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Si les chercheurs s’accordent à dire que le client détermine le niveau de qualité des services ou de satisfaction par un processus de comparaison, il n’existe pas de consensus sur le standard lui

servant de point d’ancrage. On sait par contre que le standard de comparaison est formé à partir

de facteurs tels que les expériences passées, les communications contrôlées par l’entreprise

(publicité, prix, vendeurs et plus généralement personnel en contact), le bouche à oreille,

l’opinion d’experts, les besoins personnels du client, sa personnalité, les alternatives perçues, les

facteurs situationnels tels que l’urgence (Woodruff et al., 1983 ; Parasuraman et al., 1985 ; Hill,

1986 ; Boulding et al., 1993).

Le standard le plus répandu dans la littérature sur la satisfaction est généralement appelé attente

(Oliver et Winer, 1987). Evrard (1993) définit les attentes comme « des croyances formées par

l'individu sur les performances d'un produit ou d'un service avant l'achat et la consommation de

celui-ci ». Selon Ngobo (1997), les attentes sont « des croyances (probabilité subjective

d’association entre deux entités) sur les attributs ou la performance globale du produit à un

moment donné dans le futur » (p. 56). On peut distinguer trois types d’attentes : anticipées,

idéales et désirées.

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Les attentes anticipées (ou prévues) : Elles sont notamment utilisées dans la littérature sur la

satisfaction (Oliver, 1981 ; Solomon et al., 1985). Ce standard correspond au niveau de

performance que le client pense recevoir. Selon Oliver (1981) : « on s’accorde généralement sur

le fait que les attentes sont des probabilités d’occurrence d’événements positifs ou négatifs

définis par le consommateur si celui-ci adopte un comportement donné ».

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Les attentes idéales : Elles sont issues des modèles de points idéaux de choix et de préférence

du consommateur. Selon Boulding et al. (1993), elles correspondent « au service parfait, que

celui-ci soit réaliste, faisable ou non ».

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Les attentes désirées : Elles sont définies comme des désirs ou des besoins des

consommateurs, c’est à dire ce qu’ils ressentent comme devant être fourni par un prestataire :

« desires or wants of consumers, i.e. what they feel a service provider shoud offer rather than

would offer » (Parasuraman et al, 1988).

Parasuraman et al. (1988), Bitner (1990) et Oliver (1993b) trouvent dans les standards de

référence un moyen supplémentaire de différencier qualité perçue et satisfaction. La qualité

perçue ferait référence à des standards de type normatifs. Par exemple, Parasuraman et al.

(1994b) définissent les attentes comme les croyances du client sur ce que devrait offrir un

prestataire de service. Les attentes normatives concernent le service désiré (le niveau de

performance du service qui associe ce que le client croit « pouvoir être » et « devoir être » offert

par le prestataire) et le service adéquat (le niveau minimum de service que le client est disposé à

accepter) (Zeithaml et al., 1993). Dans le modèle de la satisfaction, les attentes seraient liées aux

anticipations que font les clients sur ce qu’un prestataire de service offrira ; il s’agit des attentes

anticipées ou prévues.

Néanmoins, différents standards ont été testés avec succès en matière de satisfaction et de qualité

perçue. Les attentes font partie d’un ensemble plus large de standards de comparaison que peut

utiliser le client pour former son jugement (cf. tableau 4). Ce sont par exemple, la performance

idéale (Tse et Wilton, 1988), la performance désirée (Swan et Martin, 1981), les désirs (Spreng

et Olshavsky, 1993), les valeurs (Westbrook et Reilly, 1983), la performance méritée ou

équitable (Tse et Wilton, 1988), la performance adéquate (Parasuraman et al., 1991 ; Zeithaml et

al., 1993), les normes liées au produit et à la marque (Woodruff et al., 1983 ; Cadotte et al.,

1987), le schéma (Stayman et al., 1992), la performance anticipative (Prakash, 1984) et la

performance attendue (Miller, 1977).

Tableau 4 - Les différents standards de comparaison (Ngobo, 1998, p. 59)

Théorie des attentes /

valeurs

Attentes implicites Croyances sur les attributs ou la performance du produit à un moment donné dans le futur (résultent des promesses implicites ou du bouche à oreille) Attentes persuasives Promesses explicites du vendeur sur la performance

du produit. Dernière expérience de

consommation

La plus récente expérience que le client a eu avec la marque ou la catégorie de produits.

Performance moyenne La performance que le client croit qu’un produit ou service typique devrait offrir.

La marque favorite La performance qu’un client croit recevoir de sa marque favorite.

La meilleure performance disponible

La performance que le client croit être la meilleure disponible sur le marché.

Théorie du niveau de comparaison

La meilleure performance sur les attributs

La performance qu’un client croit pouvoir recevoir sur chaque attribut, même si aucune marque n’est meilleure sur tous les attributs au même moment. La performance minimale

et tolérable

La performance minimale qu’un client puisse tolérer de la part d’un produit ou d’une marque. La catégorie de produits La performance que le client croit obtenir,

comparée à une performance obtenue dans une autre catégorie de produits.

Le type de produits La performance que le client croit obtenir comparée à la performance obtenue pour un autre type de produits dans un même classe de produits

La performance obtenue par les autres

Niveau de performance connue par les autres et que le client pense devoir obtenir

Théorie de la catégorisation Schéma La performance qu’un client croit devoir résulter d’une marque appartenant au schéma d’une catégorie de produits donnée.

Théorie de l’équité La performance équitable ou méritée

La performance que le client croit qu’il devrait recevoir étant donné son engagement dans l’échange.

Théorie des chaînages cognitifs

Désirs basés sur les valeurs La performance qu’un client croît conduire à la réalisation de ses valeurs supérieures.

Théorie du regret Le regret La performance qu’un client devrait obtenir comparée à celle qu’il aurait dû obtenir s’il avait fait un autre choix.

Théorie du point idéal La performance idéale ou parfaite

La meilleure performance qu’un client puisse imaginer, un idéal abstrait.

De nombreux auteurs pensent ou démontrent que le client fait référence simultanément à

différents standards (Czepiel et al., 1974 ; Latour et Peat, 1979 ; Westbrook et Oliver, 1981 ;

Woodruff et al., 1983 ; Cadotte et al., 1987 ; Tse et Wilton, 1988 ; Bolton et Drew, 1991b ;

Parasumaran et al., 1991, 1994a ; Boulding et al., 1993 ; Liljander et Strandvik, 1993 ; Spreng et

Singh, 1993 ; Spreng et Mackoy, 1996 ; Oliver, 1997 ; Ngobo, 1998). C’est pourquoi, Spreng et

Singh (1993), Spreng et Mackoy (1996), Llosa (1996), Ngobo (1997) ne pensent pas que le type

d’attente servant de point d’ancrage permet de différencier les concepts de satisfaction et de

qualité perçue.

D) Synthèse

A l’issue de cette revue de la littérature comparative des concepts relatifs au jugement du