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5.1 Seaview Ocean Face

5.1.2 Charbon de bois

Les résultats de l’analyse du charbon de bois sont présentés par opération de fouille pour une meilleure lecture spatiale des données. Cette décision s’est appuyée sur le fait que les données proviennent de nombreux lots associés au même dépotoir, que les dépositions sont toutes de type tertiaire et que les interprétations par lot sont impossibles dans ces conditions. Le regroupement par opération est par conséquent idéal pour l’interprétation des données de ce secteur du site. Néanmoins, par souci de transparence et pour de possibles études ultérieures, les résultats de chaque lot sont présentés dans l’annexe C. Les résultats sont également présentés par nombre de fragments de charbon de bois, suivis de leur poids en grammes (g), cela afin d’éliminer les biais liés au poids et à la fragmentation et d’obtenir un détail précis des assemblages et des espèces les plus présentes.

Les résultats de l’identification des fragments de charbon de bois sont présentés dans le tableau 4 et divisés selon que le fragment provient d’un bois (timber) ou d’une branche (roundwood). Les cernes de croissance ont servi à déterminer l’appartenance à l’une ou l’autre de ces deux catégories. L’analyse du charbon de bois a permis d’identifier un total de 29 taxons pour la catégorie du bois et 11 taxons pour la catégorie des branches, ce qui représente un total de 359 fragments et un poids de 30,390 g après l’identification.

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Les taxons associés aux branches correspondent aux taxons identifiés chez les bois. Aucune distinction n’est visible à ce niveau.

Parmi les trois secteurs étudiés, l’opération A1 correspond au secteur le plus riche en charbon de bois (bois et branches) puisqu’il comprend 81,61 % (n=293) de tous les fragments trouvés. L’essence la plus abondante est le Gaïac (Guaiacum officinale) aussi connu sous le nom de Lignum vitae (figure 14). Il représente environ 34 % de tous les fragments identifiés appartenant à des bois et son poids est également significativement plus élevé que les autres essences. En ce qui concerne la présence du Gaïac dans la catégorie des branches, elle est plus subtile (18 %), avec seulement sept fragments (0,847 g) tous concentrés dans l’opération A1.

La seconde essence en importance dans la catégorie du bois est le quinquina caraïbe (Exostema caribaeum) qui est représenté par 69 fragments (8,336 g), soit un pourcentage de plus de 21 %. Elle est toutefois la plus abondante dans la catégorie des branches (26 %) bien que seulement dix fragments sont identifiés à cette essence. Finalement, l’eugénie (Eugenia sp.) et le bois torche (Amyris sp.) font partie des taxons les plus représentés. L’eugénie appartient à la famille des Myrtacées et certains des fragments de Myrtacées pourraient certainement appartenir à cette essence, ce qui pourrait augmenter sa représentativité.

Tableau 4 : Résultats de l’identification du charbon de bois, Seaview Ocean Face.

Opération A1 Opération A2 Opération A4

Taxons identifiés Noms communs (g) (g) (g) Total Total (g)

Bois (Timber)

Amyris sp. Bois torche 16 0,908 16 0,908

Boraginacées Boraginacées 5 0,184 5 0,184

Capparis sp. Câprier 1 0,039 1 0,039

cf. Acacia sp. Acacia 1 0,129 1 0,129

cf. Amyris sp. Bois torche 5 0,194 5 0,194

cf. Boraginacées Boraginacées 3 0,151 3 0,151

cf. Bucida sp. Bucida 1 0,034 1 0,034

cf. Célastracées/Eugenia sp. Célastracées/Eugénie 6 0,223 6 0,223 cf. Eugenia (confusum) Eugénie à fruits rouges 1 0,199 1 0,199

cf. Eugenia sp. Eugénie 2 0,052 6 0,245 1 0,009 9 0,306 cf. Exostema (caribaeum) Quinquina caraïbe 9 0,325 9 0,325

cf. Guaiacum (officinale) Gaïac (Lignum Vitae) 18 2,162 2 0,08 20 2,242 cf. Morella (cerifera) Arbre à cire 1 0,018 1 0,018

cf. Myrtacées Myrtacées 2 0,099 3 0,185 5 0,284

cf. Rauvolfia sp. Bois-lait 2 0,151 2 0,151

cf. Tecoma (stans) Trompette d’or 1 0,055 1 0,055

cf. Zanthoxylum sp. Wild lime 1 0,049 1 0,049

Colubrina sp. Soap Bush 1 0,087 1 0,087

Conocarpus (erectus) Mangrove (Button) 1 0,057 1 0,057

Eugenia sp. Eugénie 16 1,213 4 0,134 3 0,426 23 1,773

Exostema (caribaeum) Quinquina caraïbe 54 3,462 14 4,845 1 0,029 69 8,336

Guaiacum (officinale) Gaïac (Lignum vitae) 67 11,178 15 18,036 6 1,722 88 30,936

Morella sp. Arbre à cire 11 0,776 11 0,776

Tecoma (stans) Trompette d’or 1 0,04 1 0,04

Zanthoxylum sp. Wild lime 1 0,044 1 0,044

Type 1 2 0,057 2 0,057

Type 2 5 0,99 5 0,99

Feuillu indéterminé 18 0,658 3 0,211 21 0,869

Branches (Roundwood)

Amyris sp. Bois torche 1 0,072 1 0,137 2 0,209

cf. Célastracées Célastracées 1 0,036 1 0,036

cf. Célastracées/Eugenia sp. Célastracées/Eugénie 4 0,273 4 0,273

cf. Myrtacées Myrtacées 4 0,625 4 0,625

cf. Rauvolfia sp. Bois-lait 2 0,038 2 0,038

Eugenia sp. Eugénie 1 0,114 1 0,114

Exostema (caribaeum) Quinquina caraïbe 7 0,311 1 0,091 2 0,458 10 0,86

Guaiacum (officinale) Gaïac (Lignum vitae) 7 0,847 7 0,847

Morella sp. Arbre à cire 1 0,069 1 0,069

Myrtacées Myrtacées 2 0,077 2 0,077

Feuillu indéterminé Feuillu indéterminé 4 0,455 4 0,455

Total de fragments 293 50 16 359

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Figure 14 : Fragment de Gaiacum officinale (Gaïac/Lignum vitae), 50x.

Au niveau de l’âge minimal des essences (figure 15), les résultats sont évocateurs et démontrent que la majorité des fragments identifiés ont un âge minimal situé entre un et dix ans. Seuls les taxons Exostema caribaeum et Gaiacum officinale possèdent des fragments appartenant à des arbres âgés de plus de 15 ans. D’ailleurs, le fragment représentant l’arbre le plus mature possède 34 cernes et appartient au taxon Exostema caribaeum (figure 16). La moyenne d’âge minimal se situe entre 4,7 ans et 8,1 ans pour l’eugénie (Eugenia sp.) et le quinquina caraïbe (Exostema caribaeum) respectivement.

118 Figure 15 : Représentation de l’âge minimal par taxon.

Figure 16 : Valeurs minimales, maximales et moyennes de l’âge minimal par taxon.

0 10 20 30 40 50 60 70 1-5 6-10 11-15 16+ Pou rc e n tage (% ) Âge minimal

Seaview Ocean Face

Amyris sp. Eugenia sp. Exostema caribaeum Gaiacum officinale 0 5 10 15 20 25 30 35 40

Amyris sp. Eugenia sp. Exostema caribaeum Gaiacum officinale

 ge m in im al Taxons

119 5.1.3 Grains d’amidon et phytolithes

Le contexte 853 de l’opération A2 correspond à une déposition plus importante à l’intérieur du dépotoir au niveau de la quantité de charbon de bois et du matériel céramique trouvé et a donc été choisi pour une analyse des grains d’amidon et des phytolithes. Cette couche comprend des graines carbonisées (tableau 3), bien qu’impossibles à identifier, ainsi que du charbon de bois qui n’a malheureusement pas été prélevé pour analyse faute de stratégie d’échantillonnage lors des fouilles. L’échantillon a été pesé (g) et mesuré pour sa valeur en pH avant d’être traité chimiquement (tableau 5).

Tableau 5 : Données du prétraitement pour analyse des grains d’amidon et des phytolithes, Seaview Ocean Face.

Réf. amidon Réf. phytolithes pH Poids (g) Description du contexte

A2-853 SS-18 PS-18 9,3 37,17 Couche culturelle, dépotoir

Les résultats de l’analyse des grains d’amidon et des phytolithes se sont avérés négatifs. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette absence de préservation. Les échantillons ont été prélevés dans un secteur ouvert, sujet à l’érosion et ne possédant pas de protection, tels un artéfact ou un contexte scellé. Les résultats des échantillons prélevés dans la portion Inland du site indiquent une présence de grains d’amidon et de phytolithes, ce qui semble suggérer que les divers agents taphonomiques n’ont pas autant affecté la préservation des microrestes dans l’opération A2 du dépotoir.

De plus, le pH de 9,3 de cet échantillon est le plus élevé de tous les échantillons traités sur l’île. La forte présence de coquillages (carbonates) dans le dépotoir a probablement contribué à augmenter la nature basique des sédiments. Cette donnée est importante pour la suite du processus d’interprétation des résultats, puisque la préservation des phytolithes est généralement affectée, sans pour autant être automatiquement nulle, en milieu basique élevé (Piperno 1988 : 47).

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