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Le présent projet de recherche avait pour objectif de dresser le profil temporel des étudiants universitaires en psychologie. Plus précisément, il visait à établir des liens entre leurs attitudes temporelles et leurs traits de personnalité, en fonction de l'orientation théorique à laquelle ils s'identifiaient. Ainsi, sur la base des quatre orientations théoriques reconnues par l'OPQ, le présent ouvrage s'est intéressé à identifier les rapprochements entre les traits de personnalité, la perspective temporelle et la personnalité temporelle.

Sur la base de travaux existants, différentes hypothèses avaient été avancées en considérant chacune des quatre orientations théoriques individuellement, de manière à créer quatre profils distincts. Or, en procédant de la sorte, la compréhension des liens entre les orientations théoriques et les variables dépendantes à l'étude est limitée. Tel que rapporté précédemment, pour les variables dépendantes qui présentaient un lien avec l'orientation théorique (TPI et BFI-Fr), l'analyse de la contribution unique de chaque orientation théorique se révélait non significative (régressions linéaires multivariées non significatives). En ce qui a trait au BFI-Fr, seule l'orientation existentielle-humaniste possède une contribution unique dans l'explication de tels liens. Ainsi, ces résultats laissent croire que la problématique ciblée par la présente étude ne se pose pas aussi clairement que la manière dont les hypothèses ont été formulées. Il semble qu’au lieu de renvoyer à des catégories bien distinctes les unes des autres, les résultats suggèrent plutôt que l’appartenance à une orientation théorique se mesure sur un continuum. Ce postulat porte à croire que pour capter les subtilités des relations étudiées, il importe de poursuivre la discussion sous l'angle des corrélations canoniques. Cette avenue implique toutefois que la vérification des hypothèses ne pourra se faire de manière aussi franche et directe qu'elles avaient été énoncées étant donné que les analyses nous renseignent sur des combinaisons d'orientations théoriques plutôt que quatre portraits distincts.

Time Personality Indicator

En ce qui a trait à la personnalité temporelle, les résultats de la présente étude révèlent que plus les étudiants en psychologie s'identifient aux orientations existentielle- humaniste et systémique-interactionnelle, moins ils s'identifient à l'orientation cognitive- comportementale, moins leur personnalité temporelle est caractérisée par la polychronicité, la proximité des résultats, la conscience du temps en vacances et la planification à la maison.

Ces résultats confirment l’hypothèse suggérant une association entre l’orientation existentielle-humaniste et une faible capacité de planification, précisément à la maison. Les individus s’identifiant à cette orientation seraient donc moins enclins à suivre un horaire, un ordre ou un échéancier afin d’effectuer leurs tâches à la maison. Il semble que le caractère moins organisé et planifié de ces individus se reflète au niveau personnel, c’est-à-dire dans leur façon de mener leurs tâches domestiques. Plus encore, il se peut que la nature non directive, le manque d’objectifs définis et les visées d’actualisation de soi de cette approche rejoignent les individus moins enclins à la planification et moins préoccupés par la proximité des résultats (Ogunfowora & Drapeau, 2008; Young, 2000). En effet, l’orientation existentielle-humaniste est davantage centrée sur la recherche d’une vie authentique, pleine de sens et sur la réalisation de soi que sur l’atteinte d’objectifs à court terme (Watson & Schneider, 2016).

Par ailleurs, les résultats de la présente étude ne permettent pas de confirmer l’hypothèse selon laquelle l’appartenance à l’orientation systémique-interactionnelle est liée à un haut degré d’impatience. Cette hypothèse était inférée à partir du possible lien entre l’inclinaison au présent-hédoniste et l’approche systémique-interactionnelle. Or, cette liaison avec la perspective temporelle n’a pu être établie. Cependant, l’appartenance à cette orientation théorique s’est avérée liée à une faible propension à la polychronicité et à la proximité des résultats, ce qui représente des rapprochements surprenants. L’approche systémique-interactionnelle est de nature directive et les travaux empiriques suggèrent que les thérapeutes de cette orientation se montrent éclectiques dans le choix de leurs interventions, percevant les dynamiques familiales comme des déterminants du

comportement et de l’expérience (Ogunfowora & Drapeau, 2008; Poznanski & McLennan, 2003). Cette manière de mener la psychothérapie en rencontrant les membres de l’entourage des clients et en impliquant plusieurs acteurs de différents milieux semblait aller de pair avec une forte propension à la polychronicité, préférant agir sur plusieurs cibles à la fois. De plus, la brève durée de traitement, variant d’une seule séance à quelques mois, semblait témoigner d’une préoccupation en ce qui a trait à la proximité des résultats (Hendrick, 2009). Ces résultats inattendus peuvent être attribuables aux particularités de l’orientation systémique-interactionnelle qui, tel que proposé par Tartakovsky (2016), constitue une façon singulière de pratiquer la thérapie et qui se rapproche davantage du service social.

En ce qui a trait à l’orientation cognitive-comportementale, les résultats de la présente étude confirment l’hypothèse d’une association avec une forte capacité de planification, précisément à la maison. Il est à noter que la dimension portant sur la planification et l’utilisation du temps a nouvellement été scindée dans la validation française du TPI de Bisson et al. (2015). Les auteurs précisent toutefois que le facteur « planification et utilisation du temps à la maison » correspond en partie au facteur « conscience du temps en vacances » de la version anglaise. Par ailleurs, les résultats de la présente étude démontrent que l’orientation cognitive-comportementale est également liée à un haut niveau de conscience du temps en vacances, caractérisant les individus qui portent une attention à la façon de planifier leurs activités en vacances et ayant un désir de suivre un horaire précis. Ces résultats contribuent donc à appuyer la prémisse selon laquelle le haut niveau de structure et de planification de l’orientation cognitive-comportementale attire les individus qui sont de nature organisée sur le plan personnel (Buckman & Barker, 2010). D’autres résultats de la présente étude montrent également le lien qui existe entre l’orientation cognitive-comportementale et les dimensions de la polychronicité et de la proximité des résultats. Il est possible que la prédisposition à la polychronicité de ces individus les amène à vouloir travailler au niveau des pensées, des émotions et des comportements des clients de manière simultanée, tel que prescrit par l’orientation cognitive-comportementale. La proximité des résultats, quant à elle, est reflétée dans cette orientation par les durées de traitement généralement courtes (p. ex., 15 à 20 séances) ainsi

que par l’évaluation constante et régulière des progrès et de l’amélioration du fonctionnement des clients (Barlow, 2014).

Enfin, les résultats de la présente étude ne permettent pas de confirmer l’hypothèse voulant que l’appartenance à l’orientation psychodynamique soit reliée à un faible degré d’impatience, notamment en raison de la durée de traitement. Les résultats de la présente étude ne sont pas arrivés à démontrer un tel lien. Cependant, considérant les limites qui seront abordées ultérieurement, d’autres investigations demeurent nécessaires avant d’exclure l’existence d’une telle relation.

Big Five Inventory

Les résultats de la présente étude démontrent que plus les étudiants en psychologie s'identifient à l'orientation psychodynamique, (1) moins ils s'identifient aux orientations existentielle-humaniste, cognitive-comportementale et systémique-interactionnelle, et (2) plus leur personnalité est caractérisée par l'extraversion et le névrotisme et moins elle l'est par l'agréabilité et le caractère consciencieux. Ces résultats appuient l’hypothèse stipulant qu’une plus forte tendance au névrosisme caractérise les étudiants d’appartenance psychodynamique, conformément à ce qui est rapporté dans la littérature. En effet, différents travaux révèlent que les psychologues d’orientation psychodynamique obtiennent des scores de névrosisme plus élevés que ceux d’orientation cognitive-comportementale (Hixson, 2003; Poznanski & McLennan, 2003). Ces thérapeutes démontrent un intérêt pour le monde interne, qu’ils sont préoccupés par l’intrapsychique, les souvenirs et l’association libre (Arthur, (2001). Ils seraient également plus conscients des sentiments anxieux et dépressifs, suggérant ainsi une plus grande propension à vivre des affects négatifs. En ce qui a trait à l’association entre l’extraversion et l’orientation psychodynamique, Holler (2007) propose une interprétation reposant sur les processus mentaux des individus extravertis. L’auteur soulève que ceux-ci ont tendance à privilégier l’extériorisation de leurs états mentaux et qu’ils préfèrent faire le traitement de leurs pensées au moyen d’une conversation réelle. Par ailleurs, l’approche psychodynamique est reconnue pour favoriser l’exploration du monde interne dans le but de l’amener au niveau de la conscience en utilisant, entre autres, l’association libre. Cette invitation à parler librement des pensées qui

viennent à l’esprit du sujet de manière spontanée pourrait donc être en accord avec leur propre aptitude à extérioriser leur monde interne.

Les résultats de la présente étude soutiennent également l’hypothèse qu’une plus grande propension au caractère consciencieux caractérise les étudiants d’orientation cognitive-comportementale. Les travaux existants suggèrent que les individus consciencieux sont attirés par l’orientation cognitive-comportementale à cause de sa nature orientée vers la résolution de problèmes et de ses postulats de base fondés sur la rationalité et l’objectivité (Poznanski & McLennan, 2003). Le haut niveau de structure et de planification de cette approche rejoint donc le caractère consciencieux de ces individus qui sont centrés sur la tâche, organisés et déterminés (Arthur, 2001; Ogunfowora & Drapeau, 2008; Reinecke & Freeman, 2003). En effet, le format de la thérapie cognitive- comportementale comprend habituellement des plans et des agendas pour chaque séance, tel que recommandé par les différents manuels de traitement en fonction de la problématique ciblée (Barlow, 2014).

Cependant, les résultats de la présente étude n’appuient pas l’hypothèse énonçant que l’orientation existentielle-humaniste soit associée à un faible caractère consciencieux tel que démontré par les travaux d’Ogunfowora et Drapeau (2008). Certaines différences méthodologiques entre la présente étude et les travaux d’Ogunfowora et Drapeau peuvent expliquer la divergence de résultats. Par exemple, ces auteurs utilisent le modèle de personnalité HEXACO à six facteurs qui s’opérationnalise à l’aide d’un questionnaire comprenant 104 items au total. De plus, les auteurs incluent des participants qui exercent différentes professions connexes à la psychologie telles que l’orientation, le service social et la psychiatrie. Il importe également de considérer la possibilité que l’enseignement de l’orientation existentielle-humaniste au sein des universités québécoises est moins représenté que les approches psychodynamique et cognitive-comportementale. Cette hypothèse implique que le sentiment d’appartenance à cette orientation existentielle- humaniste peut reposer sur moins de connaissances et de formation que pour d’autres approches.

Enfin, l’analyse des traits de personnalité infirme l’hypothèse selon laquelle l’orientation systémique-interactionnelle serait liée à un haut niveau d’extraversion tel que proposé par Ogunfowora et Drapeau (2008). Cette divergence de résultats peut être attribuable aux différences méthodologiques qui existent entre les deux études, tel que discuté précédemment. Toutefois, les résultats appuient l’hypothèse reliant cette approche à un haut niveau d’agréabilité. Il semblerait donc que les individus d’orientation systémique- interactionnelle aient tendance à être sympathiques, altruistes et à faire confiance aux autres (Costa & McCrae, 1992). Sur le plan clinique, cette propension peut aller de pair avec leur volonté d’être en contact avec l’entourage des clients (famille, amis, équipe de travail, etc.) ainsi que leur façon de concevoir la relation thérapeutique comme une influence mutuelle que le patient et le thérapeute exercent l’un sur l’autre. De plus, il n’est pas rare que les interventions systémiques soient menées par deux thérapeutes, ce qui peut traduire une certaine propension à l’agréabilité (Carneiro et al., 2013).

Zimbardo Time Perspective Inventory

Les résultats n'ont pas réussi à montrer un lien entre l'appartenance à une orientation théorique et les dimensions de la perspective temporelle telle que mesurée par le ZTPI. Or, les hypothèses stipulant que l'orientation psychodynamique serait associée au passé-négatif et que l'orientation cognitive-comportementale serait associée au futur n’ont pu être validées. Il en va de même pour les hypothèses prévoyant que l'orientation existentielle- humaniste serait associée au présent-fataliste et que l'orientation systémique- interactionnelle serait associée au passé-positif. Il se peut que cette absence de lien témoigne en fait du concept de perspective temporelle équilibrée énoncé par Zimbardo et Boyd (1999). Les auteurs décrivent ce concept comme étant une structure mentale idéalisée grâce à laquelle les individus sont en mesure de faire appel au cadre passé, présent et futur de manière flexible. Cette orientation équilibrée leur permettrait donc de s’adapter aux situations en considérant à la fois leurs expériences passées, leurs désirs actuels et les conséquences futures. Par ailleurs, d’autres auteurs s’intéressent à la perspective temporelle équilibrée comme un concept pouvant être opérationnalisé et mesuré plutôt qu’une représentation idéalisée (Pichayayothin, 2015; Stolarski, Wiberg, & Osin, 2015; Webster, 2011; Wiberg, Sircova, Wiberg, & Carelli, 2012; Zhang, Howell, & Stolarski, 2013).

Webster (2011) s’est même intéressé à développer et à valider une nouvelle échelle de perspective temporelle équilibrée, The balanced time perspective scale. Or, il serait pertinent de considérer que les étudiants universitaires québécois en psychologie présentent une perspective temporelle équilibrée et qu’ils ont une tendance fréquente et égale à penser à leur passé et à leur futur de manière positive.

Plus encore, il est possible que l’absence de différences de perspective temporelle entre les orientations s’explique en partie par les caractéristiques communes de la population à l’étude. En effet, les études universitaires représentent un contexte orienté principalement vers le futur. Certains auteurs ont même démontré une diminution de l’orientation vers le présent (fataliste et hédoniste) au profit d’une augmentation de l’orientation future au fil des années à fréquenter le milieu universitaire (Luyckx, Lens, Smits, & Goossens, 2010). Considérant que la formation pour devenir psychologue requiert l’obtention d’un doctorat, il se peut que les individus qui s’engagent dans de telles études présentent une orientation tournée vers le futur assez dominante a priori. Ainsi, il deviendrait plus difficile de capter des différences entre des individus qui partagent une perspective temporelle similaire à la base.

Implications pratiques et théoriques

Les résultats de la présente étude contribuent à l’avancement des connaissances dans le domaine de la perspective et de la personnalité temporelles, plus précisément en ce qui a trait à leur lien avec l'orientation théorique en psychologie. À ce jour, les relations entre le profil temporel et les orientations théoriques en psychologie n'avaient que très peu été étudiées. La présente étude permet donc de jeter les bases de la compréhension de ces relations qui pourront être exploitées davantage. D'une part, les résultats fournissent un éclairage nouveau sur les travaux s'étant intéressés aux traits de personnalité des psychothérapeutes. Certaines conclusions sont confirmées par la présente étude, par exemple le lien unissant l'orientation psychodynamique et le trait du névrosisme, alors que d'autres ont été infirmées ou n'ont pu être répliquées, par exemple le lien suggéré entre l'orientation existentielle-humaniste et l'ouverture à l'expérience (Ogunfowora & Drapeau, 2008; Scandell et al., 1997). D'autre part, les résultats ajoutent une composante temporelle

au portrait des futurs psychologues, construit qui n'est que très rarement inclus dans les travaux retrouvés dans la littérature (Tremblay et al., 1986).

Par ailleurs, les résultats de la présente étude proviennent d'étudiants fréquentant des universités québécoises, échantillon sous-représenté dans la littérature qui s'intéresse généralement aux psychologues provenant d'autres pays (Ogunfowora & Drapeau, 2008; Poznanski & McLennan, 2003; Vasco & Dryden, 1994). Plus encore, la présente étude est basée sur les quatre orientations théoriques reconnues par l'OPQ, par opposition à l'hétérogénéité des orientations retenues dans les autres ouvrages, notamment l’orientation féministe, multiculturelle, neuropsychologique, gestaltique et éclectique (Ogunfowora & Drapeau, 2008; Scragg et al., 1999). Enfin, les résultats appuient le postulat voulant que le choix d'une orientation théorique ne soit pas le fruit du hasard et repose sur différentes caractéristiques intrinsèques. Or, il importe de favoriser l'enseignement de divers modèles théoriques dans les milieux de formation des futurs psychologues de manière à ne pas les limiter lors de la sélection d'une approche. Cette recommandation s’inscrit d’ailleurs dans un souci de réduire la dissonance entre les croyances personnelles du thérapeute et les postulats de son orientation théorique, phénomène décrit par Vasco et Dryden (1994). Cette dissonance pourrait donner lieu à de l’insatisfaction, à une perte d’efficacité ou même à l’abandon de la profession selon Fear et Woolfe (1999).

Limites de la présente étude

La présente étude comporte certaines limites. Puisqu'à ce jour, aucune mesure d'orientation théorique destinée aux étudiants universitaires n’a été répertoriée, l'utilisation d'un questionnaire maison a été sélectionnée. Ce questionnaire ne possède donc pas de validité empirique et il propose une vision linéaire de l'appartenance aux orientations théoriques plutôt que dichotomique. Toutefois, le manque de robustesse des outils mesurant l'orientation théorique semble être un constat qui ne s'applique pas exclusivement à la présente recherche, comme en témoignent les travaux de Poznanski et McLennan (1995). Après avoir passé en revue les différentes mesures, ces auteurs concluent que peu d'outils possèdent une fidélité satisfaisante et qu'encore moins font preuve de validité. L'appartenance à une orientation théorique serait donc un construit difficile à

opérationnaliser. De plus, la présente étude possède un échantillon de petite taille dû au faible taux de réponse, considérant le large bassin d'étudiants rejoints par l’entremise du courriel de recrutement. Il était permis de s’attendre à un plus grand nombre de participants compte tenu de la façon de récolter les données (questionnaires en ligne) et du nombre total d’étudiants en psychologie à l’Université Laval, l’Université de Montréal et ceux inscrits à la liste d’envoi de la SQRP. Or, il est permis de croire que les étudiants ayant décidé de remplir les questionnaires partageaient certaines caractéristiques communes, notamment sur le plan des attitudes temporelles, qui les rendaient plus enclins à compléter l’entièreté des items.

Il importe également de considérer l’impact de l’inclusion des étudiants inscrits au baccalauréat dans la présente étude, ce qui visait initialement à capter la réalité globale des étudiants universitaires en psychologie. Toutefois, cette inclusion a pu contribuer à diluer les résultats, compte tenu de la réalité du baccalauréat en psychologie. Les étudiants au premier cycle universitaire n’ont qu’une connaissance très limitée des approches par rapport auxquelles ils étaient invités à se positionner. Or, leurs réponses reposent sur une base hypothétique et sur une faible maîtrise des fondements théoriques de ces orientations. N’ayant eu aucun contact client, il peut être difficile pour ces étudiants d’identifier avec justesse leur degré d’appartenance aux différentes orientations théoriques. Plus encore, il est possible de se questionner quant à la solidité de leur sentiment d’appartenance, comparativement aux doctorants en psychologie. Cette comparaison entre les deux groupes, bien que pertinente, n’a d’ailleurs pas pu être effectuée puisque les conditions d’utilisation des analyses statistiques à cet effet n’étaient pas respectées. En ce sens, la puissance statistique n’aurait pas été suffisante (Tableau 1).

Pistes de recherches futures

Compte tenu de la nouveauté du domaine d’étude auquel la présente recherche s’est intéressée, il demeure pertinent de répliquer ou de contraster les résultats discutés précédemment. Il serait intéressant que les recherches futures explorent la nécessité d’inclure les quatre orientations théoriques reconnues par l’OPQ. Bien que plusieurs

psychothérapeutes s’identifient aux approches humaniste et systémique, celles-ci sont peu enseignées dans les universités québécoises comparativement aux approches psychodynamique et cognitive-comportementale. Pour certains auteurs, l’orientation systémique est même davantage associée au domaine du service social (Amiguet, 2010; Weiss-Gal, 2008). Cela pourrait justifier le ralentissement de son enseignement dans les départements de psychologie. Les travaux d’Arthur (2000, 2001) se sont d’ailleurs intéressés aux traits de personnalité caractérisant les thérapeutes des approches psychodynamique et cognitive-comportementale, exclusivement.

Les recherches futures pourraient également s’attarder à la stabilité de l’appartenance à une orientation théorique à travers le temps. La présente étude a ciblé des participants qui n’avaient pas encore entamé leur carrière de psychologues. Or, il est possible de se demander si les résultats obtenus auprès des étudiants universitaires sont de bons prédicteurs de ce qui pourrait être observé chez des thérapeutes plus expérimentés

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