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Chiroptères (Chauve-souris)

Dans le document DOSSIER DE CONCERTATION PREALABLE DU PUBLIC (Page 44-50)

5 Incidences sur l’environnement

5.1 Sur le milieu naturel

5.1.3 Chiroptères (Chauve-souris)

5.1.3.1 Méthodologie

La mission a consisté sur le terrain à étudier les chauves-souris et les sensibilités associées, au niveau des trois aires d’étude (immédiate, rapprochée et éloignée).

Les aires d’étude immédiate et rapprochée ont été parcourues notamment avec des écoutes actives et passives. L’aire éloignée a été étudiée par une analyse bibliographique et une prospection de gîtes réalisée par OUEST AM’ dans un rayon de 5 km.

Les relevés ont été effectués selon les méthodologies suivantes :

• écoutes actives (réalisées à l’aide d’un détecteur ultrasonore Wildlife acoustics EM3) lors de 12 soirées, de mars à octobre 2019, au niveau de stations d’écoute et transects. Ces études actives constituent un travail de terrain, qui consiste à utiliser des points d’écoute pendant 20 minutes. Cette méthode permet de déterminer quasi directement la majorité des chauve-souris.

• écoutes passives au sol avec un micro du 17 avril au 3 septembre 2019 installé le long d’une haie. Cette méthode consiste à déposer au sol ou en hauteur un détecteur à enregistrement automatique pendant plusieurs heures/jours. Ces enregistrements sont ensuite analysés sur des logiciels spécialisés.

Ainsi, toute la phase d’activité des chiroptères a été couverte.

Au total, un détecteur ultrasonore portable (EM3) et un enregistreur en continu (SM2bat+) ont été utilisés pour cette étude. Par ailleurs, un enregistreur doté de deux micros, a été installé en février 2020 sur le mât de mesure.

Les points d’écoute ont été positionnés afin de couvrir tous les habitats de l’aire d’étude immédiate tout en évitant au mieux les recouvrements entre les zones étudiées (afin d’éviter de recenser plusieurs fois les mêmes individus).

Enfin, deux journées (en février 2019 et en juillet 2019) ont été mises à profit pour rechercher les gîtes hivernaux et estivaux des chiroptères dans un rayon de 5 km. Un repérage sur cartographie des structures susceptibles d’accueillir des colonies a préalablement été effectué (bâtiments, ponts…). En raison de l’ampleur du nombre de structures virtuellement propices, seules les entités à fort potentiel d’accueil ont ensuite été systématiquement prospectées. En plus des gîtes recherchés dans un rayon de 5km lors de l’étude, une carte des gîtes connus dans un rayon de 15 km a été réalisée sur la base des connaissances des données de gîtes à l’échelle de la Mayenne et du Maine-et-Loire.

Dossier de concertation préalable du public

5.1.3.2 Résultats de l’inventaire des espèces sur les aires d’étude immédiate et rapprochée

Entre les mois de mars et d’octobre 2019, 18 espèces de chiroptères, soit la totalité des espèces du département ont été recensées au niveau des points d’écoute, et de l’enregistreur au sol. Parmi ces espèces, 11 sont patrimoniales (Pipistrelle commune, Pipistrelle de Nathusius, Barbastelle d’Europe, Sérotine commune, Grand Rhinolophe, Petit Rhinolophe, Noctule commune, Noctule de Leisler) et 6 présentent une vulnérabilité importante (Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl, Pipistrelle de Nathusius, Sérotine commune, Noctule commune, Noctule de Leisler).

5.1.3.3 Résultats des écoutes actives

Au total, 4 espèces et 1 taxon indéterminé (Murin sp.) ont été recensés en écoute active (18 espèces au total avec les écoutes passives) : Pipistrelle commune, Pipistrelle de Kuhl, Sérotine commune et Oreillard gris. Le taux d’activité globale sur l’ensemble des données collectées en écoute active est de 28 contacts/heure.

L’activité globale sur le site est faible. Les taux d’activité par point d’écoute est très variable (de 2 à 49 contacts).

La différence d’activité entre la Pipistrelle commune, la Pipistrelle de Kuhl, et les autres espèces est importante. La Pipistrelle commune a une activité près de deux fois plus importante que la Pipistrelle de Kuhl et au moins plusieurs dizaines de fois supérieure à celle des autres espèces. La Pipistrelle commune représente donc l’essentiel des contacts. La Pipistrelle de Kuhl, comme souvent dans la région, se place en deuxième position. Les autres espèces sont anecdotiques du point de vue du nombre de contacts.

Le nombre de taxons varie peu d’un point d’écoute à l’autre (2 à 4 espèces par points d’écoute). Les habitats étant sensiblement similaires, ce résultat est cohérent avec la nature de l’aire d’étude.

L’été est la saison avec le taux d’activité le plus important, cependant celui-ci varie très peu d’une saison à l’autre (de 30 à 36 contacts/heure), cela indique une utilisation assez régulière et constante des milieux sur le site d’étude.

L’écoute passive permet de préciser l’utilisation du site d’un point de vue de l’activité.

On observe des pics d’activité de la Pipistrelle commune au début du printemps et de l’automne (17 avril et 3 septembre 2019 par exemple).

5.1.3.4 Résultats des écoutes passives

L’enregistreur installé au sol en zone de chasse favorable a permis de collecter 75 769 enregistrements correspondant à des chiroptères sur une durée d’enregistrement de 1 024 heures. Au total, les 18 espèces du département ont été enregistrées au sol. La Pipistrelle commune est l’espèce qui comprend le plus de contacts (60 733 contacts cumulés). La Pipistrelle de Kuhl a comptabilisé 11 836 contacts cumulés. L’activité des autres espèces est plus faible, la Pipistrelle de Nathusius totalise 1 033 contacts cumulés, la Barbastelle d’Europe 679 contacts cumulés et la Sérotine commune 562 contacts cumulés. Les autres espèces sont anecdotiques, on note en particulier une présence très faible des noctules, la Noctule commune et la Noctule de Leisler comptabilisent respectivement 7 et 2 contacts cumulés. L’activité par mois est exprimée en contacts / heure pour pouvoir être comparée, les mois d’avril, août et septembre n’ayant pas fait l’objet d’enregistrement sur l’ensemble du mois. Les mois d’avril, juin et juillet sont ceux qui montrent une activité plus importante (entre 88 et 99 contacts/heure). Un pic d’activité a été enregistré le 20 avril : plus de 3000 contacts cumulés pour la Pipistrelle commune. L’activité est principalement enregistrée en milieu et fin de nuit. Habituellement, l’activité est plus importante en début et fin de nuit. Cela peut s’expliquer aussi lorsque le secteur étudié est éloigné des colonies, l’activité de chasse a alors lieu plus tard dans la nuit.

5.1.3.5 Gites et colonies

Dans un rayon de 5 km, plusieurs ponts et bâtiments sont favorables aux chauves-souris, bien qu’aucun chiroptère n’ait été découvert.

Peu de boisements sont favorables en termes de cavités arboricoles, sauf au niveau du bois de Saint-Gilles.

Les données bibliographiques issues de biodiv-paysdelaloire.fr ne mentionnent pas d’espèces de chiroptères à l’échelle de la communauté de communes du Pays de Craon. En revanche, les données à l’échelle de la communauté de communes d’Anjou Bleu Communauté mentionnent 17 espèces.

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5.1.3.6 Bilan

Les analyses permettent de donner les conclusions suivantes :

• Les aires d’étude immédiate et rapprochée sont attractives en tant que territoire de chasse pour l’ensemble des espèces du département ;

• L’activité au sol est faible, 18 espèces ont été recensées.

L’activité est faible mais des espèces sensibles aux éoliennes ont été recensées (pipistrelles, Sérotine commune, Noctule commune et Noctule de Leisler). Les noctules sont très rares au sein des inventaires (moins de 10 contacts en tout pour les deux espèces).

Au regard de l’activité constatée, nous concluons que l’aire immédiate et l’aire rapprochée sont utilisées comme zone de chasse, notamment en période de mise bas mais également en période d’accouplement et de migration avec un niveau d’activité faible comprenant des espèces sensibles aux éoliennes.

L’aire éloignée comporte plusieurs gîtes avérés et potentiels. Le guano trouvé dans la mairie de Renazé correspond à deux espèces différentes, probablement des pipistrelles et des oreillards.

5.1.3.7 Sensibilité du site

Les sensibilités du site vis-à-vis des chiroptères sont résumées dans les deux cartes page suivante. Celles-ci sont réalisées sur la base :

• des zones de chasse ;

• des zones de transit actif et de transit ;

• des gîtes à proximité ;

• des couloirs supposés de déplacements.

Illustration 28 : Carte de sensibilité des espèces de chiroptères patrimoniales

Dossier de concertation préalable du public Illustration 29 : Carte de sensibilité des espèces de chiroptères vulnérables

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