvaient avoir une signification émotionnelle.

Les extraits de films et le dessin animé visionnés étaient accompagnés, pour certains, d’une musique de fond qui appuyait également l’émotion. Dans les cas où il n’y avait pas de musique, il y avait des bruitages. Ainsi, pour tous les supports audiovisuels présentés, il était important que l’enfant puisse être attentif d’une part à ce qu’il voyait, et d’autre part à ce qu’il entendait.

Nous avons fait le choix de traiter les extraits filmographiques avant le dessin animé. En effet, le dessin animé que nous avions choisi comportait une grande part d’implicite et était difficile à comprendre lors du premier visionnage car le contexte n’était pas clairement exposé. Les films, eux, sont plus naturels et peuvent même correspondre à des situations vécues par les patients. Ils sont, à notre avis, plus facilement compréhensibles et interprétables.

Pour finir, nous avons proposé un dernier support visuel qui faisait directement appel à la compréhension de situations émotionnelles. Celui-ci représente des situations plus ou moins quotidiennes dans lesquelles des phylactères vides sont à compléter. Pour parvenir à imaginer les propos des personnages, il est nécessaire que le jeune ait une analyse relativement complète du contexte émotionnel : quels sont les personnages concernés ? quelle est l’émotion ? quelle est la cause de cette émotion ? comment pourrai(en)t-il(s) réagir ? que pourrai(en)t-il(s) dire ? Pour analyser l’image, imaginer et formuler les propos des personnages, le patient est amené à s’appuyer et à réutiliser les apports des séances précédentes : repérer et interpréter les indices pertinents, utiliser du vocabulaire caractéristique à l’émotion, imaginer quelle pourrait être la réaction,…

Avec certains patients, lorsque le temps nous le permettait, nous avons également eu recours à l’écrit, et plus précisément à la rédaction. L’écriture d’un court texte émotionnel nous permettait de constater certains des éléments retenus et réemployés par les jeunes. De

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